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She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 0:04


Axel Elvis Freeman
37 yo Américain Technicien pétrolier Travelers

i've got a war in my mind



Grandir dans les bas quartiers d'la grosse pomme, mine de rien, ça vous forge un homme: en bas des tours, on rencontre des franges de populations si diverses et variées qu’Axel estimait s’y être peint un panorama assez précis de la nature humaine. Bah, c'était l'arrogance de la jeunesse, l'expérience lui a montré plus tard qu'il avait encore beaucoup à apprendre, et qu'il y en aurait toujours à apprendre. Aujourd'hui, il se considère comme un homme lucide et droit dans ses pompes, forgé par son vécu. Le revers, c'est qu'il juge rapidement, tant il a d'idées préconçues et, quand il se trompe, difficile de lui faire changer d'avis.

Sa compagnie est souvent appréciée, parce qu'Axel a la déconne facile, qu'il rit un peu à tout, même si son humour n'vole pas toujours très haut. La fin du monde, la solitude l'ont fait déprimé parfois, sans jamais entamer sa nature profonde. Epicurien, sans doute l'est-il un peu, en fait: il a toujours apprécié les plaisirs de la vie, aussi modestes soient-ils. S'mettre sur la gueule en fait parti: Axel a jamais eu peur ni de se prendre une droite, ni d'en distribuer, parfois au delà du raisonnable. Encore un truc qu'il tient d'son vieux: faut savoir montrer qu'on a des couilles, et rien d'tel qu'une bonne bagarre pour ça, qu'il disait. C'est avec ses poings qu'on montre qu'on est un homme, qu'il disait. Et parfois, on a de toute façon pas l'choix, qu'il disait.

Du coup, au cas où c'est pas déjà évident: Jake, son paternel, était un bon gros misogyne et Axel, qui a grandi avec lui et a eu pour seule présence féminine une femme aussi décevante qu'absente, a allègrement suivi sa trace. L'homme savait pas trop s'y prendre avec les nanas, et la vague de féminisme moderne l'a jamais vraiment atteint ; les quelques copines qu'il a eu étaient des emmerdeuses, profitant de lui sans aucune gêne, parce qu'il était la bonne poire toujours prêt à rendre service, et l'idiot qu'il était mettait toujours trop longtemps avant de s'en rendre compte. Souvent, aussi, c'est lui qui déconnait, quoiqu'il l'admette moins. Bah, Axel a trouvé la solution à son problème: il se tient le plus loin possible de tout c'qui a une paire de seins et un vagin, c'est bien mieux comme ça.

Ces quelques déconvenues l'ont rendu plus méfiant: il n'oublie plus, maintenant, ni à qui il a rendu service, ni qui l'a déçu. Ce qu'il faisait par pur altruisme, Axel le voit maintenant comme un investissement, surtout en ces temps où la vie - la survie - se paye si cher. Sa rancune est tenace: il laisse une seconde chance, mais pas une de plus.

Autre facette de sa personnalité: Axel a toujours eu une haute estime de soi. Il n'a jamais compris les gens qui ne s'aimaient pas, parce que lui n'a jamais eu de mal à s'apprécier tel qu'il est. C'est un peu le genre de gars qui s'arrête systématiquement quelques secondes, dès qu'il croise un miroir, ou qui dira à la jolie barrista du Starbucks, avec un grand sourire, d'écrire "Dieu" sur son gobelet - ouais, c'est ça, "l'humour qui vole pas très haut". Cette dernière s'est contentée d'écrire "connard" mais, c'était de bonne guerre, et Axel, ça l'a bien fait marrer.

La fin du monde, l'apocalypse, bref, appelez ça comme vous voulez, il a su y faire face parce qu'il a toujours su quoi faire face au danger. Il est pas du genre à céder à la panique, Axel, et faut bien ça quand on bosse sur un gisement de pétrole qui peut vous exploser à la gueule à la moindre erreur. Remember Deepwater Horizon. Il s'est toujours contrôlé, sauf quand il boit: malgré des années de pratique, l'homme ne tient toujours pas très bien la bouteille.

Du reste, Axel a fait parti de quelques groupes, depuis le début de la fin, mais s'est toujours tiré avant qu'ça ne trouve au vinaigre. Il estime simplement ne rien à voir avec les conflits, qu'il a rempli sa part tant qu'ça marchait bien, et que quiconque un minimum sain d'esprit et tenant à sa vie devrait en faire autant. Oui, il fait pareil avec les femmes, naïvement convaincu qu'il lui suffit de fuir le problème pour qu'il disparaisse.

Et il n'a pas de remords. 'fin, il essaye de s'en convaincre, en tout cas.


and blood on my hands



Y'en a bien certaines qui ont essayé d'lui faire raser sa barbe, à coups de "ça te vieillit de dix ans", "c'est pas pratique quand tu manges, tu t'en mets partout", "elle te sert de garde manger"... Non. Une des nombreuses choses avec lesquelles Axel et son père étaient d'accord, c'est que la barbe, c'était une affaire d'homme. Ceux qui n'en portaient pas, c'était les gosses ou les gonzesses. Et puis, il aime la voir comme une entité indépendante, une espère de flore qui vit tranquillement sa vie jusqu'à ce qu'il prenne la décision de tailler un peu dedans. Tailler, oui, quand l'envie lui prends, mais la raser, jamais, vous l'aurez compris.

Cette grossière touffe de poils et ses cheveux hirsutes encadrent un visage marqué par un boulot épuisant et un mode de vie pas franchement sain ; bien qu’il n’ait pas encore quarante ans, Axel les fait déjà. Bah, ça lui en touche l’une sans faire bouger l’autre, il savait bien qu’on sortait pas indemnes d’années de travail dans l’pétrole, son vieux et son vieillissement prématuré en étaient un parfait exemple.

Entre sa tignasse et sa taille modeste pour un homme - le mètre soixante douze, au plus -, Axel a un air un peu bestial, brut de décoffrage, trahi par les deux prunelles chaleureuses d’un homme simple qui apprécie la vie. C’est l’genre de type qui inspire confiance, derrière ses ridules et ses joues un poil creusées.

Son équipement varie au fil des saisons, mais y’a bien une constante dans tout ça:  son Sig Sauer P228, un standard de l'armée, pratique puisqu'il roule au 9mm Parabellum, calibre très répandu. Axel n'est pas vraiment un fin connaisseur en armement: juste une base que tout défenseur du deuxième amendement se doit de connaître.

Du reste, il affectionne les vestes en cuir, mais n’a jamais eu des goûts en fringue très sophistiqués, et n’a pas besoin d’ça pour se sentir bien dans ses bottes.

Dans son sac, au delà des trucs habituels pour un mec qui survit parmi les macchabées, on peut dénicher des allumettes, un mp3 déchargé, un fond d’bouteille de gnôle, parfois quelques Playboys - mais pas pour lui, pour faire du troc avec Jackson -, et la chaîne en or de son vieux.


a storm is coming



Sa vie a commencé avec Mary, qui a surtout brillé par son absence.

Axel ne s’est jamais senti particulièrement proche d’elle, et il l’a sous doute jamais été plus que lorsqu’il a passé neuf mois dans son ventre, jusqu’en novembre 1981. Mary, c’est le genre de femme née avec un utérus mais sans l’espèce de fibre maternelle normalement livrée avec. Elle lui accordait rarement le privilège de sa présence, et jamais sans un cadeau sous le bras ; sans doute voyait elle ça comme une espèce de compensation pour être, disons le sans détour, une mauvaise mère.

Jusqu’à ses 14 ans, Axel n’a vu sa génitrice qu’en coups de vent: elle allait, revenait pleine de remords… Jusqu’au jour où les remords ont cessé et qu’elle a définitivement fait sa vie ailleurs, tirant un trait bien épais sur eux.

"Sur eux", c’est à dire Axel et Jake, son père. Le garçon a donc grandi avec une seule présence masculine, et pas des moindres. Jake, c’était un peu un redneck sur les bords, "un homme, un vrai !", un bougre honnête qui votait républicain comme son père, le père de son père avant lui et comme son fils après lui. Un goût du travail très prononcé, né avec la certitude qu’il ne serait jamais riche, en tout cas jamais assez pour satisfaire Mary dont il était fou amoureux. C’était une femme trop fière, avec un goût trop prononcé pour les belles choses, plus à l’aise dans des mondanités que dans un miteux appartement new-yorkais.

New-York, c’est là où Axel a passé les dix-neuf premières années de sa vie. Difficile de se sentir exister quand on se sent écrasé par des colosses de verre et d’acier, leur ombre imposante et par une si formidable densité de population. Le jeune homme ne voyait pas trop qui cette immense fourmilière pouvait faire rêver, à part les touristes et les propriétaires d’appartements avec vue sur Central Park.

Il s’est vite habitué à n’être qu’un gamin parmi tant d’autres, avec un quotidien assez libre. Jake savait pas trop comment on fait, pour élever un rejeton seul, il passait son temps à bosser, et c'genre de trucs c’est jamais fourni avec un mode d’emploi.

Au moins, lui prenait la peine d’essayer.

Du coup, Axel pouvait traîner où il voulait, jusqu’à l’heure qu’il voulait, tant qu’il allait à l’école et ramenait un peu plus que la moyenne. Sinon, c’était la beigne assurée.

Bah, le gosse a vite su qu’il serait jamais un grand intellectuel, un grand entrepreneur ou encore un visionnaire, mais l’paternel avait raison: c’était plus facile de lutter dans la vie, quand on avait un minimum de plomb dans le cerveau.
Axel s’est contenté du minimum, avant de tomber dans le grand bain du travail: le p’tit gars était comme son père, le goût de l’effort, il l’avait dans le sang. Manuel, il était fait pour mettre les mains dans le cambouis, pour rentrer chez lui avec les ongles crasseux, les phalanges pleines de cicatrices et de la poussière tombant d’ses cheveux comme de la neige en décembre.

C’est p’têt pas très glorieux, comme ça, de dire qu’il a enchaîné petits boulots sur petits boulots, qu’du jour au lendemain il pouvait se retrouver dans un nouveau quartier, un peu pommé parfois par les nouvelles tâches qu’on lui confiait. Réparer, jardiner, bricoler, débusquer une panne: il savait faire un peu de tout, à force, sans jamais exceller en rien.

Et puis, y’a eu June. Sa première copine.

Elle, c’était une nana jolie, sans plus, avec surtout deux gros arguments et le soupçon nécessaire de sournoiserie pour savoir comment s’en servir. Lui, c’était le gars sûr du quartier, on pouvait lui demander à peu près n’importe quoi, il rendait service de bon coeur. Concrètement, elle le tenait par les couilles, et c’est à peine s’il bronchait. Il s’pliait en deux pour elle, parce qu’il a fini par être amoureux et, par amour, faut croire qu’il était capable de mettre sa virilité et son égo de côté pour s’la jouer…"mec romantique". Ah, erreur de débutant, maintenant qu’il y repense.

C’qu’il y a gagné ? Une arrestation pour conduite en état d’ivresse, s’faire rouler en boule et jeter à la poubelle comme un simple déchet après qu’elle ait suffisamment profiter de lui.

Après, y’a eu…Jessica, Connie, Charlie.

Ouais, Axel n’était pas très doué pour apprendre de ses erreurs. Bon, okay, pour Charlie, il a peut-être mérité ce qui lui est arrivé. La colère de la p’tite était légitime, quand son copain s’engage dans une relation, est prêt à venir vivre avec elle, puis lui annonce sereinement qu’il déménage sous peu à l’autre bout du pays en n’évoquant même pas la possibilité d’la mettre dans ses bagages.

Dix-neuf ans, nouveau millénaire, nouvel état: le vieux choppe la fièvre de l'or noir et décide de déménager avec son fils en Louisiane, pour aller travailler sur une nouvelle plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique, la tristement célèbre Deepwater Horizon. Jake se retrouvait à passer des mois en plein océan, à quatre cent kilomètres des côtes ; pourtant, père et fils restaient proche, à leur manière, sans vraiment montrer leur sentiment, par pudeur masculine.

L’année suivante, Axel eut le sentiment de décevoir son père pour la première fois de sa vie, quand les avions s'écrasèrent sur les tours. Comme tous bons Américains, ils s’estimaient à tort à l’abri de la guerre et du terrorisme, et l’choc fut sûrement plus rude pour Jake, qui avait connu le Vietnam. Il s’attendit immédiatement à ce que son fils s’engage dans l’armée, ce que refusa son ingrat de rejeton, "incapable de rendre à son pays ce qu’il lui avait tant donné". Mouais, les rouges s'étaient déjà foiré en Afghanistan, Axel lui s'voyait pas faire parti de cet échec programmé.

La crise passa, le vieux prit sa retraite l’année d’après, suffisamment usé par la vie.

Entre temps, y’a eu Luana, une Hawaïenne. Avec celle-ci, étonnamment, les choses se sont plutôt bien passées, peut-être parce qu’elle n’était en vacances que pour trois semaines à La Nouvelle-Orléans, et que leur relation avait du coup une fin programmée. Axel s'en souvient surtout pour sa personnalité... exotique, et l'aversion qu'elle lui a refilé pour les canassons.

Désoeuvré, Axel suivra les traces de son père, et se fera engagé par une société pétrolière.

Il lui fallut peu de temps pour comprendre pourquoi l'vieux Jake avait pris cinq ans dans les dents en seulement six mois de travail. Les plateformes, ça vous forge un homme.

Vacarme, capharnaüm… Axel aurait eu du mal à trouver un mot assez fort pour décrire l’ambiance sonore qu'il y avait là-bas. L’air était agité d’ondes perpétuelles, les tympans vibraient en permanence, vombrissements, chocs métalliques, bruissements, détonations, grésillement… quand c’était pas le bruit de votre voisin de cabine qui se branlait.

Lesdites cabines, c’était les quelques mètres d’espaces personnels les plus précieux que vous ayez jamais eu de votre vie. Quant aux commodités: communes, évidemment.

Et personne ne s’en plaignait: c’était le deal, que vous acceptiez dès lors que vous signiez le contrat, quoique la première fois, on est jamais vraiment préparé à ce qui nous attend. Vous vous engagiez à vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept pour la plateforme. Prêts à la dépanner, l’entretenir, la nettoyer, la chérir de jour comme de nuit. Pas l’choix: le flot d’or noir était continu.

Axel y tiendra cinq dures années, sans regrets, endurci et ayant gravi les échelons jusqu'à la qualification un peu pompeuse de "technicien pétrolier". Tout homme a ses limites, et lui avait besoin de ménager un peu les siennes, alors il s'fit engager dans des chantiers navals au bord du Mississippi.

On en arrive à 2012: Jake passa l'arme à gauche, Axel, trente et un an maintenant, cacha son deuil derrière un visage dur et une barbe drue, et la fin du monde n'eut pas lieu, contrairement à ce qu'en dirent les Mayas.

La Louisiane, ses bayous, son air humide et marécageux, sa mousse qui flotte sur l'eau comme un linceul, sa population rurale qui semblait vivre dans un autre siècle, ses prêcheurs fou à liés et cette odeur permanente de moisissure: rah, Axel avait une sainte horreur de tout ça, et il foutu le camp au Texas, direct après avoir enterré son vieux.

Quoiqu'il en dise, il était devenu un oilworker, un vrai. A Midland, où le chômage était proche de zéro, et où la main d'oeuvre manquait, les techniciens comme lui s'arrachaient, et partout des derricks fleurissaient. Ces derniers offraient un cadre très ressemblant aux plateformes pétrolières: concert permanent, gaz noir irrespirable, aller-retours de poids-lourds poussiéreux, équipements lourds et vigilance constante requise. Il avait simplement gagné quelques mètres carrés d'espace vitales, dans ces espèces de camps d'hébergements temporaires qui faisaient la fortune de leur propriétaire. Conditions de travail rude, encore une fois, mais salaire à la hauteur.

Il partit à peu près deux ans plus tard pour suivre une femme. Cherry. La princesse s'plaisait pas trop à Midland, trop chaud, trop sec pour sa peau délicate. Ouais, ça puait déjà la mauvaise idée, mais Axel la suivit jusqu'à Seattle, où une autre compagnie l'embaucha sur le port, là même où se ravitaillaient les pétroliers qui allaient en mer des Tchouktches. C'était une nana prétentieuse, qui lui fit traverser cinq états pour le larguer dans les trois jours, sans grands remords. Ouais ouais, prévisible, pas la peine de lui lâcher des "on te l'avait bien dit", ses anciens collèges de boulot s'en sont allègrement chargés.

C'te "pétasse ingrate", fut sa dernière copine. Axel décréta que les gonzesses étaient ni plus ni moins que des sources d'emmerdes sur pattes, et se contenta de quelques plans culs ou plans d'un soir, pensant simplement qu'elles l'oublieraient comme lui les oubliera le lendemain. Le tout sans lui casser les couilles. Ça marcha un temps, jusqu'à ce qu'il fasse le con. Quand il sorti un joint devant Olivia, il était loin d'imaginer qu'elle reviendrait dans sa piaule le lendemain, sans frapper, pour lui mettre une paire de menottes - et ça n'avait rien de sexuel cette fois, hélas - sous couvert de consommation et possession de drogues.

Episode qui fit parvenir Axel à la conclusion qu'une main et un porno, c'était finalement pas si mal.

Bah, il tenta de se défendre: jamais été un consommateur excessif, quelques expériences à New York, herbes, rails de coke...  la fougue de la jeunesse, m'voyez. Ouais, un peu sur les plateformes aussi, c'était un secret de polichinelle, ça aidait les gars à tenir. C'était que récréatif, Axel savait se contrôler avec ça, mieux que quand il buvait en tout cas. Le truc, c'est que ses arguments pesaient pas bien lourd vu la quantité qu'ils ont retrouvé chez lui. Axel supposa qu'Olivia, si c'était bien son nom, en avait rajouter une bonne dose. Le deal: la taule, pour une durée excessive et sans garantie de sécurité, ou faire l'indic en se rapprochant du réseau qui l'avait fourni. On lui laissait pas trop l'choix, en réalité.

C'était l'été 2015, et Axel savait pas trop s'il verrait 2016 en vie, vu l'sort réservé aux taupes qui s'faisaient prendre.

on the highway to hell


Octobre 2015, banlieue Sud de Seatle

Paraît que le cannibalisme est à la mode, ou qu’y’a quelques vaccins contre la rage qu’ont été oublié, on sait pas trop. Ce ne sont que des rumeurs en fait, une agression par-ci par-là, dont on aurait à peine entendu parler si les blessures n’étaient pas…hors-norme.

Pour Axel, tout ce boucan s’est traduit par une descente de flics et de fantômes en blouses blanches, dans la planque du réseau de trafics de stup’ qu’il "infiltrait". Il a pas trop suivi le pourquoi, parce qu’il était trop occupé à serrer les fesses et à se faire le plus petit possible dans un coin.

Ah, s'il avait su...

Quelque part, fréquenter un milieu criminel a donné à Axel une courte longueur d'avance. Dans la rue, la vraie, là où les autorités, les médias ont une influence limitée, là où on vous laisse crever la gueule ouverte, et donc là où évoluait le cartel, tout semble s'être passé plus vite.

Ca a commencé par un squat de junkies où un dealer était censé récupérer un paquet de fric. Le type est jamais revenu, alors trois gars avaient été envoyé le récupérer, 'fin surtout voir s'il s'était pas barré avec le pognon. Tout c'qu'ils ont ramené c'est un corps, rogné jusqu'à l'os par endroit, les tripes à l'air ; pourtant, ce bon vieux Joe était encore vivant, pas très loquace c'est vrai, mais il perdait pas une occasion d'essayer de vous mordre - vous bouffer ? - si les gars ne lui avait pas couvert la tête avec une cagoule. Pour l'un d'eux, ça avait pas loupé: il était revenu du squat avec une morsure bien sanguinolente.

C'était, quoi, le 12 octobre ? Axel a fait l'aller-retour le soir même récupérer quelques affaires, dans le petit duplex qu'il louait près du port. C'qu'il pensait être une simple précaution, sur l'instant.

Quand il est revenu au hangar qu'occupait le cartel, c'était le branle-bas de combat. Perdant patience, un type avait tiré sur Joe, et c'est qu'la neuvième balle qui l'a tué pour de bon. En pleine tête. Tous étaient pas des lumières, mais tous sentaient que quelque chose de pas normal se tramait.

Deux jours plus tard, Axel était pas retourné bosser, et rester avec le groupe de criminels lui semblait moins dangereux: ces gens là, ils avaient un instinct d'survie plus développé, pour sûr. Et dehors, tout avait l'air d'empirer. Quand Obama lui même vient vous parler à la télé et vous dire que tout va bien, c'est que les choses vont pas bien ; les démocrates, de toute façon, ils ont toujours quelque chose à cacher.

