Toujours proches des pelouses, Christina et Sven s’étaient positionnés en retrait, sensément à l’abri des quelques infectés qui s’attaquaient aux réfugiés dans le stade. De là, la femme gardait un œil sur Rebecca et son mari, qu’elle observait à distance s’agiter dans la mêlée et descendre de sang-froid certains malades. Cette vision la mettait mal à l’aise. Ils en avaient parlé longuement après l’expédition qu’avait faite Alan à l’aéroport et la gestion de la maladie – par une balle dans la tête – lui paraissait franchement extrême ! Si c’était elle, ou l’un de ses fils, qui étaient atteint, pour sûr qu’elle préférerait se voir offrir une chance de guérison, plus qu’une mise à mort.

Elle s’était accrochée à Sven, qui regardait aussi la scène avait effarement. Les quelques militaires venus à leur rescousse avaient distribué – en partie aléatoirement ! – des armes à certains d’entre eux et comptaient bien sur leur aide pour venir à bout de la menace intérieure. Cela n’était guère rassurant et des civils paniqués et armés auraient tôt fait de tirer sur des gens en parfaite santé, plutôt que sur les réelles menaces ! M’enfin…

- Quelle horreur, souffla-t-elle, en serrant davantage le bras de son garçon, quand un nouveau coup de feu retentit. Pour le coup l’INTEGRALITE du stade était en branle.

Ils furent rapidement rejoints par Tam, notamment. Christy l’accueillit dans un sourire. Les deux femmes se connaissaient peu, mais elles avaient déjà discuté et n’étaient pas étrangères l’une à l’autre.

- On s’est mis à l’écart, pour ne pas déranger les opérations, expliqua-t-elle à l’intention de la brune. Il était inutile de tous s’agglutiner dans les hauteurs des gradins. Cela n’ajouterait qu’un peu plus de désordre. Et pour tout dire, elle n’avait AUCUNE idée de ce qu’elle devait faire. Tous ses voyants internes étaient au rouge, en alerte. Elle se retourna rapidement vers le terrain de football, où quelques militaires courraient, mais bien peu, comparé à ce qu’ils étaient. Pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux à aider ?! S’exclama-t-elle, avant de reposer ses yeux sur son mari, qui ne s’en sortait pas trop mal, mais qu’elle observait toujours avec angoisse. Ne fais pas de conneries, Alan. Pas de risque inutile.
- La plupart sont là-bas, affirma Sven, après un court instant.

Il pointa l’entrée sud du stade. Le regard de Christina parcourut les installations militaires, avant de froncer les sourcils en voyant bon nombre de leurs protecteurs s’agiter effectivement près d’une des entrées.

- Vous croyez qu’il y a un problème ?

Un autre tout du moins !

Presque au même moment, une famille s’approcha d’eux, en panique. Une mère, trois enfants. Les Pattison.

- Aidez-nous, Eliott a été mordu par une de ces choses ! Implora la mère de famille, alors que la sœur d’Eliott, Rachel et son plus grand frère, soutenait le garçon qui avait le teint blafard, et se tenait l’abdomen en grimaçant. Il n’avait pas plus de 15 ans…

Voir Alan en vie m’avait beaucoup rassuré, je l’appréciais à sa juste valeur et j’étais persuadé qu’il aurait un rôle à jouer. Visiblement, aucune personne avec qui j'avais sympathisé n’avait été blessé ou tué ce qui me rassurer plutôt beaucoup. En venant jusqu’à eux j’avais croisé quelques survivants ainsi que des rodeurs. Certains m’avaient suivie, d’autre nom. Il semblerait qu’il était plus nombreux que quelques instants plutôt. Peut-être que le bruit les avait réveillés. Je suis loin d’être une spécialiste des rodeurs alors je n’avais aucune idée. Je ne savais pas non plus comme il avait réussi à rentrer dans le stade. Les réponses finiront par arriver.

J’entendais plus loin Rebecca, elle avait mis un terme à la vie d’un mob ce qui était plutôt une bonne nouvelle. Elle semblait un peu perturber ce qui était très compréhensible. Dans d’autres situations, je l’aurais certainement serré dans mes bras tout en la félicitant de son super travail. Cependant, chaque seconde était précieuse, la vie de beaucoup de personnes en dépendait. Elle voulait connaître le nombre de rodeur dans les environs. Je n’avais pas pris le temps de les compter en venant ce qui était normal.

- Rebecca ! Sur ta droite, je crois qu’il y en a quelques-uns fait bien attention à toi surtout.

Je ne la connaissais pas beaucoup, mais j’avais eu l’occasion de discuter un peu avec elle. C’était une fille plutôt charmante, bien qu’un peu timide. Bon j’avoue que comparer à moi tout le monde ou presque est timide. J’avais cru comprendre qu’elle était amie avec madame Karlson ce qui ne m’étonner pas tant que ça finalement. Je trouvais qu’elle se ressemblait un peu. Je remarquais alors son fils, il devait être un peu plus jeune que moi. Alan m’en avait déjà parlé, mais je n’avais pas eu l’occasion de le voir.

Alors que mon attention était occupée ailleurs, je remarquais alors l’arrivée d’une femme qui rien qu’à sa façon de parler me donnait envie de lui coller des baffes et un mec que je n’avais pas encore vu à l’intérieur du campement. Il devait être là depuis peu. Je repensais alors à la femme d’Arthur qui était arrivé quelques jours après Noël. Je n’avais jamais vu l’homme aussi heureux que ce jour-là. Je ne pus m’empêcher d’intervenir alors qu’elle parlait de soin médical et psychologique. Elle n’avait pas remarqué que c’était le bordel ?

- Un soutien psychologique ? Tu es sérieuse meuf ? Tu ne veux pas du thé et des petits gâteaux aussi ? On n’a pas le temps pour ces conneries. Faut penser à survivre plutôt que de discutailler sur l’avenir de l’humanité…

J’aurais pu en dire encore des atrocités, mes nerfs étaient en train de lâcher et j’avais besoin de déverser cette colère. Heureusement pour moi (et pour elle), mon regard croisa celui de Dante entre les tentes. Je ne le vis qu’une brève seconde et remarquais qu’il murmurait quelques choses. Il faisait souvent ce genre de chose lorsqu’il pensait tout haut. Il m’avait vu et je savais qu’il me rejoindrait, j’espérais juste que Kass et June le suivraient à la trace.

Une nouvelle fois, mon attention fut reportée ailleurs, Christina observait chaque recoin de cette horrible scène. Elle remarquait que les militaires étaient occupées autour de la porte sud. Les mobs étaient en train de vouloir rentrer ? Je n’en savais rien et je ne savais pas du tout quoi penser. J’espérais que non. Car si c’était le cas, il faudrait certainement s’enfuit loin et vite.

- J’espère que tu te trompes Christina, sinon on va finir en petit déjeuner sur patte. Dehors, ils sont bien plus nombreux que nous…

J’allais continuer à parler, mais une nouvelle fois j’étais coupée. Une mère de famille en pleure, son fils avait été mordu par un mob. Je n’avais aucune compétence en médecine et j’étais incapable de le soigner. Je me rappelais alors des mots de l’autre pimbêche.

- La snobe ! Oui toi là ! Viens par ici, on a un enfant blessé ! Tu as dit que tu pouvais aider alors prouve-le nous.

Je n’avais pas fait attention à sa démarche… J’avais presque l’impression qu’elle avait un balai dans le cul vu comment elle se tenait droite. Je préférais me taire plutôt que dans rajouter une couche. Surtout que si elle pouvait sauver ce gosse, c’était cool qu’elle soit là. Elle gagnerait certainement un peu de mon respect.

Elle n'avait pas le temps de plier correctement leurs affaires. La tête baissée dans son sac, elle y enfonçait le peu de vêtement dont elle disposait ainsi que les bouteilles d'eau qu'ils avaient réussi à récupérer. Après le rappel d'Adam, elle batailla avec les sacs de couchages pour les faire rentrer. Ils étaient prêts. Elle attendait le top départ pour s'enfuir d'ici et retrouver les militaires. D'un coup, Adam ouvrit la tente et s'extirpa rapidement. « Atteeeends ! » Grogna t'elle en récupérant ses escarpins qui traînaient dans le coin de la tente du bout des doigt. Hors de question qu'elle les laisse là. Adam n'avait pas du entendre et de toute façon, le temps qu'il se redresse, Michaela était déjà dehors en train d'enfoncer ses précieuses chaussures dans les grandes poches de sa veste.

Retour vers le passé. La main d'Adam lui écrasait les doigts, exactement de la même façon que lorsqu'ils avaient débarqués à Century en tentant d'échapper aux infectés. Il courrait vite, bien plus vite qu'elle. Totalement désorientée, elle cherchait des yeux quelque chose pour se repérer. Mais c'était tout simplement impossible. La peur lui brouillait à moitié la vue, la course rendait sa respiration difficile et douloureuse à cause de l'air froid qui lui lacérait la gorge. Elle se stoppa en même temps qu'Adam, sans lui lâcher la main. Si lui, cherchait la provenance du coup de feu, Michaela elle, tournait sur elle même pour pouvoir surveiller chacun des angles. Lorsqu'elle entendit Adam lui désigner la direction à prendre et qu'elle vit qu'il s'agissait d'un groupe de militaire, elle eut presque envie de hurler qu'ils étaient là et qu'ils devaient venir les chercher immédiatement.

Au lieu de ça, elle fut tirée par la main pour rejoindre le groupe. Maman était là. Papa aussi. Puis une autre blonde qui s'appelait Rebecca. Comment elle le savait ? Michaela avait espionné assez de discussion pour connaître un grand nombre de personne sans même leur avoir adressé la parole une seule fois. Mais si l'analyste s'était imaginé que retrouver les militaires assurerait sa survie, elle s'était visiblement bien trompée. Ils étaient tout simplement débordés. « DITES NOUS OU ALLER. » En guise de réponse, le militaire l'attrapa par le tissu de sa veste pour la rapprocher. « Prends ça. » L'arme que le soldat venait de lui déposer dans la main, Michaela ne savait absolument pas s'en servir. Elle n'avait jamais vu une arme d'aussi près avant ce jour. Elle n'était pas débile au point de ne pas savoir comment il fallait s'en servir mais ce n'était pas son boulot. « Non mais vous pigez pas. Vous croyez que j'suis quoi ? G.I JANE ? DÉSOLÉE MAIS DEMI MOORE C’ÉTAIT LA TENTE D’À COTÉ ! » Il l'attrapa à nouveau par la veste pour la pousser plus loin et lui hurler dessus. « FAIT PAS CHIER ET VISE LEUR PUTAIN D'TÊTE. ».


Ou-trée.


Michaela tituba un peu, l'arme toujours serrée entre ses doigts. « VA LES AIDER. » Lui cria le militaire en désignant Alan et Rebecca qui progressait un peu plus loin.
Va les..quoi ? Elle avait pas bien compris. En fait si, mais l'idée était totalement conne. L'arme allait les aider eux. Adam et Michaela. Désolée Papa. Désolée Maman. Désolée..Rebecca chose. Elle pivota sur elle, bien décidée à ne   plus s'adresser à ces soldats en carton pas capable de faire la guerre et elle croisa le regard d'Adam. « Tu prends ça ! »Elle lui colla l'arme entre les mains et d'un simple regard, ils mirent d'accord. Aider les autres, très peu pour eux, ils allaient s'aider eux même en premier. Mais ils ne pouvaient pas rester là sans rien faire sous les yeux des militaires. Se détachant lentement du regard d'Adam, Michaela tourna légèrement la tête pour s'adresser à l'autre abruti de militaire. « On va de l'autre côté ! » Quelle merveilleuse actrice. Son petit ton pressé et son air sérieux étaient tout à fait crédibles.

Il fallait recommencer à courir maintenant. Trouver une sortie ou un endroit où s'enfermer. Quelque chose, n'importe quoi. Du moment qu'ils seraient en sécurité.

EVENT DE JANVIER | Nara & Buzz

On pouvait parler de chaos, c’est bien cela. Tout le monde avait été réveillé dans le chahut, un chahut insonorisé parce que la menace était bien interne. Buzz avait réveillé Nara en lui tendant, sans cérémonie, l’un de ses sweat à capuche avant de prendre toutes leurs affaires étalées autour d’eux et de les enfourner dans un sac de sport qui avait servit à tout emporté la première fois. Nara avait envie de vomir, à cause de ce réveil brutal. Elle avait tout de suite comprit que quelque chose n’allait pas, mais elle avait peur de parler. C’était bien la première fois de sa vie. Buzz était concentré, de mauvaise humeur et murmurait des paroles pour lui-même, du genre : « On aurait dû se tirer d’ici plus tôt. Fait chier… »

Nara n’osa pas répondre à son ami et préféra enfiler un jean par-dessus le leggings qu’elle avait mit pour dormir. Ses cheveux étaient en bataille tout autour de son visage comme une couronne d’épine, assez ironique compte tenue de la situation très « jugement dernier ». C’était pressés que Buzz et Nara avaient voulut avancer et trouver un moyen de sortir d’ici. Mais très vite, ils se rendirent compte que les infectés étaient des victimes d’un mal mystérieux, des gens qui étaient quelques heures plus tôt, des survivants, aussi paumés qu’eux. Buzz se plaqua au sol contre Nara et leur affaire lorsqu’il entendit des bruits de pas mal assurés. Nara écarquilla les yeux en constatant que Buzz lui avait plaqué une main sur la bouche. Elle avait du mal à respirer mais surtout, elle se demandait comment est-ce qu’ils allaient faire pour ne pas que la situation tourne au bain de sang.

Où étaient les militaires quand ils avaient besoin d’eux ? Nara et Buzz très certainement, se posaient la question. En fait, les individus qui étaient passés près d’eux étaient des survivants du campement bien vivants. Plus loin, Nara reconnu Rebecca. « Mghghgmgh. » Tenta d’articuler la jeune femme. Buzz la libéra de son emprise en roulant sur le côté pour se relever d’un bond. Chuchotant, Nara s’approcha de son ami et lui reprit la main. « Là bas. Viens. » Elle voulait retrouver Rebecca, Tamriel, n’importe qui de rassurant en qui elle avait un semblant de confiance. Peut-être que la silhouette était celle d’Alan ? Elle prit la tête de la marche, tenant toujours fermement la main de Buzz et cherchant frénétiquement dans son sac à dos le silex à demi taillé sur lequel elle avait travaillé. Sans succès. Elle aurait dû s’en faire une arme, au bout d’un bâton pour pouvoir se défendre. Mais elle n’avait qu’un demi caillou taillé qui ne lui servirait qu’à étourdir, avec un peu de chance, des créatures dénuées de tout sens de la douleur.

Un coup de feu. Un deuxième coup de feu un peu plus loin. Nara sursauta à chacun d’entre eux en fronçant un peu plus les sourcils à chaque fois. Buzz serra davantage la main de son amie en accélérant le passe, reprenant le rythme de la marche rapide. Le bras tendu, Nara ne vit qu’après lui le regroupement. Un sourire de soulagement se dessina sur le visage de Nara. Alan, sa petite famille, rejoint par Tam et Rebecca. « Je sais pas si Dieu existe mais là j’suis plutôt content de lui. » Annonça Buzz pour manifester sa présence et celle de Nara. Alan était armé, mais on entendait que quelque chose se rapprochait. « On est à poils sans armes, faut qu’on se tire d’ici et vite. » Ajouta Nara avec une voix légèrement chevrotante. Elle n’allait pas pleurer, bien sûr que non, mais elle était humaine, et la peur agissait sur ses cordes vocales.

Nara plissa les yeux pour essayer de trouver autour d’eux, quelque chose qui pourrait convenir pour se défendre. Des balais, quelque chose, n’importe quoi qui peut s’enfoncer dans le crâne d’un humain tout juste devenu mort-vivant. Elle commença à s’agiter autour du petit groupe en fouinant partout, dans l’espoir de trouver de quoi se défendre. Nara réussit à dégoter un balais qui trainait la. Elle le tendit à Buzz pour qu'il le brise en deux, pendant qu'elle s'accroupissait aux pieds de Tamriel pour délasser ses chaussures. Pas le temps de faire une pause, juste pour récupérer les lacets de son pied gauche. Elle fixa alors le silex taillé sur lequel elle travaillait depuis des jours au bout du balais cassé, et se releva un peu plus sûre d'elle.

« ... Pas de question. » Dit-elle avec un semblant de malice dans la voix, avant d'entendre de nouveaux grognements inquiétant. Son sourire se fit la malle de nouveau, prise d'inquiétude, comme les autres survivants de ce groupe.

La chose était clairement tombée sur leur tente. Le poids avait même largement plié celle-ci et avait obligé la blonde a reculé d'un bond. Incapable de maîtriser ses émotions sur le coup de la surprise, elle avait laissé échappé ce cri de détresse alors que June tirait son propre sac vers elle. Le plus loin possible des rôdeurs.

