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In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 15:28


Zelda Andersontell me more about you

prénom(s) : Zelda
nom : Anderson
date de naissance : 10  mars 2005
âge : 15 ans

ville de naissance : Gladstone, Queensland, Australie
métier : Écolière
groupe : The Remnants

avatar : Kristina Pimenova

what i am

qualites
FUTÉE
FRANCHE
COMBATIVE
PERSÉVÉRANTE
DÉBROUILLARDE
defaults
NAÏVE
SENSIBLE
IMMATURE
IMPRUDENTE
RANCUNIÈRE
Zelda mesure dans le mètre cinquante-huit et pèse aux alentours des quarante-cinq kilos. Du moins était-ce le cas la dernière fois que l'on a relevé sa taille et qu'elle est montée sur une balance. Elle se situe ainsi dans la moyenne des jeunes filles de son âge malgré une corpulence fine, presque maigre. Ce qui est plutôt encourageant si l'on considère les nombreuses privations alimentaires des dernières années. Son corps porte plusieurs stigmates bénins hérités d'une enfance dynamique, d'un style de vie rythmé par les fuites depuis que les rôdeurs arpentent le monde ou encore tout simplement de son imprudence chronique. Deux petites cicatrices sur son poignet gauche témoignent de la pose d'autant de broches suite à une fracture du radius et du cubitus à l'âge de sept ans. Mais dans l'ensemble, sa chair a été relativement épargnée par les blessures et autres coupures susceptibles d'y laisser des marques.

    Ses traits finement ciselés sont sublimés par un regard d'un azur clair et nimbé de grisaille, déjà marqué par les multiples visions désagréables qui se sont offertes à sa perception. Le blond sombre de sa crinière coule librement, du moins la plupart du temps, sur ses épaules. Zelda n'a jamais eu besoin de beaucoup de sommeil et son visage juvénile a été épargné, jusque-là, par les cernes liées au manque de repos. Si l'éclat de son teint s'est évidemment terni depuis qu'elle a quitté l'Australie et qu'elle a découvert les températures moins clémentes de l'Amérique du Nord - c'est que le soleil, ici, est bien plus timide qu'en Océanie ! - ainsi que les affres du froid, il reste l'indicateur privilégié de la solide santé de l'adolescente. Le fait d'avoir rejoint Fort Ward et d'avoir pu passer les derniers mois à Fort Ward et d'y avoir retrouvé une certaine qualité de vie n'est évidemment pas étranger à ce constat.

    Côté vestimentaire, l'enfant ne fait guère la difficile et elle n'a d'ailleurs pas les moyens de l'être. Elle se contente de ce qu'elle trouve - ou plutôt de ce qu'on lui offre - et, lorsqu'elle le peut, privilégie les vêtements qui lui garantissent une liberté de mouvement appréciable. Souvent dépareillée, libérée des dictas de la mode auxquels elle se conformait autrefois sans même en avoir conscience, Zelda ne se soucie plus du tout de son accoutrement. Tant qu'elle a chaud, tant qu'elle a quelque chose sur le dos, elle est parfaitement satisfaite. Comme tout le monde, et depuis qu'elle vit à nouveau dans un groupe, elle fait toutefois attention à son hygiène personnelle. Autant qu'il soit possible de le faire, évidemment.

    Si l'adolescente n'a jamais été matérialiste et qu'elle n'accorde pas une importance affective aux divers objets qu'elle peut se vanter de posséder, elle accorde néanmoins une importance toute particulière à deux choses. La première prend la forme d'un couteau-suisse offert par son père juste avant son départ d'Australie. Il s'est révélé utile, fiable et est doté de la plupart des options qui facilitent la vie. Ce fut un partenaire fidèle tout au loing de son périple et continue de symboliser le plus tangible des souvenirs de son géniteur. La seconde, elle, s'incarne sous l'apparence d'un vieux collier en toc qu'elle porte depuis sa plus tendre enfance. Ils ont l'un et l'autre une valeur sentimentale et lui permettent de se replonger, lorsque son moral n'est pas au beau fixe, dans le passé heureux qui fut le sien. Hormis cela, Zelda ne possède pas à proprement parler d'un équipement particulier.

Psychologie

  Si l'ombre de l'apocalypse s'est étendue sur la Terre, elle n'a pourtant pas été en mesure de changer la nature humaine. Tout au plus lui a-t-elle permis de s'exprimer avec plus de clarté. Zelda a été confrontée aux nouveaux impératifs de ce monde et, comme l'extrême majorité des survivants, a dû apprendre à composer avec une réalité marquée par le danger et la violence. Mais l'omniprésence de la mort n'est cependant pas encore réussi à la délester entièrement des espoirs et de la naïveté qui adoucissent les premiers chapitres d'une existence. Elle continue à voir le bien avant le mal et si elle est comprend que les gens ne sont pas tous dignes de confiance et que l'égoïsme l'emporte presque constamment sur l'altruisme, elle persiste croire que les choses sont amenées à évoluer dans le bon sens.

    Zelda se caractérise également par une profonde sensibilité. Puisqu'elle accorde volontiers du crédit aux actes et aux propos des gens qui l'entourent, ces derniers ont la désagréable faculté de laisser leurs empreintes sur l'âme et dans le coeur de l'enfant. Une personne qui souhaiterait lui faire du mal n'aurait qu'à prononcer quelques paroles acerbes pour y parvenir. Elle n'a pas attendu l'apparition des rôdeurs pour prendre conscience de cette faille. Car les camarades de classe et les autres enfants du quartier dans lequel elle résidait à Gladstone, en Australie, pouvaient se montrer aussi cruels que les rôdeurs. Peut-être même davantage. Et puis, aux dernières nouvelles, les morts qui marchent ne sont pas dotés d'une réelle volonté de nuire, eux. Zelda fait de son mieux pour se doter d'un bouclier à même de la protéger des comportements susceptibles de lui causer du tort mais elle ne peut pas réellement lutter contre sa nature. Pour le meilleur et, surtout, pour le pire, elle se place ainsi trop docilement à portée de la malveillance humaine et des déceptions qui en découlent. Toutefois, si elle est incapable de contrer efficacement les souffrances inutiles et même évitables auxquelles sa sensibilité l'expose, elle sait également se montrer particulièrement rancunière à l'égard des gens qui lui ont causé du tort. La rancœur lui offre un certain réconfort et s'il est donc simple de l'atteindre, reconquérir ses faveurs ou son affection est une mission particulièrement difficile.

    Si la jeune adolescente a beaucoup évolué depuis le début de l'épidémie et que les circonstances l'ont poussée à faire une croix sur la quiétude de la jeunesse, elle n'en reste pas moins immature. Les expériences vécues, bien qu'éprouvantes, ne l'ont pas encore dotée de cette sagesse qui reste toujours l'apanage de ceux qui ont longuement vécu. Zelda est incapable de considérer les véritables enjeux de l'existence et elle a une fâcheuse tendance à ignorer la gravité des multiples dangers qui dominent ce monde à l'agonie. Comme tant d'autres jeunes, elle se sent invulnérable et bien que la mort soit omniprésente, elle reste une adversaire intangible, presque irréelle, qui n'a pas une véritable emprise sur elle. Cette immaturité s'exprime régulièrement à travers son comportement imprudent et souvent empreint de négligence. Sa survie s'explique d'ailleurs davantage par une chance insolente que par une réelle capacité à survivre par elle-même.

    Néanmoins Zelda n'est pas aussi désarmée qu'on pourrait le penser de prime abord. Si la chance s'est révélée une puissante alliée, la jeune adolescente est également futée et plutôt douée lorsqu'il s'agit de se débrouiller par elle-même. Elle sait généralement faire face aux différentes situations ou aux multiples imprévus inhérents à la vie dans un monde envahi par les morts. Elle n'entend pas se laisser engloutir par une réalité qui la dépasse et fait preuve d'une combativité et d'une détermination profonde lorsqu'il s'agit de faire face au danger. Les espoirs qu'elle a su préserver lui permettent de continuer à avancer et en s'accrochant à l'idée qu'elle reverra un jour ses parents, elle est parvenue à sauvegarder un optimisme naïf mais particulièrement précieux dans le sombre contexte actuel. Ainsi, même si l'enfant n'échappe pas aux nombreux doutes qui marquent la plupart des existences, elle sait les cantonner à une place négligeable et a appris à se concentrer sur le meilleur plutôt que sur le pire. C'est une force appréciable et particulièrement utile lorsqu'il s'agit de tenir bon et de faire face aux coups durs.

    On ne peut pas non plus douter de sa persévérance. Zelda a toujours fait preuve d'une farouche obstination face aux différents obstacles qui se sont dressés sur son chemin ou qui continuent de lui barrer la route de l'avenir. Elle se donne les moyens d'atteindre ses buts et perçoit la plupart des déconvenues comme des challenges qu'elle éprouve un certain plaisir à surmonter. Elle n'a jamais baissé les bras et s'il est parfois tentant de se résigner et de se laisser broyer par le poids de la réalité, l'adolescente a toujours réussi à préserver sa détermination. Oui, elle sait que l'avenir est incertain et que la mort risque de l'emporter définitivement sur la vie. Et c'est précisément ce qui la pousse à faire preuve d'une persévérance redoublée. Car la survie est probablement le plus grand des défis à l'heure actuelle, non ?

    Pour finir, Zelda est une adolescente très franche. Elle dit souvent les choses comme elle les pense et même si elle fait toujours de son mieux pour ne pas se montrer blessante, il faut bien constater qu'elle n'épargne pas particulièrement les gens de son entourage lorsqu'elle a quelque chose à leur reprocher. Elle n'a pas du tout sa langue dans sa poche et puisqu'elle est consciente qu'on pardonne plus aisément les écarts d'un enfant que d'un adulte, elle sait aussi profiter du semblant de latitude verbale supplémentaire octroyée par sa juvénilité. L'adolescente méprise totalement le mensonge. Et si elle comprend que les gens peuvent occulter ou maquiller la vérité pour préserver les personnes auxquelles ils tiennent, elle déteste l'idée qu'on choisisse en son nom ce qu'elle doit savoir ou non. Elle attend donc des autres la même franchise que celle dont elle fait preuve à leur égard. Et tant pis si cela doit la blesser ou lui causer du tort. Ses parents lui ont toujours dit que la sincérité était la base des relations saines et appelées à perdurer. Et Zelda, elle, est bien d'accord avec eux !




Story of survival

Pre-apocalypse

 Le verdict est tombé : c'est une fille que tient à présent Lara dans ses bras et sur laquelle se penche le visage curieux, éprouvé par les émotions, d'Eddy. L'enfant vient de gratifier le monde de ses premiers cris et incarne le plus beau des cadeaux que la vie puisse faire à un couple. Celle qui sera d'un commun accord - et malgré l'air surpris de la sage-femme - prénommée Zelda est en bonne santé et l'annonce vient chasser les dernières craintes qui subsistaient encore dans l'esprit des heureux parents. Et tandis que les intéressés s'amusent à deviner les gênes qui s'expriment sur le minuscule visage du bébé et quelles particularités physiques ils ont pu, l'un et l'autre, lui léguer, la nouvelle-née n'a même pas conscience de sa propre existence.

    Certains ont la malchance de naître dans un foyer désuni, de ne pas avoir été désirés ou d'avoir simplement vu le jour dans une partie du globe frappée par la pauvreté et la famine, Zelda aura la chance d'être inondée d'amour et d'évoluer dans un pays développé. Elle ne manquera de rien. Un père possédant cadre dans une boîte informatique et une mère réputée dans le milieu du mannequinat australien disposent des moyens nécessaires pour lui offrir une vie agréable mais, fort heureusement, pas déconnectée de la réalité. Zelda n'ira pas dans une école privée, apprendra la valeur de l'argent et ne sera pas épargnée par le travail. On ne lui facilitera rien, on l'encouragera à faire ses propres expériences et, surtout, ses propres erreurs. Protégée sans être surprotégée, accompagnée sans être muselée, la fillette démontrera très vite une franchise semblable à celle de sa mère et une sensibilité proche de celle de son père.

    Sa plus tendre enfance fut donc placée sous le sceau de la bienveillance, de la compréhension et de l'affection. Elle fut caractérisée par des rires nombreux, sincères, et une complicité que les années ne cessèrent de renouveler entre la petite et ses parents. Zelda comprit peu à peu qu'elle serait toujours enfant unique puisque le fait qu'elle voit le jour était déjà, en soi, une forme de miracle. Elle s'en accommoda sans réellement savoir à côté de quoi elle passait. Mais la vie était ainsi et il faut bien dire qu'elle lui convenait parfaitement . Et puis à défaut d'avoir une soeur de sang, elle en eut une de coeur. Ce fut en effet pendant ses plus tendres années que la petite Anderson fit la connaissance de Mary, la fille de l'un des collègues de travail - et également un ami - de son père. Une amitié similaire ne tarda pas à voir le jour entre les deux fillettes.  Une amitié profonde, absolue, qui n'a jamais été mise à mal. Les gens qui peuvent se vanter de les avoir entendues se chamailler se comptent sur les doigts d'une seule main.  

    À l'âge de six ans, et comme des milliers d'autres petits australiens, Zelda entra dans l'inévitable processus scolaire. Elle intégra donc la Gladstone Public School et se heurta très vite à ses contemporains. Son prénom attira rapidement les moqueries de ses camarades et ces dernières l'atteignirent bien plus qu'elle aurait voulu l'admettre. Malgré sa bonne volonté et sa douceur, la gamine ne parvint jamais à réellement s'imposer au sein de ses classes successives. Elle fut plutôt considérée comme une victime idéale à martyriser. Sa rancune s'exprimant de manière silencieuse, l'enfant se mura dans une forme de passivité qui encouragea davantage les autres à la prendre pour cible. Elle rentra de temps à autre en larmes à la maison. Mais ce ne fut jamais un véritable calvaire, juste un dur apprentissage de la vie. Et si Zelda ne réussit pas vraiment à s'endurcir et demeura une victime privilégiée, cela ne l'empêcha pas de se démarquer par ses résultats. Et puis elle pouvait évidemment compter, comme toujours, sur Mary. Elles firent leurs classes ensemble et demeurèrent aussi inséparables sur les bancs d'écoles qu'elles l'étaient déjà en dehors du cadre scolaire.

    En 2013, alors âgées de huit ans, elles rejoignirent la troupe Scout de Gladstone. La bienveillance régnant au sein d'un tel groupe permit à Zelda de s'épanouir davantage. Les différents camps auxquels elle participa affûtèrent sa débrouillardise et elle gagna indiscutablement en autonomie. Elle se familiarisa avec la cause environnementale et la nécessité de préserver la planète. Sa combativité s'éveilla en même temps que son dégoût pour les actes de pollution. En parallèle, elle intégra - toujours aux côtés de Mary - le club de gymnastique rythmique de la ville et, ensemble, remportèrent même le troisième prix national à la fin de l'année suivante. Le mois d'après, elle se fissurait le poignet en faisant du roller et dut être opérée. Ceci marqua, à son grand désarroi, la fin de son expérience sportive. Sa meilleure amie, comme pour l'assurer de son indéfectible soutien, refusa également de poursuivre l'aventure sans elle.

    Zelda passa donc le début de l'année 2015 avec un bras dans le plâtre. Elle réussit presque à s'en accommoder même si son imprudence, déjà fort manifeste à ce moment-là, compliqua sa fracture. Après une seconde opération, elle fut confrontée à une nouvelle inattendue : Eddy avait été muté aux États-Unis sur décision de la maison mère et le trio allait partir dès septembre pour Seattle. La fillette, alors âgée de dix printemps, ne tenta pas vraiment de dissuader ses parents. L'Australie allait lui manquer et elle redoutait ce saut dans l'inconnue, c'est vrai. Mais le père de Mary ayant été également muté, sa meilleure amie allait l'accompagner dans cette nouvelle aventure. Zelda ne chercha pas à faire changer ses parents d'avis. Elle allait quitter son pays mais pas les personnes qui avaient déjà façonné une part importante de son existence. Elle protesta un peu, pour la forme. Mais elle fut conquise dès l'instant où on lui annonça que son alter ego allait l'accompagner en Amérique. .

    Les deux familles décolèrent fin août pour pour Seattle et s'installèrent dans le même quartier résidentiel de la ville. Le dépaysement fut grand mais ce qui affligea le plus les deux gamines, ce fut surtout le fait de devoir recommencer - et pour la deuxième fois en quelques mois - l'année scolaire. Et puis elles craignaient un peu la rencontre avec leurs nouveaux camarades. Allaient-elles être bien accueillies ? Ce fut le cas. Elles ne furent pas confrontées à la barrière de la langue et leur intégration fut placée sous les meilleurs auspices.Elles se rendirent bien vite compte de la diversité culturelle d'Emerald City. Elles n'étaient qu'une facette de son expression parmi tant d'autres. Le fait qu'elles soient des étrangères ne posa donc pas le moindre problème. Elle furent aisément acceptées et si on se moqua une fois ou l'autre de leur accent, on leur ménagea très vite une place au sein de la classe. Zelda et Mary avaient déjà compris qu'elles allaient se plaire dans leur nouveau pays. Les divers heurts du mois de septembre ne captèrent pas réellement leur attention et elles se focalisèrent bientôt sur un événement bien plus réjouissant : début octobre, elles allaient partir en semaine verte dans les environs de Spokane avec une autre classe. Elles auraient ainsi l'occasion de découvrir l'est de l'État et de renforcer leurs liens avec les autres. Inutile de dire, donc, qu'elles étaient parfaitement enjouées le jour où elles montèrent dans ce bus scolaire jaune pour rejoindre la Colville National Forest.

    Au début tout se passa merveilleusement bien. Les diverses activités organisées ne leur laissèrent guère le temps de s'ennuyer. Il y eut bien quelques petites tensions relatives à la cohabitation mais dans l'ensemble, ce fut une semaine très agréable. Et même si Zelda se réjouissait tout de même de rentrer à Seattle pour retrouver les siens, elle fut aussi attristée lorsqu'il fut temps de faire ses adieux au camp dans lequel, au cours des derniers jours, ses rires avaient résonné. Le trajet du retour n'allait être, dans ses pensées, qu'une simple formalité. Quelques heures de routes suffiraient pour retrouver Emerald City et le confort de sa chambre. Elle pourrait alors gratifier ses parents des nombreuses histoires vécues au cours des derniers jours. Les rouages du présent semblaient parfaitement huilés et rien ne semblait alors capable de s'opposer à cette perception de l'avenir.[/b]

Post-apocalypse


octobre 2015 (10 ans) - Colville National Forest


    Ils n'ont pas réussi à rejoindre Seattle. En quittant l'écrin de verdure de la forêt, ils furent très vite pris dans des embouteillages monstrueux. Les longues files de véhicules quittant les centres urbains pour s'enfoncer dans l'intérieur sauvage des terres formèrent autant d'obstacles empêchant leur bus de progresser. Les enseignants comprirent vite qu'il serait impossible d'arriver à destination dans de telles conditions. Après s'être concertés, ils décidèrent de retourner au camp et d'attendre que les choses se tassent avant de tenter à nouveau de rejoindre Emerald City. Les choses allaient forcément finir par se tasser. Il fallait simplement attendre que les autorités scolaires s'organisent pour rapatrier la classe et que la police et l'armée imposent l'ordre. D'ici là, le calme de la forêt semblait le meilleur des refuges. Le bus fit donc demi-tour, enfreignant au passage une bonne dizaine de règles de la circulation - quel moment fort ce fut ! - et retourna au camp.  

    La situation commença de s'assombrir au cours des jours suivants. Personne ne vint les aider. Pire encore : le réseau téléphonique s'effondra et coupa encore davantage le petit groupe du reste de la civilisation. Et alors que cette dernière agonisait dans le chaos, Zelda fut principalement confrontée aux affres de l'attente. Elle ne s'inquiéta pas tout de suite. La panique eut besoin de temps pour s'exprimer. Après tout le dernier message de ses parents stipulait clairement qu'ils étaient en route pour venir la chercher. Mary ayant reçu un sms similaire, elles se confortèrent l'une et l'autre dans l'idée qu'elles n'avaient qu'à attendre l'arrivée de leurs géniteurs pour que les choses s'arrangent. Mais une semaine après leurs dernières nouvelles, personne n'était venu les chercher. Les questions s'accumulèrent et tandis que les réponse persistaient à les fuir, l'attente donna davantage de corps aux incertitudes.

    Le semblant de calme maintenu par les enseignants commença à s'étioler. Les enfants se rendirent vite compte qu'on leur cachait des choses. Plusieurs adultes s'en sont allés. Certains pour chercher de l'aide ou des provisions, d'autres par pur égoïsme naturel. Le fait de devoir veiller sur des mineurs ne l'emporta évidemment pas sur leurs désirs de rejoindre leurs propres enfants ou famille. Ils furent bien peu à revenir. Les plus altruistes persistèrent à rester pour veiller sur la classe mais leur nombre était si insignifiant qu'ils eurent du mal à imposer leur autorité. La classe se désunit et des groupes se formèrent. Le relatif sentiment de sécurité que les jeunes australiennes étaient parvenues à maintenir jusque-là s'envola. Et lorsque la nourriture vint à manquer et que leurs assiettes restèrent désespérément vides, il fut temps de prendre une décision. L'imprudence de Zelda et la témérité de Mary se sont donc unies au matin du 28 octobre 2015 pour donner naissance à une décision : au cours de la nuit, elles quitteront leur écrin de verdure pour rejoindre Seattle. Oui, si leurs parents ne viennent pas à elles, ce sont elles qui iront à eux.


novembre 2015 (10 ans) - Colville Indian Reservation

    Elles étaient loin d'imaginer le chaos qui les attendait en dehors de la forêt. Les choses ont drastiquement empiré depuis la tentative pour rejoindre Seattle avec le reste de leur classe. Elles n'ont pas vu ces fameux rôdeurs que les gens leur ont décrits. On leur a recommandé de ne pas s'approcher des villes et de se trouver une cachette isolée. La peur, non, la terreur, se lisait dans leurs regards. Zelda et Mary ont vu ci et là des scènes de violence. Des gens se faire abattre de sang-froid par leurs semblables .Des magasins se faire piller. La fumée des incendies obscurcir l'horizon. Elles ont succombé aux craintes ambiantes sans même savoir ce qu'elles étaient vraiment sensées redouter. Est-ce que les morts se relèvent vraiment ? Est-ce la fin du monde ? Elles ne se sont pas encore familiarisées avec la face la plus abjecte de la réalité. Elles sont incapables d'imaginer que les choses puissent encore plus terribles qu'elles le sont déjà. Et, pourtant, on a déjà pointé une arme dans leur direction. Simplement pour les inciter à se montrer dociles alors qu'on les délestait d'une bouteille d'eau. Le responsable était un père de famille agissant dans l'intérêt de sa paire d'enfants. Sous leurs regards. Alors les deux australiennes ont décidé qu'il était plus sage de s'enfoncer à nouveau dans la forêt. Si la progression parmi les arbres fut plus éprouvante qu'en bordure des routes. le calme qui y régnait était bienvenue. À l'ombre des arbres, le danger semblait moins présent. Les oiseaux continuaient à chanter, indifférents au sort qui frappait le monde. Comme s'ils les encourageaient à rejoindre envers et contre tout Seattle.

    Mais leurs pas, sans qu'elles en aient conscience, les menèrent sur le territoire de l'une des réserves amérindiennes de l'État dans l'après-midi du 3 novembre. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne furent pas enchantés par leur présence. Le premier contact n'eut rien de chaleureux. Si elles avaient été plus âgées, les natifs les auraient sûrement chassées. Le fait qu'elles soient encore des enfants leur épargna sûrement une violente déconvenue. Ceux qui parlaient avec le coeur l'emportèrent sur ceux qui protestèrent avec leurs têtes. Elles furent amenées dans le petit village de la tribu. Cette nuit, semble-t-il, elles ont le droit de dormir sur place. Elles pourront compter sur un repas chaud - depuis combien de temps n'ont pas mangé ? - et auront la chance de se partager un lit. Les deux australiennes ne savent pas si elles peuvent refuser cette gentille invitation. Leur professeur d'histoire leur a expliqué que les indiens d’Amérique aimaient collectionner les scalps. Et si c'était encore le cas ?

    La nuit de leur arrivée, les premiers flocons sont tombés sur l'État de Washington. La température a continué à chuter les jours suivants. L'hiver étendant son emprise sur les terres alentours, les deux fillettes se rendirent compte - en plus de découvrir les joies de la neige - que rejoindre Seattle à pied allait relever de la gageure. Les anciens de la tribu, les gens les plus respectés du groupe, se réunirent pour discuter du cas des deux jeunes filles. Ils décidèrent avec bienveillance qu'elles pourraient rester jusqu'au retour du printemps. Cette décision ne fit pas l'unanimité mais elle fut respectée. Consciente de la chance qu'elles avaient, Zelda et Mary firent de leur mieux pour suppléer leurs improbables hôtes. Les semaines puis les mois s'écoulant, de véritables liens se sont tissés entre eux. On leur ménagea lentement une place et elles se familiarisèrent peu à peu avec la fascinante culture de leurs hôtes. Zelda fut surnommée Nootkah. Elle n'est fut jamais bien sûre de la signification exact de ce terme qui ne possède pas de réel équivalent en anglais. Mais la plupart du temps on l'appelle par son totem indien avec bienveillance. Ça lui suffit. Du moins les premiers temps. Car en s'écoulant, les mois lui firent prendre conscience d'une chose. Elles restaient des intrues. Tolérées, certes, mais jamais vraiment acceptées. Elles ne furent cependant pas traitées plus durement que les autres jeunes de la tribu. On leur accorda les mêmes liberté et puis, bien sûr, elles furent soumises aux mêmes règles.


9 mai 2016 (11 ans) - Colville Indian Reservation


    C'est précisément l'une d'entre elles que le duo d'australiennes est en train de bafouer en cette matinée de mai. Elles savent qu'elles n'ont pas le droit de s'approcher des frontières de la réserve. L'endroit est dangereux. Les morts y rôdent. Pourtant elles n'en ont encore jamais vus de leurs propres yeux. Mais même si on pourrait croire que c'est la curiosité qui les pousse à s'aventurer aussi loin du village, c'est avant tout l'envie de retrouver leurs parents qui explique leur démarche. Elles ont attendu tout un hiver. Il sera bientôt temps de repartir. Elles veulent simplement reconnaître le chemin qu'elles emprunteront quand elle reprendront la route Déjà conscientes qu'il est plus simple de demander pardon que permission, elles s'accordent donc cet écart au règlement. Elles ne vont d'ailleurs pas tarder à le regretter.

    Savoir qu'une chose improbable existe est une chose mais la voir de ses propres yeux en est une autre. Le rôdeur n'eut qu'à suivre le chant de leurs conversations. Elles le guidèrent à elles aussi sûrement que le sucre attire les insectes. Leur naïveté les confronta à la réalité. Comment peut-on décrire l'horreur ? Mary fut la première à crier. Zelda ne tarda pas à l'imiter. La peur se manifesta avec une spontanéité absolue et leur ôta le contrôle de leurs propres corps. Elles étaient tétanisées, incapables de faire le moindre mouvements. Leurs membres semblaient alors lestés de poids invisibles. Elles avaient beaucoup disserté ensemble de leurs réactions face à une telle situation. Elles s'accordaient généralement sur le fait qu'elles se débarrasseraient aisément d'un cadavre pataud. Ces choses sont lentes. Et elles, elles sont vives. Mais maintenant, elles comprennent. L'héroïque combativité de leur imagination s'est effacée au profit de la terreur induite par la réalité. Elles adressent des suppliques à la chose. Cette dernière les ignore complètement et continue de s'avancer tandis qu'elles, elles parviennent enfin à faire quelques pas en arrière.

    Un fusil donne de la voix. Le tonnerre de son chant annonce l'ultime trépas du cadavre. Lorsqu'elles se retournent, les fillettes découvrent deux guerriers de la tribu. Leurs regards sont sévères. Une main levée leur indique la direction du village. Elles redoutent une punition qui ne leur sera jamais infligée tandis qu'elles rejoignent la sécurité. Mais la leçon la plus primordiale venait déjà de leur être dispensée. En fait, elles se l'étaient elle-même infligée en écoutant les appels de l'inconscience et en s'aventurant dans l'inconnu.


14 février 2018 (12 ans) - Colville Indian Reservation


    Il y eut tout d'abord des cris d'alerte. Ce sont eux qui réveillèrent Zelda au milieu de cette froide nuit de février. Les coups de feu et d'autres cris - de douleur cette fois-ci - la firent bondir hors de son lit. Dans le fond, elle sait déjà ce qui est en train de se produire. Elle s'habille en vitesse tout en décochant des regards inquiets en direction du lit vide de Mary. Où est-elle ? Un autre cri est portée par le vent glacial jusqu'à ses oreilles. Elle reconnaîtrait ce timbre de voix parmi des milliers d'autres. La gamine se précipite à l'extérieur et découvre son amie. La clarté vacillante des torches dévoile la présence d'un liquide carmin à la hauteur de son épaule. Le regard qu'elles échangent est équivoque et les sanglots de Zelda se joignent aussitôt à ceux de la condamnée. Mais d'autres ombres continuent de s'approcher. Cette morbide marée de chair putréfiée avale tout ceux qui se trouvent sur son passage. La main de Zelda se referme sur celle de son amie et elle l'entraîne à sa suite. Elles auront tout juste le temps de récupérer quelques affaires chaudes pour la blessée, les victuailles à portée de main et leurs sacs à dos avant de s'enfuir loin des mâchoires de la horde..

    Lorsqu'elles s'arrêtent enfin de courir et joignent leurs mains en appui sur leurs genoux pour reprendre leur souffle, elles peuvent alors assister au spectacle désolant d'un village aux proies aux flammes. Quelques tirs épars continuent de claquer dans l'obscurité et forment les dernières notes d'un chant du cygne. Ces lieux les auront finalement accueillies pendant plus de deux longues années. Leur rencontre avec leur premier rôdeur aura été si marquante que le besoin de retrouver leurs parents s'est heurté à leur désir de survivre. Elles ont été incapables de se décider et leur séjour s'est prolongé. Leurs hôtes n'eurent pas non plus le coeur de les chasser. Et puisque ni les jeunes adolescentes, ni leurs bienfaiteurs, furent capables de prendre une vraie décision sur le sujet, ce furent les morts qui imposèrent leur verdict. Les deux étrangères n'eurent d'autre choix que de reprendre la route. Et les leur n'allaient pas tarder à se séparer...


19 février 2018 (12 ans) - Aux abords de la Columbia River


  Elle sait bien qu'elle va se redresser. Elle sait aussi qu'elle ne sera plus la même. Paradoxalement, le premier rôdeur qu'elle verra vraiment s'incarnera sous les traits de sa meilleure amie. Sa dépouille gît à ses côtés. Son visage est étrangement placide. Zelda ne sait pas si elle doit se réjouir. Mary a longuement souffert avant de succomber. Cette simple morsure, elles le savaient déjà, marquerait la fin de son existence. Combien de fois ont-elles entendu ce qu'il advenait après une telle blessure ? Pourtant, et jusqu'au bout, Zelda a espéré que son amie était différente. Qu''elle ne pouvait pas succomber. Et ce, malgré le teint pâle qui, au cours des jours, vint chasser le sang de ses joues. Malgré sa faiblesse qui s'accentuait. Même lorsqu'elle ne pouvait plus marcher et que la fièvre la consumait, elle espérait encore. Mais Mary est morte. Son souffle ne se cristallise plus en ce glacial mois de février. Et les larmes de la survivante la laissent bien indifférente, maintenant.

  Les genoux repliés contre sa poitrine naissante, le visage enfoui dans le creux qu'ils forment, Zelda tremble à la fois de chagrin, de colère et de froid. Les frissons qui remontent le long de son échine la tétanisent. Elle doit partir. Mais elle n'y parvient pas. Elle ne croit pas avoir la force de continuer. Il lui suffirait d'attendre et d'offrir son bras à la chose qui remplacera bientôt Mary. Elle pourrait alors la rejoindre. Elle, ainsi que ses parents. En cet instant elle suppose qu'ils ont aussi subi le même sort. L'optimisme n'est plus de mise. Alors à quoi bon lutter ? Son père lui disait qu'il fallait savoir choisir ses combats, qu'on ne s'engage pas dans une bataille que l'on ne peut pas remporter. Et la seule bataille qui importe vraiment, désormais, c'est celle pour la survie. Peut-elle vraiment la remporter ? Ses épaules sont écrasés par la tristesse et le poids de la réalité. Non, elle n'y arrivera pas. Pas plus qu'elle n'est parvenue à enfoncer la lame de son couteau suisse dans la tempe de Mary.

  Le corps juvénile commence à s'animer. Des grognements qui n'ont plus rien d'humains s'évadent de cette gorge qui a prononcé tellement de mots doux. La chose se redresse. Elle considère bien vite Zelda. Son appétit se manifeste.et ses dents claquent. La vivante se dresse face à la morte. Elle lui tend docilement son avant-bras après l'avoir dénudé. Une toute petite morsure. Une seule petite morsure. Elle retire sa main au dernier instant et s'écarte d'un pas. C'est l'instinct qui prend les choses en main. Ou peut-être la peur. Ils suppléent l'un et l'autre à l'effondrement passagère de sa combativité. La gamine hurle à celle qui fut son amie de la laisser. Mais l'intéressée, imperturbable, continue de la suivre de sa démarche claudicante. L'adolescente refuse de combattre au nom de la vie contre celle qui est devenue une messagère de la mort. Elle fuit. Elle se cache. La rôdeuse passe à quelques mètres d'elle et continue sa longue route. Celle qui ne la mènera plus jamais en Australie. Sa silhouette s'estompe. Et la survivante, elle, s'effondre le tronc de cet arbre qui l'a cachée. Désormais, elle est seule. Le sort de leurs anciens hôtes lui vrille le coeur mais c'est bel et bien la perte de Mary qui est en train de le dévaster. Ce cauchemar aura-t-il une fin ?


2
8 février 2018 (12 ans) - Alentours de Wenatchee


  Le pick-up zigzague entre les carcasses des véhicules. Certaines sont noircies, d'autres abritent des rôdeurs qui cherchent à s'échapper de ces imperturbables sarcophages d'acier. Zelda les observe avec indifférence. Les perles qui se cristallisent au coin de ses yeux sont davantage dues au froid qu'au chagrin persistant. La perte de Mary fut cruelle. Mais elle lui insuffla également une nouvelle motivation. Une force puissante. Elle doit continuer le combat pour son amie. En son nom. C'est en puisant dans cette évidence qu'elle trouva les ressources pour continuer sa route. Elle se surprend maintenant à regretter d'avoir été si vorace en tombant sur cette boîte de nourriture pour chien. Ce n'était pas si mauvais, en y repensant. Si elle en avait gardé, elle ne serait pas tombée, à bout de forces, dans la neige qui tapisse le sol. La chance l'a encore aidée. Ce qui semble être une patrouille à la recherche de denrées l'a découverte. Une nuit de sommeil et leur aide providentielle se sera montré suffisante pour la remettre sur pied. La fièvre est toujours présente mais ne l'empêche pas de s'accrocher à la dérangeante réalité de ce monde. On lui a parlé d'un Ranch. On l'y mène en cet instant-même. La femme est sympathique. L'homme qui l'accompagne est moins loquace. Zelda s'en fiche. Elle ne demande rien. Elle se laisse simplement guider vers une nouvelle destination qui la rapproche de Seattle. C'est tout ce qui importe. Elle ajuste la couverture sur ses épaules et n'éprouve pas le besoin de participer à cette discussion qui empli l'habitacle du véhicule. L'adolescente se mure dans le silence et ferme les yeux. Pour aujourd'hui, elle vivra. Peut-elle espérer davantage ?


mars 2018 (13 ans) - Isaaquah Ranch


  Ses iris aux teintes céruléennes se posent sur ces fameux Remnants. Une foule de cadavres, pour la plupart putréfiés, jonchent l'espace qui sépare les deux groupes. Le sien, celui d'Isaaquah, est forcé d'accepter les conditions imposées par leurs sauveurs. Sans eux, cette horde aurait submergé les lieux.. Non, les locaux ne peuvent pas lutter. Ils baissent temporairement les bras et acceptent le verdict. Le Ranch, en échange de la protection des Remnants, fournira à ces derniers diverses denrées. L'accord semble bon. La naïveté de l'adolescente la pousse à croire que les choses, désormais, sont réglées. Les choses iront bien. Et, peut-être que si on avait écouté son avis, le Ranch n'aurait pas eu à déplorer la perte de certains de ses membres. Franchement ? Zelda n'a pas eu le temps de se lier avec la moitié d'entre eux. Cela fait à peine deux ou trois semaines qu'elle a rejoint cette communauté. Son avis ne semble pas avoir la moindre importance. Elle n'est qu'une petite main, ici. Elle fait ce qu'on lui dit de faire. En échange, on la nourrit et on la loge. Mais la sécurité qu'on lui avait promise, elle s'en rend maintenant compte, n'était qu'une chimère. Et dire qu'elle avait finit par y croire...

  Maintenant que la horde a été massacrée et que leurs sauveurs se sont imposés en maîtres, l'australienne ne sait pas à qui elle doit en vouloir. À ceux qui, par fierté, auront mené ce Ranch a cette tragique échéance ou à ceux qui, sous prétexte d'apporter de l'ordre et de l'aide, ont guidé les morts jusqu'ici. Peut-être aux deux. Ou peut-être que c'est simplement ainsi que les choses sont amenées à se passer désormais. Le monde a changé. Il s'est libéré de ses anciennes chaînes pour s'en forger de nouvelles. La seule loi qui domine vraiment, à présent, est celle que les rôdeurs imposent malgré eux. Celle de la terreur, celle du plus fort. Et pourtant Zelda espère encore que le monde reviendra à la raison. Elle persiste à croire qu'elle traversera l'océan. Et que, quelque part sur la planète, il existe encore des havres de paix et de bon sens. Elle n'arrive pas à se délester de cette naïveté. Malgré tout ce qu'elle a vu, malgré la force évidente du rationalisme, son coeur garde la capacité de s'étonner à chaque fois qu'elle pose le regard sur une nouvelle manifestation de violence.Alors cette fois, se dit-elle, peut-être que c'était la dernière fois que des humains se dressaient contre d'autres humains.


21 juillet 2018 (13 ans) - Avant-poste de Renton


  Zelda rejoignit Renton quelques semaines après les premiers otages emportés par les Remnants. Le ranch avait décidé de faire de la résistance. Une résistance futile. Au cours des dernières semaines, d'autres membres d'Isaaquah l'ont rejoint. Peu à peu, elle vit là une preuve que la survie de ceux qui avaient été emportés par les vainqueurs n'était guère importante pour les leaders de son ancien groupe. Elle ne trouve pas d'autre explication pour justifier leur résistance. Ce constat la blesse. Il lui rappelle que depuis la mort de Mary, plus personne ne se préoccupe vraiment de son sort. Elle n'arrive pas à s'en satisfaire. Elle joue à la rebelle, elle exprime sa combativité à travers ses propres actes de défiance. Elle a déjà été punie. Maintenant, elle se conforme aux ordres des Remnants. Elle lave ce qui doit l'être. Elle parle quand elle le peut, plus quand elle le souhaite. Mais, au final, une autre évidence s'est imposée : ses nouveaux hôtes ne sont pas les monstres qu'elle imaginait. Elle a même sympathisé avec certains d'entres eux. Et puis, finalement, ce fut un détail qui fit basculer la balance de son coeur. Incapable de diriger sa rancune contre un groupe précis, elle choisit de prendre le parti des Remnants. Eux, ils ont au moins l'avantage d'avoir un but. Un vrai but. Il faut bien que quelqu'un se préoccupe du futur et construise l'avenir. La vie ne devrait pas seulement être une affaire de survie. Et si les méthodes sont discutables, l'objectif qu'ils poursuivent, pour l'adolescente, est empreint de noblesse.

  Mais plus que l'idéologie des Remnants, ce fut Ela qui parvint à séduire Zelda. Tout simplement en la gratifiant d'une vraie considération. Une chose qu'on ne lui avait jamais accordée - ou qu'on n'avait guère eu le temps de lui accorder - dans son dernier groupe. Et alors que le Ranch la considérait comme une perte acceptable  - du moins-est-ce ainsi qu'elle considérait les choses - la responsable de l'avant-poste de Renton lui offrit une oreille attentive et lui donna l'impression d'être importante. Non, en fait, simplement d'exister. Depuis la mort de Mary, personne n'avait plus entendu le rire de l'adolescente. Ela le raviva. Et c'est sûrement pour toutes ces raisons qu'en ce chaud mois de juillet 2018, la jeune australienne franchit la porte du bureau de son aînée pour lui parler des défenses du Ranch. D'une certaine façon, ce fut en le faisant que Zelda comprit qu'en causant du tort, on pouvait aussi œuvrer pour un plus grand bien. En disposant d'un moyen de pression supplémentaire sur Isaaquah, les Remnants allaient pouvoir asseoir leur domination. Son ancien groupe n'aurait d'autre choix que de se soumettre. Et alors, personne d'autre ne mourrait. Il n'y aurait pas davantage d'otages. Sa trahison fut motivée par de bonnes raisons. Du moins, c'est ce qu'elle se répéta constamment pour trouver le sommeil les jours suivants.


17 octobre 2018 (13 ans) - En chemin pour Fort Ward


  Elle suppose que le fait d'être transférée dans le fief des Remnants est une manière de la récompenser pour sa coopération. Ce qui semble être un cadeau ne lui procure par une réelle joie. Oui, elle est contente car elle sait que Fort Ward dispose d'installations qui garantissent un certain confort. C'est ce qu'Ela lui a dit. Elle lui a aussi expliqué qu'elle aurait sa propre chambre. Une forme de chez elle.L'idée est effectivement séduisante. Mais elle n'oublie pas ce qu'elle a dû faire pour obtenir ces privilèges. Sa satisfaction reste entachée par l'ombre de la trahison. Et même si elle presque entièrement adopté l'idéologie des Remnants qui, selon elle, est placée sous le sceau du bon sens, elle n'y adhère pas encore pleinement. Car si le fond l'a séduite, la forme, elle, continue de nourrir son scepticisme. Elle reste persuadée que le dialogue reste la meilleure arme et que la coopération peut être dénuée de violence. Les subtilités de la nature humaine continuent ainsi de lui échapper. Sa naïveté empreinte de noblesse l'empêche toujours de considérer l'entière vérité. L'humain n'a rien de bon. Sauf, peut-être, dans cette conception du monde dépassée, presque utopique, qui persiste à obscurcir le prisme de sa réalité.


21 juin 2019 (14 ans) - Fort Ward

  Force est de constater que Fort Ward devint vite un foyer agréable. Certainement pas aimant, mais tout de même empreint d'une certaine sérénité. Ici, tant qu'elle fait ce qu'elle doit faire, tant qu'elle ne se place pas sur le chemin de June et des autres responsables du camp, elle peut croire à sa sécurité. Elle peut à nouveau s'abandonner à ses espoirs qui l'ont, un temps, abandonnée. Elle reverra ses parents ! Peut-être pas demain. Il faudra du temps. De longues années, sûrement. Mais cet objectif, le seul qui anime véritable Zelda depuis le début de l'épidémie et l'apparition des rôdeurs, semble presque à portée. Oui, elle les reverra. Cette merveilleuse perspective lui fournit la force dont elle a besoin pour mettre du coeur à l'ouvrage. Elle fait de son mieux pour se montrer utile et digne des privilèges qui sont accordés aux résidents de l'île. Elle se salit volontiers les mains. Elle se montre appliquée à l'école. Elle ne pensait pas qu'un jour, d'ailleurs, elle serait heureuse de retourner sur les bancs. Elle apprend à se battre. On la forme pour l'avenir. Ela le répétait souvent : la jeunesse est l'avenir du groupe et du monde. Un jour, peut-être qu'elle aussi, elle transmettra le savoir qu'elle acquiert aujourd'hui à la prochaine génération. L'idée, en tout cas, lui plaît au plus haut point.

  Mais ce serait mentir que de prétendre que tout s'est parfaitement bien déroulé depuis son arrivée. Elle fut profondément affectée lorsqu'elle apprit qu'Ela avait été gravement blessée suite aux affrontement contre le Ranch, en novembre. Il fallut qu'elle frôle la mort pour que Zelda comprenne l'importance que cette  femme s'était ménagée dans son coeur. Cet événement lui permit de définitivement s'affranchir des derniers remords qu'elle nourrissait depuis sa propre trahison. Ela survécu mais passa de moins en moins de temps à Fort Ward. Son absence pesa indiscutablement sur le moral de l'adolescente et si elle ressent une joie sincère à chaque fois que l'intéressée revient d'expédition, il n'en reste pas moins qu'elle regrette toujours autant ses absences.

  Sa franchise lui aura causé quelques torts. Il aura fallu plusieurs punitions pour lui rappeler qu'ici, le plus important des privilèges consiste à obéir. On la réprimanda pour son imprudence ou sa capacité à prendre les mesures de sécurité à la légère. Oui, elle est passée plus d'une fois dans le bureau de June. Cette femme la terrorise peut-être autant qu'elle la fascine. Zelda aimerait bien être aussi imperturbable qu'elle. Rien ne semble en mesure de l'atteindre. Elle, elle continue de se laisser blesser par les remarques désobligeantes qu'elle reçoit de temps à autre. Elle persiste également dans l'idée que la violence n'est pas la plus adaptée des solutions même si, le temps aidant, elle ne put faire autrement que de reconnaître son efficacité. Lentement, sans même avoir l'impression de changer, la jeune australienne embrassa entièrement l'idéologie des Remnants. Là encore, son caractère facile et sa douceur lui ont permis de forger certaines amitiés. D'autres l'ont déçue et ses rancunes lui commandent de les ignorer. Au final, au fil des mois, au sein de ce groupe puissant, revendicateur, elle a affirmé son caractère.

  Et en cet après-midi de juin, tandis que son regard azur observe les pales des nouvelles éoliennes fendre l'air avec une grâce toute mécanique, elle comprend qu'elle ne deviendra jamais la femme que l'ancien monde lui promettait de devenir mais bien celle qu'elle a besoin d'être pour survivre. Est-ce toujours sa naïveté qui s'exprime ? Est-ce encore cette innocence qui lui octroie à nouveau le droit de croire à un véritable futur ?

Survie

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à Fort Ward, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. L'organisation martiale du camp laisse tout de même place aux surprises. Zelda peut tout aussi bien apporter son aide dans les champs ou nettoyer les lieux communs que passer une journée à l'école pour approfondir ses connaissances mathématiques ou linguistiques. Un jour elle apprend à se battre sous l'égide de Stanley et le suivant, elle se retrouve à charger les camions qui approvisionneront les avant-postes des Remnants. De temps à autre, elle est réquisitionnée aux cuisines. On attend d'elle qu'elle se montre utile et c'est précisément avec cette règle à l'esprit qu'elle s'accommode de toutes les tâches qu'on lui confie. Son rôle de petite-main lui convient parfaitement. Elle peut ainsi aider, certes modestement, au développement de la communauté. Et s'il subsiste toujours une chance de finir dans le bureau de June ou de l'un ou l'autre de ses subalternes pour une malencontreuse bêtise, dans l'ensemble ses journées se révèlent agréables et variées.

  Il existe néanmoins une constante : I'adolescente voit Kassidy au moins une fois par jour. La fille de Clayton et elle auront eu besoin d'un peu de temps pour vraiment sympathiser. Sa contemporaine n'était guère bavarde. Il faut dire, pour sa défense, qu'il aura fallu aussi de longues semaines pour que Zelda trouve le courage de lui adresser la parole. Sa nouvelle amie ne remplacera jamais Mary. Personne ne le pourra. Mais elle lui rappelle sa défunte compatriote et lui apporte une composante essentielle à son épanouissement : la simple présence d'une fille de son âge. Mais elle n'est pas la seule. Et pendant son temps libre, l'australienne a prit l'habitude de traîner avec les autres jeunes du camp. Et, de temps à autre, il lui arrive de passer une soirée avec les adultes.Du moins lorsque ces derniers tolèrent sa présence à leurs côtés.  

  De manière générale, elle entretien un rythme de vie plutôt sain. Elle se couche tôt et se lève aux premières lueurs de l'aube pour profiter de ces précieux instants de calme nimbés de féerie. C'est devenu un rituel constant, tout comme la séance de footing sous les premiers rayons du soleil ou sa quête d'informations au sujet des expéditions auxquelles Ela participe. Au final, Zelda fait surtout de son mieux pour rester constamment occupée. Le travail l'empêche de penser à ses parents et à ce qu'il a bien pu advenir d'eux. Il l'éloigne des regrets et des introspections qui peuvent, elle le sait, devenir nocifs. Car de toutes les activités qui régissent les journée de l'adolescente, celle qui consiste à ne pas trop penser au passé est incontestablement celle à laquelle elle consacre le plus d'efforts.

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fiche (c) langouste.
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 15:32

Bienvenue !!

Et bon courage pour ta fiche !!! Very Happy




Madisson Summer
Madisson Summer
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 15:49

Je te souhaite la bienvenue ici Zelda.
Très hâte de lire cette fiche.

Si tu as des questions, n'hésite pas à me MP.



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un membre du staff sur demande.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des Travelers, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.



Bonne rédaction !
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 15:54

Re-bienvenue à toi Smile
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 16:15

Bienvenue Zelda ! Wink Je suis sûr que ton personnage et la fille à Clayton deviendront d'excellentes amies !



☠️ I swore to protect and defend the constitution against all ☠️
enemies foreign and domestic. I'm honored to be
one of this Great nations guardians.

Spoiler:
Clayton Buchanan
Clayton Buchanan
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 16:16

Bienvenue !
Bon courage pour remplir ta fiche, hate d'en voir plus sur ton personnage ! Very Happy


Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide
reste en vie, mon amour

Connor G. Shepard
Connor G. Shepard
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

Mer 23 Oct 2019 - 16:59

Bienvenue Zelda !!! Vive les adolescents !! Bonne rédaction =P
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Re: In my dreams I'm not so far away from home - Zelda Anderson

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