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Re: From the Stalls

Ven 1 Avr 2016 - 10:56


C'était ELLE la psychotique ? Alors qu'il faisait sa girouette en même pas 15 minutes ? La bonne blague.
Mais alors en plus, entre le répondeur qui disait des choses bizarres, et lui qui lui proposait de se faiire accompagner par la femme de son patron.... LA BONNE BLAGUE QUOI. Manquait plus qu'il lui propose aussi d'aller boire un verre avec Gina, sa meilleure pote prostituée unijambiste tiens. Et il aurait été capable de connaître une nana de ce genre, alors mieux valait pas imaginer ça. Non.

La femme de ton patron qui m'a prise pour une pute, et moi à l'hôpital. Charmante idée. Lança t-elle d'un ton cassant alors qu'il lui annonçait partir bosser en la laissant en plan ici. Comme si elle allait réussir à dormir tiens, avec tout ce bordel autour. Alors, comme toute femme logique dopée aux hormones, elle rangea. TOUT. Et tant pis si il ne comprenait plus à quoi ressemblait son appart en rentrant c'était pas son problème. Au moins, elle avait pu s'occuper l'esprit jusqu'à l'aube, et partir aussi sec après avoir pris une douche en direction de la clinique la plus proche.

Comme elle s'y était attendue, l'obstétricienne avait insisté pour l'échographie avant de lui parler de tous les symptômes désagréables de l'avortement, passant des contractions au risque de stérilité, avant de lui montrer sur l'ordinateur le minuscule emmerdeur qui siégeait tranquille dans son ventre. Super. Fallait plus que ça pour qu'elle fonde en larme devant la toubib qui l'observa avec un air interloqué, avant de lui proposer un truc à boire et prendre le temps de discuter avec elle. Etait-elle sûre de vouloir avorter, elle avaient bien deux bonnes semaines pour y réfléchir avant la date butoir... Sans doute que la toubib devait être contre la pratique, vu comme elle lui retourna le cerveau avant de lui tendre l'enveloppe kraft de l'échographie en lui souhaitant une bonne journée et beaucoup de courage. Super.
Elle se retrouvait dans une ville qu'elle détestait, et allait devoir annoncer la bonne nouvelle à un type qui allait finir par la détester. Mais bon, qu'importait après tout...

Il devait être aux alentours de midi quand elle se retrouva devant la porte de Gary, à attendre dix bonnes minutes qu'un miracle se passe. Avant de finalement trouver la force de rentrer à l'intérieur pour le trouver assis sur le canapé, lui tendant l'enveloppe contenant la photo.

J'avorterai pas.

Son regard était décidé. Tant pis si elle ratait son évolution, elle aurait tout le loisir de repasser l'année d'après. C'était pas un problème. Elle y arriverait.

J'te demande rien. T'as juste à faire ta vie de ton côté, j'te demande que dalle. Ni pensions, ni menaces, ni obligation de me voir. Je l'élèverai toute seule, et t'aura pas à te poser de questions. J'te signe même un papier si t'as peur pour plus tard, j'm'en tape. Mais j'peux pas faire ça. Désolée.

Elle avait tout débité d'un coup, histoire de l'empêcher de gueuler ou de la contredire, avant de lui rendre les clés qu'il lui avait laissé pour la nuit.

J'ai passé la nuit à réfléchir, et j'm'en sortirai très bien seule. Donc... Je préfère laisser une chance à ce bébé, que me voir comme une assassin jusqu'à la fin de mes jours.
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Re: From the Stalls

Dim 3 Avr 2016 - 11:52

Tu la connais ? Demanda-t-il de but en blanc d'une voix sèche. Alors sois pas si prompte à juger, parce qu'elle est comme toi.

En plus aimable.
Il aimait pas les gens qui se faisaient un avis sur les choses sans y avoir goûter avant. C'était un minimum. Une première expérience, et voilà, là, t'avais le droit d'y penser et de te dire que t'aimer ou non. Mais venir juger la femme de Graam comme une moins que rien d'entrée de jeu alors qu'elle était, et de loin, la personne la plus respectable qu'il connaissait, qui avait eu le même cheminement de vie que Rose d'une certaine manière, c'était franchement gonflé. Si bien qu'en partant, il l'eut plus ou moins mauvaise.

Et la nuit passa comme ça, ouais. Avec Graam qui lui avait demandé un service, et qui vit très bien que son protégé était par au mieux de sa forme en arrivant. Ce fut à son retour de course que l'homme lui demanda ce qu'il se passait, et que Gary lui annonça qu'il avait mis une nana enceinte, et qu'elle devrait se faire avorter le lendemain, à la première heure, ou un truc du genre. En soit, l'histoire était réglée, bien sûr, mais ça empêchait jamais d'angoisser.

