Jason avait horreur de ceux qui l'empêchaient de finir le travail. Les fuyards qui détalèrent avant de tous mourir faisaient clairement partie de cette catégorie. Il dut se faire violence pour ne pas leur courir après, préférant se concentrer sur sa violente envie d'étriper son frère pour lui apprendre à faire preuve d'autant d'imprudence. Merl devait d'ailleurs en avoir conscience, puisqu'il se tint à une distance de sécurité respectable de lui, afin de ne prendre aucun risque. Tout ça pour un chapeau... Le blond se contenta donc de lui adresser un regard noir et intense qui en disait long. Ils n'eurent cependant pas un long répit avant de voir apparaître trois rôdeurs aussi décorés que des sapins de Noël. Autant dire que cela le partagea entre perplexité, excitation et envie d'en découdre. Avant cela, il leur fallut naturellement attendre les directives de Donovan et supporter les objections des deux Blackmore. Le jeune homme se retint donc d'en rajouter une couche parce qu'ils n'avançaient à rien et qu'il avait plus envie d'en découdre qu'autre chose.

« Putain, l'art de s'emmerder pour pas grand-chose. Ces bouffeurs, même tunés comme ça, risquent pas de nous faire quoi que ce soit sans bras ni jambes. »

Il adressa un sourire en biais aux autres. Utiliser des balles ? C'était un beau gâchis. Et puisque les articulations des créatures étaient laissées exposées, c'était donc facile de s'en occuper. Voyant que Donovan en gardait un en ligne de mire et que Merl en avait mis un deuxième à terre, il récupéra sa machette pour foncer sur ce deuxième choix. Sans attendre de laisser le monstre se remettre d'aplomb, il abattit avec force son arme sur la rotule exposée et ce à plusieurs reprises. Il n'eut pas à patienter longtemps pour obtenir un résultat. Avec un bruit écoeurant, l'articulation céda et le rôdeur se retrouva avec une jambe en moins. Il ne lui fallut guère de temps pour reproduire l'opération sur la seconde jambes. Les essais maladroits de la créature ne l'aidèrent pas à préserver ses bras d'un sort similaire, et en moins de deux il se retrouva réduit à l'état de tronc parodiant grossièrement un saint passage biblique. Jason se redressa, en sueur, crasseux mais avec un sourire satisfait. Son regard se porta rapidement vers les deux monstres restants, dont l'un encore en bon état.

Spoiler:

Visiblement, il fallait faire tout soit même dans ce pays puisque les gamins étaient trop occupés à raller pour se rendre utiles. Jason venait de finir un des connards que j’avais foutu au sol pendant que Donnie venait de faire tomber le deuxième. Je devais m’occuper du troisième le faire chuter, n’ayant pas d’arme blanche en dehors de mon couteau, je me contentais de tirer une nouvelle balle avec mon magnum. Cette dernière fit mouche et le dernier connard tomba au sol, comme je n’avais pas la chance de pouvoir faire plus sans gaspiller plus de munitions, je décidais simplement d’aller me servir de mes jambes et de mon poids pour le maintenir au sol. Il ne pourrait plus bouger de la sorte et au moins le danger serait écarté pour le moment.

- Faut faire subir le même traitement à celui de Donovan, je pense que J.J. a trouvé la bonne méthode.

On ne pouvait certainement pas les décapiter alors il fallait bien trouver une alternative et pour le coup, on pouvait dire merci à Jason pour un résultat presque impeccable. J’avais un pied juste en dessous de l’aisselle alors que l’autre était entre ses omoplates. J’essayais de voir si je pouvais tenter un truc avec mon couteau, mais je devais bien me rendre à l’évidence que ce ne serait pas possible, j’aurais eu besoin d’une barre en fer, une hachette… En tout cas rien que j’avais pour le moment…

- Quelqu’un à un truc pour faire pareille avec celui-ci qu’avec le premier ?

Je m’appuyais de tout mon poids sur le cadavre que j’avais sur moi alors que je sentais qu’il était en train de se débattre, j’avoue que j’avais une certaine fierté pour avoir réussi ce coup. Pour le moment, on était en sécurité ce qui était une bonne nouvelle. On avait réussi à tous les foutres au sol, il faudrait encore les achever, mais ça ne devait pas être trop dur à partir de maintenant.

Spoiler:

Hésitante, il lui fallut l’intervention de Merl ainsi que l’ordre répété de Donovan pour se remettre d’aplomb. La jeune femme n’était pas rôdée pour ce genre de sortie, elle ne possédait pas les réflexes des autres et n’était pas du genre à discuter les ordres. Mais se lancer seule sur une porte, parce que sa partenaire contredisait l’ordre du leader du groupe, elle n’était pas encore prête à ça. Mais le rappel à l’ordre fut clair, alors que les hommes s’occupaient des monstruosités, elle et Joy n’avaient plus qu’à foncer pour ouvrir ces portes. Voyant presque tous les monstres à terre, la brune s’enhardit et s’élança en avant, vers les portes faiblement barricadées. Peu importe cette fois-ci, si Joy la suivait. Les ordres étaient clairs, Donovan se mouillait pour eux et deux des monstres étaient déjà à terre. Elle ne se retourna pas. L’arme au poing – fonceuse, mais pas imprudente pour autant – elle se jette sur la première porte, l’ébranlant malgré ses 56 kilos toute mouillée. Mais ce n’était pas suffisant encore. Alors elle força, poussa, gémissant sous l’effort.

