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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Dim 3 Déc 2017 - 18:50



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Elle avait l'air surprise mais plutôt satisfaite de la salle de bain en plein air. Tant mieux, parce que lui, fallait bien avouer que ça les lui brisait et qu'il ne s'en servait qu'au minimum – sans déconner, il faisait de plus en plus froid, et quand l'eau serait gelée ? Bon, il avait bien envie de faire du feu de temps en temps pour en réchauffer un peu, mais il n'avait pas encore osé jusqu'ici. Ca aurait peut-être rameuté des gens, la fumée et tout ça. Faudrait qu'il lui demande son avis, mais le truc c'était aussi qu'elle voudrait sans doute pas continuer à dormir près de lui s'il lâchait totalement l'hygiène à cause de la température ambiante. Et étrangement, il avait vraiment pas envie de ça.

Bon, par contre, elle perdit rapidement son sourire quand il évoqua ses origines et il s'en voulu instantanément. Il le savait, pourtant, que la grosse majorité des gens détestait ça maintenant ; le truc, c'est qu'il voulait la connaître et que ça empiétait un peu trop sur sa capacité de réflexion. Si elle était là alors qu'elle venait d'aussi loin, c'est qu'elle avait sûrement aucune idée de ce qui avait pu arriver aux gens qu'elle aimait et tout ça, et qu'elle y retournerait plus jamais de toute façon. Ca devait pas la rendre heureuse de penser à ça. Il cilla de surprise quand son ton devint un peu plus moqueur et qu'elle se mit à parler de baignoires de luxe, mais il savait bien qu'elle faisait juste ça pour pas parler du reste et il se contenta de lui jeta un sourire en coin. "Ca m'étonne pas que t'ait été pourrie gâtée vu ta façon de me réclamer des trucs dès le matin.." railla-t-il quand même sans pouvoir se retenir, pas méchamment mais plutôt pour la suivre dans ce qu'elle racontait ; il se demanda si c'était vrai, se disant aussi que si c'était vraiment le cas alors il n'y aurait vraiment eu a.u.c.u.n.e chance qu'ils ne se croisent sans cette apocalypse de merde. Il connaissait pas de filles riches, et encore moins étrangères. Et pas avec un caractère comme ça. L'Islande, alors ? Le truc à côté de la Suède, nan ? "Tu crois... Que les îles du genre de l'Islande ont été touchées ?" Ah, nan. Une île, alors. Simon haussa les épaules, ne sachant sincèrement pas quoi répondre. Il releva les yeux vers elle, l'air assez attristé. Il avait envie de lui répondre qu'il avait jamais vu de morts-vivants taper des crawls, mais il était pas certain que ça la rassure. Personne pouvait savoir. Et il espérait sincèrement que non, c'était tout ce qu'il pouvait faire. Mais elle sembla ressentir le besoin de parler d'autre chose, parce qu'elle n'attendit pas vraiment de réponse et fit presque aussitôt semblant de s'intéresser au paysage. Simon l'observa encore silencieusement pendant quelques secondes, se demandant si elle aurait aimé qu'il essaie de la rassurer ou si elle n'avait pas besoin de lui. Elle n'avait probablement pas besoin de lui, en fait. Pas elle plus que quelqu'un d'autre.

Il ne s'était pas autant approché du centre commercial depuis ce qui semblait être une éternité. Depuis la dernière fois qu'il y avait eu des soldes en fait, avant que tout parte en vrille. Cette fois-là il avait racheté une télé et il s'était engueulé avec le type qui refusait obstinément de faire des livraisons alors que putain, on était plus au moyen-âge, merde. Aujourd'hui, il reconnaissait bien le lieu mais on aurait vraiment dit qu'une armée était passée dessus, les éléphants de guerre et les chars avec. Un vrai bordel. Liv avait tenu à passer par l'arrière du bâtiment, et Simon trouvé ça carrément futé. Parce qu'en plus de toutes les raisons qu'elle avait évoquées pour ça, il savait que si jamais un pellos les voyait rentrer là-dedans et en ressortir vivants, ils allaient sûrement se faire tomber dessus par tout un tas de crevards qui attendaient juste que des pigeons viennent faire le taf à leur place. Sans déconner, ça lui était arrivé avec une maison bourge, des années auparavant, et pas si loin que ça d'ici d'ailleurs. Les mecs les avaient tabassés et ils leurs avaient tout pris. Sans blague, les gens peuvent vraiment être des gros fils de putes quand ils s'y mettent.

