Plus d'une heure déjà que le convoi qui allait jusqu'au ranch était parti. Le but de leur mission ? Les décimer tous. Fini de jouer. Le coup de leurs alliés à la prison n'était pas passé, tout comme le fait qu'il fuient et se planquent Dieu savait où. Ils s'étaient montrés suffisamment patients mais s'en était terminé désormais. Une vingtaine de survivants de l'île s'étaient donc rendus chez ces pécores pour terminer le boulot. Décevant d'en arriver là alors que cette ''entente'' était profitable au groupe du District mais à trop vouloir jouer aux cons, ces pecnots n'auraient qu'un juste retour des choses.

Le blond était posté sur la balcon de la cuisine, une cigarette entre les lèvres, quand le ronronnement des moteurs se fit enfin entendre. Ils revenaient. Terminant sa barrette de nicotine, il entra dans la maison, prêt à avoir un compte-rendu de la situation. Étaient-ils tous morts ? Y avait-il des survivants qui rejoindraient leurs petits copains en captivité ?

Son arrivée sur le perron fut accompagnée du son tonitruant des camions qui venaient d'enfoncer la grille juste à côté de la maison. Il y avait un problème. Se figeant net, le quarantenaire porta instinctivement sa main au Desert Eagle bien logé à sa taille. Et le constat fut alarmant : ce n'étaient pas les siens qui descendaient des camions mais bien ces pecnots. Un foutu cheval de Troie. Ni une ni deux, il retourna dans la maison et alpagua les premières personnes qu'il croisait. « On s'est fait avoir. Ils sont là. Je les veux morts. » Des informations courtes mais précises. Si ceux partis au ranch n'étaient pas revenus, c'était qu'ils devaient être morts aussi, pour la plupart du moins. Plus de cadeau. Terminé.

Rejoignant le jardin derrière la maison, l'ancien homme d'affaire contourna le quartier, prévenant chaque personne qu'il croisait de s'armer et tuer. Sans la moindre pitié.

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Elle savait ce qui avait été décidé et était partante concernant cette idée. La rousse n'avait absolument pas apprécié la façon dont les choses s'étaient déroulées avec les glandus de la prison. Elle avait l'envie féroce de buter celui qui avait osé la blesser si elle le revoyait un jour. Lui ou un autre ceci dit. Mais en attendant, car la vengeance est un plat qui se mange froid, elle était satisfaite par l'idée d'écraser le groupe des merdeux.

Ce matin là, elle traînait presque tranquillement sa carcasse dans les couloirs de la maison, sachant bien que pour prendre son mal en patience elle devrait boire un thé et bouquiner. C'est donc ce qu'elle fit. Patientant le retour de ceux qui étaient parti au front. Levant par moment le nez vers la pendule elle soupirait, se disant qu'un jour où l'autre les piles de cette dernière allaient rendre l'âme. Et le temps passait, trop long à son goût, ça l'agaçait. Elle avait hâte d'apprendre qu'il n'y avait plus que des morts là bas.

Tout en fermant son bouquin elle entendit du bruit au dehors, sûrement les débiles en muscles du trottoir d'en face. Mais en voyant débouler l'aîné dans la maison, elle sursauta et à l'entente de ses mots, son sang ne fit qu'un tour. Les choses s'étaient donc mal déroulées ? Quelle merde ! Ca se veut entraîné et prêt à tuer mais c'est même pas foutu de bien faire les choses ! Merde ! Ni une ni deux, la rousse gravit les escaliers menant à l'étage et frappe aux portes de ceux dormant encore ou non, avant de les ouvrir avec fracas pour les houspiller un peu plus.

"Bougez vous ! Ils sont là, prenez vos armes et pas de quartier !"

Elle transmit vraisemblablement la même chose qu'avait dit le grand blond à ceux de l'étage. Puis Morgan gagna sa chambre laissant la porte ouverte, et pris ses armes, avant d'aller se loger à sa fenêtre qu'elle ouvre doucement afin d'avoir suffisamment de vue et de protection pour tirer.

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C'était pas la joie clairement, et si Cole s'amusait pas à lui subtiliser les bouteilles de gnôles qui lui minaient la gueule, sans doute aurait-il pu fermer l’œil la veille. Là, il avait les yeux grands ouverts sur le plafond et la place à côté lui inspirait qu'une chose : l'erreur, la connerie. Qui fait l'malin tombe dans l'ravin..., fallait bien que ça arrive un jour, la roue tourne et tournera. En somme un ramassis de merdes auquel il avait jamais fait gaffe parce que tout, absolument tout lui réussissait. Avant de s'étaler dans le plumard la veille, Nate avait même pas pris le temps de virer son jeans et son t.shirt. L'avant bras sur la gueule, il fronça les sourcils quand un gros bordel lui parvint de l'extérieur.