« Au putain. Faut qu'on s'casse Kass... » La voix chevrotante de son amie l'obligea à continuer à reculer, hors de question qu'elle se rapproche de ses affaires. C'était dangereux. Elle devait juste sortir. Elle aurait tout le loisir de les récupérer à un autre moment. Fallait qu'elles sortent tout de suite. La créature allait déchirer la toile de tente et allait finir par rentrer ici. Les membres de la chose cherchaient à créer une entrée et Kassandra avait cru voir le tissu prendre la forme du visage, ses lèvres s'entrouvrant sur un nouveau râle sourd. Oh putain. Elle grelotait, elle avait froid, elle avait des sueurs froides. Fait notable, elle se sentait mal, ça faisait longtemps. Elle gérait toujours les situations critiques. Pourtant elle était devenue blanche et ressemblait certainement de près à ces choses, et elle ne réagissait que dix ans plus tard. Elle n'avait pas vu le pire pourtant, et la mort était simplement tout proche. Ce n'est que lorsqu'elle entendit la voix de Tam s'élever non loin de la tente, que son regard s'anima de nouveau et qu'elle croisa le regard paniqué de June qu'il lui gueulait que Tam faisait diversion et qu'il fallait se casser.

Kassandra tira ses jambes vers elle alors que la tente reprenait lentement une forme normale et que l'ombre partait sur la droite, disparaissant comme si rien ne s'était produit. Ses membres se réchauffèrent presqu'instantanément mais elle ne prit pas la peine de se tourner vers ses affaires. Elle voulait juste se casser d'ici. Plus question de rester là. C'était peut être pas mieux dehors mais elle avait trop peur pour revoir une matinée pareille. Combien de ces choses bouffaient leur voisin dehors. Tentant de se tenir debout sur ses jambes tremblantes alors que sa vision se troublait elle se tournait vers l'ouverture où apparaissait le visage rassurant de Dante qui lui confirmait que Tam était partie avec les choses.

« Que... quoi ? Mais... elle est dingue, elle va se faire... »

Elle ne pouvait pas partir sans rien. Une arme ? Son sac à main. Ça l'avait toujours aidé pour calmer l'un de ses ex beaucoup trop virulents. Son sac à main. Elle avait que ça, et bien maîtriser, ça pourrait toujours servir. June sortait déjà de la tente en marmonnant quelques mots à Dante. Incompréhensible. Son cerveau était totalement brouillé, elle tomba sur les genoux en croyant voir une nouvelle ombre sur sa tente. Elle ne pourrait plus jamais dormir comme avant, plus jamais. Elle cligna deux fois des yeux en se rendant compte du mirage, son cerveau lui faisait voir n'importe quoi. La sueur lui piquait les yeux et elle fut obligée de s'essuyer avec le revers de sa manche avant de se saisir de son sac Michael Kors qu'elle fit trainer avant de se redresser avec. June avait pris le temps de rassembler quelques affaires mais elle n'y comptait plus. Dante se m'était aussi en danger comme Tam pour lui, elle n'était pas un fardeau et... elle pourrait tenter de se défendre et d'aller prêter main forte. Avec ça ? La pensée confiante, elle le fut moins lorsqu'elle sortit enfin la tête de la tente. Elle lança un regard paniqué à Dante alors qu'elle ne trouvait pas Tam ni June du regard.

« Putain elles sont où ? »

Elle ne contrôlait pas ses mots, et elle n'avait pas fait attention à June qui tentait de rejoindre le petit groupe armée. Ah, c'était donc ça le sifflement qu'elle avait entendu tout à l'heure ? Des balles. Elle se redressa en d'attrapant le bras de Dante, sans s'en rendre compte elle venait de sursauter encore et de serrer son bras.

