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Quel conducteur ce Mark ! Il réussit à leur éviter de peu un accident qui aurait pu s'avérer mortel. Malheureusement ces derniers durent tout de même perdre la piste de leurs compatriotes malgré leurs tentatives pour les rejoindre, tous les obstacles présents ne les aidaient en rien, bien au contraire. Ils durent alors se rabattre vers une nouvelle adresse, un point de chute que le Conseil avait pris soin de préparer.

L'encrée retourna au fin fond de son siège et dans un râle de douleur constata que le saignement de sa blessure avait repris de plus belle, son épaule et le torchon serré autour était en sang. Fait chier. Sans se faire prier, elle attrapa la bouteille de wkishy sur les genoux de la blonde et s'arma d'une épaisse gorgée avant de fouiller dans la poche avant de son sac et d'en sortir... un tampon... de petite taille, les petits que les filles utilisent en fin de règles. L'accessoire était vital, autant en période de saignement et d'autant plus avec un trou dans l'épaule. Elle le sortit de son emballage, se débarrassa du chiffon et dans une longue inspiration l'enfonça dans sa plaie avec une belle complainte de douleur, putain ce que ça faisait mal. Pas de quoi paraître discrète auprès de ses amis qui n'avait rien pu louper de la scène.

"AH PUTAIN ! J'm'en tamponne, on va buter ces enculés !!! Marrk ! Tourrrne à drrroite, là ! Et trrrace !"

En effet, ils avaient la connaissance du terrain et l'encrée savait très bien que dans cette rue il y avait plusieurs véhicules qui bloquaient la route bétonnée, pour passer, il fallait grimper sur le trottoir. De ce temps et avant d'arriver au point fatidique, elle sortit une grenade fumigène de son sac so swag et so parano. Depuis les nazis, la tatoueuse mettait un point d'honneur à ce que son sac d'expédition soit blindé de matériel en tout genre. Elle aura pris soin auparavant de poser tous les pistolets et munitions que Eli avait choppé dans la réserve sur les genoux de Calypso.

"A gauche ! MAINTENANT ! Puis monte sur le trrroitoirr !"

Mark bien concentré sur la route s’exécuta, et c'est à ce moment là que l'encrée fit rouler son fumigène sur le sol en le lançait depuis la fenêtre. Un imposant nuage de fumée ne tarda pas à s'installer devant les véhicules à l’arrêt. Avec un peu de chance, les Remnants à leurs fesses allaient se faire avoir et finiraient par s'encastrer dans les véhicules abandonnés, ou contre le mur qui longeait le large trottoir, au choix.

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La caisse s'fait secouer dans tous les sens. Ça d'vient un calvaire de viser par la fenêtre. J'm'acharne pourtant à tirer en direction du conducteur qui nous trace. Et quelques balles transpercent leur pare-brise, sans que je n'sois sûr de toucher qui que ce soit. Nos vitres explosent une à une sous leurs coups de feu infiniment plus lourds que les miens. J'rentre la tête de justesse à chaque détonation avant d'en r'sortir un coin pour mieux m'caler sur le cadre de l'ouverture, essayant de gagner en précision en posant le flingue sur mon coude replié. J'fais totalement confiance à Mark pour conduire, n'avise pas un seul regard devant nous. Même quand les morts s'y écrasent, même quand on r'bondit sur un bout de trottoir.

April n'a qu'une envie : retrouver son fils adoptif. Et j'la comprends, putain, ça m'tue qu'on ait à s'séparer de l'illustrateur et de sa copine. Et des autres. Rien que nous cinq, qui prenons donc prestement la direction de Georgetown. J'pose pas d'questions, m'contente de matraquer la gâchette. J'ai enfin la satisfaction d'entendre l'un de leurs pneus crisser violemment. Avec un peu d'chance, il est explosé.

On passe un virage. Le fumigène de la russe lâche sa brume sur la rue, brouille leur vision comme la mienne. Alors j'me renfonce dans la voiture, tends l'bras jusqu'aux genoux de Calypso pour choper une recharge de munitions et l'enclencher dans le cul d'mon arme.

Derrière, on entend un tas d'fracas. Quelques secondes plus loin, une seule voiture ennemie s'échappe du nuage de fumée et continue la poursuite. La notre décroche un bref instant pour éviter quelques rôdeurs paumés sur la route. Une rafale s'engouffre depuis l'arrière et finit sa course dans les sièges de Mark et de moi-même, claque un impact sur le pare-brise. "Ces putains d'enfoirés d'merde..." J'marmonne, l'adrénaline tapant violemment, et braque finalement dans l'autre sens, au dessus des têtes des trois filles qu'auront tout intérêt à s'écraser sur leurs genoux. Il nous colle au cul, cherche à nous bousculer pour nous faire dévier. "Caly, t'as pas un truc à leur balancer à tout hasard ?"

