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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Lun 18 Déc 2017 - 15:19



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


Par quelle espèce de sombre excuse s'était-elle convaincue qu'elle rentrerait là-dedans ? De dehors, l'idée avait l'air pas mal, il suffisait de prendre son courage à deux mains et d'avancer, il y aurait sûrement des points de lumière quelque part. Que dalle. L'endroit s'était avéré beaucoup plus sombre et effrayant que prévu. Alors Liv avait cédé à la panique après quelques pas et franchement, si elle avait été en état de le faire, elle aurait félicité Simon pour son sang froid. Entre l'aspect glauque de l'endroit et sa lâcheté à elle, il y avait de quoi fuir les lieux. Au lieu de ça, il avait d'abord tenté de la calmer, puis lui avait attrapé la manche pour la ramener vers le petit bureau par où ils étaient arrivés. Elle aurait aimé lui dire qu'elle allait bien, qu'ils pouvaient continuer, que ce n'était rien, mais tout cela n'aurait été que mensonges éhontés. A défaut de pouvoir trouver un argument pour ne pas le suivre, elle le suivit sans broncher. Dans sa tête, tout un autre monde était en train de se former de toute façon. Si vaste et si terrifiant qu'elle ne pensait pas à ce qu'elle était en train de faire.

Des monstres sortaient de derrière elle, la tirant dans le noir infini du bâtiment. Des rôdeurs, mais aussi des démons, des chiens, des humains psychopathes... Tout ce que son cerveau tentait de lui gaver l'esprit pour mieux l'alerter des dangers potentiels. Des dangers relevant d'un tel milieu fantasmagorique que c'en devenait ridicule. Elle n'avait aucun contrôle là-dessus et ne réussissait pas à faire la part des choses. Elle n'aurait jamais mis les pieds ici si elle avait été seule, et elle n'en serait jamais ressortie si Simon n'avait pas pris la peine de faire ce qu'il avait fait. Alors oui, se retrouver assise sur cette chaise était semblable à une bénédiction. Son coeur battait si fort dans sa poitrine qu'il en devenait douloureux et elle eut énormément de mal à se calmer. Le noir persistait derrière Simon, qui faisait pourtant barrière entre Livia et ses cauchemars, mais rien à faire, elle était perdue dans sa psychose. Rien d'autre qu'un nouveau choc n'aurait pu la sortir de là.

Il dura une fraction de seconde. Tellement rapide qu'elle douta pendant un instant que ça s'était vraiment passé. La sensation lui brûlait encore les lèvres alors que Simon avait disparu depuis presque une minute déjà. Liv leva lentement la main sur sa bouche, choquée, émue, troublée. Les trois à la fois ou l'un après l'autre, dans le désordre, elle ne saurait dire. Mais qu'est-ce qui se passait dans la tête de ce type ? Ils étaient restés ensemble trois jours avant qu'elle ne l'abandonne lâchement en volant presque toutes les vivres, ils s'étaient retrouvés la veille, et il lui faisait un bisou, là, à cet endroit précis ? Difficile de croire à un raté, c'était voulu, elle en était quasiment sûre. Et le pire dans tout ça, c'était que ce baiser volé avait réussi à centrer son attention sur autre chose que l'obscurité. Et Simon ? La jolie blonde se releva et tendit l'oreille. Elle n'osait plus avancer, de peur que ses visions débiles ne reviennent, mais elle se concentrait sur les sons. Elle entendit un espèce de feulement, des cartons déchirés, des bruits de pas... Peut-être qu'il n'y avait rien là dedans ? Elle se sentait tellement stupide d'avoir eu si peur pour rien.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 19 Déc 2017 - 14:28



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Après les enceintes bluetooth, il eu la chance de découvrir ce qui ressemblait à des rétroprojecteurs. En temps normal – enfin, avant – il aurait vraiment adoré piquer un de ces trucs-là ; il l'aurait ramené à l'appart et avec Liv ils auraient maté des vieux épisodes de South Park toute la nuit, ou ce qui lui aurait fait plaisir à elle, peu importe en fait. Mais bon, de toute façon le streaming existait plus et dans le monde d'avant Liv n'aurait jamais voulu venir regarder des séries chez lui alors Simon donna un coup de pied rageur dans le carton inutile, et en tournant à nouveau la tête vers l'allée il sentit tous ses poils se hérisser en même temps sur son corps. La terreur le frappa quand il tomba nez-à-nez avec un truc qui était pas là dix secondes plus tôt et il loupa au moins deux battements de coeur avant de comprendre que c'était juste un chat qui se tenait à trois mètres de lui. Genre, juste un chat, complètement moche et qui avait l'air d'avoir fait la teuf pendant deux ans dans une poubelle, mais un chat. Simon ferma alors brièvement les yeux en soupirant profondément. Il avait vraiment cru que c'était autre chose. "Jeez..." Ce furent les crachotements énervés de la bestiole qui le poussèrent à rouvrir les yeux. Il avait pas l'air d'apprécier d'avoir de la lumière dans la gueule. "Dégage, putain !" lui brailla alors Simon en agitant sa lampe, et le félin s'enfuit aussitôt avant de disparaître dans l'obscurité, laissant derrière lui le cadavre d'une souris à moitié mâchée. "... Super, merci." marmonna Simon en arborant un air blasé, puis il fronça à nouveau les sourcils avant d'emprunter la direction prise par le chat quelques secondes plus tôt.

Ca faisait une éternité qu'il en avait plus vu – les gens les avaient bouffés pendant les premiers mois de chaos, comme à chaque fois qu'il y avait eu des guerres dans le passé. C'était vraiment rare de tomber sur un animal domestique quel qu'il soit désormais, mais si celui-là avait eu de la chance jusqu'ici y avait pas non plus de raisons pour que ça dure toujours. Il allait payer pour lui avoir foutu la trouille. Simon couru jusqu'au bout du rayon, regarda rapidement autour de lui en tendant l'oreille puis en choisi un deuxième. Il y avait toujours des cartons partout, plus ou moins bien répartis, et c'est seulement à ce moment-là que le jeune homme remarqua la signalétique qui balisait les différentes sections ; il en traversa ainsi plusieurs qui portaient des noms d'enseignes de fringues sans penser à les fouiller – pour l'instant, il visait encore le chat, pour finalement parvenir devant un panneau en particulier qui le fit quasiment piler sur place. Ca disait Dry Grocery, et à peine quelques mètres plus loin le faisceau de sa lampe lui montra le rayon qui devait être un des plus bordéliques du coin ; ce qui avait du être des sacs de riz ou de céréales diverses s'était répandu sur le sol, tout semblait éventré et littéralement une ARMÉE de rats s'enfuit devant lui en s'échappant sous les étagères et entre ses jambes ; Simon sentit une nouvelle fois son corps se contracter totalement et il réprima un frisson écœuré en priant intérieurement pour qu'ils lui foutent la paix, ce qui fut heureusement le cas. Il était parti loin, mais il commençait à se dire que ça valait quand même le coup. Il avait commencé à l'espérer quand il avait vu la souris, mais avec les rats il en était totalement sûr, maintenant : s'il y en avait autant, c'est qu'il restait à bouffer. Il laissa tomber l'idée de retourner les sacs déjà ouverts et leva les yeux vers le haut ; il y avait des cartons au-dessus, qui avaient l'air moins touchés. Simon renifla, posa son sac et et pris sa lampe entre ses dents pour se mettre à escalader ; c'était pas spécialement un mec sportif ou endurant ou quoi que ce soit du même genre mais à force de s'échapper de n'importe où trois fois par semaine depuis la fin du monde, il avait appris à se donner un peu plus dans ce genre de trucs. Il fit attention et parvint finalement jusqu'au carton qu'il avait dans son viseur – parce qu'il était frappé d'une marque alimentaire qu'il connaissait, et bien que personne ne fut là pour le voir son visage s'éclaira enfin quand il l'ouvrit pour regarder dedans.

Quelques minutes plus tard il revenait essouflé dans le local où il avait laissé Liv, avec des toiles d’araignées dans les cheveux et son sac à dos visiblement plein à craquer et un peu trop lourd pour que ce soit vraiment confortable. Il referma la porte et tourna la tête vers la jeune femme – elle était encore là, il avait eu peur que non – et il en eut l'air clairement soulagé. "Meuf !" Il éteignit sa lampe et la rangea dans sa poche, tout content. "Il y avait... J'ai à manger, et on pourra y retourner ! C'est immense, là-dedans. Genre, y a des fringues aussi et sûrement plein d'autres trucs qui peuvent servir !" Il reprit son souffle pendant une seconde ou deux, puis s'approcha d'elle. Elle avait l'air d'aller un peu mieux, mais il en était pas sûr non plus. Il avait fait genre, mais en fait, elle lui avait foutu la trouille. Enfin, non : il avait eu peur pour elle. Gérer les situations de crise c'était pas vraiment sa spécialité, et il avait eu si peu de rapports sincères avec d'autres êtres humains depuis tout ce temps qu'il n'était même plus convaincu de savoir comment il était sensé réagir dans ce genre de moments d'angoisse – et paradoxalement, avec Liv, tout lui semblait plus simple. Il avait juste envie de la rassurer, qu'elle aille bien – enfin, le mieux possible en tout cas – et qu'elle n'ait plus jamais envie de partir. Il le savait, que c'était sans doute n'importe quoi. Qu'ils se connaissaient même pas, qu'elle n'avait aucune raison valable de le laisser la coller ad vitam aeternam, et qu'elle pourrait trouver des compagnons de route infiniment meilleurs que lui en claquant des doigts. Mais même s'il aurait pas su encore dire ce qu'il ressentait, ça ressemblait déjà à un attachement démesuré et rien que le fait de la rejoindre le réchauffa littéralement de l'intérieur. "... Dis, ça va mieux ?"

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Lun 25 Déc 2017 - 8:14



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


L'attente fut interminable. Elle n'entendait rien d'où elle était, à moins que Simon ne se mette à hurler ou ne revienne jamais, elle ne saurait jamais s'il s'était fait bouffer ou pas. Elle crevait d'envie de le rejoindre, de s'assurer qu'il allait bien, mais à chaque fois qu'elle posait les yeux sur l'obscurité de l'intérieur ses jambes lui donnaient l'impression d'être en coton, et elle abandonnait l'idée même de se lever. Son courage ne revint à elle que lorsque Simon pénétra de nouveau dans la pièce, l'air tout content. Elle se leva alors elle entama un geste vers lui, qu'elle réprima aussitôt. Un peu plus, et elle lui sautait au cou. Elle ne savait pas trop pourquoi elle ressentait un tel soulagement de savoir cet homme en vie, mais c'était le cas. Un poids s'était décroché de son coeur et s'envolait loin afin de ne plus jamais revenir... Jusqu'à la prochaine fois. Il avait l'air tellement content, de ses trouvailles, du lieu, d'avoir visité tout ça. Liv' en ressentait de la jalousie pure. Pourquoi est-ce que lui, qui n'était pas plus grand ni beaucoup plus épais qu'elle, avait eu le cran d'aller à l'intérieur et qu'elle était restée dehors sur sa chaise comme une petite princesse trouillarde ? Elle aimait obtenir les choses par elle-même et avait un goût amer dans la bouche en sachant que cette fois, elle n'avait servit à rien. "Ouais ben, pas sans une véritable lampe de poche." souligna-t-elle. Parce que la petite led de Simon était bien jolie mais elle ne servait à que dalle. C'était même surprenant que ni l'un ni l'autre ne se soit fait choper la jambe par un rôdeurs, un chien errant, un homme affamé ou un rat enragé. Pourquoi s'inquiétait-elle ? Ce n'était qu'un tocard comme les autres. Il allait mourir un jour ou l'autre et elle se retrouverait de nouveau seule, alors pourquoi est-ce qu'elle s'attachait à lui ? Elle avait réussi à rester froide jusque là, qu'est-ce qui pouvait bien changer chez lui pour que son instinct la fasse agir autrement ? La fatigue ? L'hiver qui venait ? Elle avait déjà fais le coup après tout, abuser de certaines personnes pendant l'hiver puis elle s'était tirée. Sauf qu'à l'époque elle savait déjà qu'elle allait faire ça. Là, elle savait que ça n'allait pas arriver. Ce type n'était apte ni à la protéger, ni à prendre soin d'elle, ni à exterminer qui ou quoi que ce soit. Et pourtant... Elle voulait lui donner sa chance. Leur donner leur chance.

Les yeux de Liv examinèrent Simon pendant un instant, perdus dans l'immensité de tout ce qu'il représentait. Comment pouvait-on être toujours aussi vrai et confiant après tout ça ? "... Dis, ça va mieux ?" La question résonna dans l'esprit de Liv, sans qu'elle n'y réponde. Elle le fixait simplement, sans rien dire, et ça devait vraiment être flippant pour Simon, mais elle ne s'en rendait pas comte. Son cerveau réfléchissait à tellement de trucs qu'à chaque fois qu'une question lui passait à l'esprit elle n'avait pas le temps de tendre la main pour tenter de la choper que dix autres étaient passées aussi. L'islandaise stoppa son cerveau d'un seul coup et fit un pas, le seul pas qui la séparait encore de l'intrépide bonhomme qui lui faisait face, pour le prendre dans ses bras. Un câlin chaste et amical, à première vue, mais qui démontrait toute la crainte qu'elle avait eu et qui s'évaporait tranquillement. "Ne pars plus jamais tout seul dans un endroit comme ça sans un minimum de matériel." ordonna-t-elle sans agressivité. Elle recula ensuite, sans le regarder puisqu'elle était consciente de cet élan de tendresse dont elle venait de faire preuve malgré sa froideur habituelle. "On devrait rentrer et faire le point sur nos provisions. L'hiver arrive et à ce rythme là, je vais te bouffer avant d'être devenue un lík." Elle aurait pu en rester à la séquence "émotion" mais ce sentiment empiétait bien trop sur le caractère fier de Liv pour qu'elle l'assume. Elle reposa les yeux sur Simon, son regard passa une fraction de seconde sur sa bouche et pendant un instant, le souvenir de son baiser volé lui revint en mémoire. Elle détourna aussitôt le regard et quitta cette petite pièce lugubre par la même fenêtre qui leur avait permis d'entrer, afin de s'éviter de rougir. Le chemin du retour ne serait pas de trop pour se remettre les idées en place.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Lun 25 Déc 2017 - 19:28



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Simon attendit qu'elle ouvre la bouche pour lui répondre mais elle se contenta de le fixer pendant un long moment silencieusement, ce qui finit par l'inquiéter un peu à force d'ailleurs – peut-être qu'elle allait vraiment pas mieux du tout, qu'elle allait taper une crise de panique encore plus violente ou ce genre de choses, et là il aurait du faire quoi ? Mais non. Elle le regardait juste, plutôt intensément d'ailleurs et il avala sa salive en se demandant s'il avait fait quelque chose de mal, puis il se souvint qu'il l'avait embrassée juste avant de partir et cela lui tordit l'estomac alors qu'il se demandait comment il avait seulement pu oublier ça – l'adrénaline de toute évidence, mais quand même. Sur le moment, ça lui avait semblé être le truc le plus naturellement rassurant qu'il ait pu faire pour elle. Maintenant, alors qu'il était revenu, il se sentait juste complètement stupide – elle avait tellement du le trouver stupide putain, elle devait se dire qu'il était tordu, et Simon serra les dents en s'attendant à ce qu'elle se foute de sa gueule ou qu'elle l'engueule carrément tout en se disant qu'il l'aurait sûrement mérité pour le coup. Et en même temps, ça lui colla une tristesse pas croyable.

Alors, quand elle franchit finalement l'espace qui les séparait pour l'enlacer, il cilla d'incompréhension et entrouvrit la bouche comme un crétin ; il s'attendait vraiment pas à ça, pas de sa part à elle, et le nœud dans son ventre se démêla tout seul instantanément. C'était à la fois étrange et extrêmement agréable, déjà parce qu'il avait pas eu de réel contact physique de ce genre avec un autre être humain depuis une éternité, et ensuite – surtout – parce que c'était Liv. Il ferma les yeux pendant une brève seconde, incroyablement soulagé, et les rouvrit quand elle l'engueula finalement un peu mais pour une autre raison. Enfin, engueuler, c'était un bien grand mot ; disons plutôt qu'elle lui rappela des règles de prudence fondamentales, celles qu'il avait bravées parce qu'il voulait leur trouver de quoi bouffer, sûrement, et aussi pour l'impressionner, encore plus sûrement. Elle n'avait pas tort. S'il y réfléchissait deux minutes il aurait largement constaté lui-même qu'il avait pris pas mal de risques, et encore, il était content qu'elle n'ait pas assisté à sa séance d'escalade.

"Désolé..."

Il le pensait. Si la situation avait été inversée et que c'était elle qui était partie toute seule comme ça, il aurait sans doute flippé à mort et il aurait bien été capable de l'engueuler aussi – peut-être même plus rudement que ça. Mais il était ému qu'elle le fasse pour lui, parce que ça voulait dire qu'elle ne souhaitait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit de grave, et quand il réalisait ça il se sentait étrangement euphorique. Elle s'écarta finalement de lui pour lui dire qu'ils feraient mieux de rentrer, et il hocha la tête en se marrant un peu quand elle lui parla de le bouffer et tout ça. "T'inquiètes, tu vas pouvoir t'épargner ça encore un moment je crois." En tout cas, elle avait encore raison ; ils avaient plus rien à faire là pour le moment, avoir de la chance c'était cool mais il était bien placé pour savoir qu'il fallait pas trop prendre la confiance et en abuser parce que c'était toujours dans ces moments-là que ça virait au drame.


Le retour se passa sans heurts notables et la journée n'était pas encore trop avancée quand ils retrouvèrent l'appartement ; Simon laissa aussitôt tomber son sac sur le sol du salon avec soulagement et il remua ses bras pour soulager ses épaules endolories, pas mécontent d'être rentré. C'était sûrement la première fois qu'il trouvait autant de choses d'un seul coup, sauf peut-être quand il avait rencontré Liv la première fois, justement. Mais s'il voulait croire que les choses avaient changé, maintenant, il se dit quand même avec une pointe d'angoisse qu'il serait définitivement fixé dans les prochaines heures sur le désir qu'avait ou pas la blonde de passer réellement l'hiver avec lui. Il fronça alors légèrement les sourcils en se disant qu'il devait penser à autre chose parce que c'était pas le moment de s'auto-prendre la tête et il se remit à sourire. "Alors... inventaire, okay !"

Il alla s'asseoir au bord du matelas qui se trouvait toujours au milieu de la pièce et ramena son sac entre ses genoux pour l'ouvrir, étalant ensuite les pièces de son butin directement à côté de lui pour qu'elle puisse les voir. Il y avait des paquets de riz, des pâtes, des bocaux avec des fruits qui flottaient dedans, des lentilles, un tas de sachets de soupes lyophilisées, et pas mal de nouilles chinoises, le genre séchées à foutre dans l'eau bouillante qu'il bouffait déjà souvent quand tout allait encore bien parce qu'il détestait le fait de devoir faire plus de deux gestes pour se faire à manger. Ca faisait pas mal de choses à première vue mais ils étaient deux et s'ils comptaient deux repas par jour, ça les feraient pas tenir plus de quelques semaines – largement pas tout l'hiver, ça c'était certain, mais ça semblait déjà incroyablement rassurant et Simon avait l'impression qu'ils étaient putain de riches d'un seul coup. Il aurait bien aimé pouvoir explorer davantage de rayons – pour trouver des trucs utiles, des lampes de poche, des piles, des allumettes, du savon, de la sauce samouraï, peu importe, mais peut-être qu'elle accepterait qu'ils y retournent encore.

"Ah, j'ai un cadeau, aussi..."

Il ouvrit l'une des pochettes de son sac et en sortit une tablette de chocolat noir qu'il tendit à la jeune femme, un sourire en coin sur les lèvres. "Enfin, j'espère que c'est encore bon."

Et qu'elle aimait ça aussi, parce que bon, on sait jamais. "C'est pas mal pour une première fois, non ?" ajouta-t-il, encore sous le coup de l'enthousiasme du déballage. Il avait envie qu'elle se sente rassurée à l'idée de pouvoir passer du temps ici, et ça se voyait. "Je me disais, pour tout à l'heure... T'as peur du noir ou quelque chose comme ça ? Je trouverais des meilleures lampes, c'est vrai que là on voyait que dalle, mais c'est pas grave, enfin je veux dire c'est pas grave que t'ai flippé, ça m'arrive souvent aussi, et... enfin culpabilise pas ou quoi, on s'en fout." Il savait pas si elle culpabilisait, mais lui, il aurait sans doute aimé qu'on le rassure dans ce cas-là.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mer 10 Jan 2018 - 8:30



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


Home sweet home. Quelle ironie de penser qu'en rentrant dans ce petit appartement défoncé qui ne lui avait jamais appartenu, elle pouvait se sentir chez elle. Il faisait froid, mais moins qu'à l'extérieur, ils avaient installé leurs petites affaires sans trop les éparpiller non plus afin de pouvoir s'en aller rapidement s'il y avait un quelconque problème, et ils avaient réussi à choper un matelas. Franchement, étant donner les conditions de vie actuelles, c'était le grand luxe. Simon avait même "installé" une baignoire de substitution sur le toit. Bon elle n'était pas prête d'y mettre les pieds vu qu'il neigeait dehors, mais c'était plutôt pas mal de pouvoir récolter l'eau de pluie ou de neige pour s'en servir ensuite. L'idée était bonne, vraiment. En plus de ça il venait de récupérer pas mal de provisions, dans lesquelles il faudrait faire le tri de ce qui était comestible ou pas, mais ça restait réconfortant. Elle l'observait sortir son butin, adossée comme un mur, les bras croisés. Elle mordillait sa lèvre, essayant de compter mentalement combien de temps ils tiendraient avec ça. Le truc, c'était de ne pas tomber dans le piège du "on a de la réserve, on peut se faire un peu plus plaisir que d'habitude". Parce que non, clairement. S'ils commençaient comme ça, ils n'allaient pas tenir la semaine. A vue de nez là, en comptant deux repas par jour et par personne, ils en avaient pour un mois, peut-être un mois et demi maximum. Après il faudrait repartir au fin fond de cet endroit sombre pour trouver de quoi se ravitailler. Mais cette fois ils iraient préparés et elle n'aurait pas cette putain de crise d'angoisse complètement improbable.

"Ah, j'ai un cadeau, aussi..." La déclaration lui fit relever la tête, qu'elle avait pourtant gardé baissée jusque là. Et elle sourit. Qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Du chocolat dans une période pareille, ça ne pouvait être que merveilleux. Elle tend la main pour prendre la tablette et l'examiner. Elle n'imaginait pas pouvoir savourer ce genre de choses encore une fois avant de mourir, rien que l'emballage avait un goût de victoire. "Le chocolat noir ne se périme pas." répondit-elle simplement. "Et j'adore ça. Merci." Son trésor entre les mains, elle se dit qu'elle allait manger un carré, non un demi-carré ce soir. Histoire de la garder la plus longtemps possible. Elle la glissa à l'intérieur de sa veste, afin de l'avoir sur elle constamment et pouvoir croquer dedans quand le moral serait au plus bas. Mais son sourire s'effaça rapidement de ses lèvres quand son nouvel ami se crut obligé de revenir sur l'épisode "je flippe et je me fige comme un lampadaire" du grand magasin. Il tentait de la rassurer, ça se voyait, mais elle prit tout de même un coup violent dans son ego. Elle soupira et haussa les épaules. "Je n'aime pas ce que je ne peux pas voir, de manière générale. Je n'ai jamais aimé le noir parce que je ne sais pas ce qui s'y passe. Quand j'étais petite j'imaginais des monstres sous mon lit ou des insectes qui profitaient de la nuit pour se promener dans ma chambre. Et maintenant... Y a des trucs beaucoup plus effrayants qui n'ont pas besoin de voir pour te choper et te mordre." avoua-t-elle. C'était plutôt miraculeux qu'Olavia ose se dévoiler comme ça, elle qui était si nonchalante et qui avait toujours fait en sorte que les autres la voient comme ça. Confiante, insouciante, fermée. Avec Simon c'était différent, elle n'avait aucun mal à se livrer. Et c'était étrangement libérateur.

Elle finit par quitter son mur et s'accroupit près de lui pour tout remettre dans le sac, mettant un terme à la conversation en changeant de discussion. "Remet tout dans ton sac. Faut rien sortir, si on doit partir en vitesse et qu'on a pas le temps de tout reprendre..." Elle laissa sa phrase en suspens mais la conclusion était évidente. Ils allaient le regretter. Elle laissa sortie une boîte de conserve, qu'ils se partagèrent en silence. C'était froid, c'était dégueulasse, mais ça serait suffisant pour tenir la nuit. Une fois le repas terminée, et alors que la pénombre avalait la pièce progressivement, elle approcha de la fenêtre et observa l'extérieur pendant un instant. Le soleil se couchait à l'horizon, glissant une lumière orangée entre les quelques bâtiments qui ne s'étaient pas encore effondrés, et c'était paradoxalement très joli à voir. Elle profita du spectacle pendant quelques minutes puis tira le rideau afin de plonger la pièce dans le noir. De mémoire, elle retrouva le matelas et s'allongea dessus en soupirant. Ici, pas d'inquiétude au sujet d'insectes grouillants -qui pourtant devaient être plus nombreux qu'à l'époque où tout allait bien- ou de potentiels monstres prêts à lui sauter dessus. Pas de sommier, pas de monstres sous le lit, c'était logique. Et elle avait Simon près d'elle. Elle ne le voyait pas très bien, ses yeux commençaient tout juste à s'habituer à la pénombre et elle voyait vaguement sa forme mais sans plus. Elle sentit le matelas affaisser près d'elle et sut qu'il s'était allongé à son tour. Elle l'observait sans le voir, écoutant son souffle, respirant son odeur aussi nauséabonde que la sienne, mais qui restait la sienne, qu'elle affectionnait et qu'elle supportait. Elle laissa peser un grand silence, pendant plusieurs minutes, puis approcha sa bouche de l'oreille de Simon pour murmurer doucement. "Merci... D'avoir géré... Dans le centre commercial." Mine de rien, elle en avait besoin. Olavia était très indépendante, mais le temps épuisait progressivement son courage à cause de la solitude et la réaction de Simon avait été juste, courageuse et salvatrice. Lentement, tout en douceur, elle déposa ses lèvres sur ce qui lui semblait être la joue de Simon mais qui s'avéra plus être la commissure de ses lèvres, et y déposa un tendre baiser. Elle se blottie ensuite confortablement contre lui, pas mécontente d'avoir une présence telle que la sienne pour dormir sur ses deux oreilles.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Ven 12 Jan 2018 - 18:50



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.


Simon fut totalement enchanté quand elle le remercia pour le chocolat. Globalement il se sentait d'excellente humeur depuis qu'ils avaient quitté l'entrepôt – parce que même s'il avait osé aller y faire une razzia tout seul, il ne s'y était évidemment pas senti en sécurité une seule seconde. Le fait de relâcher ses nerfs après avoir posé son sac sur le sol de l'appartement lui faisait un bien incroyable, d'autant plus que le sac en question contenait plus de trucs à manger qu'il n'en avait eu entre les mains pendant au moins les trois derniers mois. C'était totalement inespéré, et il savait pertinemment qu'il n'aurait jamais osé faire ça sans avoir Liv derrière lui. Quelque part, peut-être qu'elle lui avait sauvé la vie – il n'avait vraiment plus rien à bouffer avant ça, et l'hiver serait encore long, et tout ça sans même parler du soulagement moral qu'elle lui apportait. Cela ne faisait qu'un peu plus de vingt-quatre heures qu'elle était là, avec lui, mais il avait l'impression que cela durait depuis bien plus longtemps déjà et il aurait aimé que ça dure toujours. Parce que clairement, jusqu'ici c'était pas comme si il projetait encore des plans d'avenir ou même comme si son horizon temporel se situait au-delà de quelques jours – et encore – mais elle avait en quelque sorte changé ça ; sa présence et le fait qu'il s'en fasse pour quelqu'un d'autre que lui-même, la proximité physique qu'elle lui offrait, ses paroles et le fait de pouvoir discuter avec quelqu'un, tout ça c'était comme une explosion d'humanité qu'il avait encore du mal à intégrer et qui le submergeait totalement. Et c'était trop bon, trop énorme, et le reste n'avait plus d'importance. Honnêtement c'était à se demander comment il avait fait pour passer autant de temps tout seul, parce que rien que de s'imaginer ça à nouveau ça lui collait des frissons désagréables.

Il l'écouta lui révéler ses craintes infantiles – qui avaient muté en frayeurs totalement justifiées vu le contexte dans lequel ils vivaient à présent, et il hocha lentement la tête en observant son expression un peu spleenéthique. Il ne la connaissait pas encore tant que ça, mais il se doutait bien que ce n'était pas trop son genre de raconter des choses personnelles et il n'osa pas renchérir sur le sujet, de peur qu'elle regrette de lui en avoir trop dit. S'il l'avait fait, il lui aurait sans doute dit qu'il était terrorisé par tellement de choses que c'en était sans doute ridicule et qu'à ses yeux à lui elle était incroyablement forte et déterminée, et que c'était sa présence à ses côtés qui lui avait donné du courage pour affronter leur mission, et rien d'autre. Il avait juste eu envie de se montrer aussi fort qu'elle l'était, et le fait qu'elle ait flippé ne changeait rien à ça. Il avait eu envie de lui plaire.

Elle finit de tempérer son humeur en lui recommandant de remballer toute la bouffe, et ce fut comme si le froid qui régnait dans l'appartement le rattrapait un peu ; bien sûr, ils n'étaient pas en sécurité, pas plus là qu'ailleurs. C'était pas comme si ils avaient investi un bunker ou un truc dans le genre, c'était juste un pauvre appartement dont le loyer devait même pas être si élevé à la base donc ça voulait tout dire – ils pouvaient très bien se faire attaquer d'une minute à l'autre, par des putains de morts-vivants ou par des vivants tout court, et y avait pas un truc plus réjouissant que l'autre là-dedans. C'était épuisant, à la longue. On s'installe quelque part en ayant l'impression qu'on sera tranquille pendant un moment et puis il y a toujours quelque chose qui foire, un truc qui se brise, une intrusion ou une attaque et il faut partir ailleurs, plus loin, chercher autre chose, et finalement on ne se sent jamais bien. Ou presque. Simon releva une nouvelle fois les yeux vers Liv et elle était occupée à ranger les boîtes de conserve et les bocaux dans son sac avec application et il la trouva magnifique, et c'était bête sûrement parce qu'elle avait les cheveux sales et emmêlés - et que lui était sans doute même pire d'ailleurs - mais il resta immobile un moment à la fixer, l'air d'avoir toujours du mal à imprimer sa présence, comme complètement surpris qu'elle soit là et pas ailleurs, auprès d'une meilleure personne, de quelqu'un qu'elle aurait sans doute mérité et qui ne serait pas un putain de loser aussi puéril que lui. Elle était magnifique et il se sentait quasiment misérable en comparaison, mais elle n'en avait sans doute aucune idée.

Une fois les provisions rangées et l'une des boîtes avalées, il la laissa un instant pour grimper sur le toit et se rincer brièvement le visage à l'eau glacée après avoir pissé aussi loin que possible vers la rue – c'était marrant, fallait pas chercher plus loin, et ça compensait vaguement le fait de devoir faire ça dehors alors qu'il faisait aussi froid. La nuit était presque entièrement tombée et il n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Quelque part, c'était comme l'inquiétude globale qui l'enserrait jusqu'ici : il avait décidé de s'en foutre. Parce qu'il n'était plus tout seul. Et pour l'instant, en tout cas, ça suffisait. Quand il redescendit dans l'appartement, Liv avait manifestement décidé de se coucher et il s'allongea naturellement près d'elle sans plus tergiverser à propos du fait de faire chambre à part ou quoi que ce soit. Là, il regarda vers le plafond pendant un moment, sans trop savoir si elle avait envie de parler ou pas, et il la sentit finalement se rapprocher de lui ; il sentit son corps se raidir dans un réflexe sans doute du au manque de proximité humaine qu'il avait naturellement du subir depuis ce qui lui semblait être une éternité maintenant, mais ce n'était pas seulement ça – c'était elle. Non, c'était Elle. Genre, c'était Liv, et c'était sans doute con, ça aussi, mais il n'y pouvait rien. Il frissonna quand il sentit son souffle dans son oreille – il était sensible de ça d'ordinaire, déjà, mais là ça prenait une dimension encore plus intense – et son coeur s'accéléra légèrement quand elle le remercia. Il n'avait pas l'impression d'avoir fait un effort particulier – c'avait été naturel, sur le moment, ou du moins il ne s'était absolument pas posé la question de la légitimité, il fallait aller chercher à manger et il l'avait fait, c'était tout. Il n'était pas certain d'avoir autant géré que ça, mais il se sentait particulièrement ému qu'elle le dise. Peut-être que son élan de courage leur avait offert un sursis calorique de quelques semaines, et si d'ordinaire il aurait eu tendance à penser que quelques semaines ne plus ne changeraient rien à la douleur qui surviendrait quand tout serait bel et bien fini, cette fois c'était différent : le fait d'avoir quelques semaines de sursis niveau bouffe, ça ouvrait un tout nouvel horizon. C'était autant de temps à passer avec elle.

Il sentit son coeur s'emballer pour de bon quand elle se rapprocha encore pour finalement l'embrasser au coin de la bouche, et il se sentit instantanément comme s'il avait douze ans et que c'était la première fois que ça lui arrivait. Le ventre qui se tord et tout ça. Tout ça voire un peu plus encore, et il serra les dents après qu'elle se soit blottie contre lui en espérant qu'elle ne remarquerait rien. "Y a pas de quoi..." dit-il lentement après avoir avalé sa salive, complètement troublé. Il resta figé pendant encore un moment avant de ramener ses bras autour de la jeune femme pour la serrer finalement contre lui dans une étreinte timide mais décidée, le tout en fixant toujours le plafond plongé dans l'obscurité. Il faisait totalement nuit à présent mais il devinait toujours sa silhouette contre lui, avec sa chevelure claire qui se détachait du reste. Son corps lui semblait incroyablement chaud, présent, palpable, vivant, et il ne savait pas comment gérer ça. Le pire, c'était sans doute le fait qu'elle se soit blottie contre lui avant de laisser le silence prendre toute la place – parce que ça voulait dire qu'elle allait tenter de dormir, alors que lui se sentait aussi électrisé que s'il avait foutu ses doigts dans une prise. Enfin, à l'époque où l’électricité fonctionnait encore en tout cas. Comment est-ce qu'elle pouvait juste être aussi sereine ? Ou alors – et il se dit ça en affichant une expression mortifiée que personne ne pu admirer – elle s'en foutait complètement. Mais il sentait la pression qu'exerçait sa main posée sur son torse et il n'y avait rien à faire, rien que ça, ça lui faisait déjà un bien fou. Il réalisa dans le même temps qu'elle ne pouvait pas ignorer son rythme cardiaque et il se mordit la lèvre en s'autodétestant pendant quelques instants avant de se résigner à passer pour un con. Peut-être qu'elle se foutrait juste encore de lui. Ça n'avait pas d'importance, en vérité, parce que quelque part il aimait ça aussi. Tout plutôt qu'elle disparaisse encore.

Il ne su pas comment il réussi à s'endormir, mais il y parvint quand même. Et comme souvent, un rêve complètement fucked up le rattrapa alors au milieu de la nuit et le secoua pendant de très longues minutes qui lui parurent des heures. C'était confus – Seattle n'était plus qu'un champ de ruines mais ressemblait quand même à Disneyland alors qu'il n'avait jamais foutu les pieds à Disneyland, il y avait des morts aussi mais ils parlaient, ils le poursuivaient en lui susurrant des choses ignobles et l'un d'eux ressemblait beaucoup trop à son frère et Simon retrouvait Liv dans ce qui avait du être un ancien garage rempli jusqu'au plafond d'étagères chargées de carcasses de voitures calcinées et elle lui répétait qu'elle s'en allait et qu'il n'avait pas intérêt à la suivre et il tombait à genoux devant elle en pleurant pour s'accrocher à ses vêtements en la suppliant de rester avant qu'elle ne lui colle un coup de botte en pleine tête - et il s'accrochait vraiment à ses vêtements en pleurant et en la suppliant de rester mais il était allongé contre elle sur le matelas et il faisait encore nuit noire et il n'articulait pas très clairement dans son sommeil mais la douleur lui semblait quand même beaucoup trop réelle et insupportable et il mit de longues secondes avant de comprendre que tout ça n'était qu'un rêve après avoir émergé, le corps agité de frissons spasmodiques complètement terrifiés et les joues humides ; son souffle resta bloqué encore un instant dans ses poumons avant qu'il ne se mette à inspirer à nouveau longuement, encore choqué par le réalisme de ce qu'il venait de voir et ses doigts restèrent crispés sur le tshirt de Liv qu'il serrait comme si c'était la dernière chose viable qui le maintenait au sol. "Reste" murmura-t-il alors d'une voix rauque, "Je veux rester avec toi, je veux qu'on reste ensemble pour toujours" – elle était là, tellement proche, mais ça n'était pas assez – ça ne pouvait pas être assez – et il tira sur son haut pour la rapprocher de lui pendant que ses lèvres cherchaient désespérément les siennes dans l'obscurité.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Sam 13 Jan 2018 - 13:47



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


Deux ans. Il avait fallu deux ans à Olavia pour comprendre qu'elle ne pourrait pas rester seule éternellement et qu'elle avait besoin de quelqu'un pour survivre en ce triste monde. Cette révélation était tombée sur Simon. Ou alors c'était à cause de Simon qu'elle l'avait eu. Elle ne savait pas encore quoi penser de tout ça, elle qui avait toujours préféré rester seule, qui avait survécu jusque là, qui s'était toujours sentie assez forte pour le faire. Avant que cet espèce d'idiot attachant ne débarque pour la seconde fois sur son passage, elle pensait encore qu'elle était mieux toute seule. Si elle ne l'avait pas croisé une fois de plus, dans cet appartement où il était planqué et avait bêtement laissé son sac de provision pour quelques minutes, elle était presque sûre qu'elle aurait continué à penser de cette façon. Mais il était là, bien réel, physique, presque matériel, et elle savait que plus jamais elle ne serait capable de reprendre la route seule. Jusqu'à ce que tout ça s'arrête, qu'ils se fassent mordre ou qu'ils meurent de vieillesse, ils resteraient ensemble. Elle le savait. C'était imprécis, complètement aléatoire, et pourtant au fond d'elle c'était une certitude. Et ça lui plaisait. C'était ça le pire, dans cette histoire. C'était qu'elle rejetait sa propre théorie de la solitude. Elle ne supportait pas les groupes pour leur dynamique d'action, avec toujours un chef, des larbins, avec chacun un rôle bien défini et qui risquait sa place s'il faisait quelque chose qui ne plaisait pas à la majorité. Ici c'était différent. Ce n'était pas juste parce qu'ils étaient que deux, c'était parce qu'ils étaient complémentaires. Simon était bien trop maladroit pour prendre la place de chef, quand à Liv elle était trop imprévisible. Il n'y avait pas de leader. Ils étaient deux aux commandes et ils se soutenaient l'un et l'autre. C'était ça leur dynamique de groupe. Le partage. Le tout sans avoir besoin de dire un mot quelconque et pat la simple cohérence de leurs gestes et de leurs idées. C'était beau et Liv s'était volontairement enfermée dans cette cage dorée en sachant parfaitement qu'elle n'aurait plus jamais l'occasion d'en sortir.

Les quelques mots que Simon répondit au remerciement de Liv passa dans les oreilles de cette dernière comme un souffle presque inaudible. Elle avait déjà fermé les yeux et s'endormait petit à petit, se laissant aller à des souvenirs joyeux et dont elle ne reverrait plus jamais les images autrement qu'en noir et blanc. Ses parents étaient tous les deux à la maison et elle rentrait de l'école. Elle avait l'impression d'avoir déjà 24 ans et pourtant c'était bien son cartable de primaire qu'elle posait sur le sol. Elle passa d'abord dans la cuisine, où elle prit un morceau de chocolat et une banane, et alla s'étale comme une crêpe sur les jambes de ses deux parents qui regardaient la télévision. C'était simple, et pourtant c'était l'un des meilleurs rêves qu'elle pouvait faire. Ils discutèrent de l'école, de ses camarades de classe, de la maîtresse qui avait encore oublié d'essuyer le tableau la veille au soir, et puis soudainement ils parlèrent de son nouveau parfum. Liv était très fière de leur expliquer la composition de son oeuvre, reçue une fois de plus une remarque du genre "t'aurais quand même pu continuer en médecine", mais ne s'en formalisa pas. Et puis le chocolat se transforme en carotte, un aliment qu'elle détestait, et sa mère commença à la secouer, un peu fort, en lui répétant de manger son apiacée parce que ça rendait les fesses roses et que si elle n'avait pas les fesses roses aucun homme ne voudrait jamais d'elle.

Ses yeux s'ouvrirent dans le noir complet et elle mit quelques secondes à se souvenir du sens dans lequel elle était allongée, de où elle était et de qui agrippait autant son t-shirt. Elle soupira et bailla doucement, se mettant à sourire en repensant à son rêve. Complètement stupide, mais tellement approprié à sa mère... Et puis la prise de Simon se raffermit une fois de plus sur son t-shirt et elle tourna la tête vers lui. Il s'était mis à trembler et marmonnait des trucs incompréhensibles. De quoi bien inquiéter la jeune femme qui se redressa sur un coude et tenta de le réveiller.
"Simon ? Simon, réveilles toi... Tu fais un mauvais rêve, ouvre les yeux." dit-elle d'une voix brisée par le sommeil. Elle finit par poser une main sur sa joue et ses yeux clignèrent plusieurs fois lorsqu'elle réalisa qu'elles étaient humides. Est-ce qu'il était en train de pleurer ? "Reste" [...] "Je veux rester avec toi, je veux qu'on reste ensemble pour toujours" Le coeur de Livia se mit à battre plus fort dans sa poitrine. Elle ne comprenait toujours pas comment ce type avait pu s'attacher à elle aussi rapidement, surtout qu'elle avait un caractère exécrable. Mais d'un autre côté elle s'était elle aussi accrochée à ce bout d'homme un peu spécial sans aucune raison rationnelle, alors pourquoi chercher plus d'explications ? Léger défaut de son esprit scientifique, sûrement.

"Je suis là Simon, je suis là. Je ne suis pas partie, je ne partirai plus, je te l'ai déjà d..." Silence. Les lèvres du jeune homme venaient de rencontrer les siennes et elle resta figée pendant une seconde qui lui parut une heure entière. Elle mentirait si elle disait qu'elle ne voulait pas de ça. Il lui avait déjà volé un baiser, mais elle était sur le choc et n'avait pas réagit sur le coup. Maintenant qu'elle était en pleine possession de ses moyens, c'était différent. Des papillons tourbillonnaient dans son ventre comme une stupide adolescente et si l'état paniqué de Simon n'avait pas été présent, elle en aurait profité. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ressentit quelque chose d'aussi ardent pour un homme ? Autre que pour le sexe ? Elle ne se souvenait pas avoir une fois ressentit ce... Truc, pour quelqu'un. Elle n'avait même pas de mot à poser dessus. C'était cool, c'était chaleureux, c'était agréable. Réconfortant. Mais ce n'était pas le moment. Enfin, pour lui en tout cas. Elle détacha ses lèvres de Simon et se redressa une fois de plus, sans trop s'éloigner pour autant. Elle pouvait encore entendre son souffle, sentir ses mains agripper son t-shirt. Sa main était restée posée sur la joue du cambrioleur des bacs à sable et son pouce glissa doucement en dessous de son oeil pour effacer toute trace de larmes. "Je suis là Simon..." reprit-elle avec douceur. "Je suis là et je ne partirai pas. Je te le promets. On restera ensemble, jusqu'au bout. Calme toi..." Elle se recoucha tout contre lui, posant son nez contre la joue encore libre du petit dealer. "Shh..." Olavia n'avais jamais été très douée pour rassurer les gens. Avant tout ça, c'était plutôt marche ou crève pour la jeune femme qui ne voyait qu'un objectif : sa gloire prochaine. Mais tout était différent maintenant, le monde avait changé et elle avec. Elle n'aurait sans doute jamais tourné le regard vers un homme comme Simon si elle l'avait croisé dans la rue, avant. Aujourd'hui, elle avait mal au coeur rien qu'en ressentant la souffrance qui émanait de lui. Et c'était dur. Elle attendit que les frissons de Simon se calment pour cesser les caresses de son pouce sur la peau barbue de ses joues. "On va se trouver un endroit rien qu'à nous." commença-t-elle dans un murmure. "Un endroit où on pourra dormir au chaud, en sécurité, où on aura pas besoin d'avoir peur pour nos provisions, où on pourra prendre des bains quand on veut et traîner en sous-vêtements si ça nous chante parce qu'on aura pas besoin de prévoir une fuite potentielle... On sera tous les deux et on sera bien." Elle déposa un doux baiser sur sa joue puis appuya légèrement sur sa soeur jumelle pour lui faire tourner la tête et, cette fois, embrasser ses lèvres d'elle-même. Difficile de trouver moins glamour comme situation. Ils ne s'étaient pas lavés les dents depuis une éternité, sentaient la sueur, la poussière, et pourtant Liv n'aurait échangé sa place pour rien au monde. La femme tellement mondaine et chic qu'elle avait été avait laissé sa place à quelqu'un qui se fichait de toute la superficialité de ce monde et qui se sentait juste heureuse à la place où elle se trouvait. Dans les bras de l'homme qui la complétait. Et c'était quand même triste qu'il ait fallu attendre cette putain d'apocalypse pour qu'elle le rencontre enfin.

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