Alors en rentrant, plus tard encore, Gary eut l'occasion de voir que Rose avait fait du travail chez lui. Bien qu'elle ne soit plus là, sûrement déjà partie, il en profita pour tomber sur son canapé, s'y allongeant de toute sa taille, il regarda son plafond. C'était sans doute bien le seul endroit qu'elle avait pas touché en passant ici, et sur ça qu'il réussit à s'endormir quelques heures, histoire de pouvoir faire autre chose que penser. Un sommeil sans rêves, voilà tout ce qu'il voulait.

Jusqu'à ce que la brune redéboule chez lui comme une tornade. Il se réinstalla sur son canapé, histoire d'être un peu présentable, et elle lui tendit une enveloppe qu'il attrapa, s'attendant à y lire que madame avait bien avorté ou quelque chose du genre. Ce fut en attrapant le machin et en ouvrant mécaniquement qu'il entendit plus ou moins ce que Rose lui disait. Elle avorterait pas. Et tout le reste fut juste un entremêla de mots qu'il comprit qu'à moitié parce qu'il les écouta pas.

Là, en tête, il avait surtout en mémoire le fait qu'elle avait dit qu'elle avorterait pas, et dans ses mains une enveloppe avec un contenu rigide qu'il avait à moitié ouvert pour à moitié voir ce qu'il y avait dedans. La photo de l'échographie, et déjà, le machin qui s'était présenté à lui. Un enfant. Son enfant. Alors très franchement, toutes les formules décidées de la brune lui étaient passées totalement au-dessus, son discours pro-catholique sur le fait qu'avorter c'était un meurtre, et qu'elle voulait pas se voir comme ça, puis tant pis elle assumerait seule et qu'elle demandait rien aussi. Gary contemplait une photo d'un futur un peu abstrait, lui donnant l'impression de voir dans une boule de cristal quelqu'un qui allait exister, pour sûr.

C'était parfaitement étrange. Il savait pas trop quoi dire ni quoi penser de tout ça. Il devrait la mettre dehors en l'insultant, pas vrai ? C'était ce que les trois quarts des types de son gang auraient fait en tout cas. Mais là, pour le coup, il en était incapable. Y'avait tout plein de trucs qui se mettaient soudainement en perspective et il était incapable d'articuler quoique ce soit. C'était... Bizarre, ouais. Mais il avait une photo de son avenir entre ses mains alors forcément que c'était bizarre.

Tu peux pas rester à Seattle, faut qu'tu viennes plus près.

Il avait sorti ça sans réfléchir plus, c'était spontané, et naïf, parce que quand même, elle portait son enfant et il voulait pouvoir le rencontrer. Ça allait pas plus loin que ça dans sa tête sur l'instant.


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Re: From the Stalls

Dim 3 Avr 2016 - 15:21


Elle s'était attendue à devoir signer une attestation sur l'honneur pour ne jamais avoir à prendre de l'argent à Gary, ou même, qu'il ne la jette de son appartement comme un sale, brisant toute ses idées selon lesquelles leur histoire était peut-être un signe du destin sous ses airs de tête de con baignant dans un boulot louche, mais non.
Non, à la place il lança une phrase qui n'avait rien à voir avec ce qu'elle pensait, disant plutôt qu'elle ne pouvait pas rester à Seattle. L'espace d'une seconde, elle resta coite, l'observant d'un air suspicieux, yeux plissés et bouche entre ouverte, cherchant l'arnaque.

Pourquoi ?

La question était sortie d'elle même, avant qu'elle n'enchaîne sur la même lancée.

Seattle possède un des meilleurs hôpitaux du pays, et j'viens de te dire que je l'élèverai seule, que je te demandais rien. Alors c'est quoi cette remarque ?

A coups sûr, ce mec était vraiment bipolaire, ou alors il n'avait absolument rien écouté de ce qu'elle lui avait dit quelques secondes plus tôt sur le fait qu'il n'aurait à s'inquiéter de rien, et qu'elle prendrait tout en charge. Et puis surtout, quel était l'intérêt à ce qu'elle vienne s'installer dans une ville qu'elle ne connaissait pas, et n'avait aucune envie de connaître. Sans compter le fait qu'en dehors de Gary, elle n'y connaissait absolument personne. Alors venir s'enterrer ici juste pour le bon plaisir que Gary vienne voir de temps à autre son gosse, merci mais non merci.

Si t'as juste envie de le voir, tu pourra toujours venir à Seattle. Ou je ferais le trajet c'pas dérangeant.  

Il n'était pourtant pas d'accord pour l'idée d'avortement quelques heures auparavant ? Alors pourquoi ce revirement de situation soudain ? Rose ne put s'empêcher de soupirer, avant de rajouter avec douceur.

Si tu m'explique ce qu'il se passe dans ta tête, peut-être que je comprendrais mieux.

