La porte métallique, ainsi que l’escalier qui menait en hauteur ne leur offrirent pas de solution miracle. Il fallait abandonner l’idée d’entrer simplement, et se préparer à endommager le bâtiment pour s’y glisser. Pour cela, les fenêtres étaient effectivement leurs seules options. Et après avoir fait le tour du lieu, il y en avait à différents endroits. Notamment à l’étage, au niveau du petit balcon / plateforme vers lequel montait l’escalier, ainsi qu’au niveau du sol, à moitié enfoui sous la neige, ce qui amenait certainement vers une cave quelconque.

Justin rassura Kassandra sur la possibilité pour eux de faire du bruit en brisant une fenêtre. Il avait raison, l’avantage de faire du boucan leur permettrait de savoir tout de suite si le chalet était toujours occupé ou non… Quant à ceux venant de l’extérieur…

- Je ne crois pas qu’il y en ait un seul au dehors. Ça fait un moment qu’on n’en a pas vu. S’ils protégeaient leur domicile, le groupe faisait aussi des tours réguliers de la station, pour vérifier qu’aucun rôdeur n’y errait. Et depuis leur arrivée ici, il n’en avait pas éliminé beaucoup dans ces conditions.

Ce fut alors que Kassandra remarqua la vitre donnant sur le fameux sous-sol.

- Fais voir, dit Christy en s’approchant à son tour. Elle n’hésita pas pour sa part à ôter son gant et frotter de la main la surface crasseuse. Au diable la saleté ! Il y faisait sombre en effet, mais les deux filles pouvaient deviner en premier plan, en contrebas, du bric-à-brac. Hum… avec la hauteur, l’obscurité et le bazar qu’il semble y avoir là-dedans, j’opterai aussi plutôt pour aller voir là-haut. Je pense qu’on peut faire en sorte de ne pas glisser en montant l’escalier…

Il suffisait de faire un peu gaffe, rien de plus. Certes celui-ci était en parti recouvert de neige et probablement d’un peu de glace, mais une rambarde devrait suffire à les maintenir debout.  La femme fit alors un hochement de tête en direction d’Isabel, et l’invita ainsi à se lancer la première. De toute façon, ils devaient aller voir. Aussi bien la porte là-haut n’était même pas fermée !

Elle regarda ainsi les deux filles gravir les marches, attendant leur avis en bas avec Justin. Si tout leur paraissait bon, ils les rejoindraient et s’attaqueraient certainement à la fenêtre de l’étage…

Ils n’avaient pas tellement de choix. Entre la fenêtre repérée par Isabel et celle qu’avait indiqué Kassandra, il n’y avait pas dix mille solutions pour entrer dans le bâtiment. Et si briser une vitre allait forcément faire un peu de bruit, ce n’était pas ça qui inquiétait la blonde. Il fallait faire preuve de prudence, s’il y avait bien des infectés là-dedans, il suffisait d’attendre un peu après avoir fracturé l’entrée… Ils seraient forcément attirés par les bris de glace. Néanmoins, le sous-sol ne disait trop rien à Isabel… C’était plutôt sombre et apparemment aucun d’entre eux n’avait pensé à prendre une lampe ou quelque chose dans le genre. Tout comme Christina, la blonde était tentée de passer par l’étage. « J’suis plutôt d’avis d’essayer de passer par l’étage aussi… C’est sombre là-dedans. Puis au moins, en prenant un peu de hauteur, si y’en a un qui décide de passer par là… On le verra tout de suite… » Elle n’y croyait pas vraiment mais il fallait rester prudent, tout de même.

Alors lorsque la femme d’Alan lui indiqua de prendre la direction des escaliers elle ne broncha pas, se contentant de lui sourire pour lui faire comprendre qu’elle était partante pour y aller la première. Avançant jusqu’au bas des marches, elle s’arrêta un instant, levant la tête pour jeter un œil vers en haut. Elle attrapa la rambarde et commença à gravir doucement les marches. Effectivement, la neige qui s’y était accumulée avait fini par se transformer en glace. Ce n’était pas très stable mais en faisant attention ça irait. Forcément, il ne fallait pas s’amuser à monter en courant… Sinon c’était la gamelle assurée.

Suivie de Kassandra, elles montèrent jusqu’à l’étage sans encombre. Une fois là-haut, la blonde scruta alentours, histoire de vérifier que ceux restés en bas ne risquaient rien. Il n’y avait rien à signaler, mis à part un épais manteau blanc, comme toujours… Izzy s’approcha de la porte et tenta de tourner la poignée. Elle était verrouillée… Cela aurait été trop beau de toute façon. Se retournant, elle se rapprocha de la fenêtre et colla son front contre la vitre. Cette dernière semblait donner sur ce qui ressemblait à une sorte de bureau vu ce qu’elle pouvait entrevoir, un rideau occultait une bonne partie de la vitre. Mais visiblement, il n’y avait rien à l’intérieur. Elle se décala légèrement avant de s’approcher du garde-corps, se penchant un peu elle expliqua à Christina et Justin « La porte est fermée, mais ça l’air calme là-dedans ! » C’était sûrement la meilleure des solutions. Elle leur fit signe qu’ils pouvaient les rejoindre.

Les bruits de verre s'étaient noyés dans le silence. Kassandra resta dans l'attente, observant ses camarades au passage. Aucun mouvement, aucun bruit. Les bruits n'avaient pas appelé ces cadeaux de l'humanité. Ils étaient en sécurité, pour le moment. Elle attendit que le vitre fut brisé avant de passer l'épaule la première. Lentement, elle prit tout son temps pour éviter de s'appuyer sur les débris au bord. Un regard circulaire dans le bureau de fonction, et elle était déjà dans le couloir. Suivi certainement par les trois autres. Elle avait besoin d'agir vite, mais se retrouvait avec le groupe devant une porte close ne fit qu'alimenter sa crainte.

« Pourquoi mettre autant de code et de protection dans un endroit pareil ? Qui penserait à cambrioler ça ? Vraiment... Les gens sont paranoïaques de nos jours... »

Après ses états d'âmes et ce moment de rage, elle commença à fouiller le premier bureau. Tirant dans les tiroirs, fouillant les papiers. Des codes numéros étaient parfois notés, mais il y avait soit trop de chiffre soit c'était des numéros de téléphone.

« Pfff... Vous trouvez quelque chose vous ? »

Kassandra n'avait pas vraiment fait attention à Christina, Justin et Isabel depuis qu'elle avait passé cette vitre. S'étaient-ils légèrement blessé ? Étaient-ils sur la bonne voie eux pour trouver le code ? Ce serait une bonne chose... Elle n'avait aucune chance. Et les papiers n'étaient que purement administratifs.

« Vous trouvez bien quelque chose ? J'ai que des papiers, des comptes surtout... J'dois être dans la comptabilité... »

Elle en voyait des chiffres, mais c'était pas là dedans qu'elle trouverait son bonheur. Elle se glissa hors du bureau pour rejoindre Christina dans le sien. La plus âgée aurait sûrement plus de chance... Mais elle se demandait vraiment comment ils pourraient trouver le code. C'était forcément caché...

Ils avaient tous grimpé à l’étage supérieur sans soucis majeur. Les marches étaient glissantes, mais en faisant attention, ça ne posait aucun problème. Une fois que la vitre fut brisée, se faufiler par-là était une autre paire de manches ! Kassandra s’y glissa telle une contorsionniste, mais Justin se coupa légèrement.  

- Ça va ? Demanda Christy en entendant pester le jeune homme. Elle regarda alors suspicieuse l'ouverture. Cette dernière était étroite, et effectivement, des morceaux de verres tranchants entourait le passage. Kass' ? La porte ne s'ouvre pas de l'intérieur?

Ça se tentait ! Hélas, niveau serrurerie, ce n'était pas leur jour de chance ! Et ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Ainsi Christina dut se résoudre à passer comme les autres par la fenêtre. Elle se fit allégrement aider d'Isabel, à l'arrière, ainsi que des deux autres de l'autre côté, mais cela ne l'empêcha pas également de se blesser ! Elle grimaça lorsque son pantalon se déchira et qu'un bout de vitre entailla sa cuisse. Elle atterrit néanmoins de l'autre côté, et put regarder les dégâts. Elle se mit un peu de sang sur les doigts. Ce n'était pas ultra méchant, mais ça picotait quand même.

- Ça ira, dit-elle à ses compagnons pour les rassurer. On se débrouille, mais on trouve une autre issue pour sortir, hein !! Pas moyen qu'elle repasse par là !

Elle aida ensuite Isabel à passer à son tour, puis comme les autres, tenta de fouiller pour dénicher un code qui leur permettrait d'ouvrir cette étrange porte blindée.

- Il devait y avoir des choses de valeurs ici, répondit-elle à Kassandra, en regardant autour d'elle. Une caisse ou le contenu d'un coffre. De toute évidence, si tel était le cas, les propriétaire des lieux avaient du partir avec. Puis ce n'était pas ce qu'ils étaient eux-mêmes venus chercher.

Elle s'approcha alors du bureau, et laissa ses doigts glisser sur les touches du clavier de l'ordinateur. Ils ne tireraient rien de ce dernier sans électricité. Puis il y avait tout à prévoir que celui-ci était aussi protégé par mot de passe. La femme pensa alors à ceux qu'ils avaient mis avec Alan pour le PC familial. Elle plissa les yeux, et son regard se posa sur les photos de famille dans les cadres. Elle en attrapa une. Un homme mûr posait avec une petite fille.

- Je verrai bien une date de naissance, dit-elle à qui voulait bien l'entendre autour d'elle. Comment trouver celle-ci pourtant ? Ils n'avaient trouvé aucun papier d'identité, aux dernières nouvelles !

Sans grande conviction, Christy enleva la photo du cadre, pour regarder s'il n'y avait rien de noté au derrière. Elle haussa un sourcil en lisant 7/8/15. Quatre chiffres... hinhiiin
 
- Hey, essayez ça, lança-t-elle aux autres, avant de dicter ses quatre chiffres.

Chou blanc.

La vitre avait volé en éclats sans grande difficulté. Pénétrer à l’intérieur du bureau fut néanmoins plus délicat. Et si Kassandra s’y faufila sans mal, Justin et Christina écopèrent de quelques coupures. Rien de bien méchant d’après eux, heureusement. Jamais deux sans trois non ? Et bien par chance, Isabel y échappa, aidée par l’épouse d’Alan. Elle la remercia avant de se mettre à chercher le code de la porte à son tour.

Il fallait avouer que tout ce système ultra sécurisé était un peu exagéré et ça ne facilitait en rien leur avancée. Ils étaient venus là pour récupérer du matériel pas pour passer des heures à la recherche d’un foutu code. Qu’importe, ils n’avaient pas le choix. Farfouillant au hasard, Izzy ouvrit plusieurs tiroirs mais elle n’y trouva pas grand-chose. De nombreux articles de papeteries, stylos, agrafeuses, trombones, bloc-notes, paires de ciseaux… Tout était parfaitement bien organisés, à croire que l’employé qui travaillait à ce poste était un peu trop maniaque. D’autres détails semblèrent le confirmer lorsqu’elle fit glisser la porte d’un des placards à côté, des dossiers et des classeurs parfaitement rangés par ordre alphabétique. Le nom des clients fidélisés peut-être ? Ça n’avait aucune importance pour la blonde qui soupira légèrement avant de poursuivre sa quête. Elle se remit à ouvrir des tiroirs, jusqu’à ce que l’un d’entre lui résiste, verrouillé. « Ce tiroir est fermé à clé… Peut-être que… » Elle avait parlé à voix haute, quelques mots destinés à elle-même. Se redressant, elle scruta le bureau devant elle. Où pouvait bien être cette clé ? Son attention se porta alors sur un pot à crayon tout aussi bien rangé que le reste. Elle le prit et le vida complètement. Du désordre ? Qui ça dérangerait aujourd’hui ? Son regard s’illumina alors lorsqu’elle découvrit un petit trousseau de clé. « Je crois que j’ai trouvé. Voyons si tu t’ouvres… » Voilà qu’elle se mettait à parler à un tiroir maintenant… Elle essaya deux ou trois clés avant de réussir à l’ouvrir. « Le code est peut-être là-dedans ! » Lâcha-t-elle. Sûrement avec trop d’enthousiasme… A l’intérieur il n’y avait pas grand-chose… Quelques carnets, des affaires personnelles, un agenda, sur lequel était collé un post-it. Un bout de papier où quatre chiffres étaient notés.

Christina avait également trouvé quelque chose mais ça n’avait pas fonctionné. A son tour, Isabel éleva la voix pour que les autres l’entendent. « C’est peut-être ça ! Evidemment, ça n’est pas précisé… Ça serait trop simple… 9, 1, 5, 7 ! » Malheureusement ce n’était pas ça non plus. Ce n’était vraiment pas leur jour… Il fallait continuer les recherches…