Axel est un peu moins sûr de sa décision, quand dès le soir même le cartel l'embarque pour des virées nocturnes dans Seattle: ces types étaient des agitateurs, et firent parti des premiers à perpétrer des pillages, avec pour motivation première de prendre et stocker le plus de ressources possibles. Dans les faits, foutre la merde et contribuer à la panique ambiante semblait les motiver davantage. Et ça empirait de jour en jour, à mesure que les flics étaient débordés.

Axel se démerdait pour y participer le moins possible: il était qu'un indic, il était pas question de mettre les mains dans la merde, mais fallait faire bonne figure. C'est ce qu'il se disait, jusqu'à ce que la rue devienne un champ de bataille entre forces de l'ordre et émeutiers, qu'personne était à l'abri d'une balle perdue, et que déjà, fallait commencer à lutter pour sa survie.

Quand il s'remémore tout ça maintenant, il lui semble tout voir à travers un filtre plus clair.

Entre temps, l'type qui s'était fait mordre avait claqué, et était...revenu. Ouais, c'est comme ça qu'ils ont su. Comme ça que, peu à peu, ils ont pu coller une étiquette sur ces gens qu'ils croisaient dans les émeutes, ces gens qui n'étaient plus vraiment des gens, ceux là qui s'invitaient à la fête alors qu'ils étaient pas invités, et se jetaient sur de pauvres malheureux pour leur arracher la chair à pleine bouche.


Octobre 2015 > Mars 2016, banlieue Sud de Seattle

C'te premier hiver a été aussi facile qu'un hiver peut l'être quand on assiste doucement mais sûrement au déclin d'une espère tout entière, une espèce qu'aura régné sur la Terre comme aucune autre auparavant.

Les ressources abondaient encore, surtout que le cartel avait su en mettre pas mal de côté ; les hommes sans foi ni loi étaient heureux de vivre dans un monde qui n'était plus régi par aucune des deux. Axel fermait les yeux sur la violence, les meurtres, sur ces femmes innocentes qui pensaient trouver refuge et qui finissait les cuisses écartées contre leur gré. Il cherchait juste à éviter le moindre faux pas, prétendait au mieux faire parti du groupe ; y'a que Jackson qui lui semblait honnête dans le tas, mais il était trop souvent défoncé pour qu'on lui fasse confiance.

Ce serait mentir que de dire qu'il s'est pas amusé lui aussi, laisser influencer peu à peu: ouais, il a fini une paire de fois trop défoncé pour se souvenir de son propre nom, s'est torché la gueule un peu trop souvent.

N'empêche qu'il a fini par se barrer, le plus discrètement possible, le sac rempli, pas aussi prêt au monde extérieur qu'il le pensait. L'oilworker sentait le cartel proche de l'implosion, trop occupé à se réjouir de ce monde nouveau où il était roi pour fermer la porte de derrière, là d'où viendrait le danger. Voilà qui deviendrait son crédo pour tous les groupes à venir: foutre le camp avant qu'tout foute le camp.


Mars 2016 > Juin 2016, entre Seattle et Tacoma

Axel a jamais côtoyé la dépression d'aussi près qu'à l'été 2016, et faut dire que c'était sa seule amie avec la solitude. Le genre d'ami qui vous veut pas vraiment du bien, mais on s'en rend compte toujours trop tard.

Il s'était bien amusé avec le cartel, mais c'est qu'à partir de cette période qu'il a vraiment su ; qu'il a pris conscience qu'il faisait parti d'une minorité en voie d'extinction, que ça devenait normal de traverser des villes entières sans croiser un vivant.
La survie, il l'avait pas encore apprise, pas assez en tout cas ; pas un jour sans qu'il se fasse surprendre, qu'il manque d'y laisser la peau. Les jours d'ailleurs, ils passent, mais Axel saurait pas dire à quelle vitesse. C'est à partir de là qu'il trouva une montre, et ne s'en séparera jamais, pour voir le temps qui passe, garder les pieds sur terre.

Il tue quelques macchabées, quand il a pas trop l'choix, et, étrangement, il s'y habitue.


Juin 2016 > Janvier 2017, alentours de Maple Valley

Il a fallut attendre le début de l'automne pour qu'Axel s'intègre à un nouveau groupe, bien qu'il ait croisé quelques âmes solitaires depuis.

"La nouvelle Amérique", qu'ils se faisaient appeler.

L'cadre était un peu le même que pour le cartel, un hangar lugubre, pas très accueillant à première vu. La différence c'est qu'il avait servi à stocker des engins militaires, tous mobilisés bien sûr quand le monde a commencé à partir en couille. L'installation était donc plutôt bien protégée, à renforts d'épaisses clôtures, de barbelés, de chemins de garde qui permettaient d'avoir un oeil constant et des lignes de tir privilégiées pour surveiller les alentours.

Dough Morrow avait eu la chance d'être le premier à repérer l'endroit, et il est devenu le maître des lieux quand, dans son immense charité, il avait permis à des gens, parfois des familles entières, de s'installer ici. En dix mois, l'endroit était devenu un camps de réfugiés bien organisé, au point d'aspirer à fonder une nouvelle société, d'où le nom, sans doute.

Une société avec ses règles particulières.

Les femmes, jugées trop fragiles et faibles pour l'extérieur, étaient assignées à la cuisine, l'entretien, la garde des enfants...  Sécurité contre tâche ménagère, un deal qui semblait très raisonnable pour Axel ; car les hommes, comme lui, devaient risquer leur peau à l'extérieur.

Y'avait bien un moyen d'y échapper: s'porter volontaire pour se battre, et gagner. C'était sauvage, violent, mais surtout, ça distrayait la populace. Parce qu'une populace qui s'amuse, c'est une populace qui ne pense pas à se révolter. Axel s'est pris quelques raclés, a distribué quelques droites: s'il voulait gagner le droit d'rien branler, fallait en découdre avant.

Le chef était fier de ce qu'il avait construit, mais devenait un peu gourmand, et s'était petit à petit mis deux ou trois nanas sous l'coude. Des femmes qui disaient "oui" pour le bien du groupe, qui acceptaient de lui appartenir et prenaient sur elle.

Enfin, ça, c'était au début, mais Axel, lui, savait qu'on pouvait pas faire confiance aux femmes. Enfin, il s'en est surtout rappelé quand l'une d'elle est venu se confier à lui, lui dire que ça pouvait pas continuer, tu comprends Axel, on est à bout, tu comprends Axel...

Ouais, Axel a compris.

Il a foutu le camps deux semaines plus tard.


Mars 2017 > Octobre 2017, Cumberland, Washington

C'est quand il a rejoint le groupe de Sally qu'Axel a retrouvé ce qui se rapproche le plus de l'humanité. Enfin, Sally n'était pas un chef comme l'était Dough: elle avait endossé ce rôle sans vraiment le vouloir, parce qu'elle savait prendre les décisions quand il le fallait, même les pires. Lorsqu'un séisme avait mis à mal une partie des clôtures, elle avait géré d'une main de maître la reconstruction et la consolidation de l'ensemble, et les rôdeurs entrés dans le camp ne firent qu'une victime.

Eux aussi avaient recrée une micro-société, plus saine, plus juste, mais où Axel avait eu du mal à se faire accepté, tant ils se méfiaient des étrangers.

Il ne comprit cette méfiance que quelques mois plus tard, quand un groupe plus puissant, plus féroce, vint leur proposer protection contre leur ressource. Un marché qu'ils n'avaient d'autres choix qu'accepter. Sally accepta ; mais dans l'ombre, elle préparait la riposte.

Axel est parti. Il a eu bien du mal à ne pas se retourner, cette fois.


Octobre 2017 > Mars 2018, alentours de Renton

L'hiver fut long. Et il fut très seul. Une période sombre, aussi difficile, si ce n'est plus, que l'été 2016.

Les ressources se font rare.

Le froid est plus glacial que jamais.

Axel n'était jamais retourné ni au hangar du cartel, ni au hangar de Dough. Il savait que c'était une mauvaise idée, et il le su d'autant plus lorsqu'il retourna malgré tout au lotissement clôturé où vivait Sally et son groupe. Il n'y trouva que mort, désolation.

Sa conscience, la solitude lui pesaient.

Et surtout, il avait compris, après la chute de son dernier groupe et quelques mauvaises rencontres, que le danger venait aussi des vivants.



Juin 2018, banlieue Sud de Seattle

Jackson est bien le dernier vivant qu'Axel pensait croiser. Frêle, souvent défoncé, complètement barré, absolument pas prédestiné à la survie.

Quand Axel croisa sa route, au hasard de son errance dans Seattle, à environ un kilomètre à vol d'oiseau de là où créchait le cartel, il s'attendait à ce qu'il lui braque un flingue dessus, voire le descende sans grands remords. Au lieu d'ça, il lui lâcha un regard incrédule, puis vaguement concentré, et quand il parvint enfin à se souvenir d'Axel, l'enlaça comme un vieux frère.

Mouais. Il avait pas du remarquer son départ, à l'époque. Et, à la stupeur d'Axel, le junkie n'avait même pas d'arme sur lui.

Il comprit rapidement pourquoi: ce dernier s'était terré dans un bunker souterrain des années soixante dix, un véritable trésor, sans doute construit par un patriote américain parano à l'époque de la guerre froide, au fond même de son jardin. C'était une pièce étroite avec quelques armes, quelques munitions, auxquelles Jackson n'avait pas touché, et surtout des étagères débordants de nourriture lyophilisées, certaines périmées, d'autres utilisables. Un groupe électrogène, de la poudre du cartel, il s'était même fait le luxe de cultiver quelques plants de cannabis.

Mais le monde extérieur l'effrayait, plus qu'il ne l'effrayait déjà à l'époque. Jackson ne sortait donc que rarement prendre l'air, et jamais à plus de vingt mètres.

Il laissa Axel passer quelques semaines avec lui dans le bunker, parce que le junkie était un type au mental vacillant, qu'il avait besoin d'un peu de présence humaine ; besoin d'un pote pour se marrer avec lui, se mettre sur la gueule avec lui, fumer avec lui...

Axel savait toutefois qu'il ne pouvait pas abuser d'son hospitalité, qu'à tout moment, Jax pouvait partir en vrille, qu'c'était pas un type fiable, pas plus qu'avant. Alors, il s'contente de squatter le bunker de temps en temps, en ramenant quelques distractions en échange d'un endroit sûr et d'un peu d'nourriture.

De nos jours

Axel erre autour de Seattle, ou dans l'Etat de Washington en général ; le bunker de Jackson lui sert plus ou moins de pieds à terre, même s'il veille à ne pas abuser de l'hospitalité de ce dernier. Il lui a d'ailleurs ramener quelques décos de Noël, qui ont bien plu à ce dernier, en échange d'une ou deux conserves.

Du reste, il a entendu parler du No Man's Land, qu'il cherche, quand l'envie lui en prends.



time to meet the devil

• pseudo ›  :116:
• âge › 23... bientôt 24  She drove me crazy 697969186

• comment avez-vous découvert le forum ? › par un ami qui voulait qu'on le rejoigne à 2 et m'a lâchement abandonné
• et vous le trouvez comment ? › Très cool, j'ai juste pas compris l'intérêt du système de points o/ ah t aussi j'ai GALERE COMME JAMAIS à trouver le code du règlement parce que, c'est peut-être mon écran, le texte clair sur fond clair, même en sélectionnant c'est illisible  :smile27:
• présence › l'plus souvent possible
• personnage › créé [x] - scénario [...] - prédéfini [...]

• code du règlement › Code validé par Morgan
• crédit › heum, des tumblr de gif hunt, qui eux même savent plus d'où ils les ont trouvé
passeport :

fiche (c) elephant song.
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Re: She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 0:17



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un membre du staff sur demande.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des Travelers, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.

Bonne rédaction !


Bienvenue parmi nous !

Bon courage pour la rédaction de ta fiche o/

Ta fiche n'est pas cassée en tout cas, elle est bien.
Un admin passera changer ton pseudo

Et si tu as des questions, n'hésite pas à nous MP ^^
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Anonymous
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Re: She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 0:18

Bienvenue et bonne rédaction ! Smile
Invité
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Re: She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 7:37

Bienvenue, j'aime ton pseudo :3 bonne rédaction et puis hein t'as plus qu'à convaincre ton ami de s'inscrire aussi du coup Very Happy
Invité
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Re: She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 7:44

Toooom Hardyyyyyyyy
Bienvenue ici! Bon courage pour ta fiche!





What a lovely day.
Maxine E. Reynolds
Maxine E. Reynolds
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Re: She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 10:36

Bienvenue dans tes nouveaux quartier Cool

Courage pour ta fiche !
Invité
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Re: She drove me crazy

Lun 17 Déc 2018 - 11:32

Sois le bienvenu Smile
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Re: She drove me crazy

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