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Comment est ce que j'avais atterri dans cette putain de voiture sans Jacks. J'étais entourée de mes deux meilleurs amis, mais clairement ça n'était pas suffisant. Je suis sur les nerfs, j'peux pas m'empêcher de lâcher un PUTAIN ! de frustration tellement ça me bouffe de l'intérieur. On était tous censés se suivre pour se retrouver au même endroit. Mais non, il avait encore fallu que tout parte en vrille. Mais je crois que je dois pour le moment faire abstraction de l'absence de Jacks, on est entrain de se faire canarder. Ouais j'suis d'accord, moi aussi j'veux retrouver leur voiture ! Jacks est dedans aussi !

Mark gère tellement la conduite qu'Eli et moi nous avons l'occasion de tirer sur ceux qui nous pourchassent. Un bras qui soutient les munitions et tout l'attirail de ma poupée russe, j'évite de justesse les bris de ma vitre arrière que je m'apprêtais à ouvrir. Ils se fatiguent jamais ?! J'observe Roza qui tente de stopper le sang qui coule à l'aide d'un... tampon, je n'avais jamais encore vu un truc pareil. Et puis elle prend un fumigène qu'elle balance par la fenêtre alors qu'on est sur un trottoir. C'est tellement incroyable que j'ai l'impression qui rien de tout ça n'est réel.

Finalement une seule voiture nous poursuit alors Mark suit l'itinéraire qu'April a donné. C'est foutu, plus une chance de les retrouver. Eli se tourne vers moi, me demande un truc à balancer. Je regarde, trifouille entre tout ce que j'ai sur moi mais n'y trouve rien. J'ai rien putain, pas une grenade ! Fais chier ! Alors j'entreprends de charger un flingue et me mets à tirer par la fenêtre brisée. Je m'écorche le bras avec le verre cassé mais ce n'est pas le moment de pleurnicher, je tire dans le tas.

Jason se laissa soigner sans broncher par son frère, tolérant la désinfection et les points de suture avec la mine stoïque mais un peu pincée de celui qui a déjà vécu cette situation des dizaines de fois. On était sans doute assez proche de la réalité, si on prenait en compte les blessures dont il avait écopé avant tout cette merde, quand il vivait encore au ranch... D'un œil blasé, il surveilla le travail de Merl sur son épaule, du moins autant que faire se pouvait. Pour le point de sortie de la balle, dans son dos, il ne pouvait rien faire de plus qu'attendre. Il en profita pour boire un peu, tout en méditant sur ce qu'ils allaient faire. Une bonne partie des gars s'était mis en chasse, alors qu'ils apprenaient que leurs proies mettaient les voiles. Eux avaient un peu de retard, le mieux était donc de rester sur place et de fouiller les lieux comme le proposait son frère, même si dans le fond... tout était rattrapable, les leurs étaient à peine en train de sauter dans les camions.

« Faut voir. C'est une idée, mais j'me dis qu'avant on devrait se mettre en chasse et poursuivre un peu les autres. Juste pour le sport. Ça leur passera l'envie de revenir.

Rafistolé, le blond se releva en faisant jouer prudemment son épaule douloureuse. Et même si son frère était passé par là, un des médecins de leur groupe tint à lui faire une attelle rapidement pour consolider le tout. Le jeune homme ne lui laissa de toute façon pas le temps de faire plus, jurant comme un putois que cela leur faisait perdre de précieuses minutes. Avec une attelle de fortune au bras, il entraîna Merl dans un camion proche et ils se jetèrent ainsi sur les traces des autres, avec un léger retard sur la queue des véhicules blindés qui s'étaient mis en chasse. Un vrai western apocalyptique.
Alors qu'ils roulaient à toute blinde pour essayer de rattraper les autres, un message parvint à Merl via son talkie. Apparemment, cela provenait d'un des leurs qui avait réussi à garder plus ou moins un véhicule de fuyards dans le viseur alors que d'autres avaient été écartés. On leur donna rapidement quelques précisions sur les lieux de l'action. Avec un grimace concentrée, Jason écrasa l'accélérateur et prit un raccourci en espérant prendre leur cible de court. En chemin, ils écrasèrent pas mal de rôdeurs qui traînaient dans les rues, mais parvinrent à se frayer un passage. Finalement, les indications qu'on leur avait transmises se révélèrent fructueuses, car ils déboulèrent d'une rue adjacente en barrant la route au véhicule des fuyards qui était au prise avec un dernier des leurs. Le blond lâcha une expression de victoire ravie.

- Haha ! Boom baby ! »

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