Il avait rejoint le petit groupe composé des frères Rogers, de Clayton et sa fille Kassidy ainsi que de Ela qui lui répondit avec son indifférence habituelle. Mais pas de chance pour elle, le jeune homme considérait tout autant l'absence de ses réponses, et ses silences. Il se doutait que, même si elle ne le disait pas, elle était sans doute contente que leurs troupes se renforcent, bientôt, ils en viendraient à bout. Il se souvenait pourtant d'une époque, où son mari était toujours là, un bon gars selon lui, une des rares périodes où il l'avait observée vraiment heureuse.

Aaron s'était laissé convaincre de suivre le petit groupe ainsi formé, s'occupant de protéger le flanc droit, sous les indications de Merl, ils avancèrent comme ça pendant de longues minutes, avec pour objectif de se rendre à la résidence des Chambers. Si on excluait les plaintes de la petite -qui l'agaçaient fortement- et auxquelles il s'efforçait de ne pas réagir, sachant comment ça pourrait contrarier Clayton, ils formaient plutôt une bonne équipe, les efforts coordonnés de chacun leur permettant d'éliminer encore une dizaine de rôdeurs.

Bientôt, la maison du sénateur fut visible, dont des militaires comme John et Graham, qui étaient les acolytes de Stanley, qu'il avait fini par apercevoir à la fenêtre de l'étage, levant le pouce à son attention. Graham finit par les rejoindre pour leur dire qu'il restait encore des rôdeurs dans la partie Nord du camp. Autant dire que le travail n'était pas fini !

Ils avaient soufflé quelques minutes, dans le hall principal de la résidence Chambers. Le blond s'était accaparé d'une bouteille d'eau dont il siffla quelques gorgées,  il n'avait ensuite pas tardé à rejoindre les autres dehors.

La machette calée sur le côté de son épaule, il se déplaçait aux côtés des soldats, ainsi que de Clayton, Merl et Jason, Ela ne tarda pas à les rejoindre, abandonnant son rôle de baby-sitter " Tant que tu nous tombes pas sur les bras... " quoi que, ça changerait un peu de d'habitude non ? il atténua quelques bâillements, commençant à ressentir un peu la fatigue, alors qu'ils croisèrent Takeo, mal en point. " Putain mec, t'empestes ! " dit-il, aussi sympa que Merl,  avant de se pincer le nez et de marquer quelques pas vers l'arrière, il finit par se désintéresser de son sort pour aller éliminer un autre rôdeur venu se perdre auprès d'eux, avant de regarder les autres. " Bon, on garde l’œil ouvert et on continue de dérouiller ceux qu'on croise ! Ça vous va ? " et ils allaient les ficher dehors, en bonne et due forme, c'était leur maison après tout !

Spoiler:

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Toute cette histoire commençait doucement à être épuisante, ça faisait combien de temps qu’on fût rentré et qu’on se battait pour nos vies ? Longtemps c’était certain. J’étais arrivé à un stade où je ne savais même plus ce que je devais faire ou non. Oui, j’avais plus ou moins pris les commandes, mais c’était surtout l’absence de choix qu’il m’avait poussé à agir comme ça. Dans le fond, je voulais simplement reprendre mon rôle de glandeur, c’était bien de ne pas être celui qui donnait les ordres, mais je savais bien que c’était moi le plus vieux du groupe et que c’était pour cette raison que c’était naturellement vers moi qu’on avait tourné les regards. Enfin, s’il n’y avait eu que Jason tout aurait été plus simple. J’étais tout de même heureux d’avoir récupéré mon arme à feu et de pouvoir sentir son poids à ma ceinture.

Enfin, il y avait encore le problème Takeo à gérer. Je m’approchais du chinois sans hésitait plus que ça. Je savais que je n’étais pas non plus dans un état fameux et malgré la relation étrange qu’on avait ensemble, je ne le détestais pas pour autant. Je m’approchais de lui pour le remettre sur pied et évaluer son état physique. Il fallait que je sache s’il était en état de faire quoi que ce soit en dehors de rester assis par terre à se lamenter. Les deux avaient raison, il avait besoin d’une douche, mais il allait bien trouver tout seul un moyen de la prendre. De mon côté, la colère était doucement en train de laisser sa place à la lassitude ce qui me permit de lui dire gentiment.

- Pour le moment, les rues sont à peu près sécurisées, trouve-toi un endroit où te décrasser, au pire tu as la mer un peu plus loin.

