Victoria ne le savait pas mais elle avait manqué de peu May et Nathan. Sous le regard désapprobateur de Lance – et non sans lever les yeux au ciel – elle avait suivi l’égyptienne jusqu’au bout de l’impasse de leur quartier sécurisé (hrp : maison 1). Le radar-à-cousine de Romy était bien calibré parce que Leila était également là, avec le chinois dont elle oubliait toujours le prénom et la chouineuse qui avait mis une laisse au Donociraptor. Aïe, elle avait l’air d’avoir pris cher la gamine ; elle n’avait du coup pas seulement l’air d’un boulet.

- Ouai-ouai, coucou Esmeralda, bisou-bisou, c’parfait. On a r’trouver ta siamoise, maint’nant on s’casse.

Non vraiment, ce n’était pas qu’elle avait peur des bastons mais évitait de préférence les guerres perdues d’avance. Si toute leur équipe s’était faite retournée alors qu’ils avaient l’avantage de l’attaque, ils n’allaient pas réussir à grand-chose en était pris au chant du coq. Rapide inventaire ? Hormis le fusil à pompe du pilote et le beretta de la pigiste, ils avaient deux nénettes qui préféraient sucer les problèmes et que les affronter, une blondinette aussi inutile que des palmes dans un champ de blé et…

- Hey Jackie Chan, s’t’es capable d’aller leur latter l’cul à coup de pirouette de karaté, c’maintenant !

Visiblement non ? C’était bien dommage ça. Victoria avait quand même sorti son flingue, sécurité enlevée bien sûr, et tenait toujours sa fidèle batte en aluminium dans l’autre. Elle suivit le regard de sa pote du Moyen-orient et aperçut Nabila dans la merde jusqu’à ses tétons d’aristo’. Les deux frères campagnes avaient l’air du genre décédé et l’espèce de furie qui s’en prenait à elle n’avait pas l’air de vouloir rigoler.

- M’dis pas qu’tu veux l’aider elle aussi ?! Supposa-t-elle sur un ton qui signifiait qu’elle ne voulait pas se mouiller plus que ça.

Bon… en vrai la question se posait. L’autre israélienne là, c’était quand même une patronne des riches de Fort Ward. La tirer d’un mauvais pas pouvait être synonyme d’agréables petits bonus une fois de retour sur son île paradisiaque. Qui savait ? La trentenaire n’était pas contre un changement de crèmerie !

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Essoufflée derrière sa palissade, la russe releva le museau vers Markus qui tirait sur les trois cibles contre lesquels elle s'engageait. Le lourd son d'un corps sans vie qui s'écroule l'alarma aussitôt, puis un cri, le prénom d'un des deux connards sans doute. Cette merveille de bienvenue, c'était l'oeuvre de l'ange gardien, un surnom sacrément bien trouvé, finalement. Une nouvelle salve de tirs força le jeune homme à retrouver son couvert et la tatouée en profita pour quitter sa palissade et se rapprocher du muret qui la séparait de sa vendetta. Elle se sentit pousser des ailes et fila comme un aigle, couteau dans une main et 9mm dans l'autre pour serres.

Le "trio" dans son champ de vision, elle put constater qu'elle avait l'avantage, là où les deux survivants étaient déjà lancés à pleurer leur pote : elle n'avait plus qu'à se lancer. Elle ne craignait pas la mort, à vivre aussi longtemps à ses côtés, elle en venait à ne plus la redouter. La peur supposée la ralentir préférait céder sa place à l’indifférence et à l'instinct bestial. Faire couler le sang, tuer, se venger, elle n'avait plus que ça à l'esprit. D'un bon, elle fonça vers eux et le canon de son arme levé tirait déjà dans le tas. Les deux balles allaient pour la femme, pour Merl, elle lui réservait quelques choses de plus douloureux et voulait à tout prix sentir sa lame traverser sa chair. Tout du moins, c'était le plan, ça se passait comme ça, mais sa petite tête n'avait pas pris en compte le fait que le redneck l'a voit venir. Celui-ci s'interposa dans un bon pour recevoir une des balles et troubler l'encrée dans son élan. Un genoux à terre, il se releva pour faire barrière alors qu'elle arrivait enfin à leur hauteur, quelle résistance ! Sa lame se planta dans son cou et fut aussitôt retirée dans un geste tout aussi vif. La seconde suivante, elle attrapa son col pour le tirer vers elle. Le sang s'extirpait avec hâte depuis sa plaie, elle avait pris le coup de main pour le toucher de carotide. "De la part du lycée, Sooksin." Elle le foudroya du regard avec une intensité comparable à celle d'un trou noir qui engloutit tout autour de lui. Mais son "interlocuteur" semblait déjà la quitter, tout du moins, il était ailleurs, c'était frustrant, vachement frustrant. Dans un râle de rage, elle l'éjecta en arrière, à la spartiate, d'un violent coup de pied dans le plexus. Malheureusement, Romy et Victoria n'étaient pas remarquées, son attention se portait déjà sur sa prochaine cible : Ela.

