Visiblement, le défilé dans ma chambre n’était pas vraiment fini. Je pestais contre Buzz qui venait de faire son apparition, mais il ne me fallut pas longtemps pour comprendre pourquoi il était venu ici. Il ne voulait pas laisser Victoria dans la pièce ce que je pouvais parfaitement comprendre. Il prit avec lui la petite qui était triste de me laisser, mais je ne pouvais être que soulagé. Abel avait fini par faire confiance en mon ami et je savais qu’elle serait entre de bonnes mains avec lui. Il me regarda avec soutient et me sera la main qui n’était pas en train de broyer celle de Lilou avant d’ajouter.

- Je vais la laisser avec Brooke et ses enfants, Anya est avec elle aussi. Tu la retrouveras plus tard.

Je hochais la tête en serrant les dents, je n’étais pas capable de grand-chose de plus de toute façon. Il avait raison d’agir comme ça. Il attrapa la petite dans ses bras avant de quitter la pièce avec elle. Anya avait été entrainé par Abel lui-même et Brooke et bien c’était la femme d’Ethan donc il était évident qu’elle savait se défendre. Je savais qu’il n’arriverait rien à Victoria en compagnie de ses deux femmes. Je pouvais donc me concentrer uniquement sur moi et je crois que ce n’était pas vraiment du luxe.

Et occupe de toi de Tamara avant la gamiiiine. Elle mourrait d'imiter la blonde qui venait de lui dire ça, mais à la place Bruce fit son entrée dans la pièce en emmenant Victoria. Avec un lent mouvement de la tête, Quinn se contenta d'offrir son plus beau sourire à Lilou sans relever. Elle avait raison, point. Puis le petit ballet des visiteurs se fit sans qu'elle ne relève, préférant éviter de péter les plombs de nouveau alors qu'Hope faisait remarquer qu'il y avait besoin d'aide dehors. Amen, une personne sensée. Elle lui offrit d'ailleurs un regard reconnaissant. Elles allaient peut-être y arriver finalement !
Quand à Kassandra... Elles allaient finir par s'entretuer c'était certain. Entre les réflexions qu'elles se lançaient, c'était sûr qu'une d'entre elle assassinerait l'autre un jour. Et si elle essayait tant bien que mal de se calmer pour s'occuper comme il fallait de Tamara, les menaces de princesse Barbie au royaume des calins commençait doucement à lui courir. Aussi la stoppa t-elle sèchement quand elle menaça qu'il arrive quelque chose à Tam. Il n'arrivera rien si tu me laisse faire mon boulot dans le calme.

Dans le calme. C'était mal barré vu la situation mais au moins, sa remarquue stoppa un minimum la dispute. Tu n'as qu'à revenir quand les choses seront plus calmes. Et faiis attention.

Kass avait beau être la reine des emmerdeuses, il n'empêchait qu'elle n'allait pas souhaiter sa mort pour autant. Celle de Lilou, c'était une autre histoire vu les regard qu'elle lui balançait. Utilise l'onguent, ça la soulagera un peu. Dit-elle à l'autre femme enceinte pour qu'elle être un minimum utile, se concentrant enfin sur Tamara et uniquement elle. Le bébé sera là dans moins d'une heure... Tu dois me dire quand tes contractions sont rapprochées de moins de cinq minutes. Rien qu'en bas, tout était prêt pour accueillir ce petit con qui avait choisi son jour pour naître. Mais elle se garda bien de le faire remarquer.  Avec douceur, elle vint poser une main sur le front de la tatouée. Avec la perte des eaux, elle se retrouverait offerte à la moindre infection. Mieux valait que le bébé arrive rapidement.  Quand ce sera rapproché comme je t'ai dis, tu vas respirer profondément. Tu dois pousser pendant les contractions, d'accord ? Maintenant, il ne restait plus qu'à espérer que l'enfant arrive sans dommage...

Mine de rien, un petit mode d’emploi dans ce genre de situation, ça n’aurait pas été de refus. Jefferson s’était précipité sur le côté afin d’essayer d’éloigner quelques rôdeurs, mais il se trouvait désormais isolé et ne pouvait plus rejoindre l’entrée du chalet. C’est Marcus et Jake qui ouvrirent le chemin en le rejoignant, les trois hommes coupèrent par un sentier afin de prendre de la distance avec les morts vivants. Le canadien élimina un quatrième rôdeur quand le soldat le bouscula sur son passage, lui écrasant le crâne sous le talon  " A gauche pour rejoindre le chalet ! " et ils finirent par rejoindre les autres survivants ... Et les moins vivants quelques instants plus tard.

