Comme à son habitude, le blond se chargeait de faire effondrer les obstacles devant eux : après tous ses talents de crochetage avaient été les premiers responsables de sa survie autant à l’époque de sa fugue de la faculté qu’à présent. Et s’il avait pris la responsabilité du poste d’éclaireur c’était avant tout pour son expérience dans la forêt durant la précédente année ainsi que ses facultés de véritable chat à pouvoir se faufiler partout. Une fois n’est pas coutume après quelques minutes à tâter de la serrure à l’aide de ses crochets et passe-partout, cette dernière ne put que céder laissant le passage grand ouvert au quatuor qui avança prudemment et surtout tout en restant groupé.
Mais alors que les portes s’ouvrirent en grand, le blond pour la première fois de la journée eut un véritable haut-le-cœur, sentant une remontée acide jusque dans sa bouche, qu’il se contenta de cacher d’un poing fermé devant ses lèvres. Cette odeur ? Oui… mais c’était, c’était de la merde ? -Non, non c’était Kloug-Restant quelques secondes mal à l’aise par ces nouvelles senteurs toujours aussi fermentées, il continua d’avancer, éclairant d’une main le groupe tandis que l’autre cramponnait fermement le manche de son canif à l’affut du moindre danger. Mais jusqu’alors, pas un bruit.

Le blond ne put s’empêcher de faire signe à Frankie de faire moins fort lorsqu’elle concentra ses forces à râler, non pas que ça le dérangeait mais cette nouvelle pièce était très grande et clairement pas sans risque, elle avait le droit de pester il aimait ça, mais est-ce que l’épisode de la horde miniature ne lui avait pas suffi ? Posant quelques secondes une main dans le dos de la niakouée, il lui caressa doucement l’échine avant de se déporter, essayant d’inspecter quelques cartons mais malheureusement en vain. Le constat était rapide, cette zone semblait complètement pourrie, ils devaient s’enfoncer un peu plus dans cet antre de défection ou rebrousser chemin et clairement la seconde option était impossible aux yeux du blond.
Revenant auprès du petit groupe, le blond sourit à Hannah suite à ses propos ajoutant tout en venant simplement déposer son menton sur le haut du crâne de la grande peste : « Allons, allons, Hannah a raison et il reste encore un espoir, il faut aller voir plus loin. » Sur ces paroles, Isiah indiqua avec sa lampe le fond de la réserve, ils avaient encore une longue étendue à fouiller. Il emboita à nouveau le pas, faisant signe de le suivre.

Rien, non rien de rien, non nous ne trouvons rien. Quoi que, à bien y réfléchir, l'un de nous finit par tomber sur quelque chose. Pas de la meilleure des manières, ça, on ne peut pas dire le contraire puisque Papy Billy se retrouve avec une jambe prise dans un piège à loup. Un PUTAIN de piège à loup ! La scène me semble tellement surréaliste qu'aucun son ne sort de ma bouche. En revanche, mes yeux deviennent aussi gros que des boulards. Je parle bien des grosses, très grosses billes. Mais si, rappelez-vous quand vous étiez en primaire voyons ! Bref, ce n'est pas le sujet.

En plus de mon silence, ce que je vois me glace le sang et me fige littéralement sur place. Je n'arrive pas à savoir quoi faire. Aider les Hommes ? Oui, excellente idée ! Oui, vraiment excellente. Sauf que je n'arrive pas à avancer. Les cris de douleurs et la panique, qui sont des plus justifiés, me bloquent. Malgré tout, je parviens tant bien que mal à me sortir de cet état, mais trop tard. Isiah était parvenu à libérer Billy qu'il emmena de l'autre côté en nous ordonnant de continuer. Soit.

Hochant la tête, je regarde Frances d'un air intrigué. « Dis... Pourquoi est-ce qu'ils ont activé ce truc ici à ton avis ? Parce que c'est super dangereux, enfin, je sais pas, c'est utile hein mais plutôt à l'extérieur ou au niveau des entrées nan ? » demandais-je en me doutant bien qu'il ne s'agissait pas d'une simple erreur des anciens occupants. S'ils choisirent de le faire, c'était forcément pour une très bonne raison, mais il restait à savoir et trouver laquelle.