Au final, je fus le dernier à descendre de la barrière, j’avais dû me faire violence pour les aider, mais bon, je ne regrettais pas vraiment, c’était quand même censé être un travail d’équipe, oui l’autre cruche m’avait envoyé chier, mais tant pis. C’était ce que moi j’aurais fait personnellement. Tout en m’assurant que je restais assez près pour que les autres puissent jeter un œil sur moi. Enfin, j’avais compris de toute façon. Quoi que je fasse dise ou pense j’avais tort. Il me le rappelait une fois de plus. Je restais de marbre devant la débilité de Swann, ça serait de toute façon à rien de se prendre la tête pour un gamin mal élevé. Je préférais passer outre et pas lui donner raison.

C’est avec l’élégance d’un bourrin que mes deux pieds heurtaient à nouveau le toit métallique du véhicule en dessous puis le sol. Il n’y avait a priori rien de vraiment embêtant dans le coin. Je regardais autour de moi cherchant un éventuel monstre toujours debout, mais rien de ce genre-là n’était dans le coin. On avait de toute façon autre chose à gérer par exemple trouver comment rentrer puisque qu’un gros cadenas et une chaine tenaient fermement le porte fermé. J’aurais bien utilisé une balle pour tirer dans ce dernier, c’était efficace dans les films peut-être que ça l’était aussi dans la vraie vie…

Enfin, j’optais pour le silence puisqu’à chaque fois de que je parlais c’était pour me prendre des fions dans la bouche. Il restait toujours l’ambulance qui était devant le bâtiment. Je m’approchais de cette dernière histoire de voir de quoi il était question. Absolument pas convaincu j’essayais de l’ouvrir, sans pour autant y parvenir. Pas besoin de faire le tour du véhicule si la porte cotée conducteur était fermé les autres en seraient sans doute de même.

- Si quelqu’un à des compétences pour forcer une serrure c’est le moment de briller, sinon on peut toujours essayer de peter la vitre.

Une caillasse devait bien trainer quelque part ce n’était pas le genre de chose que les gens ramassés en règle général.

Stan rejoignit les autres en grimpant à son tour par dessus la barricade. Il fit attention à ne pas se blesser et attrapa la main que lui tendait Merl. D'un bond souple, il rejoignit le capot de la voiture. Au même moment, des râles sourds se devinèrent derrière eux. D'un regard par dessus leur nouvelle défense, le militaire put voir un groupe éparse d'une vingtaine de rôdeurs marcher vers eux depuis le parking. Le jeune homme fit une légère grimace, non content toutefois d'être de ce côté-là. Comme il l'avait soutenu plus tôt à Swann, la barricade leur servirait de rempart. Il ne faisait aucun doute qu'elle tiendrait le choc de ces quelques corps agglutinés contre elle. Tant que la masse de morts-vivants n'augmentait pas trop dangereusement !

- On n'a pas été assez discrets, murmura-t-il à ses compagnons, en descendant finalement de la voiture, les avertissant de ce qui approchait. De ce côté, tout était tranquille et en réponse à la jeune femme, ils firent le tour des lieux pour s'en assurer.

Hélas il fallait s'y attendre : la porte des urgences était cadenassée. Essayant de réfléchir le plus vite possible, Stanley chercha l'inspiration autour de lui. Il s'approcha aussi de l'ambulance et jeta un regard vers l'habitacle qui avait été retourné. Non il ne pensait pas trouver quoi que ce soit d'intéressant là-dedans ! Quant à la clé du cadenas, il ne lui traversa même pas l'esprit qu'elle put se trouver à l'intérieur. Aussi resta-t-il dans son optique première : aller à l'essentiel !

- Concentrons nous sur la porte qui nous intéresse. Et le cadenas, répondit-il ainsi à Merl qui cherchait à découvrir ce que renfermait l'arrière du véhicule. Quelqu'un à de quoi crocheter ce machin ? Il jeta un regard interrogateur aux autres. Joann avait peut-être une pince à cheveux magique ?

Déjà les rôdeurs de l'autre côté de la balustrade grattaient contre les taules, ajoutant de l'intensité à cette quête compliquée. A court d'idée, le militaire sortit le simili pied de biche, d'une trentaine de centimètres, qu'il avait apporté.

Coïncidence ou pas, à peine Stan les avait-il rejoint que des morts se ramenaient derrière la palissade. Fait chier... Siffla-t-elle entre ses dents. Certes ils étaient à l'abri, mais pour combien de temps ? Si la horde s'agrandissait on pouvait tout aussi bien imaginer que la barrière se casserait la gueule et seule cette saloperie d'ambulance constituerait une mince frontière entre eux et les parasites.

Le timbre de Merl la poussa à considérer ce qu'elle portait sur elle, pas le moindre signe d'un outil capable de crocheter le cadenas de ces chaines. C'était bien leur veine, mais quel autre choix avaient-ils à par défoncer cette connerie de porte ? Rebrousser chemin ? Ce n'était plus possible désormais, sans quoi ils finiraient en chair à pâtée. Le tour des lieux n'avaient pas servi à grand chose lui non plus, pas le choix donc, c'était le battant ou attendre de crever de soif, de faim ou encore sous les griffes des créatures qui finiraient bien par faire céder le mur qui les séparaient d'eux. Un canif aurait été d'une bonne aide mais visiblement personne ne possédait ce genre de truc. La merde, voilà ce qu'elle pensait tandis que son esprit jouait la réflexion aussi vite qu'il le pouvait.

Bientôt, Stan s'empara de son pied de biche, ce serait sans doute utile, tout il advenait qu'il fallait parvenir à mettre assez de pression pour faire sauter les chaînes sans quoi, pas le choix, il faudrait exciter les morts en tirant carrément dans le cadenas. Il valait mieux tenter la sûreté avant toute chose.

- Bonne idée. Reprit-elle à l'intention du mentor. Faut juste réussir à l'placer de la meilleure manière et espérer qu'on ait assez de force pour faire péter l'un des maillons. Tirer sur le bordel serait plus simple mais qui lui disait que des morts n'attendaient pas, eux aussi, derrière le battant ? Si tel était le cas, ils seraient dans la merde jusqu'au cou, autant la jouer fine et espérer que l'outil de Maverick suffirait à faire pencher la balance en leur faveur. Si quelqu'un à un conseil lumineux à sortir pour pas qu'on s'foire, c'est le moment.

Une ambulance, y avait forcément des trucs utiles dans une ambulance en fait. On était venu ici pour chopper des médocs, y en avait peut-être dedans, mais pour le coup, une fois de plus c’était complètement passé à la trappe. Je suppose que vu que c’était mon idée, elle était forcément mauvaise. Stan s’était rapidement désintéressé du véhicule pour pouvoir s’occuper de l’entrée cadenassée. J’avais toujours cette folle envie de peter la vitre de l’ambulance, mais je me retenais simplement parce que je savais qu’ils allaient tous rager sinon, je m’adossais alors au véhicule les mains dans les poches vues le contenue de mon sac à dos c’était pas trop grave et étant donné qu’il était déjà trois à la porte, je n’allais pas y ajouter une paire de mains. Il était clairement déjà beaucoup trop.

Alors oui, c’était totalement égoïste de ma part et je savais bien qu’il me le ferait payer plus tard, mais ce n’était pas comme si j’avais véritablement le choix. On n’avait rien sous la main pour faire céder cette chaine. Je savais que le métal était solide qu’il nous faudrait une force qu’on avait pour réussir cet exploit. J’étais en train de regarder la porte devant moi et plus exactement les gonds, c’était peut-être ça la solution.

- Au risque de dire un énième truc que vous considérez tous comme étant débile…

Ce qui en soit ne changerait sans doute pas beaucoup du reste du temps. Je restais persuadé que ça les éclatait de me rendre ridicule. Je repris rapidement la parole avant qu’ils n’arrêtent de m’écouter et que mon intervention devienne inutile.

- Il ne serait pas judicieux de faire sortir la porte de ses gonds ?

Ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient maintenant, s’ils voulaient faire rentrer Joann ou Swann tête baissée dans le truc c’était leur problème, mais ce n’était pas eux qui m’avaient fait un foin pour qu’on joue en équipe tout ça ? Ce serait presque irresponsable de la part de Stan de dire oui à une idée comme ça, mais je savais qu’il allait approuver simplement parce que ce serait mieux que de donner de la valeur à mon idée.