Traîner Lysbeth serait compliqué. Et surtout, elle se mettait ouvertement en danger en faisant cela. Heureusement pour elle, la rouquine réussit à se redresser. Quelques pas les séparaient d'un abri, encore quelques secondes à découvert et elles pourraient respirer toutes les deux.Elles pourraient reprendre leurs esprits. Le sang dégoulinait de son nez glissa dans sa bouche, lui offrant l'horrible goût métallique bien connu. Tout se passait très vite, trop vite. Elle sentit la main de Lysbeth lui serrer le poignets alors qu'elle se mettait à crier. Les yeux de l'institutrice s'abaissèrent immédiatement. Elle ne l'avait pas vu venir. Un militaire, blessé, venait d'entailler Lysbeth dans un utilme espoir de vengeance.

Pendant quelques secondes il n'y eut plus aucun son, plus aucun militaire autour d'elles. Seulement celui qui venait de blesser celle qu'elle était venue récupérer. D'un geste machinal, Maxine posa l'arme directement sur la tête de l'ennemi et pressa la détente. Aucun risque de louper son coup cette fois. C'était rarement le cas lorsqu'on tue quelqu'un à bout touchant. En voyant le corps s'écrouler, Maxine eut une absence de quelques secondes. Un flottement. Elle venait de tuer quelqu'un. Un humain, un vrai, un vivant. Elle revint à la réalité en sentant Lysbeth remuer pour récupérer l'arme que le militaire abandonnait derrière lui.

Non, elles n'allaient pas mourir. Maxine était déterminée, malgré les blessures qu'elles avaient, elles s'en sortiraient. Aussi rapidement qu'elle avait pointé son arme sur le crâne du militaire, Max attrapa la main de la rousse. Il fallait se mettre à couvert. Et en quelques pas difficiles, elles atteignaient enfin la table qui servait d'abri. La poitrine en feu, le nez qui coulait encore abondamment, elle hocha simplement la tête lorsque sa coéquipière la remercia. Il n'y avait pas de quoi et surtout ce n'était pas le bon moment pour ça. Ses poumons lui brûlait la gorge, le sang présent sur sa langue la rendait pâteuse, elle eut un mal fou à articuler quelque chose. « C'est rien, je dois juste avoir le nez cassé. » Dire cette phrase fut une véritable épreuve, elle fut obligée de reprendre son souffle. En décollant le dos de la table, elle se positionna pour voir la coupure. « C'est profond. » Maxine
poussa un râle de douleur avant de déglutir en secouant légèrement la tête. « Il faut trouver...» Elle déglutit encore une fois, laissant échapper un nouveau râle tout en essuyant le sang qui commençait à couler le long de son cou. « Ian. Il faut trouver Ian. »

Malgré tous ces efforts, elle n'arrivait pas à retrouver une respiration normale. « Est ce que tu l'as vu ? » Maxine avait beau lutter, la collision avec l'homme qui voulait lui voler son arme l'avait sonné et elle avait bien du mal à tout remettre en ordre. « On va pas mourir. » Dit elle avec détermination. « On crèvera pas ici. On va s'en sortir. » Mais il fallait trouver un médecin. Ian, Emerson, n'importe qui. « Ne bouge pas. » Elle se chargerait de tirer pour tenir les militaires éloignés. A quatre pattes, la brune réussit à ramper jusqu'à l'extrémité de la table et à hurler en direction du lit retourné un peu plus loin. « ANNA. » Aucune réponse jusqu'à ce que d'un coup, la silhouette de sa belle mère apparaisse et se dirige à toute allure vers elle. Elle put voir la panique dans les yeux de sa belle mère en voyant le sang qui lui recouvrait les lèvres. Maxine secoua la tête. « Non. Elle. » Dit elle en désignant Lysbeth. Anna trouverait quelque chose, elle le savait. Il le fallait.

Plus les secondes passaient plus la douleur était en train d’empirer. Il ne pouvait pas bouger plus que nécessaire. Cependant il devait faire quelques choses, seul il était vulnérable. Si un militaire venait dans le coin, il ne pourrait être protégé. Il aurait voulu que son fils soit en sécurité. Il savait pertinemment que s’il lui demandait de partir, il n’en ferait rien et restera collé à son père. Alors il préféra ne rien dire. Il devait trouver quelques choses pour surélever sa jambe pour éviter que l’hématome ne devienne trop gros et ingérable par la suite. Il ne voulait pas vider le carton à côté de lui sinon une balle le traverserait facilement.

Quelqu’un l’avait remarqué et il n’était pas armé. C’était une femme ou une jeune femme, elle devait avoir à peine dix-huit ans. Il ne lui avait jamais demandé son âge. Alors qu’elle s’approchait de lui, elle semblait être blessée. « Viens, je vais t’aider. » Il pourrait au moins regarder sa blessure au bras. Elle retira son manteau. Ce n’était pas grand-chose, la balle n’avait fait qu’effleurer le bras. Y a quelqu’un qui l’appelait de l’autre coté en criant Lizzie, elle ne prit pas la peine de reprendre son manteau et partie de l’autre côté, elle ne parvient pas de l’autre côté parce qu’une balle la transperça et elle tomba inerte au milieu du gymnase.

Il s’en voulait d’avoir son manteau à côté de lui. Cependant, il ne voulait pas qu’elle soit morte en vain, il s’en servirait donc pour caler sa jambe un peu plus haute que l’autre. Il fit de son mieux pour tasser la veste dans la capuche pour que la taille ne varie pas trop. Avant de la placer délicatement en dessous de la jambe. Il ne put empêcher une grimace de douleur de se former sur son visage. Heureusement, au bout de quelques secondes, il avait fini l’opération et pouvait arrêter de bouger la jambe. Il savait pertinemment qu’il n’aurait pas de quoi se faire poser un plâtre ici, il se demandait donc comment il allait faire pour guérir sa fracture. Le côté positif c’est qu’au moins, il ne pensait plus à ce qui était en train de se passer.

Il regardait de temps en temps par-dessus le carton voyant des gens survivre ou se faire blesser. Il ne voyait pas Rosaleen au sol ce qui pour lui était une bonne chose. Cependant, il vit une autre femme d’une quarantaine d’années s’écrouler sous les balles. Il n’arrivait pas vraiment à distinguer qui elle était parce que son angle de vue n’était pas très bon. Cependant vu les enfants qui criaient, il supposé que c’était Molly. Une fois de plus, il eut un pincement au cœur, tellement de gens qu’il ne pouvait sauver. Déjà, s’il pouvait se sauver lui-même ça serait bien. Il était immobilisé ici, et il avait l’impression qu’un ou deux militaires avaient décidé de venir dans sa direction.

Il serait une cible facile pour eux, assis par terre incapable de bouger. Il regardait Jared droit dans les yeux. Les deux mains posées sur chacune de tes épaules. « Promets de courir si les militaires nous trouvent. Je suis une cible facile, mais je veux que tu survives. » Il avait peur, mais il fit de son mieux pour ne rien montrer. Il espérait que quelqu’un remarque les militaires qui s’approchaient et décide de les tuer avant qu’il ne lui arrive un truc plutôt problématique, c’est-à-dire un joli bout de métal dans le crâne.

Elle avait enfin retrouvé Anna. La voir à côté d'elle, s'affairer sur la blessure de Lysbeth lui procura un immense soulagement. Autant sur le fait de la voir en vie que de la voir à côté d'elle. L'assurance de sa belle mère lui retirait un poids énorme parce qu'elle avait beau dire qu'elles ne mourraient pas ici, à l'intérieur Maxine en était absolument pas convaincue. Mais c'était un moyen comme un autre d'attirer la chance, de se motiver, de se forcer à rester concentrée.

Adossée contre la table, elle était incapable de retourner au combat dans l'immédiat. La panique faisait à nouveau surface et c'est avec une main tremblante qu'elle attrapa le mouchoir que lui tendait Lysbeth. « Merci.. » Souffla l'institutrice en attrapant le bout de tissu qu'elle plaqua immédiatement sous son nez. « Vous savez.. » Elle fut coupée dans son élan par un tir dans leur direction. Comme les deux autres femmes, Maxine enfonça la tête dans les épaules jusqu'à ce que la salve s'arrête. « QU'EST CE QU'ON DOIT FAIRE ? » Hurla Maxine à l'attention de sa belle mère. « Je..je ne sais pas ! » Anna paniquait, comme tout le monde. Les mains hésitantes au dessus de la plaie, elle alla finalement les plaquer dessus. « Il faut la comprimer pour arrêter le sang. »

Désespérée, Maxine leva les yeux au plafond, le mouchoir toujours appuyé sous son nez. Le saignement commençait à diminuer mais la simple pression lui faisait un mal fou. Puis des cris, d'autres, encore. En tournant la tête, elle vit les corps de Logan et Lauren s'écrouler sur le sol. Et même s'ils étaient stoppés, rien ne semblait vouloir arrêter celui qui leur tirait dessus encore et encore. Les larmes commençaient à monter, sans doute parce qu'Anna était là et que Maxine avait l'habitude de se reposer sur elle. « Je sais pas quoi faire. Je sais pas quoi faire. » Répéta elle sans qu'Anne ne se tourne vers elle, trop concentrée par la coupure de Lysbeth. « Faut que tu sois courageuse ma chérie, appuies. » Demanda la matriarche Preston à la rouquine tout en hochant doucement la tête avec un sourire qui se voulait réconfortant.

Ce que devait faire Maxine était tout simplement la tâche qu'on lui avait confié. Elle faisait partie de la dernière ligne de défense et tout le temps qu'elle passait à rester cacher ne faisait qu'augmenter le nombre de morts dans leurs rangs. Elle devait se remettre au boulot et tuer ces connards. Les dents serrées, Maxine réalisait combien elle avait besoin de son mari. Elle aurait aimé qu'il soit là, qu'il lui dise quoi faire. Mais il était mort, quelque part dans l'un des couloirs du bâtiment.Elle le savait, mais elle ne pouvait pas le dire à Anna. Pas maintenant. Reprenant un peu de courage, Maxine pivota pour se redresser. Enfin, c'était ce qu'elle voulait faire. « AAAAAH. » La main qu'elle avait posé au sol pour s'appuyer venait de s'enfoncer dans un débris de verre. L'entaille n'était pas profonde, minuscule comparée à celle de Lysbeth et c'est plus la sensation désagréable de sentir quelque chose pénétrer sa chair que la douleur en elle même qui la fit crier.

La blessure n'était pas handicapante. L'entaille se situait sur la paume de sa main gauche, près du poignet. Par chance, Maxine était droitière. « Ça va.ça va. » Dit elle à l'attention d'Anna qui s'était déjà tournée vers elle.

Elle avait à peine entendu les hurlements intimant de se jeter au sol, alors que la porte chargée de stempex volait en éclat pour laisser entrer le cavalier de la guerre et de la mort en la personne des agents de Moore.
Ayant été près de la porte, un désagréable sifflement vrillait son tympan, alors qu'elle se relevait en chancelant, et que le feu avait déjà été ouvert sur les civils.
Immédiatement, elle pensa à Drew, alors qu'elle voyait Bernadette émerger de derrière un abri. Tournant la tête, elle sentit son coeur rater un battement en voyant un jeune homme blond s'effondrer au sol non loin d'elle, avant de reconnaître Joan, un des civils qui avait fumé une cigarette avec elle une fois.

Appeler Drew au milieu de ce carnage relevait de l'impossible, ce qui ne l'empêcha pas de se relever du sol pour rejoindre l'abri de Bernadette, sentant une balle frôler sa joue pour venir se ficher dans le torse d'Emilia, une gamine de 17 ans tout au plus. Elle vit ses lèvres se crisper en un "o" de surprise, avant de s'effondrer au sol tandis qu'une tâche de sang fleurissait le long de sa poitrine.
Elle ne dût son salut qu'à l'avocate, qui fit tomber un militaire alors qu'elle rejoignait enfin leur abri de fortune, couverte de quelques éclaboussures de sang qui n'étaient pas les siennes. Elle semblait indemne au moins.

Est-ce que tu as vu Drew ?

Elle avait dû crier sa phrase pour se faire entendre, alors qu'elle relevait la tête pour observer la scène, jusqu'à voir Emerson et sa fille en plein coeur du massacre. Faisant signe à Bernadette qu'elle revenait, l'astronaute retourna sur le terrain, courant jusqu'à la jeune femme et sa fille alors qu'Oliver, un troisième civil, s'effondrait pile à leur pied. Elle n'avait pas le temps pour pleurer sa mort. Elle se força à ne pas regarder son visage se crisper définitivement alors qu'il posait la main sur sa blessure dans un dernier spasme. Deux femmes bien vivantes avaient besoin de son aide. Emy semblait blessée, et Kaycee en panique, mais au moins l'une et l'autre étaient vivantes.

Suis moi, ça va aller. Annonça t-elle à l'infirmière en passant son bras valide autour de ses épaules, faisant signe à Kaycee de les suivre.

Ce fût à cet instant qu'elle croisa enfin le regard de Drew, à l'abri, et tirant sur les militaires. Au moins, il était toujours en vie, et faisait son maximum. Ne restait plus qu'à prier pour qu'il reste indemne tout le long...
Avec difficulté, elle parvint tout de même à ramener mère et fille derrière l'abri de fortune de Bernadette qui continuait de s'escrimer à tirer, alors que Meg baissait la tête en évitant une nouvelle balle perdure qui frôla le haut de ses cheveux.

Ok, ok. J'suis pas infirmière, mais si tu me dis comment agir j'peux m'occuper d'ça. Dit -elle en désignant la blessure de la blonde, retirant son pull pour ne conserver qu'un mince t-shirt, déchirant les manches longues du premier pour constituer des bandages de fortune. Ca va aller, fit-elle à l'adresse de Kaycee. Regarde, on à même une tireuse d'élite qui nous protège. Lança t-elle à l'attention de Bernie qui leur sauvait la vie en réussissant à manier cette arme.

Ils devaient s'en sortir, l'histoire ne pouvait pas s'arrêter ici. Braquant son regard sur les yeux bleus d'Emerson, ignorant le froid qui mordait sa peau, bandages improvisés en main, elle attendait de se laisser giuder pour stopper le saignement.