Ils observèrent les alentours et Liv lui fit la liste des possibilités, avant de lui dire qu'en gros, il n'avait pas intérêt à se faire bouffer. Enfin, qu'elle ne voulait pas qu'il se fasse bouffer, même. L'homme cilla à la seconde partie, avant de se souvenir qu'il ne lui avait jamais raconté que lui, son truc – et ce depuis bien avant l'apocalypse – c'était déjà d'entrer dans des endroits interdits. Et de se montrer assez discret pour ça, du coup. "T'en fais pas pour ça, fais plutôt gaffe à tes fesses à toi." répondit-il avant de s'approcher doucement de la dite vitre. Il n'y avait l'air d'y avoir personne derrière. Il toqua très doucement avec deux doigts mais rien ne sauta sauvagement sur le carreau, alors Simon s'en éloigna encore pour regarder autour de lui et partir ramasser un grand morceau de carton détrempé qui traînait par terre. Ensuite, il retourna le poser contre la vitre avant de prendre une grande inspiration et de donner un coup de coude dedans ; un très léger craquement retentit et il étouffa une protestation de douleur, attrapant aussitôt son bras de sa main libre pour le serrer pendant quelques instant en grimaçant. L'air énervé, il attrapa ensuite le carton pour le jeter au loin ; derrière, la vitre était toute craquelée et rien n'était tombé. Simon plissa enfin les yeux avec une certaine satisfaction ; "Bon... faut juste faire tomber le verre sans que ça fasse trop de bruit." Et il y alla lentement, en poussant les éclats l'un après l'autre ; parfois, ils tombaient un peu trop loin et teintaient plus fort alors il s'arrêtait pour tendre l'oreille, visiblement angoissé, mais rien n'arriva. L'opération dans sa totalité pris facilement un bon quart d'heure et quand il se retourna à nouveau vers Liv, il lui jeta un regard appuyé qui voulait totalement dire J'espère que t'as pas changé d'avis et que je me suis pas fait chier pour rien.

Effectivement, il n'y avait rien dans la première salle. Qui n'était vraiment pas grande, au demeurant. Juste un bureau, des étagères avec de la paperasse, un tableau à clés et des tâches de café par terre. Enfin, si c'était bien du café. Simon attrapa sa lance artisanale dans une main et sa mini-lampe électrique-porte-clé dans l'autre en regardant la poignée de la porte qui donnait sur le reste, se disant qu'il aurait vraiment préféré éviter de se lever ce matin-là. Il y avait un plan d'évacuation sur le mur, et il donna un coup de coude à Liv pour le lui montrer. "Ca a l'air... immense." souffla-t-il, l'air pas vraiment enchanté par la nouvelle. "Je suis jamais entré dans un truc comme ça mais... Tu penses qu'on trouvera tout ce qu'il faut au sous-sol ?" Pitié, qu'elle dise oui.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Lun 4 Déc 2017 - 20:06

Un bruit retentit de l'autre côté de la porte pendant que vous inspectez le plan d'évacuation. Difficile de savoir ce que c'est. Un choc ? Une étagère qui est tombé ? Un carton qui a été renversé ? En tendant l'oreille, vous percevez vaguement un couinement plaintif. Ça faisait penser à une souris, mais ça s'estompe très vite pour préférer un silence de mort.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 5 Déc 2017 - 23:05



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


A bien y réfléchir, cette espèce de relation pseudo-amicale était complètement tordue. Ils ne savaient rien l'un de l'autre, leur confiance mutuelle reposait uniquement sur un feeling, une sorte de lien invisible qui s'était formé en un claquement de doigts et à cause d'une seule phrase touchante. Alors oui, le premier réflexe de Liv avait été de donner des "consignes" à ce gamin de Simon dont elle ne connaissait pas les compétences spéciales. Briser une vitre, elle ne l'avait jamais fait, même par accident. Comment aurait-elle pu avoir ne serait-ce que l'ombre de l'idée que Simon pouvait éventuellement avoir été un cambrioleur ? Il avait l'air tellement maladroit et gentil. Remarque, tous les cambrioleurs n'étaient pas des monstres. Mais l'image globale restait tout de même relativement négative. "Tu m'as demandé de ne plus jamais t'abandonner, et ça comprend tes fesses dans le lot. Alors laisse moi jouer la copine inquiète, veux-tu ?" Question rhétorique. Elle n'avait pas attendu la permission de Simon pour s'inquiéter de son sort, et c'était bien ce qui la dérangeait. S'attacher. Le perdre lorsqu'ils auraient appris à devenir inséparables. Ressentir le vide de nouveau. Le pire sentiment au monde.

Bien qu'elle doute des capacités de l'américain, Liv le suivit sans rien dire vers la fenêtre et l'observa. Il semblait avoir un éclair de génie, alors autant ne pas le déconcentrer, hein. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle constata qu'il venait de "briser" la vitre tout en silence et sans se blesser. Mais comment avait-il appris ça ? Peut-être qu'il jouait trop aux jeux vidéos, avant tout ça ? Ou qu'il regardait trop de films et qu'il avait appris ça dans l'un d'eux ? Il avait bien la tête d'un geek, tiens. "Impressionnant, agent 007." se moqua-t-elle gentiment. A moitié toutefois, elle n'aurait jamais eu l'idée de faire ça. Elle l'aida à détacher les morceaux de verre et se figea lorsqu'il en fit tomber de l'autre côté, grimaçant par réflexe. Les oreilles aux aguets, elle attendait les grognements qui auraient dû suivre mais fut soulagée de voir que rien ne se jetait sur la fenêtre pour les bouffer. Elle reprit alors son souffle, qu'elle avait stoppé sans s'en rendre compte, et lança un regard presque menaçant à Simon. S'il faisait son boulet...

Regard qu'il lui rendit bien. Elle prit une mine renfrognée et haussa les épaules en signe d'innocence, puis le laissa passer le premier. C'était lui qui avait l'espèce de porte-clé lumière digne des créations des cours de technologie du collège. Toujours mieux que rien. Ses chaussures crissèrent légèrement sur le verre brisé qui était au sol, mais elle s'écarta rapidement pour éviter tout bruit en plus. Elle se dirigea machinalement vers la porte et colla son oreille contre, pour écouter à l'intérieur. Aucun son ne lui parvint et elle s'en écarta pour poser les yeux sur le plan d'évacuation. Pendant quelques secondes, elle balaya plusieurs fois le dessin pour l'imprimer dans sa mémoire. Les sorties n'étaient sûrement plus accessibles comme auparavant, mais c'était toujours des options au cas où, des tentatives d'évasion à tester au cas où ça tourne mal. "Je sais pas. Au mieux on trouve et on sait où aller chercher des réserves pour les prochains mois. Au pire soit on crève de faim, soit on se fait bouffer à l'intérieur." Elle retourna vers la porte et posa la main sur la poignée, lorsqu'un espèce de couinement happa son attention. Pendant une seconde, elle resta figée, posant les yeux sur Simon comme pour s'assurer qu'il avait entendu aussi. Est-ce que les rôdeurs étaient capable de produire des sons pareils ? "C'était quoi ?" Son cerveau réfléchissait à vive allure. Elle était incapable de faire demi-tour et de s'en aller comme si de rien n'était, ce n'était pas dans sa nature. Dans celle de Simon, peut-être ? Elle n'en savait rien. Mais pour elle c'était clair, tant qu'il n'y avait pas de trop gros danger juste en face de son nez, elle voulait prendre le risque. "On va voir." Non, ce n'était pas une question. Elle resserra sa main sur son pied de biche et donna trois coups légers contre la porte, tous séparés de deux secondes. Si un truc lourd se jetait sur la porte, ils pourraient s'en aller sans culpabiliser jusqu'à la fin de leurs jours.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Dim 10 Déc 2017 - 19:16



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



Il avait la trouille, forcément. Il aimait déjà pas ça d'habitude – rentrer quelque part, tomber sur des putains de cadavres ambulants et souvent devoir leur faire exploser la cervelle. Parce qu'ils étaient partout, ces fils de pute. Genre, c'en était limite à se demander si il y avait vraiment autant de gens sur Terre, avant ça, ou s'ils avaient pas trouvé un moyen dégueulasse de se multiplier. Il manquerait plus que ça. Alors oui, il avait la trouille comme d'habitude, mais cette fois c'était quand même différent – il avait aussi peur pour elle. Et c'était sûrement très con d'ailleurs, mais depuis qu'ils avaient quitté l'appart son imagination lui imposait des images toutes plus affreuses les unes que les autres mais impliquant toujours Liv se faisant attaquer par ces choses sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit, et plus il s'imaginait ça moins il arrivait à penser à autre chose et plus il avait envie d'aller se ranger en PLS sous une benne à ordures pour pas prendre le risque d'assister à une scène pareille. Il voulait pas mourir, mais il voulait résolument pas qu'elle meurt non plus, maintenant. Et ce parce qu'il s'était mis soudainement et violemment à tenir à elle, un peu trop rapidement pour que tout ça soit logique, sûrement ; peut-être que c'était du au manque affectif qui le dévorait depuis des mois – voir des années, maintenant, mais c'était aussi peut-être tout simplement parce qu'ils s'étaient bien trouvés. Parce qu'il avait le sentiment de s'accorder à elle, d'une certaine façon. Et il avait vraiment pas l'intention que ça s'arrête comme ça.

Il n'aurait pas su dire si la situation l'effrayait, elle. Enfin, ça devait forcément l'effrayer quelque part, mais elle avait quand même l'air vachement sûre d'elle – et elle trouvait même encore la force nécessaire pour se foutre gentiment de sa gueule. Une fois à l'intérieur, elle répondit d'une façon particulièrement pragmatique à ses angoisses et Simon hocha alors la tête sans cesser de la regarder, sachant pertinemment qu'elle avait raison. Ils avaient plutôt intérêt à ce que ça marche, s'ils voulaient pouvoir tenir. Il la regardait tendre la main vers la poignée quand un gros bruit se fit entendre, et l'homme sursauta tout en attrapant l'arrière de la veste de la jeune femme, pour la tirer en arrière ou pour simplement s'accrocher à elle – la ligne n'était pas claire, mais c'était sûrement un mélange des deux. Il sentit tous ses muscles se tendre alors qu'une espèce de couinement chelou succédait au premier bruit et elle tourna la tête vers lui pour lui demander ce que c'était. "J'en sais rien" répondit-il simplement, pas rassuré du tout. Peut-être que c'était un truc qui était tombé, mais qui est-ce qui l'aurait fait tomber, alors ? Ca ressemblait pas aux sons que faisaient les cadavres d'habitude, mais on savait jamais, avec ces trucs. Il avait pas vraiment envie de rester et il écarquilla les yeux quand Liv décida toute seule qu'il fallait avancer quand même. "Mais attend..." protesta Simon à demi-voix en resserrant sa main sur son arme par réflexe, et il la regarda frapper sur le panneau comme si ce dernier allait exploser d'une seconde à l'autre.

Ils attendirent un moment, mais non. Rien. C'était assez affreux parce qu'il avait juste envie de la tirer par le bras pour qu'ils se cassent d'ici, mais ça se voyait qu'elle était déterminée à avancer et Simon se sentait complètement déchiré entre son envie de fuir et celle de passer pour un type sûr de lui aux yeux de Liv. L'instinct primaire sûrement, ou la volonté de lui montrer qu'elle n'avait pas décidé de rester pour rien, peut-être. Toujours est-il qu'il pris une profonde inspiration avant de repousser un peu la jeune femme de la porte pour s'en approcher lui-même, et il posa sa main sur la poignée en avalant assez durement sa salive. "Y a pas trente-six moyens de savoir" dit-il doucement sans pour autant risquer de la regarder par peur de se décourager directement, et il ouvrit alors la porte qui grinça dans la foulée. Sur quelques centimètres seulement et en la bloquant directement avec sa chaussure histoire de vérifier si ils pouvaient distinguer quelque chose, mais c'était sûrement le truc le plus courageux qu'il ait fait depuis un bon moment.

Et là... rien. Enfin, à priori, rien. Simon plissa les yeux en trimbalant le faisceau de sa lampe devant lui ; c'était le hangar – et c'était grand, sa lampe merdique n'était pas assez puissante pour en voir le fond mais il distinguait quand même les hautes étagères en métal qui devaient contenir les stocks autrefois. Enfin, peut-être encore maintenant même, avec un peu de bol. Le premier rayon s'ouvrait à peine quelques mètres devant eux, et celui-là ne semblait pas renfermer de danger particulier à première vue.

"... On fait quoi, on y va ?" demanda-t-il nerveusement tout en devinant déjà quelle serait sa réponse.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 12 Déc 2017 - 0:48



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you


L'avantage, quand on est bonne manipulatrice, c'est que le contrôle de soi et le partage maîtrisé de ses émotions fait partie des compétences de base. Olavia était aussi effrayée que Simon à ce moment là, sauf qu'elle ne le montrait pas. La partie rationnelle de son cerveau lui rappelait en boucle que si elle ne tentait jamais rien, elle allait crever. Alors quitte à y laisser sa peau, autant que ça soit en faisant une erreur et pas en attendant de se faire bouffer. Alors elle s'était lancée. Elle avait frappé légèrement contre la porte et attendu de voir si un truc mort s'y jetait stupidement, mais rien. Que dalle. Pas un bruit. Quelque part, c'était encore pire parce qu'il n'y avait aucun moyen de prévoir ce qui se cachait dans le noir, de l'autre côté. S'il n'y avait que les rôdeurs à craindre ça irait, mais les humains étaient devenus bien plus dangereux en raison de leur nature sadique et intelligente. Quoi que pas pour tout le monde, l'intelligence.

Malgré tout, elle n'arrivait pas à passer à l'étape suivante. Ouvrir la porte, fouiller, rapporter les denrées trouvées. Ca semblait simple à première vue mais Liv était figée devant la porte, attendant toujours avec espoir qu'un truc se manifeste de l'autre côté. En vain. Son hésitation sembla être si longue que c'est Simon qui prit les devants en empoignant la poignée. L'islandaise était courageuse sur pas mal de choses, mais la pénombre ne faisait pas partie de ses insouciances. Depuis toute petite son cerveau avait tendance à fantasmer sur le moindre petit truc qui pourrait se cacher dans l'ombre et maintenant que ces monstres existaient vraiment, elle avait toutes les raisons d'être inquiète. "On voit rien..." Malgré la petite lampe bien utile de Simon, ce n'était pas assez. Elle aurait voulu appuyer sur l’interrupteur et remettre en route tous les plafonniers mais elle savait qu'elle aurait beau appuyer une centaine de fois, rien ne se passerait.

"... On fait quoi, on y va ?" Très bonne question. La parfumeuse avait l'impression d'être redevenue une petite fille que la pénombre pouvait happer à tout moment. Alors elle hocha la tête, en silence, de peur de lui dire "non" alors qu'ils n'avaient pas réellement le choix. C'était leur meilleure chance de trouver quelque chose, ils se devaient d'avancer. En revanche, elle se sentait incapable de mettre un pied devant l'autre seule. Alors, machinalement, bien que consciente qu'à ce moment elle perdait tout du contrôle qu'elle adorait avoir, elle attrapa doucement la manche de son partenaire. Son pied de biche était tellement serré dans sa main qu'elle en avait les doigts blancs, une couloir qui n'illuminait malheureusement pas les environs. C'était stupide de craindre le noir comme ça, surtout qu'il y avait bien plus effrayant maintenant, mais c'était plus fort qu'elle. Et la seule source de chaleur, la seule source de réconfort près d'elle à ce moment, c'était Simon. Simon qu'elle ne voulait pas voir se faire dévorer, Simon à qui elle avait promis de ne plus partir, Simon qui risquait de lui briser le coeur s'il la trahissait ou s'il mourrait. Simon qu'elle ne voulait pas voir partir.

Elle entama ses premiers pas en tenant le bras du King, son regard balayant les profondeurs sombres qui leur faisaient face. L'espèce de couinement n'était pas bien loin mais impossible de le distinguer plus longtemps. Dans la tête de Liv, ça commençait à être le bordel. Toutes les petites cases bien rangées se brouillaient, les choses qui étaient stockées à l'intérieur se brouillaient, se mélangeaient, son coeur s'accélérait. Elle avait l'impression d'entendre des bruits de partout, de voir des choses bouger, elle voyait des choses irréelles, des visages déformés se jeter sur elle, des griffes acérées lui lacérer la peau. Crise de panique. Son souffle se fit plus court, son coeur lui faisait mal tellement il battait fort et elle finit par s'arrêter en tirant le bras de Simon, se mettant même à parler en islandais. "Ég vil fara, ég vil fara út, koma, við förum út, takk... !" Elle sembla se rendre compte qu'elle perdait tous ses moyens mais dans l'immédiat ce n'était pas ce qu'elle craignait. Elle tenta de reprendre un minimum son calme, ou tout du moins assez pour faire une phrase en anglais intelligible. Elle avait la voix brisée par la panique et s'il ne faisait pas aussi sombre, nulle doute que Simon aurait pu voir qu'elle était sur le point de fondre en larmes. "On s'en va s'il te plait, j'ai peur, je veux partir..." bredouilla-t-elle avec difficulté dans un anglais à l'accent fortement islandais. Pétrifiée, elle n'arrivait pourtant plus ni à avancer ni à reculer, et ses doigts se crispaient sur le vêtement de Simon comme s'il risquait de disparaître.

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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 12 Déc 2017 - 2:06



Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you.



La première fois, des mois plus tôt, quand il l'avait rencontrée, Liv lui avait fait un peu peur. Pas parce qu'elle s'était montrée cruelle ou quoi que ce soit, mais parce qu'il avait cru deviner en elle une confiance incroyable en ses propres capacités et une envie de vivre qui dépassait largement les siennes. Lui, il avait toujours l'impression de subir les choses et de ne pas savoir où il en était, et il luttait parce qu'il avait surtout incroyablement peur de mourir – et de souffrir, mais rien d'autre ne le poussait en particulier dans ce nouveau monde et il ne nourrissait aucun espoir pour quoi que ce soit. Elle, il ne lui avait alors pas demandé ce qui la poussait à se montrer aussi déterminée – c'était pas des trucs qui se demandaient – mais ça l'avait impressionné. Il la trouvait... forte, en fait. Et ça avait un côté rassurant de la suivre, ou du moins de l'accompagner. Et même maintenant, alors qu'elle se mettait à paniquer complètement, son estime pour elle ne bougea pas d'un iota. Mieux, cela lui fit complètement oublier sa propre peur et si il fronça un peu les sourcils quand elle se mis à lui broyer le bras, ce n'était pas parce qu'elle lui faisait mal mais bien parce qu'il se souciait complètement d'autre chose que de lui-même depuis ce qui semblait être une éternité.

Étonnement, il ne lui fallut qu'une poignée de secondes pour comprendre qu'elle n'allait pas bien du tout après qu'ils aient franchi la porte. Il n'aurait jamais cru qu'elle pouvait paniquer comme ça, aussi violemment et subitement, mais ça ne le choqua pas. Des crises de panique il en avait fait toute sa vie, et franchement là il y avait largement de quoi. Il tourna la tête vers elle et remonta un peu le faisceau de sa lampe sans pour autant le lui braquer en pleine face, et il se mordit la lèvre. "Liv ?"

Elle commença alors à le tirer en arrière tout en disant quelque chose dans sa langue et même si d'habitude il adorait l'entendre faire ça, là il savait que ce n'était pas bon signe. "Liv... Calme-toi" murmura-t-il, mais elle lui coupa la parole en anglais, cette fois, bien qu'il faillit encore ne pas la comprendre ; c'était la première fois qu'il la voyait comme ça, aussi soudainement démunie et mal et perdue mais elle s'accrochait à lui au lieu de tout simplement s'enfuir et Simon avait l'impression que son coeur allait exploser en constatant ça. Alors il pivota et l'attrapa par sa manche à elle pour la ramener dans la cabine du gardien d'un pas décidé ; ils ne l'avaient quittée que depuis deux minutes mais la lumière du jour qui perçait par la fenêtre l'éblouit quand même un peu, et il plissa les yeux en refermant la porte derrière eux. Là il poussa doucement Liv vers la chaise du bureau qu'il fit tourner face à lui et sur laquelle il la fit s'asseoir, puis il s'accroupit devant elle pour l'observer – elle avait les yeux rouges et il avait l'impression qu'elle tremblait un peu. L'homme avala sa salive et attrapa ses mains qu'il serra dans les siennes. "Hey... Regarde-moi ?" Il ne savait pas du tout ce qu'il était en train de faire, mais il obéissait à une sorte d'instinct étrange qui le poussait à vouloir la rassurer et il lui semblait que c'était à peu près comme ça qu'il devait s'y prendre. "Ecoute... Ca va, d'accord ? Respire. Je... Je suis là."

Quand il était petit, avant le Drame de ses douze ans, il faisait déjà beaucoup de cauchemars. Des terreurs nocturnes, ça s’appelait comme ça. Il était en train de dormir mais il se mettait littéralement à hurler en se battant contre quelque chose – il était incapable de savoir quoi parce qu'il oubliait toujours en se réveillant. Mais à cette époque, son frère se levait de son propre lit et venait dans le sien pour lui attraper les mains et lui dire ça, Calme-toi, je suis là. Simon le savait parce qu'une fois il avait fait semblant, pour savoir, et il l'avait entendu essayer de le rassurer.

Et sans vraiment s'en rendre compte, il agissait maintenant par mimétisme. "Liv... Je laisserai pas quoi que ce soit t'arriver." Normalement, il se serait senti gêné de dire un truc pareil, mais là c'était différent. Il s'était trompé, plus tôt ; elle avait besoin de lui. Et lui d'elle, assurément, mais le feeling qui les reliait l'un à l'autre fonctionnait peut-être aussi comme une balance – cette fois, c'était à son tour de se montrer plus fort. Et aussi étrange que cela puisse paraître, il ne trouvait pas cela difficile. "Reste ici, je vais aller voir. Je reviens tout de suite, d'accord ? Reste ici, surveille dehors en attendant."

Il lui parlait avec un mélange de douceur et d'assurance un peu fragile mais quand même très discernable, et il ne la regarda encore qu'une seconde avant de déposer très brièvement ses lèvres sur les siennes ; ce fut excessivement rapide, comme pour s'excuser de la laisser là, ou pour se donner du courage, ou pour lui montrer qu'il ne s'en foutait absolument pas – ou tout ça, mais il se releva aussitôt comme s'il risquait de se manger une baffe et il quitta à nouveau la pièce.

Là, il pris le temps de remplir intégralement ses poumons d'air qui sentait le renfermé avant de se remettre à avancer vers le rayon. Il n'y avait plus de bruit, mais il n'allait pas arrêter de se méfier pour autant ; il ne lui avait pas menti, il comptait revenir vite. Et entier. Il n'y avait toujours rien de vivant ou de mort ou les deux dans le rayon, et il s'approcha donc de la première rangée de cartons qui trônait là. Il hésita un peu en regardant autour de lui puis sortit son couteau pour ouvrir la première caisse d'un geste ; ça ne faisait pas beaucoup de bruit, mais dans le silence total de l'entrepôt il avait presque l'impression de faire sonner une cloche ou quelque chose comme ça. Il éclaira alors rapidement l'intérieur et grimaça de déception – c'était des mini-enceintes bluetooth, des conneries du genre. Ca servait à rien du tout. Il lâcha alors aussitôt le carton, et fit encore quelques mètres pour s'attaquer à un deuxième ; il allait bien trouver quelque chose.


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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

Mar 12 Déc 2017 - 7:39



INTERVENTION DU MJ

Simon : la peur a pétrifié Olavia, alors tu prends courageusement la décision de retourner seul dans l'entrepôt. C'est tout à ton honneur ! Le bruit a cessé ou plutôt : un bref silence l'avait remplacé par un autre. Celui, presque imperceptible, de petits os que l'on broyait.

Tu as encore la possibilité d'ouvrir quelques cartons remplis d'articles électroniques inutiles quand tu tombes soudainement face à une boule de poils hérissés qui te crache férocement dessus. Devant lui, le cadavre d'une souris dont la tête a déjà été dévorée. Ce n'est qu'un chat. Rien qu'un chat, mais il vous aura visiblement fichu une sacré frousse. Le premier de tes gestes le fera ramasser son repas et détaller. En une seconde, il a disparu.
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Re: Just because you’re paranoid doesn’t mean they aren’t after you

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