Sooksin : Fils de pute.

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tout ce qu'il sentait en fixant la blonde, c'était le sang battre dans ses temps à l'en assourdir. TIRES TOI D'ICI !!! Le flingue servait à rien, il était déjà pas habile avec à deux mains. Son poignet lui faisait un mal de chien. En entendant un hurlement proche, il dégaina rapidement à la matraque quand le mec, l'un des deux gus proche d'elle lui fonça dessus. Bras droit armé, il l'abattit d'un coup dans ses cannes avant de lui agripper le bras. Nate serra les dents, logea la semelle de sa boots au dessous du coude, puis appuya d'un coup sec. Le craquement fut séduisant, fit même pulser son cœur sur des notes plus sombres. T'as tué qu'un mec, il était condamné, pas lui. Et alors ? Si c'était pas ce type, ce serait lui, ou May... Y avait pas à hésiter. Y avait plus qu'eux deux, dans une bulle.

- T'relèves, vas y ….. ou t'as l'droit d'fuir. Un sourire de salaud aux lèvres, le trentenaire émit un rictus. J'déconne, alors, t'as une dernière volonté ? Pire, ce petit con lui disait vaguement quelque chose, sûrement l'une des têtes vues au Ranch, un qui avait peut-être mal réagi quand il avait tabassé la bonasse blonde qui chialait sa gamine. Il aurait pu lui cracher à la gueule s'il en avait la force, peu importait, Fuller voyait que-dalle sauf lui..... La matraque siffla dans l'air une fois encore et il l'arrêta à quelques centimètres à peine de la tronche du jeunot... Nan, il la balança plus loin, puis dégaina sa lame avant de sentir le pied de ce petit connard heurter violemment son tibias. Shit, il se défendait okay.... Plus le temps de jouer, il vit même pas May dégager avec Zack, juste des silhouettes vagues. Fuller entendait le son de son palpitant qui pompait toujours plus de sang, encore, encore, encore. Il lui laissa le temps, juste pour voir l'espoir jaillir dans ses billes humides de douleur et là, la lame entra en scène. D'un geste vif, rapide, dans le flanc. Le sang maquilla rapidement sa propre paume avant qu'il la retire d'un coup sec en logeant sa pompe contre l'épaule du gars pour le faire s'étaler, reprendre son souffle s'il voulait. Bah alors, on tien plus d'bout Little boy ? C'dommage,...... Salaud, connard, enculé oui... Mais il avait jamais dit qu'il était un gentil petit mec, jamais. C'était ce type ou lui.

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La jeune femme qu'il ne connaissait pas s'était séparé d'eux pour s'occuper des otages et Markus suivait toujours la Russe dans ce qui ressemblait de plus en plus à une vendetta. Des tirs de couverture, puis des avancée, l'ingénieur et la tatouée se faisait un chemin et prenait de plus en plus une position dangereuse sur les trois ennemis. Le frisé commençait à se dire qu'il avait bien fait de suivre Roza, s'il était resté seul, qui sait, un allié aurait pu lui tirer dessus ou vice-versa. Avec elle, au moins, il était sûr de tirer sur les bonnes personnes et de ne pas être au centre d'un friendly fire.

L'arme de Markus prenait plus de temps à recharger, mais elle était tellement plus bruyante et destructrice. Alors qu'une salve était nécessaire avec la majorité des armes, un seul tire de son fusil de précision faisait un bruit monstre qui propulserait n'importe qui au sol pour se mettre à l'abri. C'est lors d'un de ses tirs de couverture qu'il eut pour la première fois une touche. Son arme braquée vers les ennemis, il prit à peine le temps de viser. Une seule seconde fut suffisant pour enlever la vie de quelqu'un... Un tir accidentel, mais qui sembla ravir sa partenaire. Malgré les bruits entourant le champ de bataille, il entendit lui aussi la carcasse frapper le sol, et un hurlement, celui d'un prénom. JASON. Il s'en rappellerait sûrement toute sa vie maintenant, la première vie qu'il avait pris, elle s'appelait Jason... Qui était-il ? Il ne le saurait peut-être jamais, mais son idole en avait rien à foutre, car elle profita simplement de l'occasion pour traverser la distance qui restait avec les assaillants et s'occuper d'eux.

Bien qu'il était complétement effrayé et troublé par cette situation, il ne prit qu'un instant pour recharger son arme et se redresser. Roza était en train d'éliminer le deuxième homme dans une scène digne d'un film d'Hollywood... C'était vraiment une guerrière, une valkyrie... Son partenaire fit alors la distance à la course, apercevant l'autre jeune femme qui allait sûrement en profiter pour riposter. Braquant rapidement son arme dans sa direction, il hurla des ordres, non pas sans les bafouiller. Bbb....Baisse ton arme ! Joue pas les héros! Pourquoi avait-il choisi ses mots exactement ? Il n'en savait rien... Ça sonnait tellement scénario de film, et tout lui semblait surréaliste au point où ça lui avait semblé à propos.

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