« Faut descendre sur le stade Dante... ! Il faut... En sécurité en bas... Impossible ici. Trop d'angles mort... Trop de... » Elle trouvait Tam avec un groupe en regardant plus haut, puis June qui courait vers eux, elle se sentit rassurée une seconde avant de voir apparaître entre deux tentes le regard blanc d'un mort. Elle avait envie de courir, mais sa tête venait de tourner alors qu'elle remarquait que l'homme avec un morceau de chair entre les dents. Le mort semblait la fixer, la sonder, et elle n'arrivait pas à le quitter du regard alors qu'il semblait tout à coup se prendre d'intérêt pour un hurlement à quelques mètres d'eux. Une autre personne en danger venait certainement de se faire trouver alors que certains civils armées et militaires circulaient entre les rangs pour trouver les morts, enfin c'est ce qu'elle croyait voir en tout cas. Parce qu'elle était carrément obnubilée par la chose qui se rapprochait dangereusement et qui mastiquait elle ne savait quoi... Qu'était-ce ? D'où cela provenait ? D'un enfant, d'un ami, du voisin, d'un militaire ? Ses mains tremblaient, son jugement s'obscurcissait. « Dante... Dante... On y v... » Dit-elle en pressant ce bras qu'elle était certainement en train de broyer alors qu'elle glissait son pied en arrière pour descendre ses fichues marches le plus lentement possible. Au moment où son pied loupa la marche parce qu'elle ne regardait pas où elle allait, la tête de la créature qui s'avançait vers eux explosait comme une pastèque. Elle glissa des marches sans en avoir vraiment conscience, si ce n'était que la chute fut lente et qu'elle eut le souffle coupé lorsqu'elle se retrouva à terre un rang plus bas. Près d'elle, dans l'ombre d'une tente tâché par du sang, elle croyait avoir vu une forme s'agiter, prête à sortir.
C'était douloureux, et elle n'arrivait pas à respirer ni à bouger un muscle. Pourquoi était-elle incapable de ne faire aucun bruit sans alerté la moitié des morts ? Elle allait mourir avant d'avoir essayer de survivre, c'était ça qu'on avait prévu pour elle ? Bordel.

Ethan était en train de suivre l'évolution des choses, tout en gardant un œil sur les préparatifs de sa famille. Le camp s'animait peu à peu, à mesure que chacun sortait du sommeil. Il était face à un dilemme. Se précipiter pour prévenir ceux qui n'étaient pas encore sortis de leur torpeur ne ferait que créer un vent de panique. D'un autre côté, il ne voulait pas rester là à regarder ces choses se déplacer librement dans le stade et faire des victimes... Pour l'heure, sa priorité restait sa famille. Trouver le juste milieu entre la protéger et se porter au secours des réfugiés allait être compliqué.
Ce fut à ce moment qu'il aperçut des militaires en treillis commencer à intervenir. Ces silhouettes se déplaçaient d'une manière caractéristique. Il fit quelques pas en voyant l'un d'eux arriver à sa rencontre. Il s'agissait d'un homme avec qui il avait déjà travaillé plusieurs fois, depuis que l'armée l'avait réquisitionné pour prêter main-forte aux autorités du camp. Il avait une tête qui semblait dire que la situation était pire que ce dont elle avait l'air au premier abord. Quelques dizaines d'infectés ne devraient pas être grand chose pour les forces en présence... C'est qu'il y avait un autre souci derrière tout cela.

« Ethan ! On a besoin de toutes les hommes disponibles pour remettre la situation sous contrôle. Faut que tu viennes avec moi. Prends ça et suis-moi, ça peut te servir !

Sans même lui laisser le temps de répondre, le soldat lui fourra un Beretta dans les mains, avant de tourner les talons et de foncer vers les tentes. L'agent fédéral considéra l'arme quelques instants avant de faire demi-tour. Il rejoignit Brooke pour lui souffler rapidement ses directives, ayant pris sa décision.

- Ecoute-moi. Je vais aller aider ces gens. Pour le moment, il n'y a aucun infecté qui soit venu par ici. Je veux que vous restiez ici, et que vous ne fassiez pas de bruit. Au besoin, défendez-vous. Les chiens sauront repérer un danger, garde-les bien avec toi. Je reviendrais vous chercher, que les choses se règlent ou que tout dérape. Ne bouge pas, d'accord ? Je t'aime.

Il l'embrassa rapidement, avant de se détourner et de prendre le chemin des tentes, le cœur battant. Le mieux à faire était d'éliminer la menace et de faire un examen approfondi des victimes, afin de voir qui avait été infecté. Progresser dans l'agitation qui se faisait de plus en plus n'était pas évident. N'ayant pas encore repéré d'infecté dans les gradins, il choisit d'examiner les tentes. Il en ouvrit une avec précaution, prêt à tirer. Au moins, il savait déjà comment abattre ces choses... Côtoyer les autorités avait eu du bon. Il n'en trouva aucune, mais il y avait toutefois une jeune femme encore prostrée dans un coin. Il s'avança, considérant qu'il valait mieux qu'elle soit envoyée en sûreté considérant le risque accru de visite d'infectés.

- Vous êtes blessée ? Vous ne pouvez pas rester là. Il faut se rendre auprès de personnes armées qui pourront vous protéger. Suivez-moi. »

Note: