Re: Event - When all Hope is gone

Il avait du mal à réaliser toutes les choses qui s’étaient passés sur si peu de temps… Heureusement, il pouvait compter sur d’autres personnes bien plus vives d’esprit dans ce genre de situation pour prendre les décisions qui permettraient de faire la différence… Bloquer le portail avec un camion, excellente idée, et l’homme parfait pour cela fut Alan, une fois ceci fait, leur refuge leur tendait les bras mais restait un problème de taille…

Le portail ne tiendrait pas avec autant de rôdeurs, il fallait les éliminer quoi qu’il en coûte. A nouveau, deux groupes se formèrent, l’un chargé de partir sécuriser les lieux, et l’autre de retenir le portail, Jefferson faisait partie de celui-là, bien qu’inquiet pour tous les autres, il ne devait pas laisser déstabiliser…" Je ne sais pas, et aucune envie de vérifier ! " Répondit-t-il à la remarque et Ludwig. C’est très anxieux qu’il prit les meilleurs appuis possibles, poussant contre le grillage, tous comme les autres pour le maintenir en place. Pas très costaud, il manquait à chaque choc des morts vivants de tomber au sol, l’un réussit à le déstabiliser, mais en se relevant, il en profita pour l’éliminer, manquant même de perdre son couteau au passage. "" Winchester ou pas, ça vaut pas une Kroeger, et t’as intérêt à le raconter à Elie en personne ! " glissa-t-il à Tamara, c’est Arthur qui fit preuve d’une indéfectible volonté, à lui seul il était capable de leur donner à tous l’envie de se surpasser "" Accrochez vous ! Un dernier effort ! " dit-il à qui voulait bien l’entendre. Le sergent s'y prenait bien mieux, mais ce ne serait pas de trop. Toutes ces expériences leur avait permis malgré les différences de s’unir pour un avenir meilleur, ils étaient arrivés trop loin pour que tout s’arrête maintenant, mais tout pouvait flancher si vite… Non il ne fallait pas penser au pire, ça allait aller. Il le fallait.

Ils avaient réussi à rentrer sans subir d’autre perte. Les bras d’Abel était engourdis à force d’avoir mutiler des chairs putréfiées, ses mains et sa lame étaient couverts de sang sombre. Malgré son état de fatigue pourtant, il n’avait pas dit non quand il avait été désigné pour partir en exploration sous la direction des Callaghan. C’était normal : il faisait partie de ceux qui avaient découvert cet endroit et on n’était jamais mieux servi que par soi-même. Si le cinquantenaire voulait être sûr que sa famille pouvait approcher, il préférait faire le ménage lui-même.

Il espérait naïvement que les lieux seraient calmes, que les morts seraient en sous-nombre et qu’une fois ceux agglutinés devant la grille à terre, ils allaient pouvoir envisager de s’installer. C’était sans compter le garage qu’ils ouvrirent, libérant plus de charognes qu’ils ne pouvaient en compter du premier coup d’œil. Dans un mouvement de recul réflexe, Abel tira en arrière Alan sur lequel pas moins de trois rôdeurs tentèrent de se jeter. Le temps d’un coup d’œil complice avec son cadet et il retint un zombie au niveau de la poitrine pour enfoncer l’acier au travers un globe oculaire.

- J’en peux plus de faire ça…, confia-t-il dans un souffle au mari Karlson sans savoir s’il parlait physiquement ou psychologiquement.

Combien de rôdeur avait-il abattu depuis qu’ils étaient partis ? Beaucoup trop. Il avait beau être habitué, il avait beau avoir compris que ces choses n’étaient plus humaines… elles l’avaient été. Chacun de ces cadavres qu’ils avaient neutralisés plus ou moins violemment avait été une personne. Un jour. Avant. Leur nouvelle maison allait être érigée sur une pile de dépouilles.

Ces pensées compatissantes n’empêchèrent pas l’ancien agent de désarticuler la rotule fragile d’un mort d’un coup de pied et d’empaler le sommet de son crâne d’un coup sec une fois qu’il fut tombé à genoux. C’était simple : qu’importe le prix à payer pour que Tamara, Elie et Victoria dorment sur leurs deux oreilles les nuits à venir.

La sueur me perlait du front. J’en pouvais plus, j’étais fatigué, je voulais arrêter tout ça, je voulais vraiment que tout s’arrête. Il était grand temps qu’on en finisse. J’aimerais me réveiller un matin et me dire plus de mobs. Tous disparue, en fait je n’étais vraiment pas faite pour jouer dans un jeu vidéo, je m’en rendais compte maintenant. J’aurais pu me prendre dans le seigneur des anneaux et faire un concours de kill, mais je n’étais pas dans le mood. Personne ne l’était à l’heure actuelle, on était bien trop fatigué pour ça. Cependant, la remarque de Ludwig m’arracha une remarque…

- On pourra toujours compter les cadavres Ludwig si tu veux.

Chassé le naturel il revient au gallot, dans mon cas c’était surtout la connerie qui revenait. J’étais épuisé, mais je trouvais la force de lever ma dague pour la planté dans une mob de plus et un second. Je n’avais pas assez de force pour retenir la grille alors si je pouvais au moins tuer des trucs ça ferait du boulot en moins pour les autres. J’étais flatté de la remarque que Jeff me lâcha. J’étais loin d’être l’héroïne badass de série b, celle qui se bat en string et en talon aiguille, mais je ne me défendais pas si mal que ça.

- Tu feras mon sidekick rigolo ? On raconte bien les histoires ensemble.

Je raconterais l’histoire à Elie promis, mais je voulais qu’il soit présent parce que je m’en voudrais s’il lui arrivait un truc. J’étais à côté de lui et on se soutenait, après tout c’est ce que font des amis dans la galère, on se serre les coudes. Nous n’étions plus vraiment des amis, mais une famille. Les rancœurs étaient laissées de côté pour se battre main dans la main contre l’envahisseur ennemi. La situation me rappelait avec amertumes les bus de joueur haut niveau que j’avais croisé dans mes aventures vidéoludiques.

- Putain ! Mais c’est pire qu’un campeur sur un point de spawn…

Je commençais à rager, si cela continuer, ce ne serait sans doute pas beau à entendre pour les oreilles des autres…

Le plus urgent pour l'instant était de trouver un endroit où mettre les nôtres en sécurité, le temps d'être un minimum sortis d'affaire ; est-ce que cloîtrer tout le monde dans cette grande maison était la bonne solution ?

Peut-être, peut-être pas, nous n'avions pas le temps de tergiverser. Me mettant en route, hache à la main, vers la bâtisse en compagnie de quelques membres du groupe, les râles des morts en bruit de fond me plongèrent quelques instants dans un état un peu second ; j'avançais machinalement, sans réellement prêter attention à ce qu'il se passait, sentant toute la peine encaissée revenir doucement. Non. Pas maintenant. Ce n'était pas le moment. Serrant les dents en soupirant bruyamment alors que d'autres se chargeaient d'ouvrir la porte du garage nous permettant d'entrer dans la maison, j'avais manqué de me faire avoir par trois Coyotes. Mais il n'y en n'avait pas pas que trois, il y en avait trop, beaucoup trop. Me sentant tiré en arrière, je croisais un instant le regard d'Abel, un peu désorienté. S'il n'avait pas été là... probablement que c'en aurait été finit de moi. Sans me poser plus de question, je resserrais mes doigts autour de mon arme avant d'assener un coup radicale au crâne de celui qui s'était bien trop approché de nous. Les mots d'Abel me firent hocher la tête d'un air à la fois grave et las.

« A croire que nous ne serons jamais tranquilles. »

Si tuer les Coyotes me rendait complètement indifférent, je commençais toutefois à fatiguer autant physiquement que psychologiquement ; toujours devoir se battre pour sauver nos vies, pour avoir droit à quelques instants de plus sur cette terre. Qu'est-ce qui valait encore le coup ici bas pour que nous nous donnions autant de mal ? Ça n'avait pas réellement d'importance en soi, nous le faisions parce-qu'il le fallait, bêtement et simplement.

La fatigue physique se faisait de plus en plus sentir, tout comme celle psychologique, pourtant, rien n’était terminé, ils touchaient doucement au but, à savoir s’installer ici, mais cette dernière ligne droite semblait être interminable. Encore combien de perte devraient-ils subir pour réussir à rendre cet endroit un minimum sûr ? Telle était la question à laquelle ils n'auraient pas de réponse dans l'immédiat, mais si cela pouvait être aucune mort supplémentaire, ça arrangerait tout le monde.

Dante était venu ici quelques jours plus tôt pour reconnaître les lieux avec d'autres membres, malgré cela, il avait le sentiment étrange de n’avoir jamais mis les pieds ici tant il y avait de rôdeurs. Le petit groupe n'avait pas éliminé tous ceux rencontrés, certes, mais ceux achevés paraissaient être une toute petite goutte dans cet océan de créatures avec un flot incessant de nouvelles arrivées.

Le blondinet s’était armé de sa dague aux côtés de Kassandra et Tam en plantant sa lame un nombre de fois incalculable dans le crâne de rôdeurs. Ils devaient tenir bon, maintenir cette satanée grille la plus droite possible en mettant définitivement fin aux vies de ces êtres. Rangeant l’arme à sa ceinture, il prit appui en se penchant un peu en avant afin de prendre le relai de sa petite-amie « Tu peux lâcher Kass – lui dit-il en la regardant avec un petit sourire se voulant être réconfortant – Si tu veux, tu peux prendre ma dague. » ajouta-t-il avant de baisser la tête comme pour se concentrer au maximum et rassembler ses forces en voyant les cadavres s’agglutiner de plus en plus contre cette grille.

Les derniers jours comptaient probablement comme les plus fous et les plus éprouvants que la jeune femme avait vécu en vingt-six ans. Tout s'était déroulait tellement vite et pourtant le temps d'arriver vers leur nouveau refuge lui avait semblé interminable. Mais ils y étaient enfin. Dans quel état ? Oh ils avaient tous souffert, ils avaient perdu beaucoup trop de personnes, mais leurs morts ne devaient pas être vaines, ils ne pouvaient plus abandonner, plus perdre si près du but.

C'était donc immédiatement après avoir rentré la voiture que la jeune femme sortit en courant pour rejoindre ses camarades qui s'étaient amassés contre la grille afin de la retenir. Un deuxième groupe avait été chargé de partir en reconnaissance. Ils allaient y arriver. Elena avait été regonflée à bloc par un élan d'adrénaline et était déterminée à poser ses bagages ici avec l'ensemble du groupe. Sans réfléchir, elle s'élança couteau en main pour achever les monstres qui s'agglutinaient sur cette mince frontière entre eux et leur nouvel Eden. Dans un bruit écœurant, qu'elle n'entendait pourtant plus, elle avait planté sa lame en plein front. Et de un. Son regard se posa ensuite sur ses amis qui soutenaient la grille, sur Tam qui avait l'air épuisée. Machinalement elle replongea son couteau de l'autre côté pour finir dans un œil.

Elle vint ensuite plaquer son corps à son tour contre la grille qui subissait les assauts incessants des créatures ; son corps ferait rempart jusqu'au bout. Si cet endroit représentait l'espoir d'une vie meilleure, l'espoir de voir Ellie et tous ces autres enfants grandir dans un semblant de paix, ils devaient le saisir. Elle adressa un sourire à Tamara « Je prends le relais, t'inquiète. »

Serrant les dents, la grecque donnait à présent le meilleur d'elle même pour faire barrage malgré la fatigue physique, mentale... Tenir bon, c'était tout ce qui leur restait.

Tenir bon ou mourir. Tel était le choix, s'il en était réellement un, qui s'offrait au groupe plaqué contre la grille. Ce n'était plus la force de leurs muscles ni de leur courage, ou encore le poids de leur corps qui leur permettait encore de résister face à la grande danse macabre. C'était leur unité, car face à l'extinction, ils ne formaient qu'un seul être. Ensemble pour n'être plus qu'un rempart impénétrable, et faire de cette porte l'objet inamovible devant la force irrésistible. La balance se trouvait encore en parfait équilibre entre la vie et la mort, jusqu'à ce que le temps finisse par la faire basculer en l'honneur des vainqueurs.

McLeod offrait son corps pour que rien ne puisse ouvrir le portail qu'il protégeait. Il ne s'agissait pas simplement de tenir bon. Il était question de se surpasser. Comme quand il pressait la détente pour abattre les rôdeurs qui étaient entrés dans le stade et offrir du temps à ceux qui chargeaient les camions. Comme quand il menait l'un de ces véhicules jusqu'au chalet, à travers la fatigue, la neige, et la mort. Les exemples ne manquaient pas, car McLeod ne se revendiquait pas gardien pour le prestige.. Il l'était réellement. Convaincu au plus profond de lui d'être destiné à cette tâche. Mais si sa communauté avait-eu un jour besoin de lui, c'était bien aujourd'hui, devant les portes de l'enfer.

Arthur n'était pas le seul à tout offrir pour livrer cette ultime bataille. Ils étaient tous là à empêcher le pire de se produire, même si l'horreur semblait simplement infinie. Les chocs devenaient de plus en plus violents, et tous devaient avoir l'impression que pour un rôdeur vaincu, il en venait deux autres. Si lui tenait encore position malgré la pression féroce des prédateurs affamés, il savait que le groupe et les grilles n'allaient plus résister très longtemps.

" ON PEUT Y ARRIVER.. ON PEUT TENIR ! J'AI FOI EN VOUS ! COURAGE ! "

Ses mots n'étaient peut-être pas les plus épique qu'il soit, peut-être n'avait-il pas là le charisme d'un commandant devant ses troupes, mais il parlait avec son coeur. Il croyait sincèrement en eux, et en leur force. Ils n'étaient autrefois, pour la plupart, que de simples civils. Mais aujourd'hui ils étaient parmi les derniers de leur espèce, férocement accroché à leur vie. Ils n'allaient pas faillir. Ils ne pouvaient pas échouer.
Le sergent se redressa, plantant encore deux fois sa lame dans l'immense foule de crâne moisis qui s'offrait à lui. Deux de moins, pour combien de plus ? Opposant tout son poids à l'assaut de l'ennemi, il colla son " bouclier " au centre de la grille.

" C'EST CHEZ NOUS MAINTENANT ! FOUTEZ LE CAMP !! AAAAAH !! "

Ainsi, McLeod laissait libre cours à sa rage. Aucun de ces monstres n'allait souiller leur nouvelle terre, tant que lui serait encore debout pour s'y opposer.