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Vas t'faire enculer Nate, il émit un rictus. Il retrouvait la Vic qu'il connaissait, mais elle pétait pas le feu. Fallait qu'ils cessent de tourner autour du Nem comme des mouches autour du cul d'une vache, qu'ils le finissent et qu'ils se barrent putain. En zieutant par la lucarne, Nathan roula des yeux. Holy shit, ça prenait combien d'temps pour achever un mourrant dont ils se foutaient tous ? Enfin son clan s'en tamponnait, d'ailleurs il entendit Zack gueuler, là aussi ça le rassura un minimum, mais l'autre nabot qui chouinait pas permis allait les faire repérer putain. Elle avait la chance d'être plutôt bonne, sans quoi le journaliste se serait franchement demandé ce que Décalcoman lui trouvait. Casse couilles.... Un soupir las fila ses lèvres alors qu'il considérait de nouveau son ex.

- Pas moi t'vois, Rétorqua-t-il. T'es tell'ment garce, j'me suis même pas posé la question sur ton compte. Les pourritures ça perdure. Quant à Romy et sa cousine, il grimaça légèrement. Ils les avaient pas vues puis, finalement, il les avait pas cherchées non plus. Zack était un peu dégu' à ce propos en plus, parce que les deux nanas faisaient parties de leur groupe. Mais bien que sympa, franchement ils avaient pas eu le temps de rassembler tout le monde. Suck ! Ouais, l'égyptienne était sympa en plus, il l'appréciait la bouclée, mais y avait toujours des dommages co' finalement. J'sais pas, j'les ai pas vues... Elles étaient d'jà pas r'vnues dans la baraque avant qu'tu t'casses pour récupérer l'autre bourgeoise. Amrani, putain il espérait que le balais qu'elle avait dans le cul se soit bien calé de façon à ce qu'elle s'étrangle avec le manche. Remarque, elle s'était faite empalée elle aussi, y avait pas loin à aller pour imaginer qu'elle tirerait sa révérence d'ici quelques heures au grand max. Ah, au dehors ça s'agitait, étant donné les chouineries de donzelles en peine, l'autre bridé devait être mort. Ça d'moins, puis il voyait Walker revenir près de sa caisse. Dire que c'mec était pilote et avait le même nom que le gars qui jouait dans Fast & Furious. La pensée lui arrache un rictus. C'bon, l'rouleau d'printemps est passé à la friture, vont sûrement dégager l'merdier, on va r'partir dans peu d'temps et t'iras t'faire p'loter par toute une claque d'mains expertes Honey. Balança-t-il. Si elle levait le majeur, alors c'est qu'elle allait bien malgré son état lamentable.

Si Zack avait entendu le gémissement douloureux d'Ela à l'arrière de la voiture, il n'avait pas daigné tourner la tête vers elle. Il se doutait de ce qu'elle s'apprêtait à faire : aller vers les siens, vers Takeo qui n'avait plus que quelques minutes à vivre. Être à leurs côtés comme lui l'était auprès des siens. Mais où était-il, lui, alors que Kyle était... mort ? Serrant les dents pour contenir sa rage comme sa peine, il voyait Morgan juste en face de lui. Ses joues étaient sillonnées de larmes, son regard l'implorait presque de ne pas la jeter, d'accepter son erreur. Et il pouvait tout accepter d'elle, tout, mais pas tout de suite, pas alors que la nouvelle était bien trop fraîche dans son esprit et que les souvenirs étaient planqués dans une boîte dont il n'avait pas l'accès pour le moment.

Le temps semblait s'être figé un instant. Elle était là, et il gardait ses prunelles posées sur elle avant de soupire pour relever la tête, ne supportant plus de voir cette expression sur son visage. S'en était trop. Il n'avait pas besoin de ça en cet instant. Apparemment Lance s'était chargé de Takeo mais, avant qu'ils ne puissent déplacer le véhicule endommagé qui bloquait la route, des râles se firent entendre. Non... comme s'ils avaient encore besoin de ça maintenant...

Les premières silhouettes décharnées se détachaient déjà des arbres et, instinctivement, Zack reporta son regard sur la rousse. « Va dans la voiture. Tout de suite. » Son ton était toujours aussi sec, presque détaché, pourtant il s'en faisait terriblement. Elle ne pouvait pas risquer de mourir, parce-qu'il n'avait pas l'intention de porter seul le poids de la culpabilité de la mort du journaliste sur ses épaules. Et que malgré sa colère, il ne supporterait pas en plus de la perdre elle. Morgan avait donc tout intérêt à aller se foutre à l'abri avant qu'il n'ait à l'y traîner lui-même et risquer de mourir à son tour. Ils avaient plus important à gérer que leurs pertes là, et il n'avait aucune envie de perdre qui que ce soit d'autre.

