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Sam - /! Violence

Dim 20 Mai 2018 - 17:24


SAMANTHA ROCKEFELLER
22 ANS AMÉRICAINE ÉTUDIANTE INFIRMIÈRE TRAVELERS

i've got a war in my mind

Putain de bordel de merde ! Désolée, c'est sorti tout seul comme toujours. Mais pour ma défense, ça fait un mal de chien. Je ne suis pas du genre douillette habituellement, bien au contraire. Mais là je dois reconnaître que je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Enfin je suppose que ça vaut mieux que d’être morte. C’est ce que j’essaie de me dire maintenant que je réfléchis à ce qui s’est passé. D’un autre côté mes chances de survie ont quand même pris un sacré coup dans la gueule. Putain ça m’apprendra à agir sur un coup de tête.

« Réfléchis avant d’agir ! » C’est ce que Maman me répétait toujours. Elle disait que mon impulsivité finirait par me jouer des tours. Elle avait raison évidemment. J’aurais préféré qu’elle ait tort. Mais les parents ont toujours raison n’est-ce pas ? Si je n’étais pas aussi têtue, j’aurais peut-être écouté les conseils de ma mère plus souvent. Alors je n’en serais peut-être pas là.

Mais je ne serais peut-être pas arrivée jusque là non plus. Mon impulsivité, ma témérité… ce sont deux traits de caractère qui m’ont aussi aidé à survivre jusqu’à maintenant. Si j’avais pris le temps de réfléchir à ce que je faisais, je n’aurais peut-être pas toujours eu la force d’agir. Moi je suis plutôt du genre à réfléchir après coup. Parfois je regrette, parfois non. Mais dans tous les cas je me souviens. J’ai une excellente mémoire. Ça pourrait être une qualité si ça n’avait pas tendance à faire de moi quelqu’un de rancunier. Mon père en a souvent fait les frais et encore aujourd'hui, s'il est encore en vie, il a plutôt intérêt à ne pas recroiser ma route. Seul mon frère n'a jamais eu à souffrir de cet aspect de mon caractère. Avec Lloyd, je pouvais passer l'éponge, même si comme pour tout le monde, je frappais et je discutais ensuite.

C’est drôle, j’ai l’impression que je vois tout en noir depuis tout à l’heure. Pourtant j’étais plutôt quelqu’un d’optimiste avant toute cette merde. C’est devenu difficile de vraiment le rester mais je suis quand même toujours une battante, le genre de nana qui va de l’avant plutôt que de s’apitoyer sur son sort, la fille courageuse qui fait face plutôt que de fuir. Le genre indépendante aussi. J’ai appris très tôt à me débrouiller seule, ne serait-ce que pour pouvoir envoyer balader mon frère. Faut croire que j’avais l’intuition qu’il ne serait pas là quand j’aurais le plus besoin de sa protection à la con. Je l’ai toujours dit, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.


and blood on my hands

Je ferme un instant les yeux, serrant les dents pour contenir la douleur. Lorsque je les rouvre, c’est pour rencontrer mon reflet dans un morceau de vitre brisée. L’ouverture a depuis longtemps été obstruée par une épaisse planche de bois et avec la lueur de mon feu, les débris encore en place de l’ancienne fenêtre feraient presque office de miroir.

Je contracte légèrement la mâchoire. Ce que je vois ne me plait pas. Mes traits tirés et les cernes marquées sous mes prunelles sombres ne trompent pas. Avec davantage de lumière, je pourrais surement constater que je suis bien plus pâle que je ne le devrais et mes joues légèrement creusées laissent supposer que je ne mange pas toujours correctement. D’un geste de la main gauche, je replace une mèche de cheveux bruns derrière mon oreille. Autrefois je les portais courts, mais j’ai vite compris que les laisser pousser me fournirait une source de chaleur supplémentaire en hiver. Alors j’ai arrêté de les couper. Ils m’arrivent en dessous des omoplates à présent. J’en viens à me demander si ceux qui m’ont connue avant tout ça me reconnaîtraient s’ils venaient à me recroiser.