Sans compter toutes les choses qu'elle ne disait pas à voix haute, mais auxquelles elle ne pouvait s'empêcher de penser. Les fréquentations étranges de Gary par exemple, ou le fait qu'il ne lui en parle pas, même après qu'elle ait croisé son patron. Et si l'excuse pour qu'elle reste ici, était de lui proposer d'aller boire le thé avec la femme dont il lui avait parlé plus tôt, il pouvait toujours se mettre un doit dans l'oeil et l'enfoncer jusque dans l'omoplate.
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Re: From the Stalls

Dim 3 Avr 2016 - 15:31

Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Qu'est-ce qu'elle lui disait cette gourde ? Gary la regarda en fronçant les sourcils alors voilà qu'elle reprenait son discours de femme indépendante je vais gérer ça toute seule comme une grande alors que y'avait pas dix heures elle était démolie à l'idée de se confronter à tout ça sans l'aide de personne. Non vraiment, après c'était lui le bipolaire et madame allait très bien, le monde à l'envers. Il haussa les épaules. Evidemment que non il l'avait pas écouté, vu les conneries qu'elle dépitait à la chaîne sans se poser de questions. Est-ce qu'elle réfléchissait sérieusement ? Est-ce qu'elle pensait juste à ce qu'elle disait ?

Tiens, ça, c'était une bonne question à lui poser :

Tu penses à c'que tu dis avant d'le dire, Rose ? Juste un peu, avant d'prendre une décision pour tout l'monde et c'est comme ça et pas autrement, est-ce que tu t'poses la question de savoir ce que l'autre, aussi concerné par ça, en pense ?

Non, à son avis, Rose avant plutôt tendance à d'abord parler et ensuite réfléchir, et encore. P't'être même qu'elle se dispensait très bien de réfléchir plus de deux secondes à quelque chose, comme quoi c'était peut-être pas forcément très utile. Et ça se disait médecin. Chirurgienne, même. Incroyable. C'était pourtant pas lui le gars le plus responsable du monde mais pour une fois, il avait l'impression que les choses étaient claires, sans avoir pour autant lâcher l'échographie de ses mains.

Alors bon, lui expliquer ce qu'il avait dans la tête, c'était pas des plus simple. Il en savait trop rien ce qu'il avait dans la tête. P't'être que pour une fois, il avait envie de faire quelque chose pas trop mal. Pt'être que c'était se prouver qu'il pouvait ne pas être un gros enfoiré, histoire de faire une exception dans sa vie. Bon, forcément, il prenait pas les choses dans le bon ordre parce que d'abord fallait s'installer avec la madame, tomber très amoureux, se marier et ensuite faire des bébés, mais l'ordre était pas forcément toujours le bon et de toute façon, Rose, il l'aimait assez bien pour déjà décider.

Parce que tu viens t'installer chez moi.

Voilà pourquoi.

Est-ce que y'avait besoin de débattre ? Non, demain, ils allaient partir avec un camion, récupérer ses affaires et les fourrer dedans, puis ils ramèneraient tous ici. Et entre temps, bah elle, elle cherchait p't'être une maison quelque part en banlieue de Seattle, paraissait que dans le quartier de Joey, y'en avait des pas trop mal à des prix abordables. Et elle, elle allait se trouver un job dans l'un des hopitaux de Phoenix parce que c'était comme ça qu'il voyait les choses et pis c'était bien tout ce qu'il y avait à dire. Elle voulait en parler ? Bah, non. Elle voulait parler que de trucs qui l'arrangeaient, mais pas du fait qu'il prenait les décisions pour eux comme elle l'avait fait juste avant en déboulant et en gueulant « J'AVORTERAI PAS, OK ? ». Chacun son tour.

On va essayer hein.

L'essai promettait pas la réussite, mais c'était toujours un bon début.


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Re: From the Stalls

Dim 3 Avr 2016 - 16:24


En vérité, elle ne pensait pas toujours à ce qu'elle disait, Gary marquait un point. Mais une chose était sûre, c'est qu'elle tenterait l'aventure avec ce bébé, et le sort en était désormais jeté. Alors pourquoi s'énervait-il encore ? Elle préféra rester silencieuse, se contentant d'hausser les épaules avant de lâcher du bout des lèvres.

J'me dis qu'avec ton boulot, t'as pas forcément envie d'une vie de famille dans tes pattes. C'est tout.

