Savannah avait aidé au mieux Sacha lors de cette catastrophe, elles avaient géré le labo à deux, et à plusieurs ceci dit, essayant de continuer à sauvegarder le plus de choses possible. Maintenir l'ordre tout en espérant qu'au front ça ne se passe pas trop mal. Il y avait toujours du boulot et le fait de se terrer dans le labo avait quelque chose de salvateur, de protecteur même. Comme si elle retournait en arrière et se la jouait à nouveau petit rat de laboratoire à ne pas sortir le bout de son nez sauf pour rentrer dormir. Mais là il n'était clairement pas question qu'elle sorte un seul doigt dehors. Sa vie étant bien trop précieuse que celles de certains autres.
La métisse avait continué son boulot tout en aidant sa collègue dans la gestion du labo tant que le grand manitou n'était pas de retour.

Puis plus tard ça c'était finit, elle ne saurait dire vraiment en combien de temps ça c'état doucement calmé, mais elle avait entendu dire qu'il y avait eu deux blessés. Clayton et Amanda, la soeur du boss. Savannah connaissait un peu Clay, elle connaissait mieux Kassidy qu'elle avait en "classe de sciences et vie de la nature". Mais elle se doutait que la petite devait se faire un sang d'encra en sachant son "père" alité.
Au début Savannah n'était pas venu, elle avait juste lu les comptes rendu concernant les injections, le ralentissement du processus de mort étant présent mais pas suffisamment longtemps à son goût. L'état d'Amanda, elle n'en savait rien, Big Boss n'était toujours pas là, personne ne l'avait vu, c'était un peu comme s'il avait quitté le navire. Mais elle ne dirait rien, même si elle n'en pensait pas moins.

La trentenaire avait bien réfléchit avant de sortir le bout de son nez de sa planque et aller voir le balèze blessé aux portes de la mort. Il y avait du monde, June qu'elle avait croisé jadis, Valentine avec qui elle échangeait des conseils contre des denrées, Stan avec qui elle s'entendait bien, Merl qu'elle prenait toujours pour un alcoolique dépressif et Clayton alité. Ne le prenant guère en pitié, elle patienta qu'il y ait un peu moins de monde avant d'entrer et de le saluer simplement. "Sale état hein. Dis toi que t'es moins laid que d'autre." Les adieux ça n'était pas réellement son truc, elle avait tendance à dire des choses comme ça, des choses qui lui passait par la tête. Alors elle afficha un léger sourire et le regard brillant annonça de but en blanc : "Si t'as envie de laisser ton corps à la science, dis toi que je suis preneuse. J'ai bien envie de tester de nouvelles choses sur un corps pas encore décomposé." La délicatesse était absente, elle le voyait déjà presque mort et s'imaginait déjà lui envoyer dans le corps des rampants. Elle passerait pour une dingue mais tant pis, la curiosité étant bien trop présente en cet instant, elle finit tout de même pas ajouter. "Je pense que tu vas tout de même me manquer un peu, je t'aime bien dans le fond." Nouveau sourire, et elle se recule avant de lui envoyer un baiser soufflé.

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Ok, Amanda était morte. Mais les nouvelles de Clayton peinait à fuiter, et c’était probablement ce qui pesait le plus. Il mettait du temps à mourir, ou alors… Ou alors il se passait autre chose que Casey n’était pas capable de comprendre. Jusqu’à ce matin-là, alors qu’elle accompagnait sa sœur au rassemblement, et que poser à côté de Stanley alors qu’elle tournait le regard sur le point de chercher un endroit où fuir, qu’elle vit la silhouette haute de l’homme, légèrement voûtée par la fatigue…

Elle papillonna des yeux, la bouche entre-ouverte sur le coup de l’étonnement. Clayton l’avait fait : il était toujours vivant. Ou alors, elle hallucinait. Mais la main de Maddie dans la sienne, la présence de ses proches autour d’elle… ça n’était pas une illusion. Et à bien y penser, s’il y en avait bien un qui pouvait le faire, c’était très probablement lui… ça la scotchait.

« J’le crois pas… » Souffla-t-elle finalement en fronçant les sourcils : « T’es pas possible ! S’il y avait bien UN CONNARD pour réussir à pas y passer, ça devait être TOI ! » L’accusa-t-elle d’un index tendu vers lui, alors qu’un grand sourire perçait sur ses lèvres.

Forcément. Ça DEVAIT être lui.
Pour qu’elle n'y reste pas avec des regrets.

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Neuf jours qu'Amanda s'était faite mordre. Quatre jours qu'elle n'était plus. Et autant dire que Davis affichait cet air grave de celui qui avait perdu toute une partie de lui, sa moitié, son double. S'il avait vécu la perte de leurs parents adoptifs et celle de Mason, celle-ci n'était en rien comparable, le faisant se sentir plus vide que jamais. Suite à l'accident il était resté dans leur maison, se fichant pas mal du sort de Buchanan. De toute façon il y passerait lui aussi. Ce ne serait ni la première mort ni la dernière. C'est au matin du sixième jour qu'on vint l'informer que non, le routier avait survécu. L'air fermé, il s'était rendu dans la chambre où il avait été placé, évitant soigneusement d'échanger un quelconque mot avec qui que ce soit. Et la surprise avait été énorme. Buchanan était en vie là où Amanda ne l'était plus. Si le coup fut lourd à encaisser, son esprit professionnel fit rapidement surface : il y avait plus important que son deuil, bien plus important. Malgré tout, le quarantenaire n'avait pu s'empêcher de demander au survivant ce qu'il s'était passé sur le pont. Il avait voulu la sauver. Avait échoué. Fin de l'histoire.

Durant les trois jours qui suivirent, il s'attela à faire de nombreux prélèvements et vérifications de l'état de l'homme, faisant sans cesse des allers-retours entre sa chambre et le laboratoire. S'oubliant complètement. Il agissait comme une machine activée sur un mode automatique, et si les regards de Chad avaient été inquiets, il semblait évident que le virologue préférait se tuer à la tâche qu'avoir à affronter la réalité de sa perte. Quitte à s'abrutir l'esprit, autant le faire en faisant quelque chose d'utile et de réellement important.

C'est au matin du neuvième jour qu'il fut défini que tous les habitants seraient réunis sur la place publique de Fort Ward, là où les dirigeants feraient une annonce officielle sur l'état des choses. Sur l'état de Buchanan. Quand Davis se planta sur l'estrade, avisant Phelbs un peu en retrait puis tous les habitants de l'île plus en avant, il avait toujours cette mine totalement fermée. Tous semblaient attendre cette fameuse annonce officielle alors il allait la faire.

« Vous l'avez tous remarqué : Buchanan est bel et bien vivant » avait-il commencé sans s'encombrer de plus de formalité. « D'après les première analyses effectuées à partir de son sang, il semblerait que son corps ne produise naturellement des anticorps au H1R1. Ce ne sont pour l'instant que de simples observations qui nécessitent évidemment des recherches plus poussées. » Son ton restait automatique, dénué de toute émotion, il ne faisait qu'évoquer des faits. « Notre travail va donc s'orienter vers l'isolement de ces anticorps afin de pouvoir aspirer à la création d'un potentiel vaccin, qu'importe le temps que cela prendra. » Ambitieux, certes, mais qui d'autre pouvait se vanter de vouloir atteindre un tel but hormis lui ? Personne. Alors oui, peut-être était-il trop ambitieux, mais ils n'arriveraient à rien s'ils jugeaient cette avancée perdue d'avance.

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