Axel. Si tu continues, je t'enferme dans la voiture jusqu'à ce qu'on ait terminé.

Sa voix avait été froide alors qu'elle tournait lentement la tête vers son meilleur ami. Un vrai grand père, toujours en train de marmonner dans sa barbe. Et si personne d'autre qu'elle ne souleva la réflexion, au moins Jasper et Axel venaient d'achever deux des trois monstres alors qu'elle se tournait vers Ashley. Tu veux le faire ?

Il fallait bien qu'elle fasse un peu ses preuves après tout. Et la laisser seul dans son coin à les laisser regarder achever les wendigo ne serait pas une façon pour elle de s'entraîner, autant profiter que ces derniers soient dans l'incapacité de les mordre pour qu'elle puisse prendre ses marques...

Tu vise la tête. Passe par la tempe, ce sera plus... mou. Si elle pouvait dire ça comme ça, du moins. Enfin, je pense que tu connais à force.

Il valait mieux oui. Croisant les bras contre sa poitrine en jetant un regard sombre à l'attention du dernier mort qui les observait en râlant, elle se recula de quelques pas pour laisser Ashley accomplir sa besogne.

Il avait déjà été confronté à un crochetage de serrure mais en prenant les barrettes de la jeune mère, il n'avait pas été vraiment confiant quant à la réussite de cette épreuve. Il avait déjà réussi son coup une fois, mais il n'avait jamais eu besoin de refaire une tentative. En s'avançant vers la serrure où ils espéraient trouver des clefs ou une pince, il prit le soin d'établir un rapide prognostique de la serrure de la porte. Il courba avec les dents l'une des extrémités de l'épingle pour pouvoir déplacer les goupilles dans le cylindre et courba la deuxième tige en angle droit. Il passa les deux tiges à l'intérieur, l'épingle en forme de crochet lui permit d'évaluer le niveau de sécurité de la machinerie, cinq crans à trouver. Avec l'épingle du dessus il réussit à avancer de deux grands avant qu'il ne sente une résistance et qu'il en sorte une première épingle endommagée.

Pour ne pas perdre de temps, les autres s'étaient déjà mis à fouiller les alentours, les voitures en premier notamment, avec l'espoir de trouver quelque chose de plus utiles que ces épingles. Il adressa un sourire désolé à la jeune femme et murmura un : Je pense qu'elles ne sont plus tellement utilisables maintenant. Et dans ma manoeuvre l'une d'elle s'est cassée. Désolé. Il s'attela à s'occuper du coffre de l'un des véhicules le plus proche, n'y trouve pas grand chose à part des sachets vides à l'arrière, un carton plié et une roue de secours qu'on avait sorti. On peut trouver une clé à molette, une pince, à coupe boulon, une barre de fer pour faire levier pourrait peut être fonctionner aussi. Le problème c'est qu'en accédant à un deuxième véhicule laisser à l'abandon, il ne trouva rien de ce genre. Peut être que certains auront plus de chance avant qu'ils n'arrivent à entrer dans le magasin.

    Soulagé de voir qu'Ashley n'avait pas hésité à tuer le dernier macchabée, je m'étais un peu plus reculé pour regarder le lieu dans son ensemble. Fenêtres barricadée, porte apparemment close et ces pompes à essences toutes hors services. Soupirant, je me demandais si nous allions réellement parvenir à trouver quoi que ce soit ici ; sûr que si nous devions rentrer à pied... non. Mieux valait ne pas y penser.

    L'idée d'essayer de crocheter la porte fut alors lancée par Ashley et le psy sembla emballé par l'idée d'essayer. Étrangement, je le voyais bien s'introduire chez ses patients pour essayer de trouver des trucs compromettants. L'idée me fit à peine sourire, bien trop crispé par le froid pour réellement me dérider. Le laissant à son entreprise, je m'étais dirigé vers une première voiture ; pas de cadavre à l'intérieur, les fenêtres étaient abaissées et la portière passager ouverte.

    Zieutant à l'intérieur, je ne remarquais rien d'autre que quelque chiffons sale, une vieille peluche crasseuse de koala sur le siège arrière, du sang aussi. Comme cette traînée sur la portière avant droite. Prenant soin de ne pas y foutre les mains même s'il avait l'air sec, j'ouvris la boîte à gant. Une carte, un paquet de mouchoirs, des ampoules de rechange pour les phares avant et arrière. Rien de bien utile pour essayer d'ouvrir les cadenas des cuves donc.

    Relevant la tête en entendant le psy parler, je retins une énième remarque ; de la seule chance que nous avions, il avait fallut qu'il se foire. Super. Contournant le véhicule, je me rendais au coffre. Vide lui aussi, mis à part un bidon d'huile ouvert et renversé. Le décalant, je soulevait le faux fond pour accéder à l'endroit où était la roue de secours. Plus là, mais les outils y étaient encore. Crique... pas vraiment utile. Ça par contre... Me redressant avec la clé en croix permettant de dévisser les écrous, je m'approchais des autres.

« Ça, on pourrait s'en servir comme lever non ? Les cadenas ont l'air suffisamment larges pour la faire passer. »

    Peut-être, ou peut-être pas. Mais c'était toujours mieux que rien, en tous cas nous ne perdrions rien à essayer si nous ne trouvions pas de pince.