Résumé:

Stan savait qu’il faisait mouche avec le sénateur, mais cela ne le fit prendre aucune pincette. Il bouillonnait. Pour tout dire, la situation l’horrifiait d’autant plus qu’avec la colère, c’était une inquiétude puissante qui l’enveloppait. Casey était dans son champ de vision, ok, mais tous les autres ? Il espérait que tous ceux partis en expédition au matin étaient plus en sécurité là où ils étaient qu’ici même.

- Plus nécessaire que d’assurer la sécurité du camp ? Bravo, très avisé, ajouta-t-il dans un grincement. Son regard se leva en même temps que Chambers quittait sa chaise. Il ne tenait plus en place, rongé par la culpabilité ? Tant mieux. Le garçon ne répondit donc pas à sa question. Les états d’âme de ce haut placé – malgré tout le respect qu’il lui portait – il n’en avait rien à carrer ! Il faudra voir à changer vos conseillers, rétorqua-t-il simplement en plissant les yeux.

S’ils partaient du principe que ce groupe pouvait se relever ! Il pensait bien entendu à Donovan, dont il avait toujours douté des capacités en tant que chef de la sécurité. Il ne s’était pas complètement trompé, il semblerait ! Peut-être enfonçait-il des portes ouvertes, mais le sénateur, ainsi que son entourage, devait comprendre que la population de Brainbridge attendrait des explications ! Et que si on ne leur servait pas des responsables, ils se chargeraient eux-mêmes de les pointer du doigt ! L’altercation entre les deux hommes fut cependant interrompue.

- Stan, avertit Casey, toujours à la fenêtre, les renforts sont là.

Le jeune militaire détourna son regard de Benjamin et dans une légère grimace, sa main libre posée sur son ventre douloureux, il la rejoignit. Il vit alors un groupe de militaire, dont il reconnut Graham et John, ses amis, régler le compte des deux charognes qui dégustaient toujours la femme à terre. La troisième expédition était aussi revenue ! Stanley en éprouva un soulagement sans nom. Peut-être que les choses parviendraient à rentrer dans l’ordre ! Les regards des hommes se croisèrent et avec de simples gestes, ils communiquèrent et le jeune homme leur indiqua que tout était sous contrôle ici.

Les gars dehors s'employèrent donc à faire un ménage enfin efficace. Ce fut alors qu’ils aperçurent au loin, dans la rue, un petit groupe de gens avancer vers eux. Les militaires s’en allèrent à leur rencontre, éliminant les dernières menaces qui grouillaient autour d'eux.

- La zone est dégagée, mais il en reste plus au nord, déclara Graham, la mine sérieuse, à la bande des Rogers and co. Ça voulait dire que l’heure n’était pas au repli ! Pas pour ceux qui était en mesure de se battre !

Il invitait donc les hommes valides à les suivre pour continuer le ménage. Il laissa cependant Ela et la gamine passer pour s’abriter, si elles le voulaient. L’après-midi, tout comme la nuit, seraient longues. Sécuriser les lieux, réellement, leur prendrait un temps conséquent ! Car les menaces étaient dans les rues, mais aussi dans certaines maisons, sans compter les bois des alentours. Qui savait ? C’était l’intégralité de l’île qu’ils devraient quadriller s’ils voulaient espérer enfin se poser !

Spoiler:

A  l’entrée, ils trouvèrent un militaire envoyé depuis l'intérieur qui leur indiqua qu’il y avait encore une zone plus au nord à nettoyer.  La petite de Clayton chercha la main d’Ela, en tant que seule présence féminine du groupe, l’israélienne sursauta. C’était comme une décharge électrique ce contact humain qu’elle n’attendait pas. Elle dû lutter pour ne pas retirer sa main. Mais elle ne pouvait pas faire ça. Le militaire l’invita à entrer, se mettre à l’abri. Pour réponse, elle lui lança un regard noir : « J’arrive, je ne suis pas une babysitter. » En d’autres temps peut-être et encore. Cette petite lui faisait trop mal au cœur et son âme. L’israélienne saignait encore de la perte de son enfant au début de l’épidémie. Il aurait deux ans aujourd’hui. Mais quand elle voyait l’enfant qui s’accrochait à elle alors qu’elle cherchait quelqu’un à qui la confier, elle se sentait quelque peu soulagée. Ce monde n’était plus fait pour les enfants. Elle trouva une secrétaire administrative qui essayait d’avoir l’air détendue, elle traversait le hall et l'israélienne l'arrêta en plein élan, en voyant Ela couverte de sang et autres fluides nauséabonds et l’enfant accrochée à elle, elle ouvrit grand les yeux.

« Il faudrait que vous vous occupiez d’elle… Vous pouvez faire ça ? » La petite tira sur la main d’Ela. La secrétaire opina : « Ou…Oui, oui bien sûr. Elle sera en sécurité ici. » L’israélienne hocha la tête, puis s’abaissa à la hauteur de la petite Kassidy. « Clayton reviendra vite te chercher, on m’attend dehors. Ne t’en fais pas, tout va bien aller. » Elle essaya d’infléchir un accent tendre dans sa voix, ce n’était pas chose aisée. Kassidy hésita puis finit par lâcher Ela qui la récompensa d’un léger sourire.

La brune tourna les talons et s’empressa de retourner dehors rejoindre les hommes pour aller nettoyer plus au nord. Se retrouvant aux côtés de Merl et d’Aaron, elle leur lança un regard d’avertissement. Elle pouvait rester ici, faire du babysitting et attendre que cela s’arrête. Mais c’était hors de question qu’elle se planque, pas maintenant. Pourtant elle n’avait qu’une hâte, retrouver ses appartements et disparaitre sous une douche brûlante. « Je ne suis pas ici pour jouer les babysitter. » Elle lança ses derniers mots avec un regard appuyé pour Aaron. Il n’avait pas intérêt à la ramener à ce sujet, ou même sous-entendre qu’elle devrait rester à l’intérieur. Elle ne s’était pas portée volontaire pour ça.

