Non mais, y a pas à dire, j’ai un putain de sens du timing. Ca fait combien de temps que j’suis là ? 15 jours ? Trois semaines ? Ouais, un truc du genre. Alors, okay, les douches chaudes, l’électricité et tout le matos à portée, ça, c’était encore mieux que les descriptions de Locke. Mais quand ils sont revenus de leur virée j’sais plus où et qu’on nous a expliqué qu’on allait probablement – du genre 100% de proba, le truc bien merdique – se prendre un truc sur la gueule, autant dire que j’me suis demandé si j’étais pas un peu un chat noir.

Et autant dire la tension dans le camp est pas allée en s’arrangeant. Je crois qu’on attend tous autant qu’on redoute cette foutue cloche. Mais d’ici à ce qu’elle sonne, faut faire quoi ? J’veux dire, je commence à peine à savoir comment m’orienter ici, à savoir où je pourrais me rendre plus ou moins utile, qu’il y a ce truc en plus. A défaut d’autre chose, j’me suis retrouvé dans la bibliothèque, avec un vieux bouquin d’électronique, à lire juste pour le plaisir.

Jusqu’à ce que la cloche sonne. Je lève la tête et je vois les quelques personnes présentes poser leurs affaires pour se diriger aussi sec vers l’abri. Fatalement, je cherche pas à comprendre et je fais pareil, essayant de pas céder à la panique. Pas trop le genre de la maison et, si je peux calmer un peu les gens autour de moi, ça peut toujours aider.

Sauf que ouais, quand je vois le monde qui se dirige vers les abris, j’avoue que j’ai pas spécialement envie de m’enterrer là-bas. Quitte à crever, j’aimerais bien que ce soit avec un semblant d’espace vital et sans le coude de quelqu’un dans mon ventre. Un truc du genre quoi.

Je cherche Locklan des yeux, sans trop savoir où il doit être affectée et, à ce moment-là, je vois une femme assez âgée se tauler. Sans réfléchir, je me rapproche d’elle et je l’escorte jusqu’à l’entrée de l’abri avant de la laisser descendre accompagnée de quelqu’un d’autre. J’vois des parents avec leurs gamins, des gens qui ont pas trop l’air de savoir se défendre. Autant leur laisser la place en priorité. Et j’vais aider un gamin un peu paumé avant de me tourner vers les femmes qui ont les talkies. « Si y a b’soin, j’suis dispo. » Tant que ça m’évite de rentrer là-dedans et de m’entasser trop vite, j’suis preneur.

Spoiler:

Si elle s'était attendue à ce que les cloches sonnent, les entendre lui donna la sensation que l'apocalypse ne tarderait pas à se déchaîner. Son sang se figea dans ses veines, son regard ne croisant que très brièvement celui de Levi qui déjà, disparaissait de l'habitation alors qu'elle sentait son coeur se serrer. Le cri de Sean la ramena à la réalité, alors qu'elle acquiesçait à sa remarque. Je fais vite. lui promit-elle fermement, venant enserrer Clementine dans une écharpe pour garder ses mains libres. Prends tout ce qui peut être utile. Et si elle prit les affaires de Clementine, ça ne l'empêcha pas de faire de même pour celle de Sean, ainsi que d'embarquer la trousse de premier soins. On ne sait jamais, après tout. songe t-elle à contrecoeur avant de se saisir de la main de son fils adoptif.

On court, et on s'arrête pas. Tu ne me lâches pas. lui fait-elle promettre avant de foncer dans la cohue, main serrée dans celle de Sean pour ne jamais le lâcher jusqu'à rejoindre l'abri, la seconde plaquée contre sa fille pour l'empêcher de trop gigoter. Ne prenant que tout juste le temps de reprendre son souffle, avant de s'assurer que sa fille et Sean allaient bien.

Ce fût à peu près au même moment que son regard croisa celui de sa meilleure amie. Casey ! murmurant à Sean de la suivre parmi les corps pressés par la panique pour rejoindre l'aînée des Summers, venant la serrer brièvement dans ses bras.

