Il y a un moment de flottement entre eux, alors qu'elle termine de parler. Sourire toujours avenant, elle garde le masque. Puis, l'homme soupire, regarde autour de lui :

Vous avez une maquette à proposer pour le Flyer ? Demande-t-il. Première victoire, elle coche une croix mentale dans sa tête.
J'y ai rapidement réfléchi, pouvons-nous voir avec vous dans votre bureau peut-être ? Suggère-t-elle en tirant de son sac son carnet et un crayon pour pouvoir annoter dessus : Il y a des gens avec vous ? Je me dis qu'il pourrait être pertinent d'avoir leur avis, sur ce qu'ils voudraient pouvoir lire absolument comme information sur ce flyer, suggère-t-elle même. Avec culot, tant qu'à faire.

Spoiler:

Ma curiosité continue de s'épanouir à mesure que je prends mes aises dans le bureau. Beaucoup de choses s'affichent sous mes yeux, tellement qu'il serait facile de perdre de vue l'objectif premier. Mais je pense avant tout à la mission, et bien que je sois tentée de fouiller de nouveaux mobiliers, je préfère observer la pièce en long et en large. C'est à cette occasion que je remarque une grille, qui dessert sans conteste un conduit d'évacuation. Une idée m'effleurant l'esprit, je m'en rapproche doucement. Une ride creuse mon front en remarquant l'étroitesse du conduit. Si j'avais l'espoir d'être en mesure de l'utiliser dans le cas où ça tournerait mal, c'est raté. Je ne pourrai clairement passer que par la sortie de secours, ou en traversant tout le bâtiment. Autant ne pas merder, donc.

A deux doigts de me détourner du conduit d'évacuation, une petite zone d'ombre de la grille attire mon attention. En me penchant quelque peu, je distingue un petit carré noir caché derrière la grille. Il ne faut pas plus de quelques secondes pour comprendre qu'il s'agit d'une cassette, probablement d'un enregistrement quelconque. Si je n'ai rien pour le lire présentement, le fait qu'il soit ainsi positionné à l'abri des regards lui procure une évidente importance. M'assurant que personne ne pénètre dans la pièce, je n'hésite pas, et de mes doigts fins, saisi la cassette, que je cale au fond de mon sac. Je trouverai bien un moyen d'accéder à son contenu plus tard.

Spoiler:

Avisant la pièce, Grace constate que plusieurs fenêtres sont ouvertes, pour permettre de créer un courant d’air suffisant pour évacuer les vapeurs des solvants. Rapidement, elle les ferme une à une, espérant qu’entre ce moment et celui où la bombe explosera, suffisamment de ces vapeurs se seront accumulées pour rendre l’explosion entre plus importante. La pression qui pèse sur les épaules de la jeune femme est énorme, et pour cause. Mal placés, utilisés en trop faible – ou trop forte – quantité, les explosifs pourraient se retourner contre elles et les tuer, sans pour autant parvenir à détruire l’imprimerie.

Préférant ne pas y penser, Grace s’attèle à sa tâche. Elle aurait préféré pouvoir placer les explosifs un peu partout dans le sous-sol, et pas uniquement dans cette pièce, mais ceux-ci sont actionnés par un fil électrique et elle n’aura pas le temps de le déployer sur une surface aussi vaste. Sans attendre, elle commence à placer les pains un peu partout, exploitant la moindre fissure dans les murs, prenant soin de planter le fil électrique dans la pâte explosive.

Spoiler:

Il lui faut un rapide coup d'oeil pour analyser les personnes présentes. Trois hommes évidemment, deux qu'il reste à convaincre, un qui n'est à l'écoute que si elle a un décoleté pour lui répondre. Soit, Neela s'attache à défaire ses cheveux pour relâcher ses boucles, et esquisser un sourire et un regard de biche dans sa direction :

Vous n'êtes que vous trois pour tout faire ? Mais vous devez être exténués, c'est terrible, ajoute-t-elle d'une voix sucrée : Voulez-vous que je vous ramène quelques choses ? De l'eau ? Même de la limonade, je peux en faire chez moi, propose-t-elle même un instant, avant de soupirer : Enfin, concentrons-nous sur ce qui nous intéresse, je ne veux pas vous faire perdre de temps, reprend-t-elle dans la foulée, avec douceur, toujours.

Bon sang, quelle plaie.

Spoiler:

Le silence est d'or, dit-on, et j'ai le sentiment qu'en ce moment, je suis bien riche. Pas un son ne se fait entendre depuis ma position ni depuis les alentours, j'ai l'impression d'être seule au monde. Je ne vais pas m'en plaindre et je tourne autour du bureau aux fins de définir la source de la future alarme incendie. Mettre le feu, c'est bien joli, mais si on tient à ce que l'évacuation porte ses fruits, je n'ai pas non plus intérêt à faire cramer n'importe quoi.

Mon regard capte rapidement une poubelle, au contenu assez fin. Pour un lieu de mise en page, je suis étonnée de ne pas voir plus de feuilles débarrassées. Je me penche donc au-dessus de la corbeille, remarquant un papier déchiré, avec la présence de pattes de mouche que je ne parviens guère à déterminer. Une photo accompagne la chose, affichant un couple passé, peut-être bien séparé désormais. Du moins, c'est facile d'en tirer la conclusion, vu que le cliché a été jeté sans sommation.

Il n'y a là donc rien à en tirer en terme de renseignements. Cela reste néanmoins une théorie applicable, de mettre le feu à la corbeille, quitte à rajouter du papier si cela ne prend pas suffisamment pour déclencher l'alarme incendie.

Spoiler:

Comme elle s’y attendait, les vapeurs commencent déjà à s’accumuler. Ce qui veut dire qu’elle n’a qu’un temps limité avant de s’intoxiquer, voire de suffoquer. Consciente de ce fait – et se maudissant de ne pas y avoir pensé plus tôt – Grace poursuit sa mise en place. De temps en temps elle s’interrompt pour aller jeter un coup d’œil discret par la porte, au cas où quelqu’un arrive. Elle réfléchit même, l’espace d’un instant, à la possibilité de placer des explosifs ailleurs, mais se ravise. Non, décidément, elle n’aura pas assez de fil pour ça.

Spoiler: