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Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 18:54


JUDY LOWELL
31 ans • AMERICAINE • VETERINAIRE • EMERALD FREEDOM

i've got a war in my mind

C’était un papier blanc tout à fait ordinaire, un qu’elle avait subitement pioché dans un des tiroirs de son bureau au cabinet vétérinaire. Il était tard, comme bien souvent quand elle pesait cette situation. A sa droite, un berger australien s’était allongé calmement, il fixait sa maîtresse trop concentrée sur son écriture pour lui donner de l’attention qu’il aimait tant. Alors, le dénommé Finn patientait, ses oreilles baissées, un air de lui dire : Qu’est-ce qui ne va pas encore ?
Oh oui encore…

D’ordinaire, la femme était quelqu’un de poser, tout semblait glisser sur elle comme si son côté un poil ahuri l’empêchait de capter tout ce qui pouvait gâcher son humeur. Elle n’aimait ni les débats, ni les conflits, en règle général, elle préférait relativiser. Il y avait bien plus grave toujours, ça pouvait toujours être pire ce disait-elle en se concentrant sur les bons côtés pour faire passer la pilule. Mais peut-être que ça faisait trop longtemps et trop de fois qu’elle avait dû s’y contraindre avec lui… C’était donc une nouvelle page de rancœur qui se remplissait, où la femme pointait son mécontentement à rester là seule à attendre, comme si elle avait été fourbée par le contrat original conclu avec sa moitié, il y avait longtemps maintenant déjà. Ce n’était pas de cette vie-là qu’elle voulait, une où même le second plan s’appelait désiré. Une fois encore, beaucoup d’encre et de larmes venues tâcher le papier qui au final finissait froisser et jeter dans une poubelle métallique qui débordait. D'ailleurs, la boule rejoignait le sol, puis la gueule du chien qui venait la rapportait remuant sa queue pour balayer le chagrin de son adorée, son museau soulevait la main de l’écrivain et ainsi, un sourire qui se décrochait. C’était aussi simple que cela entre eux. Finn n’était pas rancunier, Judy non plus. Finn était gourmand, Judy aussi. Ils étaient joueurs et malicieux, toujours d’un semblant joyeux, s’émerveillant pour très peu. Il aimait l’affection et l’attention de celle qu’il chérissait, il aurait voulu passer toute sa vie  accroché à son ombre, et c’était un peu ça aussi pour elle, sauf que l’objet de l’affection de sa maîtresse était moins arrangeant qu’elle ne l’était avec son animal.  Peut-être parce que Finn lui n’avait pas de métier.

Judy n’avait jamais supporté la solitude, pourtant, elle avait toujours été quelqu’un d’assez indépendant, elle aimait le calme et restée en retrait, pas vraiment bavarde, elle préférait juste profiter des instants. Elle paraissait un peu folle aussi, dans son monde, sans se soucier qu’elle était parfois difficile à suivre ou comprendre, ça faisait son charme, ça compenser sa douceur louche si on se fiait à la norme. C’était une fille gentille, peut-être un peu trop même et peut-être aussi c’était ce qui la rendait si craintive vis-à-vis des gens. Comme Finn, elle n’était pas farouche si on l’abordait, mais si le chien grognait quand il se sentait envahi, elle, elle se contentait de s’esquiver, Judy était une bonne poire qui prenait beaucoup sur elle. Son cercle social était proche du néant si on sortait de ses relations professionnelles, mais qu’importe, ce n’était pas après quoi elle courait. Son best friend avait des poils marron et roux, quatre pattes et toujours du temps, il ne la contrariait jamais et à ses yeux elle était toujours la première. Son caractère à elle, était trop craintif pour oser quoi que ce soit, ses plus grandes aventures, elle les devait à l’élan que lui avait donné le canidé.

Elle s’en sortait toujours  plutôt pas mal toute seule, parce qu’elle n’osait pas demander de crainte de déranger ou se faire remballer, puis elle était souvent lassée de devoir attendre un retour qui ne semblait jamais se faire. Surtout s’il allait devoir repartir encore.  Alors  il avait bien fallu qu’elle se dégourdisse à faire un peu tout et n’importe quoi par ses propres moyens. Et justement, quand les finances n’étaient pas là, ça ouvrait les portes de l’imagination. Bon bien souvent ses méthodes étaient bien à elle et loin des conventionnelles… mais tant que ça marchait.   Alors broder avec peu de chose en main, ça devrait pouvoir s’arranger.  Judy était optimiste et calme la plupart du temps, mais le calme pouvait cacher la tempête à force de trop tirer sur la corde...



and blood on my hands

Judy était typique là où elle vivait, le blond des cheveux et ses yeux bleus rependus, elle s’était toujours bien sentie fondu dans le décor. Elle était assez élancée,  pas vraiment grande, pas vraiment petite, du haut de ses un mètre soixante-dix, elle faisait partie de la norme et c’était comme ça à tous les niveaux. Parfois elle se désespérait même un peu par une poitrine inexistante –dans sa tête.  C’était bien un des seuls points sur lequel elle s’attardait parfois, dans l’ensemble elle se satisfaisait plutôt bien. Un peu bohème, elle aimait laisser ses cheveux fous ondulés du matin tel qu’ils étaient, ne pas s’encombrer plus que d’un trait noir dans ses yeux et surtout, surtout, au plus grand malheur de sa mère qui n’avait qu’une seule fille… Judy aimait le confort avant le style ! Jean et débardeur et chemise large, rangers… Déclinés en plusieurs coloris – sobres,  fin de l’histoire.  Parfois plus d’effort pour Matt son compagnon, bien que la couche du dessus n’intéressait pas ce dernier, que la dentelle du dessous  qui s’y cachait. Encore fallait-il qu’il soit parfois là…

Dans leur jardin, elle maniait bien sa hache qui faisait son bois de chauffage, dans les rues de la ville elle lui avait aussi sauvé la vie. Judy l'a gardé avec elle, c'était la dernière chose qu'il restait de là où ils vivaient... Elle lui donne comme une assurance, mais surtout un air de folle. Peu importe.

Finn:

a storm is coming

La vétérinaire et son chien, ils étaient joyeusement connus dans leur quartier du cabinet à Seattle, mais aussi dans leur banlieue où ils résidaient pour le duo joyeux et atypique qu’il formait. Tout le monde savait que Judy avait Finn, tout le monde les associait facilement et ils étaient plutôt bien appréciés. En revanche… Tout le monde s’étonnait quant à l’existence de Matt.

-« Oh vraiment le compagnon de la vétérinaire ?!... » - « Je pensais qu’elle vivait seule avec Finn ! »

Ses clients et leur commérage dans sa salle d’attente la plupart du temps, mais ça avait toujours le don d’irriter Judy, même quand elle n’en entendait qu’un bout. Le pire était souvent quand on commençait à se demander s’il existait vraiment ou la question du toujours vivant. Ça résumait assez bien la situation au final, il était comme un fantôme depuis presque quatre ans maintenant, mais ça n’avait pas toujours été ainsi…

Judy venait d’une petite ville de l’Utah, elle avait grandi joyeusement dans une petite exploitation merveilleusement bien entourée par des parents plutôt sympathiques qui travaillaient beaucoup –tout le temps- sur leur terre, des grands-parents attentionnés vivant avec eux et surtout, une belle mêlée de cousins/cousines qui étaient leurs voisins.  A l’école, de la plus petite jusqu’à ses études supérieures, elle n’avait jamais su parfaitement s’intégrer, on ne pouvait pas vraiment lui désigner des amis, bien que un peu tout le monde lui parlait, mais ça s’arrêtait là. Elle était  définitivement trop posée pour être intéressante, ça résumait bien son enfance, fade et seule en majorité. Elle n’avait jamais vraiment eu besoin de sortir de son cercle familial pour du social et ça lui suffisait, alors oui, sa vie était facile et paisible, mais c’était aussi une enfant studieuse, bien qu’un peu trop rêveuse, ça lui avait donné l’occasion de pousser un peu dans ses études. Tout le monde chez elle, avait fait en sorte qu’elle puisse partir à Seattle étudier, y découvrir de nouvelles choses, ses parents aspiraient à autre chose pour elle, alors ils avaient toujours été très encourageant, ils s’inquiétaient souvent de son avenir. Particulièrement de leur chance de la voir un jour faire sa vie, elle n’avait jamais ramené personne à la maison, ni amis, ni petit ami, un cas désespéré dont se moquaient ses parents gentiment par pure taquinerie. Seattle, c’était bien loin de chez elle et en toute sincérité, si c’était là qu’elle avait choisi d’aller… C’était seulement parce que Jane, sa cousine préférée y était partie aussi deux années avant elle. Elles s’entendaient bien, elles avaient cohabité, s’étaient soutenues avec brio même, toutes les deux avaient finis diplôme en main. Elle aurait voulu rentrer à son bercail, mais Jane l’avait convaincue et ce qu’elle était douée pour ça, de rester ici avec elle. En même temps, Judy était plutôt géniale comme colocataire, arrangeante, elle ne disait jamais non, même quand il fallait quitter l’appartement en plein milieu de la nuit pour laisser sa cousine en profiter. Comment et pourquoi, elle n’avait pas vraiment envie de le savoir, mais Jane se plaisait toujours à partager tous les détails… Elle l’aimait beaucoup, le bordel qu’elle mettait beaucoup moins, mais Judy ne râlait jamais, elle s’exécutait souvent docile, sans rancœur. Parfois Jane lui disait qu’elle était un peu stupide de se secouer un peu   et elle avait probablement un peu raison.  C’était le bon temps pour Judy, un peu aux nuances esclavagistes, mais au moins, tous les jours il y avait cette présence, c’était tout ce qui comptait, mais un jour,  leur cohabitation prenait fin, un tchin et un « merde » pour chacune. De la chance hein ?...

Si Judy avait quitté sa cohabitation, s’était pour en rejoindre une autre, des mois, qui se cumulaient en année même qu’elle fréquentait le nouveau lutin du désordre de sa demeure. Une en rénovation, une qu’ils faisaient à deux. C’était Matt et ce gars-là, la première fois qu’elle l’avait vu, Judy s’était probablement moqué ouvertement de quelqu’un pour la première fois de sa vie. En même temps… Imaginez un gars en uniforme plutôt pas mal qui débarquait  dans son cabinet vétérinaire avec son chien ou plutôt le chien de mémé, mais pas n’importe quel chien non, un caniche, tondue et coiffé à la mode de Mamie, orné de son ruban dans le cou et surtout, et ce manteau on en parle ?… Elle avait tenté, oh si, elle l’avait fait, tournant le regard puis la tête rapidement sur un côté, observant avec ferveur le tableau d’information pour se sortir l’image, mais rien à faire. Il avait bien fallu lui faire face et elle avait craqué, abandonnant son faciès si sérieux et fermé pour un sourire qui se décrochait, il était vite rattrapé par son rire mal étouffé… La pire technique de drague au monde, oui, mais puisque ça n’en était pas vraiment une à ce moment-là, ils pouvaient faire l’impasse non ?  Pour rattraper son affaire, elle avait été plus sociable que jamais, s’excuser de s’être moqué, c’était pire, mais elle l’avait fait, expliquant même que ce genre de chien était une atteinte à la virilité. Parfois, elle manquait de subtilité, mais il s’en fichait, pour preuve ils s’étaient revus quand il était venu récupérait le chien, il l’avait invité, une invitation souvent renouvelée et ils s’entendaient même mieux que bien jusqu’à devenir intime au point de s’établir.

Même époque où quelques mois après Jane déménageait vers un autre état, qu’importe il avait Matt maintenant, parfois son métier l’obliger à l’absence, mais jamais rien d’insurmontable et même qu’il avait pensé à tout, Finn. Oui, cette boule de poils marron et rousse, un berger australien, haut comme trois pommes la première fois que madame l’avait soulevé hors de sa boite. Elle l’adorait, c’était réciproque et la bête lui offrait une présence en l’absence du Maître, c’était rigolo de partager ce grand lit à trois, puis de s’étendre à deux. On pouvait aisément dire qu’ils étaient heureux dans leur maison où ils sacrifiaient leur temps aux rénovations ou l’entretient du jardin où régnaient le chien et les poules de leur poulailler.  Une autre attention du maître des lieux pour sa belle qui regrettait parfois son univers d’enfance à la ferme. Mais alors pourquoi ça avait fini avec tant de haine et de larmes ?…

La réponse venait surement de ce premier papier, maudit qui gâchait l’ambiance d’un temps très restreint qui leur restait ensemble avant l’appel des devoirs d’un militaire. Peut-être que Judy avait pris ce détail là trop à la légère, qu’elle avait mal évalué le poids de ce corps de métier. Il allait partir, longtemps, très longtemps, mais si vite et la perspective des échanges était très minime, trop pour elle qui n’était pas d’accord. Qu’importe le bon sens, juste au cas où elle avait demandé s’il était vraiment obligé, peut-être même demander de ne pas s’y rendre, certes, elle n’avait rien facilité et il n’y avait rien à négocier. Les semaines, les mois, le manque de nouvelles et l’année qui s’écoulait… Puis l’autre qui s’était entamée laissant à chaque fête l’amertume. Finn avait bien grandi et il assurait sa fonction avec brio, lui et Judy ne se séparaient jamais, ni à la maison, ni au travail, jamais. Il compensait sa solitude. Ils s’étaient habitués à leur vie à plus que deux quand enfin, la pièce manquante de tant de temps était rentrée. Deux années, mais en vérité, la simple vision réelle de cette silhouette les avait fait s’effacer, c’était un trop plein d’affection pour le retour au bercail et si Judy avait su à ce moment-là la suite, elle en aurait probablement profité davantage, car même pas le temps de s’en remettre qu’à nouveau l’écho d’un départ. C’était la goutte de trop pour la femme qui ne voulait pas renouveler l’expérience, ça avait été dit une première fois avec douceur, en vain, par plusieurs et diverses manières et à chaque fois elle se heurtait au même discours patriotique où on lui demandait de se raisonner.  Le total désaccord  et peu à peu la froideur avaient creusé la distance, chacun campait dans ses positions et son coin de la maison malheureusement, plus pour longtemps encore. Ils se détestaient et s’adorer à la fois… Ou tout du moins ils ne le savaient justement pas vraiment.  

Au départ de la deuxième mission, c’était à peine un salut amical qui avait scellé l’instant, il avait bien eu un point sur lequel ils s’étaient accordés en tout et pour tout, il était temps pour leur relation de faire une pause et de régler ça à son retour. Un qui serait daté à quand ?  Judy lassée insistait sur le fait qu’elle garderait le chien et Finn était le seul à montrer sa peine au départ de son maître, elle avait pourtant fini par pleurer bien davantage que lui. Bien plus encore quand après des mois et des mois de routine, sa vie allait changer, comme celle de tout le monde d’ailleurs…

Plus de regrets encore ?