« Joy ! » Un coup de main ne serait pas de trop. Du matériel bloquait la porte de l’intérieur, l’ayant légèrement entrouverte, elle s’arrêta de pousser, attendant Joy, et s’assurant pas la même occasion qu’il n’y avait personne qui les attendait derrière. Si les fanatiques les attendaient derrière, ils étaient bien silencieux. Elle n’entendait personne. Ni être humain, ni râle agonisant.

Spoiler:

Résumé:

En voyant Donovan faire, je me rendais à l’évidence que mon poids était sans doute la solution. Après tout, je n’étais pas un poids plume et le coup du connard était dégagé. Sans vraiment en attendre plus de la part de qui que ce soit. Je commençais à faire jouer le talon de ma santiag sur le coup de la créature. Je sentais le cou craquer sous la pression que j’étais en train de faire, c’était à la fois agréable et dégoutant. Un bruit qui en aurait sans doute fait frémir plus d’un.

Finalement ma botte finit par avoir raison du coup de la bestiole et c’est dans un nouveau craquement sonore que la tête partit rouler un peu plus loin. Il me fallut faire un effort surhumain pour ne pas commencer à pouffer de rire en regardant ce spectacle. Peut-être que dans d’autres circonstances, je n’aurais pas fait aussi attention, mais c’était quand même drôle, il fallait bien s’en rendre compte. Je regardais mon frère qui avait toujours son abruti sans bras ni jambe et comme si je n’avais déjà plus peur de lui, j’ajoutais à son attention.

- Le mien il est mieux, on peut jouer au ballon avec.

Comme pour illustrer ce que je venais de dire, je tapais du pied sur la tête qui partit rouler un peu plus loin dans sa direction en laissant une trace de sang au sol. Il continuait toujours d’ouvrir et fermer la bouche comme un poisson hors de l’eau sans comprendre que clairement il ne pourrait pas avoir grand monde comme ça.

Pas la peine de rester en retrait maintenant. Il fallait aider les deux femmes à ouvrir la porte devant, c’était les mains dans les poches et un air presque nonchalant que je suivais le mouvement, j’étais encore en train de rire intérieurement avec cette histoire de tête de rodeur qui sert de ballon. Il me faudrait sans doute quelques minutes pour m’en remettre ou simplement croiser un abruti de fanatique…

Spoiler:

Tout ça, c’était définitivement en train de me monter à la tête, il y avait trop de choses à prendre en compte. Trop de portes fermées, qu’un chemin à prendre et toujours personne. C’était comme si on était guidé, tout ça ne me plaisait pas. Il était clair que les choses n’allaient pas finir comme on le voulait. Je sentais la merde nous attendre sur le coin du nez. Pour le coup, je n’aurais pas su dire mieux. En arrivant à l’étage, il y avait des pancartes, dans le même genre qu’on avait vu à notre dernier passage dans le coin et on avait suivi le mouvement sans réfléchir. Il fallait trouver la réserve. Qu’est-ce qu’on aurait pu faire d’autre ?

L’endroit était toujours aussi mauvais et malsain. Je n’aimais pas être ici, mais il fallait le purifier. Des bruits étranges se font entendre, mais le contraire m’aurait sans doute étonné. Je soupire, les choses ne vont définitivement pas comme je l’espérais, mais qu’importe. Lorsque la porte de la réserve se dessine devant nous c’est Ela qui s’y engouffre.

- Attend tu ne devrais…

Ma phrase s’étouffe au fond de ma gorge alors que des humains nous tombe sur le coin du nez. Et merde… Visiblement, les choses n’étaient pas près de s’arranger. Il avait un air con. C’était une évidence pour moi que je ne l’aimais pas. Sans vraiment chercher à comprendre, parce que j’étais définitivement à bout avec tout ce qu’il venait de se passer, je me lançais tête baissée en direction de l’homme qui semblait être à la tête du groupe. Pas question de laisser Ela seule dans cette pièce, pas non plus question de ne rien dire ou faire. Je voulais lui coller ma main dans sa gueule, sauf que non. Deux des femmes se jetèrent sur moi avant que j’aie eu l’opportunité de faire quoi que ce soit. Je sentais une des lames trancher le bras qui avait déjà été recousu à par mon frère la veille, il était en train de morfler celui-là.

Spoiler: