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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Dim 14 Jan 2018 - 23:46



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Ca lui arrivait souvent, depuis toujours, mais on ne s'habitue jamais vraiment à ça. Les cauchemars ont ce truc qui peut les faire paraître si réels qu'il avait souvent vraiment mal en se réveillant, comme si le mort-vivant qui l'avait mordu en songe ou le type qui lui avait tiré une balle imaginaire dans le ventre l'avaient réellement fait et que la douleur lui donnait envie de hurler pour de bon. Cette fois-ci aussi, il avait eu mal ; le désespoir qu'il avait ressenti en rêvant de Liv qui le rejetait avait été incroyablement violent et il avait l'estomac retourné et les muscles tétanisés comme s'il avait couru beaucoup trop longtemps sans respirer. Il mis un instant à comprendre que ce n'était qu'un rêve mais la panique était encore là, prégnante et moite. Il fallait qu'il la touche, qu'il sente qu'elle était encore là pour de bon, et un million de pensées intrusives vinrent se bousculer dans sa tête – pourquoi est-ce qu'elle resterait, elle n'a aucune raison de rester, elle s'en fout de toi tête de con – et elle était en train de lui affirmer le contraire quand sa bouche heurta la sienne en lui coupant la parole. C'était étrange, et violent aussi, quelque part. Simon eu l'impression de prendre feu, ou que tout explosait à l'intérieur de lui, que le temps s'effondrait sur lui-même et qu'un trou noir naissait dans son ventre pour déformer l'univers tout entier. Il en crevait d'envie, évidemment, et il agit sans réfléchir un seul instant, parce qu'il en avait besoin, qu'il le fallait, là, maintenant, et que s'il ne le faisait pas il avait l'impression qu'il allait mourir.

Sa langue chercha la sienne et il resserra encore davantage ses doigts sur elle si c'était possible, complètement sonné par les restes de terreur qui lui broyaient encore le ventre et le tourbillon de sensations intenses qui l’électrisaient au contact de Liv – elle était là, elle était vraiment là – et son coeur battait tellement fort quand elle s'écarta légèrement qu'il mis plusieurs secondes à reprendre son souffle. Il arrivait pas à croire qu'il venait de faire ça, et surtout qu'elle l'avait laissé faire. Elle avait posé une main sur sa joue et avant ça il ne s'était pas rendu compte qu'il avait pleuré, mais il ne se sentait étonnement pas honteux ou quoi que ce soit du même genre ; la voix de la jeune femme s'éleva alors à nouveau, douce, incroyablement rassurante, et elle lui dit exactement ce qu'il avait besoin d'entendre. Le fait qu'elle lui répète qu'elle ne le laisserait plus jamais tomber lui donnait envie de pleurer à nouveau mais pas de terreur cette fois, au contraire en fait, c'était juste incroyablement agréable et beaucoup trop inespéré pour être vrai – mais ça sonnait vrai, elle était sincère, il en était certain, et il n'aurait pas pu affirmer avoir déjà été aussi ému dans sa vie avant ce moment précis. Probablement pas.

Il sentit la jeune femme se recoucher contre lui et il relâcha légèrement son tshirt sans pour autant enlever ses mains de là. Les dernières traces d'angoisse finirent par s'évaporer alors qu'il fermait les yeux pour profiter des caresses de ses doigts sur sa joue, et s'il ressentait encore un grand bordel à l'intérieur de ses entrailles, ce n'était plus à cause de la peur. C'était à cause de Liv. Et ce n'était plus désagréable, c'était complètement l'inverse. Lui non plus, il n'aurait jamais cru pouvoir ressentir autant de choses pour elle avant tout ça – ils appartenaient à des sphères si opposées avec des ambitions si différentes, pour autant qu'on considère que Simon ait jamais eu une once d'ambition dans sa vie, mais il avait changé aussi, en même temps que le monde. L'avant n'avait plus que la valeur qu'on voulait encore bien lui donner, et à présent il se serait sacrifié sans hésiter pour sauver cette femme-là si ça avait été nécessaire. Tout ce qu'il ressentait pour elle prenait une place incroyable et il avait l'impression que ça débordait, qu'il ne pouvait rien contenir et qu'elle le ressentait forcément comme si ça se déversait littéralement sur elle. Il était complètement heureux qu'elle soit là, complètement heureux que leurs routes se soient croisées, complètement heureux d'avoir survécu assez longtemps pour la connaître – c'était ça, putain, toutes les horreurs et tout le reste, ça en avait finalement valu la peine. Il n'aurait plus jamais échangé ça contre quoi que ce soit d'autre sur Terre, il en était certain.

Son souffle se calma légèrement alors qu'elle l'apaisait, et il l'écouta lui murmurer les paroles les plus rassurantes du monde. Être en sécurité, avec elle, et ne plus s'occuper de rien d'autre que de ça, c'était tout ce qu'il désirait. On sera tous les deux et on sera bien. Il n'aurait jamais osé espérer qu'elle ait envie de ça aussi. "Oui... S'il te plait" murmura-t-il dans un mélange de supplication et d'espoir brûlant - et ce qu'elle venait de dire résonna dans sa tête, manquant de lui recréer une nouvelle balle d'émotion dans la gorge. Quand elle l'embrassa encore, d'abord sur la joue puis sur les lèvres, Simon sentit instantanément son coeur s'emballer à nouveau et il répondit d'abord doucement, un peu timidement même comme s'il avait encore du mal à y croire, puis finalement très vite avec beaucoup plus d'assurance. L'une de ses mains remonta pour se glisser dans les cheveux de Liv, sur l'arrière de sa tête, et s'abandonna complètement contre elle sans plus détacher sa bouche de la sienne. Il ne s'était plus senti aussi bien depuis un million d'années – depuis toujours, peut-être, et tout ça – ce qu'il ressentait pour elle, ce qu'elle avait aussi l'air de ressentir pour lui, le fait qu'elle l'embrasse, son corps chaud contre le sien, tout – tout ça lui semblait tellement puissant qu'il se demandait comment il était seulement capable de le supporter.

Après à peine quelques minutes comme ça il se retrouva tellement excité que ça lui fit un peu mal, mais il n'osa pas réellement pousser les choses plus loin comme s'il avait peur qu'elle se détache de lui en décidant que c'était finalement une mauvaise idée – il n'y avait rien qui le poussait à croire ça, mais Simon craignait tellement de choses de manière générale qu'il n'avait même plus besoin de signes extérieurs pour s'inventer des angoisses. Et pourtant, il en avait envie. Genre, tellement, putain. Après avoir lutté contre lui-même pendant ce qui lui sembla être un temps infiniment long – alors qu'en réalité non – il craqua et commença tout de même à aventurer ses mains plus loin contre son corps à elle, les passant sous ses vêtements pour effleurer sa peau et très vite la caresser plus franchement ; ça faisait longtemps qu'il n'avait plus fait ça, bien sûr, mais il n'y avait pas que ça. L'abstinence, il avait fini par s'y faire. Mais Liv, il avait envie d'elle comme c'était jamais arrivé dans sa vie. Il voulait la saisir toute entière, la prendre pour ne plus jamais la lâcher, et s'il tentait visiblement de se maîtriser et de ne pas se précipiter, il avait vraiment l'air de peiner à y arriver. Il pressa son corps contre le sien de façon totalement explicite, s'accrochant toujours à elle comme pour s'assurer qu'elle ne disparaissait pas tout en continuant à l'embrasser passionnément et les couches de vêtements qui les séparaient encore lui donnaient l'impression de brûlures quasi-insupportables. Quant aux questions pratiques d'hygiène ou de contraception elles étaient à un milliard de kilomètres de ses préoccupations actuelles, et de toute façon franchement il n'était vraiment pas en état de réfléchir à quoi que ce soit.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 23 Jan 2018 - 22:33



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


Les mots réconfortants, ce n'était pas vraiment le truc de Liv. Elle avait toujours été très égoïste et détestait les gens naïfs et pleurnichards. Mais là c'était différent... Avec Simon, son coeur s'était ouvert, parce qu'il avait ouvert le sien en premier lorsqu'elle avait paniqué dans le centre commercial. Les mots étaient venus d'eux-même, avaient coulé de source. C'était tellement naturel que c'en était étrange, elle-même ne comprenait pas d'où tout ça lui était venu, mais elle s'en fichait. Ca l'avait calmé, et c'était tout ce qui comptait. Un jour elle devrait lui poser des questions sur son passé, afin de mieux comprendre ce qui pouvait bien le mettre dans un état pareil. Mais pas ce soir. Ce soir il avait besoin de mots réconfortants, de caresses enjôleuses, d'une présence rassurante, et Liv pouvait lui apporter tout ça. Mieux encore, elle le voulait. Parce qu'il le méritait amplement. Pas pour ce qu'il avait pu être dans le passé ou quelque chose dans le genre, mais pour ce qu'il était aujourd'hui et ce qu'il lui apportait, à elle.

Pendant une seconde, elle se dit qu'il s'accrochait à elle parce qu'il n'avait personne d'autre. Que si la dernière des radasses était passée près de lui, il l'aurait agrippé aussi. Et puis elle se souvint que c'était elle qui l'avait planté la première fois, que malgré ça il lui avait laissé une seconde chance, et que c'était vraiment à elle qu'il s'accrochait parce qu'elle était elle, justement. La raison de cet attachement était encore inconnu, mais ce n'était pas grave. Ils avaient tous les deux trouver le substituts à la solitude qui les bouffait depuis quelques temps et il n'y avait aucune raison de chercher plus loin. Liv était consciente qu'il était probable qu'elle se réveille un jour dépouillée de tous ses biens ou même morte, mais elle s'en fichait. Elle avait toujours pris des risques quand l'envie lui prenait, et cette fois-ci ne faisait pas exception. De toute façon il suffisait de voir la gueule de Simon pour savoir qu'elle n'en prenait pas beaucoup, des risques, en restant près de lui. Outre son visage, qui pouvait être trompeur elle en était la preuve même, son regard ne mentait pas lui. Il était spontané, sincère. Elle n'avait besoin de rien d'autre pour tenter sa chance à ses côtés.

Rien, mais absolument rien, n'aurait pu faire en sorte qu'une fille comme Liv se tourne vers un gars comme Simon dans la rue. Ils ne venaient clairement pas du même monde. Mais la Liv d'aujourd'hui n'avait plus rien à voir avec la Liv d'avant. Elle était toujours aussi arrogante et sarcastique, mais une bonne grosse partie de son égoïsme s'était envolé pour laisser place à de l'humanité et elle n'était plus le centre de l'univers. Si autrefois il n'y avait qu'elle qui comptait, aujourd'hui c'était différent. Elle était venu en aide à des gens qu'elle ne connaissait pas, en avait volé d'autres qu'elle ne connaissait pas plus que les premiers, et aujourd'hui elle embrasser un -presque- parfait inconnu avec qui il y avait eu un feeling très spécial. Si spécial qu'elle s'abandonnait entièrement aux baisers brûlants et aux mains baladeuses. Depuis combien de temps ne s'était-elle pas faite toucher par un homme ? Ca faisait quoi... ? Deux ans que tout ce bordel s'était enclenché ? Elle avait passé plus d'un mois aux Etats-Unis pour sa campagne de publicité avant que l'apocalypse ne se déchaîne, et encore avant ça elle n'avait pas eu de partenaire quelconque depuis quelques semaines. Elle avait perdu les comptes. Mais ça faisait longtemps. Genre trop longtemps.

Plus encore que le simple fait de se sentir à nouveau désirable malgré l'odeur désagréable, les cheveux sales et le manque totalement insupportable d'une brosse à dents et de la pâte mentholée qui allait avec, l'excitation était surtout dû au fait que c'était Simon. Ce gringalet à peine plus grand qu'elle, sans muscles, avec un front aussi large que celui de Sakura Haruno n'avait rien, à la base, pour séduire une fille aussi superficielle et volage que Liv. Et pourtant, c'était bien tout ça qui avait charmé l'islandaise. En plus de son sourire, de ses yeux clairs, de son humour, de son courage -ou de son idiotie, ce n'est qu'une question de point de vue-, de ses bras protecteurs, de ses baisers qui formaient une armée de papillons dans son ventre. Elle pouvait clairement sentir l'envie qui pointait entre les jambes de son compagnon de route, et si de son côté c'était bien plus discret, ce n'était pas pour autant inexistant. De la même façon que Simon, elle était à des années de penser à tous ces trucs scientifiques qu'elle avait pourtant passé la majeure partie de sa vie à étudier. Les grossesses, les maladies sexuellement transmissibles, la dépendance semblable à celle d'une drogue dû aux phéromones qu'allaient réveiller l'acte en lui-même, rien n'importait. Rien n'existait.

Les fameux vêtements qui gênaient tant que ça ce couple inhabituel volèrent bien vite à travers la pièce, créant des frissons de froid désagréables sur la peau de Liv. L'hiver était là, le froid était présent partout et bien qu'ils soient à l'abris du vent, il n'y avait plus de radiateur pour chauffer l'endroit. Pourtant, elle oublia bien vite ces frissons désagréables pour laisser place à d'autres, bien plus chaleureux et agréable. Entre les caresses et les baisers, plus rien ne comptait que respirer et profiter, rendant ce moment de partage intense et sauvage devenir précieux. Il était sien, à ce moment précis. Il n'y avait que lui qui comptait, que son plaisir, que ce qu'ils pouvaient s'offrir en retour, et pendant plusieurs longues minutes ils s'abandonnèrent l'un à l'autre dans une symphonie de soupires, de gémissements et de tremblements significatifs. Même à la fin de leurs ébats, lovés l'un contre l'autre, elle ne pensa pas aux risques. Elle aurait complètement gâché ce moment si elle avait commencé à s'inquiéter de tout ça et la seule chose qu'elle se dit, c'était qu'il n'y avait que 20% de chance de tomber enceinte lors d'un rapport sexuel non protégé. En espérant ne pas se situer pile dans la bonne période d'ovulation. Le SIDA ? Il ne pouvait pas être pire qu'une morsure de rôdeur vous arrachant la peau comme un vulgaire morceau de viande. Et tout le reste... Était complètement effacé de sa mémoire. Un tourbillon euphorique voguait encore dans l'esprit de Liv et rien, à part peut-être une intrusion inattendu et complètement improbable, n'aurait pu la tirer de là. Si elle avait pu passer le restant de ses jours là, somnolente dans les bras de Simon, elle aurait volontiers tout abandonné en échange de ça.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Lun 29 Jan 2018 - 1:26



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.


Même si l'idée lui avait honnêtement traversé l'esprit, il n'aurait jamais cru jusqu'à cet instant précis qu'elle puisse un jour se concrétiser. Liv, c'était typiquement le genre de filles à qui il n'aurait tout simplement jamais osé adresser la parole, dans sa vie d'avant. Déjà parce qu'il n'avait aucune confiance en lui et qu'elle était canon et beaucoup plus cultivée que lui, mais aussi parce qu'il partait du postulat de base qu'il ne l'aurait jamais intéressée pour des raisons plus pragmatiques – il n'avait rien à offrir, son hygiène de vie était déplorable et en plus de ça les derniers mois il s'était remis à ingurgiter assez de dérivés morphiniques pour ne plus réussir à bander sur demande. L'apocalypse avait au moins eu l'avantage de le sevrer de tous les traitements surdosés qu'il s'infligeait, et même si pour ça il avait du affronter une période de double désespoir totalement insupportable, il était objectivement assez soulagé de ne plus dépendre de ça aujourd'hui. Alors oui, la longue période d'inactivité sexuelle qu'il avait endurée depuis la fin du monde civilisé tenait sans doute une place importante là-dedans, mais malgré ça il se surprit presque lui-même d'éprouver autant de désir d'un seul coup. Comme s'il avait totalement oublié ce que ça faisait. Et quand bien même, si on lui avait posé la question et qu'il avait été en état de répondre, il aurait dit qu'il n'avait jamais eu envie de quelqu'un à ce point-là de toute sa vie.

Ca ne s'expliquait pas vraiment pour lui non plus, mais elle réveillait beaucoup trop de choses en lui et cela dépassa tout ce qu'il croyait connaître jusqu'ici. Quand les mains de Liv se posèrent sur lui, quand leurs peaux se touchèrent entièrement et quand ils fusionnèrent dans un mélange de précipitation et de nécessité intense – parce que c'était devenu totalement nécessaire, il avait besoin de la sentir, il fallait qu'il la possède – pendant tout ce temps il la voulait tellement fort qu'il était incapable de réfléchir ou de penser à quoi que ce soit d'autre et il le lui répéta même plusieurs fois ("Je te veux") entre deux respirations haletantes ou deux gémissements si puissants qu'on aurait pu croire qu'il avait mal – mais il ne s'était jamais senti aussi bien, jamais. Elle était devenue Tout, elle l'englobait complètement et il se laissait happer par sa bouche et par tout son corps, vibrant avec elle alors qu'ils se cherchaient puis s'accordaient parfaitement dans une montée en puissance presque incontrôlée. Il n'y avait plus qu'elle au monde et il savoura chacun de ses soupirs jusqu'à la fin de leur étreinte, quand tout devint trop intense et explosa dans un mélange de tremblements et de gémissements extatiques qu'il ne chercha pas un seul instant à retenir.

Quand ils se rallongèrent l'un à côté de l'autre, aussi collés ensemble qu'on puisse l'être, Simon enfouit son visage dans son cou pour respirer encore son odeur. Il se sentait si soulagé, vide, apaisé et en même temps gonflé d'un amour trop puissant pour qu'il puisse mettre des mots corrects dessus, si parfaitement bien qu'il aurait pu céder à son propre corps et s'endormir en quelques instants mais il s'y refusa, préférant prolonger ce moment autant que possible en écoutant le souffle de la jeune femme ralentir, quelque part vers son oreille, pendant qu'il lui caressait doucement les cheveux.

Ils recommencèrent en se réveillant le lendemain matin, et la lumière du jour donna une autre dimension à leurs ébats ; Simon l'observa longuement, bienveillant et les yeux brillants d'émotion, découvrant son corps qu'il avait caressé quelques heures plus tôt dans l'obscurité et lui-même rougit un peu quand ses yeux se posèrent sur lui, comme vaguement timide de se retrouver exposé aussi simplement sous ses doigts. Il oublia pourtant toute forme de gêne en quelques instants - la confiance qu'il plaçait en Liv piétinant allègrement tout le reste – et ils s'explorèrent encore, passant une bonne partie de la matinée à enrouler leurs corps ensemble sans plus se soucier d'autre chose que d'eux-mêmes. Quand ils se décidèrent finalement à se lever et à s'habiller pour lutter un peu contre le froid qui commençait à être trop désagréable, Simon proposa à Liv d'aller faire un tour dans un quartier voisin – sans but précis, cette fois, comme si c'était une journée de vacances totales qui avait trop bien commencé pour être gâchée par les responsabilités de survie que tout le monde s'imposait.

"Je me baladais souvent là-bas, avant... Y avait pas mal de trucs sympas, bon, des bars surtout, mais c'était un endroit cool." Il avait l'air particulièrement enthousiaste – un peu fatigué, aussi, mais pour des raisons légitimes – et on devinait facilement qu'il voulait juste passer du temps avec elle et que le quartier en question n'était qu'un prétexte. Ca n'avait pas d'importance, l'endroit où ils pouvaient aller, maintenant.