on the highway to hell

La dizaine d’octobre,  jusque-là, elle avait voulu y croire à cette maîtrise de la situation et ne pas céder à son inquiétude, elle n’était pas du genre à regarder les informations. Elle se concentrait sur son petit monde à elle, un univers trié sur le volet, rassurant, mais aussi un poil irréel,  pourtant, elle n’avait pas osé rentrer.  Les barrages, les quarantaines, et sa maison qui était isolée loin de tout, qui plus est…  Ce jour-là était plus inquiétant que les autres, jusque-là l’ambiance était étrange en ville et les rumeurs multiples, ses clients disparus et Judy avec Finn, elle, n’osait plus sortir de là. Ici au cabinet il avait un minimum de barricade, le lieu était fait pour être plus sécurisé que sa demeure après tout. Un après-midi, bien naïvement ne voulant pas céder à la panique, elle avait bien tenté de quitter l’endroit, mais les gens étaient comme fous, on l’avait agressé pour lui voler sa voiture et si Finn n’avait pas été là… Elle ne voulait pas y penser. Le chien avait pris le coup de lame à sa place et tant que sa bête n’irait pas mieux, sa soignante refusait de le quitter ou le bouger.  Les jours passaient, elle laissait ses grilles de sécurité baissées, elle avait couvert les vitres pour obstruées la vue, les autorités débordées n’avaient que faire de ses appels et très vite le seul contact avec l’extérieur était fait de bruits qu’il fallait déchiffrer… Elle était dans le mauvais quartier, au mauvais moment il semblerait, un peu perdue et trop peu courageuse pour se confronter à la réalité. Au fond, Judy savait bien, mais elle préférait se concentrer sur ses soins, ne pas y penser, oublier tout le reste, dans sa bulle. Elle n’avait plus eu de nouvelles de qui que soit qu’elle connaissait, surement ce qu’il l’effrayait le plus.  Et s’ils étaient partis sans elle… ? Ou parti de ce monde tout court. Elle aussi le quitter parfois pour quelques heures, elle avait tous les narcotiques pour cela à dispositions après tout et c’était tentant, bien qu’elle se donnait bonne conscience en clamant à elle-même que c’était pour s’aider à se détendre, se reposer. Quelle blague. La notion du temps devenait superflue.

Quand Matt était absent, Judy pour oublier son manque passait tout son temps à la clinique, il y avait toujours de quoi l’occuper, aussi, celle-ci avait-elle été aménagé pour répondre à ses besoins basics. Le temps avait vite filé, c’était le mois de novembre déjà,  au moins, elle n’était pas seule, Finn était toujours là. Il se remettait doucement et plus que jamais elle avait bénie d’être une acharnée de travail qui passait sa vie ici, aussi il y avait quelque vivre avant de se rabattre sur le stock de croquette. Sa ligne avait fini par ne plus fonctionner et un soir, le noir total à la clinique, le courant s’était coupé, une petite torche ne la rassurait nullement, mais encore une fois, heureusement, le chien était là. Il n’avait pas son pareil pour la ramener à la réalité et aider son cœur à se calmer un peu, avant de repartir de plus belle,  elle préférait la sagesse à la facilité à ses côtés. Elle avait pris son mal en patience, armée de toutes ses capacités, pas grand-chose en fait, mais plus que les derniers jours au fond, c’était probablement la nuit la plus longue de sa vie avant que la lumière ne revienne enfin. Le chien s’était mis à aboyer et sa maîtresse avait tout essayé pour le calmer en vain, au final, une voix masculine avait raisonné, puis une autre et cette façon de communiquer. Les militaires. Elle leur avait ouvert bien naïvement encore, après tout, elle vivait si on pouvait le dire encore avec l’un d’entre eux.

-« Qu’est-ce que vous faites encore là ? »

Avait demandé le moins choqué du lot, trois autres trainaient leurs  ravitaillements vers son labo.  Elle avait simplement répondu qu’elle soignait son chien d’un ton las. Un certain chaos régnait dehors et la photo de Matt en uniforme sur son bureau incitait l’intérêt du plus bavard des militaires, Judy se pliait au jeu des réponses en espérant un retour, mais ce n’était pas ainsi que cela c’était déroulé. Ils s’étaient bien concertés entre eux un long moment avant que l’un leur grogne la fin des conneries.

-« On embarque la véto, elle peut servir. »


Il avait dit, sans lui demander quoi que soit et déjà on avait attrapé son bras pour la traîner vers la sortie, bien sûr qu’elle ne se montrait pas coopérative, d’autant plus qu’il était hors de question de laisser Finn ici, mais ils s’en foutaient de ce qu’elle pouvait bien dire et aucun ne lui prêtait attention, ni à elle, ni au chien qui entamait la marche sous l’appel de sa maîtresse, ils semblaient complètement absorber ailleurs. Enfin, elle pouvait à nouveau découvrir l’extérieur ravagé par les pillages et… les stigmates d’un affrontement.

Le chemin, une longue histoire, mais visiblement, elle était chanceuse en faisant partie des civils qu’on escortait  vers le Lycée. En toute sincérité c’était la meilleure de ses chances, de survivre, mais aussi la solution la plus logique.  En chemin,  finalement le militaire daignait enfin de nouveau converser avec elle, mais seulement pour lui dire qu’il essaierait de faire remonter l’info de sa présence auprès de lui à son collègue. Après tout, ils étaient une grande famille qu’il avait dit d’un ton si convaincu, mais Judy à cette annonce n’avait qu’une seule pensée : Lui mettre son poing dans la face ! À Matt bien sûr. Alors docile, elle lui esquissait un sourire tout en parlementant pour son chien…

... Les jours, les semaines, les mois qui défilaient une fois arrivée.

Finn était une brave bête bien dressée qui n’avait pas son pareil pour monter la garde, il était aussi intelligent, utile au camp donc, bien plus que Judy en fait. On lui avait dit que leur retranchement ici était provisoire, mais les jours passaient et ça s’éternisait, pire encore, ça avait commencé à sentir mauvais au fur et à mesure que les tensions montaient. A son arrivée les gens étaient inquiets, quoi de plus normal, ici il y avait des uniformes partout, la loi martial. Pas vraiment un problème pour elle, depuis Matt il en y avait tellement qui défilaient chez eux, elle était habituée à leur humour typique et très mauvais, elle s’entendait bien avec la plupart d’entre eux, il y en avait des sympas, d’autres plus inquiétant qu’elle préférait ne pas approcher.  Des fois aussi, plus le temps avait avancé et plus ils débordaient un peu, mais Judy savait savamment les raisonner, puis sa technique était toujours la même un peu de distance et elle se faisait oublier.  Elle était loin d’être la belle à pouvoir d’ordinaire faire chavirer autant de tête, mais l’univers de l’école s’engouffrait peu à peu dans son renfermement, depuis combien de temps étaient-ils seuls ?  Judy avait du mal à juger l’insistance masculine, quand Matt rentrait… La pensée lui déchirait toujours autant le cœur, pire encore quand elle associait ça avec son uniforme et la réaction des types ici qui le portaient, même les plus sympas, même eux finissaient par suivre. Il subsistait toutefois quelques exceptions, des gars biens, qui étaient obligé de la fermer et laisser faire, c’était difficile de lutter contre un groupe qui avait une main aussi bien mise.

Bientôt, Judy avait un peu l’impression de vivre ses livres d’histoire, ça lui faisait terriblement penser à ses camps de concentration que tenaient les allemands, cette fois ils étaient remplacé par ses choses humaines ou non qui les coinçaient ici en revenant à la vie, plus elle se plaçait en retrait pour observer et plus ça collait dans ce sens.  En tant que vétérinaire et  vu qu’elle était capable d’effectuer des soins, Judy était quand même chanceuse dans son malheur, on la laissait tranquille, mais à quel prix…

Combien de fois était on venu lui ramener des patients, mieux qualifiables sous le titre de victimes. On suggérait toujours à Judy d’être convaincante : ça ne devait pas sortir de la salle qu’on avait mise à sa disposition pour éviter la panique. Elle savait bien que ce n’était pas normal, mais qu’est-ce qu’elle pouvait bien y faire ? Elle devait juste soigner ce qui pouvait l’être et écouter patiemment. Des fois elle commençait à se dire que c’était peut-être pire ici que dehors, mais ce n’était pas comme si elle aurait été capable de survivre seule. Mais si Matt n’était pas parti… Finn savait toujours la sortir de ses pensées troubles, il avait comme un sens caché pour ces choses-là. Lui il était toujours là, un vrai et bon protecteur, elle arrivait presque à dormir tranquille à ses côtés. Presque, ici on ne dormait toujours que sur une oreille…

La véto était comme coincée entre les deux camps, parce que c’était bien comme ça qu’au fil des mois ça c’était établi. Les civils et les militaires. C’était facile de comprendre qu’il finirait par se confronter et ça ne tardait pas à arriver d’ailleurs, un bain de sang et on lui avait demandé de choisir.  Non pas entre les deux groupes,   elle était aussi coincé qu’eux, mais plutôt entre agir ou non.  Elle était quelqu’un de passif, difficile d’imaginer qu’elle serait capable de ne serait-ce blesser qui que ce soit, même pour se défendre, encore heureux ce n’était pas ce qu’on était venu lui demander, juste de s’occuper des blessés, mais seulement civils.  Tout se passerait bien qu’ils disaient. Et heureusement qu’elle s’était laissé convaincre, sans quoi, elle serait surement morte au gymnase, et Finn était un bon chien de garde, pas de doute, très utile, qu’elle avait été soulagée de voir revenir en un seul morceau.  Parfois ils patrouillaient ensemble, car oui, maintenant tout le monde était mis à contribution de façon plus équitable si pouvait le dire ainsi. La place de Judy restait inchangée, elle soignait quand il le fallait, sans se mêler au groupe plus qu’il le faudrait et dans cette période trouble comme dans sa vie d’avant, Finn était célèbre pour être son partenaire, mais on s’étonnait toujours de l’existence de Matt, un militaire en plus.  Un gars bien qu’elle prônait toujours en parlant de lui qui ne pourrait jamais finir comme ceux d’ici. On ne la contrariait jamais au fond, pour tous, il était déjà mort de toute façon, alors qu’importe…

Jusqu’au jour où…

Bordel de gars ! Elle avait commencé à se faire raison, mais l’aboiement répétitif de Finn la défier. Le chien hurlait la mort excité comme jamais, il avait bravé comme toujours la sécurité pour aller rejoindre son maître. C’était toujours comme ça à l’aéroport, Finn qui promenait Judy, qui  la tirait vers Matt à une vitesse incroyable. Comment cette bête arrivait-elle à toujours le situer aussi bien ? Il savait c’est tout. Et comme à chaque fois, il se ruait vers lui pour lui souhaiter la bienvenue, des cris et des petites morsures, il gémissait aussi, si heureux. C’était toujours simple avec Finn, avant c’était pareil pour Judy, mais maintenant ? Elle avait quand même eu de la réaction pour désigner Matt, son gars qui pilotait les hélicos, ce n’était pas comme si elle n’en parlait jamais, les militaires, quand ils étaient encore là, du moins quelques-uns  qui le connaissaient, lui avaient promis de le prévenir de sa présence ici. L’avaient-ils fait ?  Si c’était le cas, il était encore incroyablement en retard et son sentiment à elle était partagé, ça la soulageait même qu’on lui interdît de l’approcher tout de suite. C’était une bonne excuse, même si il lui manquait bien vite, pourtant, quand la proximité était là, ils n’avaient rien à se dire, sauf le minimum et ça n’allait pas en s’arrangeant...

Heureusement, Finn était là.  




time to meet the devil

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fiche (c) elephant song.
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Re: Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 18:57

Et bienvenue parmi nous jolie blonde Cool

Bon courage pour la rédaction de ta fiche :Méfie:
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Re: Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 19:00

Méfie-toi de lui au-dessus !

Et bienvenue sinon =)
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Re: Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 19:11

Et Coucou o/ Merci et je note Wink
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Re: Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 19:14

Coucou toi Very Happy Bienvenue parmis nous et bon courage pour la suite de ta fiche.
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Re: Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 19:36

Bienvenue Judy !

Si tu as des questions, n'hésite pas !

Cependant, petite chose concernant ton choix d'avatar : Amber est réservée, tout en bas de notre bottin ! Il faudra trouver un autre visage Wink
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Re: Judy Lowell - Terminée

Mar 5 Juil 2016 - 20:32

Re-coucou et re-merci !

Oh, mon CTRL + F m'aurait-il fourbé Surprised
C'pas bien x) Ok, ok, je vais broder ça merci !
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Re: Judy Lowell - Terminée

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