Avec un soupir, je détourne le regard de mon reflet pour le poser sur mes jambes étendues devant moi. J’ai maigri, ça ne fait aucun doute. J’étais déjà dans la catégorie poids plume avant mais maintenant… J’ai pas eu l’occasion de me peser depuis longtemps mais j’imagine que je suis hors catégorie à présent. D’autant plus que j’ai perdu pas mal de poids d’un coup récemment. Un kilo, un et demi ? Combien ça pèse exactement un bras au fait ? Je tourne la tête et mon regard dévie vers mon épaule droite. J’écarte légèrement le pan de mon manteau pour regarder en dessous. À peine une quinzaine de centimètre plus bas, mon bras se termine brutalement par un bandage de fortune fait de lanières découpées dans un t-shirt. Je déglutis en remettant mon manteau en place. Au moins ça a arrêté de saigner.

Je pousse sur mes jambes pour me redresser un peu le long du mur contre lequel je suis appuyée. Pour me changer les idées, je me penche sur mon barda pour faire l’inventaire de ce qu’il me reste.
.
Équipement
→ Un manteau marron et noir, un bonnet gris et une paire de Dr. Marteens montantes noires
→ Trois sweat dont un à capuche et un avec la manche droite déchirée. Les trois un peu trop grands pour moi, je les ai toujours portés comme ça.
→ Deux jeans usés, quelques t-shirts, chaussettes et culottes de rechange.
→ Une couverture de survie trouvée dans une ambulance accidentée et quelques comprimés de paracétamol trouvés au même endroit.
→ Une bouteille d'eau, un set de couverts de camping et une petite casserole en inox cabossée.
→ Quelques conserves dont le couvercle est encore intact.
→ Un pic à glace et un couteau à cran d'arrêt.
→ Un sac à dos pour transporter le tout.

a storm is coming

La main sur mon sac pour qu’on ne me le vole pas, je ferme à nouveau les yeux pour essayer de dormir un peu. Mais au lieu de trouver le sommeil, mon esprit s’égare, plongeant dans la mélancolie alors que je repense à ce qu’aurait pu être ma vie si le monde avait continué de tourner rond.

Seattle, Septembre 2005 • 10 ans

- Je veux faire de la boxe.

Je me souviens encore du regard interloqué de ma mère quand je lui avais dit ça. En me demandant quelle activité extrascolaire je souhaitais faire, elle s’attendait sans doute à ce que je réclame des cours de danse ou quelque chose dans le genre comme la plupart des petites filles de mon âge. Mais moi c’était de la boxe que je voulais faire. J’en avais marre que Lloyd se sente obligé de tout le temps venir me défendre. En plus, il est né en mars 1989 et moi en septembre 1995, alors du haut de ses dix-sept ans, il faisait peur à mes amies. Malgré leurs réticences, les parents avaient fini par accepter de m’inscrire à un cours de boxe et j’ai continué d’en faire jusqu’à ce que le monde parte en vrille. Si j’avais su, j’aurais plutôt demandé à m’inscrire à un stand de tir. Ça m’aurait été plus utile aujourd’hui.

Los Angeles, Mars 2010 • 14 ans

Un peu de sang qui n’est pas le mien sur mon t-shirt, les cheveux en bataille et les doigts endoloris, je jette un regard noir à la poufiasse assise sur le banc à un mètre du mien. J’arrive pas à différencier son cocard de son mascara qui a coulé. Les épaules secouées par de petits sanglots ridicules, elle appuie un mouchoir ensanglanté sur son nez. Entre nous, la porte du bureau du proviseur et à l’intérieur, mon père et la mère de la poufiasse.

Je ne sais même plus exactement pourquoi on s’est battues, j’avais tellement de bonnes raisons de lui en coller une. Une chose est sure c’est que j’ai gagné et même si je vais surement passer un sale quart d’heure en rentrant, ça en valait la peine. D’une part pour avoir eu l’occasion de rabattre son caquet à la poufiasse et d’autre part pour mettre Papa en rogne. Ça lui apprendra à avoir trompé Maman et à m’avoir obligée à déménager pour venir vivre avec lui, sa maîtresse et la poufiasse, sa fille. Je voulais rester à Seattle avec Maman et Lloyd moi. Les parents croyaient que comme on se disputait tout le temps mon frère et moi on pouvait pas se voir en peinture. Ils pensaient que ça nous ferait du bien de nous séparer un peu et comme Papa partait s’installer avec sa nouvelle maîtresse, c’était l’occasion. Je crois qu’ils espéraient aussi que ça calme un peu mon agressivité. Pour une fois ils avaient tort. Ils avaient pas idée du nombre d’heures qu’on a passées au téléphone Lloyd et moi, la plupart du temps au milieu de la nuit quand l’un de nous deux n’arrivait pas à dormir.

Seattle, Juin 2013 • 17 ans

- LLOOOOOOYDDDDD ?!?

Je vais le tuer ! Je jure que je vais le tuer ! Mes gants de boxe aux poings, je me dirige d’un pas furieux vers sa chambre. La porte s’ouvre et il apparait dans l’encadrement l’air innocent.

- Qu’est-ce qui t’as à gueuler comme une truie ?

En guise de réponse, il se prend uppercut en plein dans la mâchoire. Après avoir compté ses dents, il se met à gueuler à son tour.

- Mais ça va pas la tête espèce de cinglée !
- Qu’est-ce que t’es allé dire à James ? Il veut plus m’emmener au bal de promo !


James c’était que le dernier en date. J’ai jamais réussi à garder un petit ami une fois que mon frangin était au courant. Bordel je vais avoir l’air de quoi moi à aller seule au bal de promo ! C’était le dernier putain ! L’année prochaine c’est à mon tour d’aller à l’université de Seattle pour commencer mes études d’infirmière.

Les parents avaient été surpris quand je leur avais dit ce que je voulais faire de ma vie. J’avais des facilités à l’école grâce à mon excellente mémoire, mais j’en foutais pas une. Du coup j’avais des résultats corrects, mais sans plus. La seule discipline dans laquelle je me défonçais vraiment, c’était la boxe. Du coup je suppose qu’ils s’attendaient à ce que je veuille faire du sport comme Lloyd plutôt que des études « classiques ». Oui mais voilà, même si on ne pratiquait pas le même sport, je ne voulais pas suivre la même voie que mon frère. J’aimais être là où on ne m’attendait pas et infirmière, c’est clairement pas ce qu’on attendait de moi. J’aurais pu choisir de faire de la compta ou je ne sais quoi d’autre. Mais infirmière, c’était vraiment inattendu. Ou peut-être que je voulais seulement faire un truc bien, essayer de me prouver que j’étais pas si égoïste que j’en avais l’air. De ce côté-là c’est raté. Dans ce nouveau monde merdique, c’est du chacun pour soi et j’ai bien vite oublié mes tentatives de devenir altruiste.

on the highway to hell

Seattle, Octobre 2015 • Le début de la fin

Je me souviens précisément comment toute cette merde a commencé. J’entends encore les conneries qu’on nous débitait aux infos télévisées pour essayer d’éviter la panique. Sauf que leur situation sous contrôle elle leur a bien vite échappé. Au début on s’était barricadées avec Maman. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je me serais surement jointe aux émeutes qui éclataient un peu partout, mais l’inquiétude de Maman m’en empêchait. Il y avait déjà Lloyd aux abonnés absents, inutile de lui causer davantage de souci. J’avais même essayé de joindre Papa à un moment, comme s’il allait pouvoir nous aider à quoi que ce soit ce con. Évidemment il n’avait jamais répondu. Aujourd’hui encore je n’ai aucune idée de s’il est encore en vie ou pas et je m’en contrefous. Il nous a abandonnées et on s’est démerdées seules avec Maman. Quand l’armée avait commencé à évacuer tout le monde, on avait rassemblé quelques affaires qui semblaient essentielles et on avait rejoint un camp comme les autres. De ce que j’ai compris, c’était le plus grand de Seattle. Comme les autres réfugiés, on a vite été prises dans la routine du camp et les règles de la vie en communauté. Mais si la vie était relativement tranquille à l’intérieur du camp, à l’extérieur c’était loin d’être rose. Plus d’une fois, j’ai pu apercevoir les militaires qui sécurisaient les lieux abattre les rôdeurs qui tentaient d’approcher, visant la tête à chaque fois.

C’est à partir de là que Maman a commencé à pleurer. Elle avait constamment les yeux rouges et gonflés et elle ne dormait presque plus. On était sans nouvelles de Lloyd et je savais qu’elle s’inquiétait pour lui. Moi je disais rien pour ne pas en rajouter mais j’en pensais pas moins. Pas besoin que les médias donnent des chiffres ni d’être un génie pour comprendre qu’il y avait eu des tonnes de morts et qu’il y en aurait encore. Si par miracle Lloyd avait survécu lui aussi, il était à l’autre bout du pays de toute façon. Même avec tout l’optimisme du monde, je vois pas bien comment j’aurais pu espérer le revoir un jour.

Banlieue de Seattle, Mars 2016 • Adieu

Maman repose dans mes bras. Elle a enfin arrêté de pleurer. Je caresse doucement ses cheveux comme elle l’aurait fait pour moi. Mes yeux me piquent mais les larmes refusent de couler.

Quand notre camp avait été envahi par les rôdeurs, il avait fallu fuir. Maman n’était plus que l’ombre d’elle-même et j’avais pas vraiment eu besoin de la convaincre de ne pas suivre la masse. Elle m’avait juste suivie. On avait trouvé refuge dans une maison abandonnée en banlieue. L’inquiétude, le chagrin, l’hiver… toutes ces conneries l’avaient affaiblie et elle était tombée malade. Et puis ce matin, elle s’est enfin apaisée.

Je sais que ça ne va pas durer. J’ai vu comment les morts se relèvent. Ce n’est qu’une question de temps. Je sais que je devrais partir mais je n’arrive pas à la laisser. Alors j’attends.

À côté de moi, à portée de main, j’ai posé un pic à glace que j’ai trouvé en fouillant dans la cuisine de la maison dans laquelle on s’est à nouveau barricadées. À l’instant où son corps commence à bouger, je ne réfléchis pas. Je m’empare de mon arme improvisée et je l’enfonce dans son œil droit aussi loin que je le peux. Son corps retombe aussitôt et alors seulement je parviens à pleurer. Ce seront mes dernières larmes.

Seattle et ses environs, 2016-2017 • Solitude

Après la mort de Maman, j’ai survécu comme j’ai pu. Je ne sais pas bien ce qui m’a motivée. Malgré mon optimisme naturel, on peut pas dire que j’avais vraiment d’espoir que les choses s’arrangent ou que le monde redevienne comme avant. Avant je pouvais dire que je luttais pour soutenir Maman, mais à présent j’étais seule. J’avais toujours aucune de nouvelle de mon père et c’était mieux comme ça. Pas de nouvelles de Lloyd non plus. J’espérais qu’il avait survécu à Miami, parce que c’était mieux que de songer qu’il était peut-être mort, mais j’avais aucun espoir de le retrouver alors qu’on était séparé par plus de 4000 kilomètres. Peut-être est-ce simplement mon tempérament de battante qui m’a poussée à toujours aller de l’avant, à ne pas laisser tomber.

J’ai pris l’habitude de bouger constamment, ne jamais rester trop longtemps dans le même abri. J’ai grandi en bonne partie à Seattle, je connais bien la ville même si elle a changé ces dernière années. Alors je tourne, passant d’un quartier à un autre, m’arrêtant tantôt en centre-ville, tantôt en banlieue. Les rôdeurs étaient un peu moins nombreux en ville mais ils étaient toujours là et ils n’étaient plus le seul danger. J’ai croisé d’autres survivants durant cette période mais je ne me suis jamais vraiment mêlée à eux. Les observer de loin et les écouter parler à l’occasion m’a suffi pour comprendre qu’il valait mieux rester seule et ne compter que sur moi-même. Une fois, vers l’été 2017, au mois de juin je crois, j’avais même dû me battre contre un connard qui voulait profiter de mes quelques ressources et probablement aussi de moi par la même occasion. Je suis pas sure et je m’en fous. J’avais seulement béni mes talents de boxeuse ce jour-là et je lui avais pas vraiment laissé l’occasion de détailler ses exigences. Puis j’avais poursuivi mon chemin avec une indifférence un peu dérangeante quand j’y repense. Faut croire que mon individualisme ne s’arrange pas.

J’ai aussi pris le pli de fouiller systématiquement chaque recoin des endroits que je squatte. C’est dingue tout ce qui peut avoir une utilité qu’on ne soupçonnait pas. Si ça ne me servait pas à moi, ça pourrait toujours servir pour faire du troc. J’évitais de trop m’encombrer pour autant. Mieux vaut un sac léger pour bouger rapidement et je n’avais pas vraiment d’abri fixe où stocker ce que je trouvais. Y a bien deux ou trois cachettes en ville où j’ai planqué quelques boites de conserve mais je n’ai aucune garantie de les retrouver quand j’y retournerai. Si je fouille, d’autres en font autant.

Même si je ne me mêlais pas trop aux autres, il m’arrivait de côtoyer de loin d’autres survivants dans certains abris un peu plus… collectifs. Comme le No man’s land, l’entrepôt dans lequel je me suis arrêtée depuis deux jours. J’y avais déjà séjourné ponctuellement ces derniers mois. J’étais tombée dessus un peu par hasard en cherchant un coin où me réfugier lors de mes errances dans le district industriel. Heureusement que je peux me permettre d’y rester quelques jours cette fois encore.

Seattle, Mai 2018 • Mutilation

C’est il y a deux jours que mon train-train habituel a été chamboulé et que mes chances de survie ont été compromises. J’avais entrepris de fouiller méthodiquement ce qui avait été autrefois une épicerie de quartier. Les produits frais, fallait oublier depuis le temps, mais je savais qu’on pouvait parfois encore trouver quelques conserves. Je ne regardais plus les dates, seulement l’état des boîtes. Si le couvercle était intact et qu’il n’était pas bombé, je prenais. Les rayonnages avaient été pillés et dévastés depuis longtemps déjà alors j’étais partie explorer l’arrière-boutique.

Mon sac à dos à moitié ouvert sur une épaule, je me revois fouiller les étagères de la petite pièce. Coincée dans ma ceinture, j’ai calé une de ces haches de secours à la lame peinte en rouge qu’on trouvait à côté de l’alarme incendie dans certains établissements. C’est pas forcément l’arme la plus pratique ni la plus efficace mais ça peut toujours servir. Je suis en train d’examiner une boîte de conserve quand j’entends un bruit derrière moi. Je me retourne d’un bloc et je le vois.

Un rôdeur, à l’entrée de la réserve, entre moi et la sortie. J’ai aucune idée d’où il sort. Je n’ai rien vu de suspect en fouillant la boutique quelques instants plus tôt. Sans réfléchir plus longtemps, je lâche la boîte de conserve et je prends ma hachette dans ma main gauche – je suis gauchère. Je sais pas bien comment je vais pouvoir m’en sortir sur ce coup. La pièce est étroite et j’ai pas vraiment de possibilité de lui échapper. Mais je suis bien déterminée à me défendre coûte que coûte.

Tout va très vite alors.  Le rôdeur s’avance vers moi et je tente de l’esquiver en le menaçant de ma hache. En vain. Il agrippe mon bras droit et je comprends qu’il va mordre dedans. Appelez ça l’adrénaline, l’instinct de survie, n’importe quoi j’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que je ne dois pas le laisser faire. Mais au lieu de me débattre pour échapper à son emprise, je pose mon bras prisonnier en appui sur l’étagère juste à côté et avant que la mâchoire du rôdeur ne l’ait atteint, je donne un coup de hache, pile entre mon coude et mon épaule. La hache reste plantée dans l’étagère et je ne cherche pas à la récupérer. Je profite que le rôdeur soit occupé par mon bras à dévorer pour m’échapper et courir vers la sortie.

Ce n’est qu’une fois dans la rue que je réalise ce que je viens de faire. Mon cœur bat vite, ma respiration est chaotique et mon bras pisse le sang. Je viens de me couper le bras putain ! Rapidement je fouille dans mon sac encore ouvert et j’en sors un t-shirt au hasard que j’appuie sur mon moignon sanglant. Je me remets alors à courir. J’étais dans Beacon Hill quand c’est arrivé. L’hôpital des anciens combattants n’est pas loin. Il a sûrement déjà été pillé, mais je trouverai peut-être encore quelques trucs utiles pour me soigner.

Poussée par l’adrénaline, je parviens à l’atteindre et à m’enfermer dans ce qui devait être une salle de soins. Ma priorité est d’arrêter l’hémorragie avant de perdre connaissance. La compression que j’ai exercée avec mon t-shirt a un peu limité les dégâts, mais c’est pas suffisant. Je trouve un tensiomètre dont je passe le brassard autour de ce qu’il reste de mon bras et je le gonfle autant que je peux malgré la douleur pour faire garrot. Je me mets alors à fouiller la pièce à la recherche d’un truc utile. J’ai presque envie de sourire quand je tombe sur des compresses hémostatiques. Je les applique sur la plaie, puis utilisant mes dents pour compenser ma main unique, je me débrouille pour faire un bandage bien serré avec feu mon t-shirt.

Je me laisse glisser sur le sol pour m’asseoir et souffler un moment. À présent que l’adrénaline retombe, la douleur est atroce, à la limite du supportable. Mais j’essaie de me dire que c’est une bonne chose. Si j’ai mal, c’est que je suis consciente. Je reste comme ça quelques heures je crois avant de me relever pour bouger d’ici. Mon instinct me dicte qu’il vaut mieux que je ne reste pas seule si je veux survivre à ça. J’enfile mon manteau que j’avais noué autour de ma taille jusqu’à présent et je quitte l’hôpital en direction de cet ancien entrepôt qu’on appelle le No man’s land et où je me suis déjà arrêtée quelques fois. Il y a toujours des survivants solitaires là-bas et je ne suis pas loin du district industriel. Si nécessaire, je pourrai peut-être négocier qu’on me donne un coup de main.

C’était il y a deux jours. Je sais pas bien par quel miracle, mais j’ai survécu à mon amputation. J’imagine qu’avec mon pansement improvisé, je suis parvenue à ne pas perdre trop de sang. Reste encore maintenant à espérer que je survivrai à la cicatrisation. Ce sera surement moche, mais ça, c’est le dernier de mes soucis. Il faudra aussi que j’apprenne à survivre avec un seul bras. Au moins ce n’était pas mon bras dominant…

time to meet the devil

• pseudo › Severielle
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• comment avez-vous découvert le forum ? › On m'a donné le lien et comme je suis faible j'ai cliqué dessus.
• et vous le trouvez comment ? › Très complet.
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• code du règlement › Code validé par Morgan
• crédit › moi-même
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fiche (c) elephant song.
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Re: Sam - /!\ Violence

Dim 20 Mai 2018 - 17:31



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.

Bonne rédaction !


Bienvenue parmi nous !
Bon courage pour la rédaction de ta fiche ^^

Si tu as des questions n'hésite pas à nous contacter pour nous les poser o/
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Re: Sam - /!\ Violence

Dim 20 Mai 2018 - 19:21

Aloha et bienvenue à toi !

Envoyé depuis l'appli Topic'it
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Re: Sam - /!\ Violence

Lun 21 Mai 2018 - 1:29

Bienvenue Smile bon courage pour la redaction de ta fiche !
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Re: Sam - /!\ Violence

Lun 21 Mai 2018 - 1:30

Bienvenue ! Et bonne rédaction
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Re: Sam - /!\ Violence

Lun 21 Mai 2018 - 1:42

Merci à vous Sam - /!\ Violence 4160752524
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Re: Sam - /!\ Violence

Lun 21 Mai 2018 - 3:20

Bienvenue dans le coin, bon courage pour ta fiche Smile
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Re: Sam - /!\ Violence

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