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Plus qu'une question de minutes, ils allaient décamper fissa et rejoindre l'île aux plaisirs. Il en émit un rictus avant d'entendre des gémissements. Ansel faisait une crise d'asthme ? Il devait pas être loin du van, sans doute à se dégourdir les pattes. Fuller n'y prêta pas vraiment attention avant de fixer une dernière fois la pigiste depuis son mètre quatre-vingt six, du moins jusqu'à entendre un bruit sur la paroi de métal.

- Ouais c'bon j'arrive. Sont useless à c'point bordel ? Cracha le trentenaire.

Abandonnant donc la brune, le journaliste rejoignit les portes arrières du bahut avant de reculer juste à temps. Dickhead ! Son couteau, il y avait pas pensé et là, le brun était forcé de caler qu'il s'agissait pas de papy mais d'un putain de manouche à gorge pendante. Ni une ni d'eux, il agrippa la portière de sa main valide et l'envoya droit dans la gueule du cadavre qui s'écroula au sol en râlant. Pas mort pour autant, mais pas le temps de l'achever, ça s'agitait à coté des autres bagnoles.

- May...... Souffla-t-il avant de jeter un œil à Vic. Les romanos, j't'enferme m'en veux pas connasse. Les deux portes arrières claquèrent sur la silhouette de la brune avant qu'il agrippe son couteau et aperçoive enfin sa blonde. Bagnoles !!!! Montes dans cette p'tin d'caisse May. Il l'activait, gueulait même, mais avec sa blessure à l'abdomen hors de question qu'elle se mette en danger. Et que l'autre nabot agrippé à elle se bouge le train putain. Si ça avait pas été la copine du tatoué, sans doute aurait-il dit à Goldenberg de la laisser là. Et cette conne de bourgeoise qui claudiquait putain de merde. Ni une ni deux, Nate l'approcha et lui agrippa le bras, sans douceur, pour la repousser au plus vite vers la Subaru. T'sers vraiment à rien à par foutre la merde, restes là.

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Morgan était là, au sol. Dans l'incapacité totale de bouger. C'était douloureux, plus douloureux qu'elle ne l'aurait jamais cru. Et pourtant elle le regardait encore, du moins, elle devait le fixer sans le voir. Perdue et détachée du monde et en proie au vide intersidéral de son esprit. Comme si tout s'effondrait, comme si soudainement toute sa carapace en béton armé venait d'être brisée, mais de l'intérieur. C'était l'effet d'une bombe nucléaire et la rousse était incapable de faire quoique ce soit. Dans un coin de sa tête elle savait qu'elle devait prendre les choses en main, mais là, en cet instant elle ne parvenait à rien. Trop estomaquée, elle ne sentait même plus les larmes qui coulaient en silence sur ses joues. Elle avait beau essayer de se dire qu'il fallait qu'elle agisse, hors elle était complètement tétanisée.

La voix de Zack lui parvint, lointaine, très lointaine, ce ton froid, acerbe. C'était comme s'il m'écorchait vive encore plus à chaque mots, chaque syllabes. "Voiture"... "Tout de suite". Oui il était dans la voiture, elle le savait. Mais pourquoi disait-il ça. Encore complètement chamboulée, elle bougea doucement sa tête et constata le soucis. Ah. Des Adams.
Ca ne lui faisait ni chaud ni froid, peut-être même que si elle mourait entre leurs dents elle souffrirait moins qu'en ce moment. Et la rousse revoyait alors Kyle, l'explosion. C'était pas de sa faute, pas totalement. Elle aurait du faire plus attention. Mais elle n'en savait rien, elle ne savait pas qu'on leur foutrait une explosion en pleine tête. Alors lentement, comme un robot, elle bougea un peu. Se décalant pour fermer la portière, ne plus l'entendre ni le voir.

"Je peux pas..."

Elle avait murmuré ces mots, dans l'impossibilité de se mettre debout. Puis percevant un jean, des chaussures, elle leva la tête et murmura qu'elle avait besoin d'aide, alors en voyant Will. Ce dernier l'avait déjà sauvé et là encore elle lui faisait payer sa dette. SE laissant faire, elle se redressa et coupa à nouveau tout ce qu'il se passait dehors. Une fois dans le van, la rousse observa la scène à l'extérieur sans ressentir aucune émotions. Rien. Nada. Elle ne ressentait rien. Juste ce vide immense en sa poitrine.

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