- Shit, savent pas fermer leurs gueules, connaissent pas la discrétion ces cons ? Pour le coup il se foutait de jeter un œil à la fenêtre de sa piaule mais quand Morgan déboula comme une fleur, il vira le membre de sa poire puis arqua un sourcil. Wooow, s'tu voulais en prendre un coup fallait v'nir avant mon cœur …. Pas le temps de finir sa connerie, elle décampait après lui avoir sommé de lever son cul. C'était pas normal, tout comme le boxon à l'extérieur l'était pas. Fuck it ! En deux deux le trentenaire sautait dans ses pompes et jetait un regard par delà le vitrage pour froncer les sourcils. Putain, la merde. Veste de cuir agrippée, Fuller l'enfila à la va vite puis choppa son S&W, la matraque et son couteau, quittait sa piaule puis se magnait le train vers celle de la rouquine. Déjà dans son crâne le prénom de la blonde tournait en boucle. Ouais, il ferait gaffe à son cul, rien à foutre qu'elle beugle, qu'elle ait envie de lui refaire la poire une fois encore. J'te suis Mo', mais faut qu'j'trouve May. Revenant aux traits froids de la rouquine, il glissa la langue sur une de ses canines. Fallait choisir maintenant. C'dilemme pas vrai connard ?

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Enfin ! Ils y étaient ! Direction Renton et l'avant poste des enfoirés ! Ça allait saigner du côté de la russe qui s'était mise à l'arrière du blindé. Elle remplissait déjà son sac d'un bon tas de grenades, sept au total, elle avait déjà un minimum d'expérience pour ses lancées, ça allait faire du dégât, et du gros. Le 9mm toujours dans son holster, ses couteaux à sa ceinture dans leurs étuis et le M16 en bandoulière : elle était prête ! Attrapant son talkie à l'approche du quartier d'American Dream, elle marmonna à nouveau le plan :"La maison des otages serrra dirrrrectement sur notre drrrroite une fois la barrrrrière passée. Avec le blindé on va s'occuper d'eux, on va les attrrrraper pour les mettrrre en sécurrrité à l'intérieurrr. Du coup, vous défoncez la barrrrière avec le camion et les autrrres vous faites une ligne de défense avec les voiturrres pour nous couvrrrirr au moins le temps de l'extrrraction !" Elle espérait avoir été claire dans ses explications, les otages étaient et resteraient la priorité de l'assaut. Quant à Romy et sa cousine, elle avait déjà prévenue tout le monde à leur sujet avant de partir du ranch, tout devrait bien se passer, en toute logique...

L'action ! Le camion défonça comme prévu la barrière et le défilé de voitures pouvait commencer. Le blindé, il était le dernier à faire son entrée et s'arrêta en retrait, juste à hauteur de la maison où les otages étaient normalement retenus. "Riley, couvrrre moi !" La russe quitta précipitamment le véhicule depuis la porte latérale, un couteau dont le manche faisait aussi office de poing américain dans un main et le 9mm dans l'autre. Tête basse, elle se faufila vers la porte au milieu du bordel ambiant. Quelques balles sifflaient non loin d'elle, elle s'arrêta dans sa course et trouva un couvert contre un pan de la maison des otages. Elle dévisagea les responsables, reconnaissant aussitôt les redneck Jason et Merl accompagné d'une femme inconnue. Dressant le canon de son 9mm vers les faufils, elle tira sans attendre.

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C'était le bruit qui l'avait faite sursauter, ce son infernal en provenance de l'autre côté du District. Dans le salon, elle avait instinctivement posé la main sur la rambarde des escaliers en revenant vers le hall, prête à le héler. Son cœur loupa un battement. Elle était seule ici, il n'était pas là …. Une cascade de soupir quitta ses lèvres. Collins se pricipita vers la cuisine pour voir par delà l'immense fenêtre. Agitation soudaine et le Nippon qui visiblement se dirigeait vers la maison dans laquelle elle se trouvait. Un truc n'allait pas, un truc n'allait pas du tout et elle, elle n'allait pas bien non plus. Fatiguée, éprouvée moralement, il lui semblait même avoir perdu quelques kilos depuis son départ de Brainridge. La porte d'entrée s'ouvrit subitement et elle tourna les yeux après avoir agrippé un couteau de cuisine.

- C'est moi, t'vas pas m'refaire le portrait princesse. Takeo, elle ferma les yeux avant qu'il lui demande de l'accompagner. T'es pas en sécurité …. prends c'qu'il t'faut et suis moi. Secouée, Evelyn gravit les marches à la va vite, enfila sa veste par delà son t.shirt, logea le glock – après l'avoir embarqué et chargé – au creux des reins entre le jeans et son top, sa lame en paume, puis interrogea le Japonais du regard à peine revenue au rez de chaussée. Magnes ta race Collins.

Sans ménagement il lui agrippa le bras et dévala les marches du perron. Derrière eux, derrière la barque qu'il venait de quitter, l'ex étudiante entendit un boxon pas possible. Les otages ? Elle pigeait rien, plus rien. Embarquée par Shigeru pour rejoindre un endroit plus sûr pourtant elle freinait déjà des quatre fers. June comptait sur elle pour cet endroit, quoi qu'il se passe, elle devait gérer. Qu'avait-elle à perdre désormais ? Rien, il veut plus d'toi, il n'est pas là..... T'as aucune sorte d'importance pour lui Evy. La voix rauque dans son crâne c'était plus sa conscience, mais celle du tatoué qui l'avait blessé comme jamais.

- Faut aider, on peut pas s'tirer, pas comme ça Takeo. En un geste sec, la jeune femme dégagea son poignet des doigts du Nippon pour se diriger vers l'avant du quartier.

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