Il la laissa passer pour refermer soigneusement la porte de l'appartement derrière eux – leur appartement ? - et ils marchèrent à peine une vingtaine de minutes (contournements de rôdeurs inclus) avant d'arriver dans la rue qu'il cherchait, et qu'il ne peina pas à reconnaître malgré le fait qu'elle soit pas mal ravagée. Il y avait plus d'enseignes par terre que fixées au-dessus des magasins et la totalité des vitrines semblaient avoir été explosées depuis longtemps, mais cela ne sembla pas attrister Simon plus que ça (il fit même une blague à ce propos en disant que ça n'avait pas tant changé que ça - parce qu’auparavant c'était déjà vu comme un endroit un peu craignos, mais il du évidemment le lui expliquer pour qu'elle comprenne.) Un pub irlandais, un fast food, un bar, un salon de tatouages, un magasin de surplus informatique, un autre bar... A un moment donné de leur exploration, Simon attrapa la main de Liv qu'il serra dans la sienne, n'osant pas la regarder en même temps comme s'il craignait un peu qu'elle se moque de lui mais ne résistant pas à l'envie de la toucher d'une façon ou d'une autre – il aurait aussi voulu lui dire qu'il était incroyablement heureux qu'elle soit là et qu'il avait passé la meilleure nuit de sa vie mais il ne savait pas comment faire pour que ça ne sonne pas d'une façon ridicule et il ravala ses mots, frustré de sa propre incapacité à communiquer aussi facilement qu'il l'aurait voulu.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Jeu 22 Fév 2018 - 17:55



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


Pendant un instant, il n'y avait plus rien. Plus de morts-vivants, plus d'humains dangereux, de clans sadiques, de groupes mortels. Il n'y avait plus que Simon. Son corps, son souffle, cette étreinte intime qu'ils partageaient et leurs coeurs battant à l'unisson. Et même lorsque leur coït fut terminé, ils ne se décollèrent pas l'un de l'autre, comme si leur vie en dépendait. Pour la première fois depuis plus de deux ans de calvaire, le sommeil de Liv fut léger et réparateur. Pas qu'elle ait spécialement confiance en la capacité de Simon à se réveiller en cas de problème, mais elle s'en fichait juste. Elle se sentait heureuse et tout aurait pu s'arrêter le lendemain que ça n'aurait rien changé. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il était toujours là et malgré le fait que l'hiver ne soit pas encore terminé et que les dangers extérieurs n'aient pas disparu, elles se sentait bien. Il finit par se réveiller aussi et il ne fallut pas plus d'une heure pour que les deux craquent à nouveau l'un pour l'autre, avec cette fois la lumière du jour pour sublimer leurs corps. Les yeux bleus de Simon brillaient de malice et Liv se laissait volontiers porter par ce regard ensorcelant.

Ce n'est qu'après un moment qu'ils se décidèrent enfin à bouger, malgré cette grasse matinée improvisée qu'ils avaient tous les deux appréciée. Ils ne s'étaient imposés aucun impératif aujourd'hui, bien qu'ils auraient peut-être dû, au cas où. Simon avait juste lancé l'idée d'aller faire un tour dans un quartier où il aimait bien traîner avant tout ça et Liv avait accepté, sans réfléchir à ce qu'il perdait comme temps ou comme possibilité de trouvailles. Rien n'avait d'importance. Elle ne se sentait pas obligée de l'abandonner de peur qu'il meurt ou qu'il disparaisse, pas parce que c'était improbable mais parce que le plaisir de l'avoir à ses côtés était plus fort que le reste. Elle remballa donc toutes ses affaires, parce qu'il était malgré tout hors de question qu'elle laisse quelque chose sous la main d'éventuels pilleurs, et le suivit à l'extérieur, son pied de biche à la main. Elle ne l'avait pas utilisé beaucoup, plus apte à courir pour fuir qu'à frapper, mais elle aimait bien l'avoir à porter de main, au cas où.

Il n'y avait plus grand chose dans le quartier. Tout avait été défoncé, vitrines, voitures, poubelles, cela faisait deux ans que tout était abandonné et ça paraissait en être vingt. Pour autant, il ne fallait pas un gros effort d'imagination pour voir comment ça aurait dû être. Pas bien différent, en fait. C'était clairement le genre de quartier dans lequel la jeune Antondottir n'aurait jamais mis les pieds sans raison. Son look BCBG de l'époque aurait bien trop attiré les yeux. D'ordinaire, elle portait des choses plutôt rock et sexy, mais depuis que sa tête était affichée sur tous les panneaux publicitaires pour un parfum de haute gamme, elle n'avait pas eu d'autre choix que de s'adapter et de modifier son style vestimentaire pour quelques temps. Son regard fut attiré par une enseigne vieux-jeu d'une boutique de tatouage, et alors que Simon venait de lui prendre la main, elle s'y dirigea avec un sourire espiègle, l'entraînant à sa suite. Ses doigts s'étaient glissés naturellement entre ceux de l'homme, sans qu'elle n'y réfléchisse, et elle pénétra dans le salon de tatouages avec un regard curieux.

L'endroit était poussiéreux mais toujours en assez bon état. Qui, dans les conditions actuelles, aurait été piller un endroit pareil ? Il n'y avait rien à récupérer. Liv s'avança dans la grande pièce et observa les dessins placardés au mur, l'air amusé. "T'es tatoué, toi ?" Elle entra dans la pièce d'à côté, ramassant une espèce de machine avec une pointe noircie, puis ramassa un petit flacon d'encre noire. "Je peux te tatouer quelque chose ? De toute façon c'est pas trop grave si tu chopes le tétanos avec ce qui traîne dehors, si ?" Et puis elle avait envie de lui dessiner dessus. Genre, pour toute la vie. Comme ça même si il décidait de la lâcher après un moment, il aurait toujours une trace d'elle et il pourrait râler en pensant à cette fille qui l'avait marqué. Elle lui offrit un sourire des plus charmants, histoire d'être sûre de le faire craquer, et approcha pour déposer un court mais doux baiser sur ses lèvres. "Si tu me laisses t'en faire un, je te laisse m'en faire un."

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mer 28 Fév 2018 - 23:32



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.


Il s'était déjà fait voler l'intégralité de ses affaires une bonne demi-douzaine de fois depuis le début de l'épidémie, mais pourtant il était étonnement moins prévenant envers ces dernières que Liv ne l'était avec les siennes. En soi, il faisait quand même plus d'efforts de ce côté là qu'avant, parce qu'il était le genre de type qui perdait toujours tout, de toute façon. Elle avait sans doute raison d'agir comme ça, aussi ne fit-il aucun commentaire sur son sac qui devait peser une tonne en se disant qu'il se chargerait de porter les éventuels trucs qu'ils trouveraient sur leur route, même si ce n'était pas tellement le projet.

Parce que pour une fois, il n'y avait aucun projet, aucun itinéraire réfléchi à l'avance – le fameux triptyque recherche de nourriture/recherche de savon/recherche d'allumettes qu'il essayait toujours de se foutre dans la tête quand il sortait comme si c'était une putain de liste de courses. Non, il n'y avait aucun but tangible et aucun stress ou besoin particulier. Juste sa présence près de lui alors qu'ils arpentaient les rues enneigées, et il se sentait plein d'une tendresse brûlante pour elle dès qu'il croisait son regard. Il s'imagina à Seattle avec elle avant tout ça, quand les choses roulaient encore à peu près normalement pour la plupart des gens. Ils auraient baisé toute la journée dans son appart, commandé des burgers et joué à Mariokart avant de recommencer. Peut-être qu'elle aurait fumé des joints avec lui – il se demanda si c'était le genre de filles qui fumait des joints sans trouver de réponse définitive – peut-être qu'ils seraient sortis dehors pour se balader, comme maintenant, qu'ils seraient même allés escalader une montagne pourquoi pas, ou qu'ils seraient allés voir une expo stupide – est-ce que c'était le genre de fille qui traînait dans les expos ? - ou alors elle aurait simplement accepté de le suivre dans un bar, ils auraient bu beaucoup trop, il aurait essayé de baiser avec elle dans les toilettes – non, elle était définitivement trop classe pour accepter ça – et dans tous les cas le temps se serait arrêté, éradiquant pour de bon tout ce qui empoisonnait son quotidien jusque-là.

Forcément, ça n'avait rien d'aussi simple à présent. Plus personne ne livrait de burgers alors fallait même pas parler du reste, mais pour une fois il ne regrettait absolument pas le monde d'avant. Il était parfaitement satisfait d'être là, parce qu'elle y était avec lui, et qu'elle était encore là même après qu'il ait ouvert les yeux le matin même. Il sentit un frisson le parcourir quand elle glissa ses doigts entre les siens et il failli en avoir honte – parce que si elle lui faisait tout ressentir de façon exacerbée, il était encore incapable de définir ce qu'il ressentait exactement ; c'était rapide, déroutant, intense, et tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne voulait plus la voir s'éloigner de lui. Même pas pour quelques minutes ou quelques secondes.

Il la suivit donc dans le salon de tatouage et regarda les murs sans trop les voir, semblant seulement atterrir quand elle lui demanda s'il en avait déjà fait ou pas. "Non... Si. J'en ai un dans le dos.." Un genre de mandala qu'un de ses potes avait dessiné et qu'il avait cru intelligent de se faire tatouer après une soirée particulièrement destructive. Il n'en avait pas spécialement honte, mais avec le recul il était plutôt content de ne pas avoir la possibilité physique de le voir tous les jours ; d'une façon générale il n'avait que peu de considération pour son propre corps et il aurait sûrement recommencé encore, aussi aléatoirement et sans aucune réflexion préalable, si la vie avait continué comme elle était. Alors quand Liv brandit la machine en lui avouant l'idée qu'elle avait derrière la tête, il ne fut pas vraiment difficile à convaincre. Il aimait l'idée qu'elle veuille laisser une marque sur lui. Il avait sans doute plusieurs traces de morsures sur le corps suite à la nuit qu'ils avaient passé ensemble – et il était par contre totalement certain qu'elle, elle en avait reçu de sa part – mais bien sûr, c'était différent. Qu'elle veuille le marquer vraiment ça l'électrisait d'une façon assez étrange, et quand elle lui dit qu'elle le laisserait lui en faire un en retour, il lui mordit légèrement la lèvre avec envie. "Je suis vacciné de toute façon. Et okay, carrément." souffla-t-il alors avec un sourire amusé, l'idée de laisser sa trace indélébile à lui sur sa peau à elle le chauffant tout autant, en vérité. Il y avait quelque chose de possessif là-dedans, qu'il identifiait très clairement pour le coup mais qu'il ne cherchait pas à refouler. Il voulait qu'elle soit à lui.

"Ici ? Enfin, je veux dire, maintenant ?" demanda-t-il en observant la machine à son tour, se demandant s'il arriverait à écrire ou à dessiner quelque chose de correct avec. Il avait jamais su dessiner même avec un crayon, donc c'était pas dit. "Tu veux me faire quoi ?" fit-il ensuite en relevant les yeux vers elle, curieux. Il aurait sans doute accepté à peu près n'importe quoi mais il avait comme l'impression qu'elle ne voudrait quand même pas lui répondre avant que ce soit fait, et au lieu de lui faire peur cette pensée l’exaltait un peu et il se sentait presque impatient maintenant. "Vas y, j'suis chaud."

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