Spoiler:

Collins ne cessait de pleurer, des hoquets terribles lui soulevant poitrine et épaules, l'empêchant de reprendre une inspiration normale alors qu'il n'y avait plus rien à craindre. Son cœur buttait lourdement dans sa cage, des ratés l'accompagnaient néanmoins quant au bras qui venaient de se refermer, comme des ailes, sur son corps frêle. La peur l'avait rongé, comme la veille lors de l'éboulement, mais peut-être était ce pire encore car Swann n'était pas présent au moment où les créatures l'avaient pourchassé jusqu'à l'étage. Elle captura maladroitement son regard rassurant lorsqu'il recula pour chasser les dernières horreurs qui lui saisissaient le crâne, mais même si elle opinait, cette fois rien n'y fit, elle n'eut clairement aucune réaction capable de lui prouver – comme à elle même d'ailleurs – qu'elle allait changer, devenir plus forte, plus résistante. Toutes ces choses qu'elle s'était promises, qu'elle lui avait promises, en un instant où ils étaient bien plus proches que d'ordinaire.

Dehors, elle entendait les coups de feu, les hurlements de terreur. Encore et toujours des râles. Malgré tout, et malgré la présence de son petit ami, la blondinette ne put détacher les doigts de sa veste et la retint de longues minutes avant que sa main n'empoigne la sienne afin qu'elle se remette sur ses jambes. Au sol, elle crut voir les marques de leurs pas chancelants, funestes, et un frisson lui dévora l'échine alors que l'étudiant la poussait à s’asseoir sur le lit. Les soubresauts faisaient vibrer ses cheveux, dévaler les larmes plus vite encore, et pourtant, en serrant ses doigts, et tandis qu'il lui certifiait qu'elle était plus forte que les créatures, que tout irait bien, elle déglutit et ne retint que les derniers prénoms de sa phrase. Lui avaient-ils dit où ils se rendaient ? Si tel était le cas elle était si pressée de rentrer, d'imaginer Swann revenir, qu'elle n'avait pas retenu un traître mot de ce que l'instructeur lui avait dit hormis de refiler l'arme à une autre.

- J'sais.... Reprenant malhabilement sa respiration, Evy continua. Pas..... et...... j'peux.... Elle remuait la tête, incapable de lui mentir. Il ne s'agissait pas de goûts littéraires mais de morts cette fois, elle ne pouvait pas lui mentir, mais il lui avait promis qu'il serait là et qu'il l'aiderait... Elle lui faisait confiance, aveuglément confiance. pas... j'ai peur ils sont...... moches et horribles et.... Dangereux !

Ces derniers mots, elle les hurla presque tandis qu'elle pleurait sans plus pouvoir s'arrêter. C'était la première fois qu'elle criait, sur lui, et l'effet prodiguaé l'invita subitement à rouvrir grand les yeux, déjà navrée, déjà désolée, déjà emplie de regrets.

Spoiler:

On était enfin arrivé à la maison des Chambers, la petite fut laissée en sécurité alors qu’un homme parlait des connards encore toujours bel et bien présents dans la ville fortifiée. Je n’avais pas besoin de lui pour le savoir, n’importe qui en mettant sa tête dehors pouvait bien le voir, mais je réfléchissais tout de même à la nouvelle.

- Le nord ? Humpff…

C’était plus une constatation que vraiment l’envie d’aller nettoyer le nord du camp. Il y avait encore des connards à buter, et bien soit, j’en ferais partie. J’affichais un sourire en coin alors qu’on je me préparais à partir avec mon simple couteau. Je n’étais déjà plus que l’ombre de moi-même dans cette histoire, couvert de sang, couvert de reste de connards. J’avais perdu mon chapeau et d’une certaine façon tout ce qui me rendait encore humain physiquement. Mon regard se colla sur mon frère l’espace d’un instant, il n’était définitivement pas dans un meilleur état que moi dans cette histoire, il fallait bien avouer qu’on avait eu un coup au moral l’un comme l’autre.

- J’aime entendre ce genre de remarque…

Un sourire carnassier apparut sur mon visage alors que je hochais la tête à la remarque d’Ela. Jouer les babysitteurs, c’était fini depuis bien longtemps. Cette petite était en sécurité maintenant et c’était le principal. J’aurais pu dire autre chose, mais dans le fond, pas plus de temps à perdre que ça. Il fallait reprendre la route, rebrousser chemin et remonter à la brèche en nettoyant encore les morts du coin.

Je n’hésitais pas à m’en prendre aux connards qui passaient a porté de ma lame, ensemble, on formait une bonne épique, chacun couvrant les arrières des autres. Je ne savais pas combien de morts avaient été ainsi abattues de la sorte, mais j’avais l’impression qu’on n’en verrait jamais le but tellement ils étaient nombreux dans le camp.

En marchant, je remarquais une silhouette assise par terre. C’était étrange si c’était un connard et ça l’était sans doute encore plus si c’était un humain. En m’approchant, je finis par remarquer qu’il s’agissait du chinois qui semblait au bout du rouleau.

- Il t’est arrivé quoi le nioche, tu as perdu ta force de vivre ?

La remarque était méchante, peut-être même violente d’une certaine façon, mais s’il se jetait sur moi pour me frapper et bien ça me ferait sans doute du bien. Je ne savais pas dans quel état il était physiquement sous sa puanteur décomposé, mais un truc me disait qu’il y avait un truc qui clochait chez lui, que ce soit physiquement ou mentalement.