Tout le monde va bien ? Esther, Esca ? Maddie ? Sa main libre venant rapprocher Sean d'elle en essayant de garder son calme, encore haletante de leur course effrénée. Clementine gémit contre elle alors qu'elle lui susurre des paroles douces pour l'apaiser, avant de reprendre à l'attention des deux.

Venez, on va essayer de trouver une place, avant que ce soit rempli.

Spoiler:

Je reste proche d'Indiana, hochant la tête. Elle est accompagnée de Sean, à qui j'adresse un sourire. J'espère que Madisson nous rejoindra rapidement, alors que Cole me talonne toujours en portant Esther à bout de bras, qui semble pas en mener large exceptionnellement. A l'intérieur de l'abri, y'a une drôle d'ambiance, très lourde. On se pose où on peut avec les enfants, on échange quelques mots, mais c'est pas non plus la discussion de l'année. Quand une voix couvre un peu ce silence, je relève les yeux vers l'une des filles enchainées derrière, qui se sent pousser une paire de couilles - elle nous fait une Nolan, comme on dit dans le jargon.

On l'a cherché ? Que je répète en fronçant les sourcils. Cole m'invite à pas m'en mêler, Sun m'adresse un regard lourd pour que je renchérisse pas. J'ai pas la patience pour les idiotes pareilles : Mais, on t'a pas appris à la fermer dans ta formation de boniche à tringler, super-pétasse ? Question comme ça. Déjà, c'est votre groupe qui a commencé, en nous attaquant, ouais on en est là niveau argument, y'a quoi ? Ensuite c'est celui qui dit qui est, alors écrase !

Le regard assassin que je lui lance implique que si elle reprend la parole, je vais donner Esca à Indiana deux minutes, Rafael à Cole, et on va discuter rapidement à coup de cheveux arrachés avec la reine des idiotes.

Uper-passe ! répète Esther dans la foulée.
Exactement, t'as entendu ma fille ? Que je rajoute, la gorge nouée par le chagrin et la colère. Non, elle va certainement pas balancer des conneries pareilles devant mes enfants, alors qu'ils viennent de perdre leur père. C'est mort.

« Je vous rejoindrai au plus vite. » Je croise le regard de Casey alors que je lui confie Rafael. Je lui fais entièrement confiance. Mon fils sera en sécurité avec sa tante. J’aimerais pouvoir rester près de lui mais mes responsabilités me rattrapent. Le jour fatidique est arrivé, sûrement trop tôt…

J’embrasse Rafael sur le front avant de le laisser partir avec Casey et Cole. Puis je presse le pas, rejoignant l’extérieur pour commencer à diriger les gens en direction des abris. « Gardez votre calme ! Faites passez les personnes fragiles et les enfants en priorité ! » L’opération est délicate. Entre les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants… Difficile de gérer la panique qui commence à naître. Je prends une profonde inspiration avant de clamer les mêmes directives encore et encore. C’est à ce moment que mon talkie crépite, je reconnais alors la voix de Layla. « Message reçu Miss Jones. Armez le plus de monde possible, ceux qui sont en mesure de se battre. Je m’occupe de l’évacuation, comme prévu. Je reste en contact. Terminé. » Il faut que tout le monde puisse se mettre à l’abri avant que l’attaque commence… Nous n’avons pas beaucoup de temps.

Je tente d’avoir les yeux partout, de calmer les angoisses de la plupart des personnes que je croise. Mais en voyant une vieille femme tomber, j’accoure pour l’aider. « Madame Robinson ! » Je n’ai pas le temps d’arriver jusqu’à elle, qu’un homme arrivé récemment est déjà présent pour l’aider. « Accompagnez là jusqu’à l’un des abris. Quand ce sera fait, revenez, j’aurais certainement besoin de vous pour aider les dernières personnes… » Pas le temps d’en dire plus, que j’entends encore une fois mon talkie crépiter. Cette fois c’est le docteur Wheelan qui me contacte. « Je vous envoie du monde au plus vite. Terminé. » C’est alors que j’aperçois Jason au loin à qui je demande d’aller jusqu’au dispensaire au plus vite. J’ignore combien de personnes sont déjà à l’abri… Un maximum, je l’espère…

Spoiler:

Sean, tu veux bien tenir Clem une minute ? Si elle s'est habituée à la tenir contre elle la plus grande partie de ses journées, la détacher lui permet de reprendre son souffle. Voir son regard apaisé maintenant que le calme semble revenu, malgré les chuchotements inquiets alentours. Comment tu te sens ?Je t'ai pris des fringues, si tu as besoin...Il n'avait toujours pas mis son t-shirt après tout.  

Elle allait tout juste s'asseoir quand une voix avait surgit du silence, les accusant de tout le carnage qui se profilait à l'horizon. Echangeant un regard avec Sean alors que la prisonnière se sentait pousser des ailes, et que déjà elle voyait Casey vriller.

Casey ... avait-elle commencé alors que déjà, sa meilleure amie se relevait en trombe pour remettre l'autre à sa place et qu'Esther encourageait sa mère à sa façon. S'interposant entre Casey et la prisonnière en reprenant à l'attention de la veuve.

L'écoutes pas...

Pas ici, pas maintenant. Quand à l'autre qui se sentait intelligente en citant la tour de Babel... Elle n'avait pas pu s'empêcher de tourner la tête dans sa direction, le regard froid.

Ce n'est ni le lieu ni le moment pour avoir cette discussion. si elle s'était montrée calme et ferme, il n'empêchait. Une partie d'elle rêvait de quelque chose d'un peu plus agressif qu'elle ne pouvait décemment pas se permettre. Tara... Pensait-elle comme ça désormais ? Bien sûr qu'elle aurait rêvé de lui demander le passage de la bible ou il était écrit qu'une femme pouvait être violée, ou encore que les cours de catéchisme de Fort Ward étaient à 18h le mercredi si elle souhaitait y apprendre quelque chose. Mais ça ne serait que jeter de l'huile sur le feu.

Et elle avait plus important à gérer. Casey. L'autre grenouille de bénitier pouvait bien marmonner dans sa barbe en attendant. Venant poser une main contre l'épaule de l'aînée Summer pour lui éviter d'aller scalper à mains nues la prisonnière, reprenant.

Allez. Tu sais qu'elle te provoque, et je comprends ta réaction. Mais t'es au dessus de ça. son regard s'attarde sur la jeune mère de famille. Tu veux qu'on s'éloigne ? Ca nous évitera de nous prendre la tête.

Spoiler:

« Oh putain. » Je relevai la tête hors de mon moteur en entendant la cloche sonner. Je claquai le capot du véhicule derrière moi, sans plus chercher à comprendre, avant de me mettre à courir vers les baraquements. La première chose qui me venait à l’esprit, c’était bien de m’équiper d’une arme. Et après quoi ? Je verrais bien.

J’avais la sensation que c’était de pire en pire. Si nous avions réussi à survivre à cette mission mal engagée à Glenwood, ce n’était que pour avoir de nouvelles – mauvaises – surprises comme celle-ci. Ca devait bien finir par arriver. Fort heureusement pour moi, je m’étais rétabli plus vite que mes autres petits camarades qui avaient inhalé un peu trop de fumée… A croire que des années de clope avaient eu du bon. Je n’en étais pas à cracher mes poumons au premier sprint que je devais me taper.

Je ne croisai évidemment pas grand-monde qui affluait en sens contraire. Par contre, une fois arrivé à hauteur de l’armurerie, il y avait davantage de monde qui avait eu la même idée, dont quelques têtes connues comme Layla et Jeremiah. « J’aurais dû me douter que je vous retrouverais ici. » Je les dépassai tous les deux pour m’équiper à mon tour en conséquence. Je récupérai en premier lieu mon Beretta avec deux chargeurs supplémentaires, avant d’enfiler à la va-vite un gilet pare-balles. Par acquis de conscience, je m’emparai également d’un fusil, qui ferait bien le bonheur de quelqu’un sur ma route à défaut du mien, ainsi que quelques grenades et fumigènes.

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