Entendu ? Insiste-t-elle fermement en plantant un regard lourd sur lui. Va te- Le pied compresse et le coupe, une claque sonne violemment. Sa joue se marque d'une couleur vive. Recommence ! Ordonne Neela brutalement, plantant un regard dur sur lui. Mais pu- Nouvelle claque et la seconde pour égalisée l'autre joue. Tu veux m'énerver ? Crawley relève un regard perdu vers elle, un mélange de rage et d'impuissance tandis qu'elle fait vibrer la laisse dans un mouvement de fouet univoque. Ne me fais pas perdre patience, menace-t-elle.

L'instant semble durer une éternité avant qu'il lâche du bout des lèvres : O-Oui... oui qui ? Insiste l'indienne en lui collant une autre gifle encore plus bruyante que les précédentes. Oui maitresse ! Répond-t-il enfin en se protégeant le visage. Bon chien, grogne-t-elle avant qu'une sonnerie ne retentisse dans l'immeuble. Dépêche-toi, ordonne-t-elle en le relâchant, se détournant de lui pour s'extirper des toilettes. Dans le hall, elle retrouve les deux autres, dont Brady qui soupire d'agacement. Vance a un regard pour Crawley et notamment pour les marques qu'il porte au visage. L'étonnement le saisit, mais il ne dit rien.

L'indienne peut sentir finalement la marque du froid sur sa peau alors qu'ils sortent, et s'écartent de quelques pas du bâtiment. Neela ne reste pas loin d'eux, tandis qu'une conversation commence entre les deux. Crawley n'y participe pas, il a quelques regards troublés vers elle. Une lueur de rage y brille. Elle le fixe avant d'esquisser un sourire. Et alors qu'il vient se frotter la joue pour faire passer la douleur, il y a comme un instant de silence balayée brutalement par le souffle de l'explosion. La silhouette de Crawley la protège de la déflagration quand ils sont projetés au sol, elle retient un glapissement douloureux. Plus de peur que de mal... Mais elle ne s'attendait pas à ça.

Spoiler:

De toute évidence, Grace ne s'est pas assez éloigné du bâtiment, et l'explosion la projette violemment en arrière. Elle heurte un mur et retombe comme une poupée de chiffon, le souffle coupé. Son corps tout entier lui fait mal, et, allongée face contre terre, elle sent déjà un liquide chaud poindre sur son front. Son crâne lui paraît cotonneux, et ses oreilles sifflent, vrillées par le bruit de l'explosion. Gémissant sous la douleur, elle laisse passer un court instant avant d'essayer de se relever. Le bruit - et l'incendie qui se déclare - vont attirer du monde, et elle ne peut pas se permettre d'être trouvée sur les lieux.

Mais se relever est bien plus facile à dire qu'à faire et une douleur fulgurante lui cisaille les côtes alors qu'elle tente de se mettre à quatre pattes. Serrant les dents pour contenir un cri, elle parvient - péniblement - à se mettre debout, ne prenant même pas la peine de balayer la poussière et les petits fragments qui la recouvrent. Toussant à s'en déchirer la gorge, Grace s'éloigne en boitillant, disparaissant dans la ruelle enfumée. Au moins, leur mission est accomplie.

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Je me retiens de tousser alors que la fumée prend enfin, déclenchant par le même fait l'alarme incendie tant espérée. Le son strident perce mes oreilles et je grimace, mon ouïe payant le prix de cette attente. J'ai un petit temps d'arrêt alors que je jette un dernier regard par-dessus mon épaule, espérant qu'il ne reste plus personne dans les bureaux. Mais ni de femme de ménage cachée, ni de Shadwell en vue, tout le monde semble évacuer les lieux par l'entrée principale. Je fais de même avec la sortie de secours, me pressant pour descendre l'échelle en vitesse.

Il faut tout de fois croire que j'ai pris du retard sur ma fuite. La distance mise entre l'imprimerie et ma personne n'est effectivement pas suffisante, et lorsque le bâtiment explose, je suis moi-même emportée par la force du souffle. La puissance de la bombe me surprend alors que je voltige comme une marionnette, mon corps étant projeté violemment contre le bitume. Ma tête heurte le trottoir dans un bruit sourd, et mon épaule amorce ma chute, la douleur implosant alors en moi. Je retiens un cri quand le reste de mon corps suit le mouvement et je finis étalée par terre, tremblotante. Je peux sentir un liquide poisseux s'écouler depuis mon front, et j'ai le réflexe bête de l'essuyer, sans pour autant en stopper le flot.

Quelque peu hébétée par le résultat, je tente de me relever, et n'y arrive pas immédiatement. Je me mords les joues pour contenir une nouvelle exclamation, une souffrance brusque compressant ma poitrine. Mes côtes ont encaissé le choc, semble t-il, au même titre que mon bras et mon crâne. Clignant plusieurs fois des yeux, je contiens toutefois mes peines en grognant. Je ne peux pas rester ici, pas comme ça, je ne peux pas céder maintenant. Alors, je me redresse enfin, et ravalant mes maux, je me traîne en dehors des lieux du crime, m'éloignant piteusement de la fumée et des flammes qui ont pris forme derrière moi.

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