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Plus de balle ? Bordel de merde.... Joann avisa Clayton qui venait de hurler pour la première fois depuis le début de la manœuvre. Amanda était la plus proche de lui. En un rien de temps elle indiqua à la jeune femme de changer de place avec elle, déjà à virer le 9mm et le chargeur supplémentaire pour les filer à Buchanan avant de s'éloigner de nouveau. Pas qu'elle l'appréciait le routier, simplement qu'il fallait perdre personne ici, pas en arrivant si près du but.

- Resserrez vous !!! Lâcha-t-elle à l'entrée du pont, ça allait se jouer là. Tous rentreraient pas, la masse était bien trop imposante. Ce serait du compte goutte, c'était maintenant qu'il  fallait tirer, dégrossir au mieux. Cain reculait encore, l'arme de nouveau chargée pointée devant elle. Blam, blam, blam. Plusieurs cadavres s'échouèrent sur la voie, leurs corps piétinés par les suivants. C'était plus risqué encore, cette fois, pas le choix que de rester à distance, elle pouvait simplement reculer, impossible de bifurquer. D'instinct, la brune jeta un coup d’œil vers la barricade à de bons mètres, au bout du pont qu'elle sentait légèrement vibrer sous ses semelles. C'était ouvert mais que foutait le gugus à coté sans se bouger le fion ? Impossible à savoir, trop fixer en arrière en reviendrait à crever. Joann revint rapidement aux créatures face à eux. Réarmant la Winchester, plusieurs autres cadavres rejoignirent le sol, d'autres, pressés contre les rambardes perdaient quelques membres, quand ils ne passaient pas par dessus bord, ou ne se faisaient pas engloutir sous les pas saccadés de leurs congénères. Allez merde putain, qu'est-ce que vous branlez Stan et Donnie ? Pesta-t-elle avant d'appuyer encore et encore sur la détente.

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Elle comprenait à peine mieux ce qu’il se passait. La marée de mort prenait d’assaut l’île, parvenu maladroitement à s’y rependre. Et alors qu’elle voguait mal à l’aise à bord du zodiac sur une mer agitée, Casey voyait que tout n’était pas bien engagé pour eux. Son cœur rata un battement, les yeux braqués sur le rivage à la recherche d’un point auquel se raccrocher. Ça ne serait pas aussi facile qu’elle l’espérait, malgré les mots rassurants de Graham. Même lui, non loin d’elle, blêmit en saisissant la massivité du problème.

« Ah ouais… » Lâcha-t-elle entre ses dents.

Et c’était ça qui menaçait le campement. Sa sœur. Sa vie. La gorge serrée, ses yeux se posèrent sur Arizona : visiblement, celle-ci avait même largement minimisé la situation. C’était tout simplement le bordel, rien de plus rien de moins ! Lorsqu’ils abordèrent le rivage, la blonde n’hésita pas avant de mettre les pieds à l’eau et d’aider pour décharger les munitions…

« ça s’complique pour eux, on s’dépêche ! » Commenta Graham à ses côtés en lui balançant ce qu’il avait entre les mains. Casey le rattrapa en sentant son souffle se couper, elle le mit à l’abri comme elle le put. Joann, et les autres, n’avaient plus le temps qu’ils prenaient.

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L’air marin était glacé en cette matinée qui laissait présager un retour de l’orage. June avait remonté jusqu’à son cou la fermeture éclair de sa veste couleur kaki emprunté au stock militaire. Quelques unes de ses mèches rousses s’échappaient de son chignon matinal pour s’entortiller dans les bourrasques humides et chargées de sel. L’odeur de l’essence saturait ses sens olfactifs, les secousses la forcèrent à solidement s’accrocher. Dans la mer métallique de l’Agathe passage, quelques silhouettes morbides se débattaient maladroitement tandis que les zodiacs accostaient.

Pas un regard pour eux : l’avocate sauta sur la terre ferme et se précipita en direction du pont, dans le sillage d’Arizona. Ils n’avaient pas besoin de tout le monde pour décharger le matériel supplémentaire, alors autant que certains d’entre eux prennent de l’avance. La quarantenaire passa la barricade ouverte, puis s’aventura sur le pont pour rejoindre leur équipe d’avant-garde. Elle avait manqué de ne pas les reconnaître, tout couverts de tripes et de sang qu’ils étaient. La voiture, elle, continuait sa progression en klaxonnant régulièrement : il ne fallait pas que les charognes changent de cap.

- Ok, on prend le relai ! Clama la militaire en arrivant enfin à hauteur de Joann et Clayton, on a apporté de quoi vous recharger, elle pointa vaguement un pouce dans son dos et raffermit sa prise sur son M16, ré-équipez vous si vous êtes à sec.

De son côté, June prit son talkie pour informer rapidement l’équipe de Donovan « On est en place. On commence à les éliminer par l’avant. ». Ensuite : première salve de fusil automatique dans les rangs épais de charognes. Concentrée, son regard perçant, elle ne manqua pas énormément de cible. Il fallut bien quelques minutes pour que son corps se réhabitue au recul et pour trouver le bon rythme : viser, tirer avec précision, tomber une demi-douzaine de mordeurs, faire quelques pas de retrait pour rester à distance de sécurité, recommencer.

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