Kassandra sortit du chalet, visiblement elle avait été au chevet de Tamara " Sportive cette matinée n’est-ce pas ?…" dit-il à la blonde en essayant de se rassurer surtout lui-même en banalisant les événements, éliminant ensuite un rôdeur, en profitant de sa lenteur pour lui planter directement son couteau sur le côté de la tempe " Ça va à l'intérieur ? .. Et Tam ? " lui demanda-t-il, un peu anxieux. Il aurait bien voulu aller la voir mais il ne pouvait pas se permettre de retourner à l’intérieur -et puis il y avait d’autres personnes qui étaient mieux placées pour l'accompagner de la meilleure façon.-  Il voulait se montrer utile, même s’il n’était pas très bon pour ça, et qu’il cédait souvent à la panique, il essayait de se surpasser et de ne pas être celui qu’on devrait surveiller pour une fois.


Avec tout ce qu’il se passait, chacun faisait de son mieux pour protéger leur refuge et limiter les pertes, dehors se trouvaient désormais John, Joshua, Marcus, Jake, Ethan, Ludwig, Kassandra et Jefferson. Ils avaient à peu près repris la même formation qu’il y a quelques minutes. En tout cas, ils faisaient tous preuve de beaucoup de courage et de détermination, chacun se prêtait main forte et étaient fermement décidés à se débarrasser de la menace. Leur union à tous était belle à voir " Accrochez vous ! Ça diminue ! " cria-t-il. Le nombre de rôdeurs avait commencé à diminuer, même si certains qui avaient été un peu en retrait s’approchaient lentement, on voyait déjà un peu plus la place… Bientôt il allait falloir envisager les choses depuis un autre point de vue pour que la situation évolue... Comment tout cela allait-t-il se terminer ?  

Ethan lâcha un simple grognement en entendant ce que disait Ludwig. Se tenir prêts à partir était une bonne chose. Mais dans les faits, ce ne serait que leur dernier recours. Avec le froid glacial et la neige, sans oublier leurs corps affaiblis par la faim... Combien de gens atteindraient un nouvel abri sains et saufs ? Et bon Dieu, pourquoi est-ce qu'il fallait toujours que les malheurs de ce genre frappent en plein hiver ? Les rôdeurs étaient aussi irrésistibles qu'une avalanche, et beaucoup plus dangereux quand on y pensait. Puisqu'il était hors de question de renvoyer le Norvégien à présent, l'agent fédéral modifia légèrement sa position pour le prendre plus facilement en compte lorsqu'il bougeait.
Il était toutefois occupé à se défaire de ses propres morts-vivants lorsqu'il vit du coin de l'oeil que son ami tombait. Il sentit son cœur faire une embardée dans sa poitrine, son corps eut un sursaut réflexe... mais tout se termina bien. Dans les faits, même si c'était peu élégant et maladroit... Ludwig gérait. À sa manière. Malgré la gravité de la situation, cela tira un sourire au jeune homme. Il ressentait une certaine fierté à le voir faire. L'approche de nouveaux macchabées détourna néanmoins son attention du rouquin.

Le rôdeurs suivant manqua son visage de peu. Ethan fit un petit bond en arrière et fut forcé de plaquer sa paume contre le front glacé, moite et décomposé de la créature pour la tenir à distance. Avide, la chose claquait des mandibules et pressait contre la paume avec toute la force qu'elle pouvait y mettre. Le visage contracté par l'effort, la répulsion et la concentration, l'agent fédéral lui planta sa lame dans la tempe. Le couteau de combat était enduit d'une épaisse couche poisseuse de fluides bruns-noirs, puants et collants. Il n'avait pas le temps de nettoyer la lame. Alors qu'il repoussait du pied la créature qu'il venait d'abattre, il entendit un cri de Ludwig le mettre en garde. D'instinct, il se retourna et se retrouva nez à nez avec un nouveau rôdeur. Il ne put que maladroitement encaisser le choc de la rencontre, levant son bras gauche pour protéger son visage. Les chicots pourris de la chose glissèrent contre le cuir de son manteau, ce qui sauva probablement le jeune homme. Le vêtement n'eut même pas une entaille, mais il ne s'attarda pas à vérifier. Une fois de plus, sa lame s'abattit et préleva son dû. Un mort renvoyé dans les limbes qu'il n'aurait jamais dû quitter. Il adressa un rapide salut de tête et remerciement à son ami avant de reprendre sa place.

« Merci, Ludwig. Allez, on reste concentrés ! »