S’il voulait rester avec nous, il pourrait évidemment, mais je n’osais pas lui proposer un truc comme ça vu comment il avait du mal à mettre un pied devant l’autre. J’entendais la remarque d’Aaron qui proposer de continuer. Il fallait vérifier que des connards ne se planquent pas entre les arbres un peu plus loin et ça me semblait être une bonne raison, je n’avais pas envie d’aller fouiller les maisons à la recherche du dernier mort. Je savais que d’autres s’en occuperaient à notre place de toute façon. Il ne fallait rien laisser au hasard.

- Oui, on est là pour fouiller entre les arbres donc autant le faire. Vu le nombre de connards qui ont pénétré dans la zone, on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Donc restais sur vos gardes…

Il y avait déjà eu suffisamment de morts aujourd’hui et je ne savais pas vraiment si j’aurais supporté d’avoir la mort d’un de mes compagnons du jour, certain plus que d’autre c’est vrai. Je posais alors mon regard sur mon frère avec insistance. J’espérais qu’il ne ferait pas le fou, on arrivait à la fin de cette bataille, j’espérais qu’il resterait entier…

Spoiler:

Résumé:

J'étais le créateur d'un mouvement qui ne me plaisait pas. Je jetais un regard derrière moi remarquant alors Takeo se débattre avec deux corps. Je ne pouvais définitivement pas le laisser seul. Il avait besoin d'un soutien, même silencieux, mais de quelqu'un. Je me tournais vers les autres avant de leur dire d'un air résigné.

- Continuez, vous avez plus besoin de moi pour avancer.

Un dernier regard en direction de mon frère pour lui faire comprendre que je n’avais pas besoin de lui et qu’il pouvait rester avec eux pour le reste de l’expédition. Je fis demi-tour sans réfléchir plus longtemps. C’est le cœur lourd que je retournais chez moi pour mettre la main sur une pelle. Je ramassais également le corps sans vie du chien que j’avais hébergé pendant plusieurs mois. Je ne voulais pas que mon frère tombe dessus quand il rentrerait. Je récupérais ma chemise que j’avais portée la veille et qui était irrécupérable pour l’envelopper dedans. J’ouvrais également un des placards pour récupérer deux draps. Je finis par arriver dans le garage ou je trouvais une caisse dans laquelle je déposais le corps de mon chien puis la chemise et enfin les draps avant d’y ajouter un rouleau de Chatterton et ma bible. Je glissais ça sous un de mes bras avant de prendre une pelle de l’autre.

C’est ainsi équipé que j’arrivais devant Takeo, on ne s’aimait peut-être pas, mais il était hors de question qu’il affronte ça tout seul. Mon regard se posa un instant sur lui avant de planter la pelle dans le sol et de déposer la caisse au sol. Les gosses qui étaient morts, je ne savais même pas si je les connaissais, mais ça me suffisait de savoir que c’était important pour lui. Si je pouvais, je m’occuperais d’enterrer tout le monde, mais je savais que ce n’était pas possible. Donc à défaut, j’avais choisi de rendre un dernier hommage à des gens qui comptait pour ceux que je pouvais compter parmi mes proches, même si on aimait se mettre sur la gueule lui et moi.

Par respect pour les corps et comme je n’avais définitivement pas de quoi faire un cercueil, je dépliais un drap sur chacun de corps. Je n’allais pas commencer à les envelopper sans l’accord de Takeo. S’il voulait leur dire une dernière fois au revoir, je pouvais bien lui accorder ça. Une fois cette simple tache effectuée, je me tournais vers lui. Je pouvais facilement deviner sa peine, mais il n’était pas question que je le traite différemment de d’habitude pour autant.

- Je n’avais qu’une pelle dans mon garage, je vais en chercher une deuxième et je reviens d’aider. Quand je reviens, si tu es prêt on les enveloppera dans les draps, sinon ça peut attendre encore.

Je posais sur lui un regard concerné, avant de lui poser une main amicale sur l’épaule, je puais sans doute autant la mort que lui donc ça ne m’importaient pas. Je le laissais le temps de trouver une seconde pelle, mais également pour le laisser encore en tête à tête avec ses deux personnes qui avait compté pour lui. Le travail sérieux allait commencer ensuite et je savais que ce n’était pas une partie de plaisir quand on ne savait pas.

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Résumé: