« Merde ! »

Hannah avait sous-estimé les rôdeurs et n’était pas allée assez vite. Résultat, lorsqu’elle tourna à droite, la meute la suivi et elle n’eut d’autre choix que de continuer plus loin pour les semer, du moins espérer. Dans sa « fuite », elle voulu aller plus vite pour les distancer et tourner à l’angle de la rue pour rejoindre le parking suivant qui se trouvait entre deux bâtiments, histoire de tout de même rester dans la zone des camping-car pour tenter de retrouver ses amis. Sauf qu’en regardant dans le rétro si elle semait enfin la troupe ambulante affamée, elle failli louper le rôdeur au milieu de la route qu’elle évita de justesse, retenant son souffle. La panique, c’était moins une ! A une seconde prés elle avait un accident ! C’était franchement pas le moment Hannah ! On reste concentrée ok ?

Reprenant son souffle, son cœur tambourinant douloureusement dans sa poitrine, elle braqua finalement et dérapa pour s’insérer rapidement dans la rue qui l’amena à un parking entre deux des bâtiments de la zone, priant ainsi pour que les rôdeurs continuent tout droit et ne dévient pas dans cette rue. Mais pour cela fallait faire vite. Entre deux voitures… plutôt deux épaves, elle décida de se garer en trombe et de couper le moteur, abaissant son siège pour se retrouver en position allonger et disparaître si besoin. Discrètement, sa tête dépassant à peine, elle guetta le moindre signe de mouvement, espérant que son plan ai marché et que les bouffeurs de viande fraîche, l’isolé compris, continuent leur route et partent loin d’ici. C’était peut-être à cause de sa panique précédente de heurter le mort, ou parce qu’elle avait un trop plein de sentiments stressants, mais elle n’arrivait pas à se résoudre de quitter le Land, de l’abandonner, d’abandonner les autres. Ils en avaient besoin pour rentrer, pour démarrer un camping-car. Il fallait que ça marche, qu’ils aient un temps de répit pour mener à bien cette mission et ramener la Land à Ethan entière. Elle sentait son cœur battre dans ses oreilles, tambourinant fortement dans sa poitrine. Elle attendait, se calmait, respirait, observait. Priait.

Spoiler:

Apparemment le sort semblait s’acharner sur le trio ? C’est en tout cas ce que pensa l’apiculteur lorsque celui-ci relia les fils du démarreur et que le moteur de cet engin ne démarra pas. Enervé par ce nouvel échec, le barbu jura alors à plusieurs reprises. Puis, balança un terrible coup de poing dans le tableau de bord avant de finalement quitter son siège afin d’aller rejoindre ses deux camarades qui l’attendaient dehors.  

Une fois les pieds sur terre, Hayden s’empressa de scruter les alentours avec attention. Ou était Hannah ? Avait-elle réussie à semer et à échapper aux macchabées qui la poursuivaient ? Peut-être ? En tout cas, il l’espérait. Pensif et silencieux depuis trop longtemps, l’apiculteur déclara finalement à ses deux acolytes : - « La batterie qui fonctionne doit forcément se trouver dans un des deux autres camping-cars situés par là-bas ! » Il désigna les deux véhicules qui se trouvaient à plusieurs mètres d’eux en les montrant de son index droit en reprenant : - « De toute façon, on a pas vraiment d’autres choix que d’y aller »  

Pressé par le temps, puisque les morts pouvaient ressurgir à tout moment, le barbu interrogea ensuite très vite Frances et Luisa sur la méthode à utiliser : - « Par contre, comment on va procéder une fois là-bas ? On se sépare pour gagner du temps où on reste groupé ? » Question qui paraissait légitime puisque séparés ils pourraient gagner du temps. Mais cette méthode pouvait également s'avérer plus risquée ?  

Spoiler:

Hannah resta ainsi plusieurs longues minutes sans bouger, planquée dans la voiture à observer la ruelle. Apparemment, la horde ne l’avait pas suivi, elle avait réussi à les éloigner d’eux et des camping-cars. Elle devait rejoindre le reste du groupe, elle leur avait dit qu’elle ramènerait la voiture pour alimenter la batterie. Elle devait bouger avec le Land. Le problème, c’est qu’une vingtaine de rôdeurs avaient tout de même déviés dans la ruelle où elle se trouvait. Seule, elle ne pouvait s’en occuper. Il fallait créer une nouvelle diversion, les éloigner, les distraire. Second problème, elle était dans une impasse, elle devait passer par la route d’où elle venait. Hannah fouilla discrètement dans la voiture et tomba sur le jerrican d’essence. Une idée lui vint. Si elle arrivait à sortir et à mettre le feu à une des épaves au bout du parking, les rôdeurs restant seraient sûrement attirés et elle pourrait reprendre « la route » sans risquer de se faire bloquer et encercler par les morts. Elle ne voyait pas d’autres solutions. Elle ouvrit le coffre de l’intérieur pour sortir par l’arrière tout en retenant la porte pour ne pas être vu ni entendu, son sac sur le dos, son fusil à l’épaule et le bidon en main. Accroupit, elle longea le parking, se cachant derrière les voitures jusqu’à avoir l’accès libre. Au bout du parking, elle s’approcha alors d’une voiture en mauvais état. L’ouverture du réservoir était défoncée et il semblait avoir été siphonné. Pas besoin d’une explosion non plus. L’une des vitres était brisée. Elle versa alors un peu d’essence sur les sièges, mais pas trop car ils en avaient besoin pour les véhicules, juste de quoi démarrer le feu. Puis, elle prit un de ses bandages qu’elle alluma avec son briquet. Une fois le tissu en feu, elle le jeta dans la voiture et fila rapidement pour rebrousser chemin, restant tout de même discrète et prudente. Assez éloignée, elle guetta si le plan avait fonctionné pour ensuite retourner dans le véhicule. L’idée était de reprendre la route et cette fois emprunter la rue où se trouvait les camping-cars de l’autre côté du bâtiment, histoire de rejoindre ses amis en espérant que le bruit d’une voiture en feu soit suffisant pour couvrir son moteur à cette distance.

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