Bon, elle n'était pas dans sa tête, c'était vrai aussi. Et elle avait toujours eu un mal fou à comprendre comment il fonctionnait aussi. Alors oui, elle était sans doute la moins bien placée pour pouvoir lui dire ce qu'elle pensait savoir, mais malgré tout, c'était ce qui lui paraissait le plus logique là tout de suite.
Mais alors, ce qui eut le don de la rendre muette un instant, ce fût qu'il lui lâche comme une bombe dans son salon désormais parfaitement rangé, qu'elle venait s'installer chez lui. AH BON? Wo wow wow, et après c'est elle qui réfléchissait pas ? Elle ne put s'empêcher de continuer de le regarder avec des gros yeux, alors qu'il disait avec son air imperturbable qu'ils pouvaient bien essayer, que ça ne coûtait rien.

Mais... Qui te dis que je veux venir habiter ici ? Pourquoi à ce moment là ce serait pas toi qui me suivrait à Seattle, si tu tiens tant que ça à ce qu'on ne soient plus séparés ?

Elle n'avait pas pu s'empêcher de poser la question avec un sourire en coin. Certes, l'initiative était très belle, y'avait rien à redire là dessus, mais après ? Est-ce que ça voulait dire qu'ils allaient entamer une véritable histoire de couple, ou se contenter d'être présent l'un pour l'autre pour élever un enfant qui n'était pas prévu ? Est-ce que toute cette histoire ne relevait pas de la pure folie poussée à l'extrême ? Et puis déménager, ça voulait dire quitter son job ou espérer une mutation, rendre les clés de son appart', quitter Lara et se retrouver à baigner dans un monde un peu trop éloigné du sien ? Est-ce qu'elle était vraiment prête à quitter tout ça ? Et pour quoi, croiser un homme qui traînait dans des affaires sombres sans qu'elle ne sache exactement en quoi consistait son véritable boulot ? Non, certainement pas. Et si Gary tenait tellement à ce qu'elle fasse des concessions, il était de son devoir de faire de même.

Si tu veux vraiment que je vienne habiter avec toi Gary, je veux toute la vérité sur tes zones d'ombres. Pas de sous-entendus, ou de réponses à demi mots. Je veux juste la vérité. J'ai toujours été honnête avec toi, à toi d'en faire autant. Je ne ferai pas une croix sur ma vie si je ne sais rien de toi.

Au moins, le marché était lancé, et il était prévenu.

Si on doit vraiment vivre en colocation... J'ai pas envie d'avoir de nouveaux secrets. Tu comprends ?

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Re: From the Stalls

Dim 3 Avr 2016 - 16:48

J'me dis. J'me dis. J'me dis. Oui forcément, elle s'en disait bien des trucs, sans pour autant lui demander son avis sur la question. Et c'était comme ça et pas autrement. Bon ok, Gary était pas le type qui allait spontanément raconter sa vie à la première venue, mais quand même, là, c'était pas vraiment la même chose. Ils parlaient d'un bébé qui allait voir le jour, forcément, vu que Rose comptait le garder peu importe ce que lui en pensait, et comme il avait décidé d'être responsable et de vivre ça quand même, bah, son avis, il avait de l'importance.

Quand elle lui rétorqua qu'il devrait pouvoir, lui, venir vivre à Seattle, Gary la fixa avec l'air de pas comprendre ce qu'elle suggérait. Lui, à Seattle ? Vraiment ? Et il allait y faire quoi ? Qui voudrait de lui ailleurs ? Elle se rendait pas compte de ce qu'elle disait. En matière d'intégration, y'aurait nul part une place de choix pour sa pomme, et il lui serait jamais utile ailleurs qu'ici, à elle comme à l'enfant à naître. Mais y'avait son sourire qui lui disait qu'elle était pas totalement sérieuse dans sa question alors il y répondit pas.

Mais du reste, elle marquait un point. Lui demander tout ça, c'était quelque chose forcément. C'était bousculer sa vie, pas pour rien c'était sûr, mais c'était un basculement comme il y en aurait jamais plus de la sorte. Tout du moins se disait-il ça à l'époque.

Et s'il fallait tout lui dire pour ça, Gary était prêt.

Ok.

Il s'installa sur le canapé, déposant la photo à même la table basse en demandant à Rose de venir en faire autant. Non parce que ça allait prendre du temps, beaucoup de temps, et fallait pas non plus qu'elle reste debout ou elle allait se mettre à accoucher sur place. Après tout, elle lui demandait la vérité sur lui, sur ce qu'il faisait. Y'avait pas moyen pour qu'il lui raconte toute sa vie là, comme ça, mais une partie au moins, et ce qu'il faisait depuis qu'il avait vingt ans au moins.

Alors, Gary lui expliqua les tenants et les aboutissants de son métier. Il vivait de choses pas légales, depuis toujours, depuis qu'il avait de la mémoire. Au début, c'était le deal facile, le transport de drogues. Il en faisait toujours. Puis après, alors qu'il avait failli mourir, ça avait été autre chose, d'autres petits délits de merde, puis les quelques soirées au commissariat a pas se faire avoir pour autant pour ses conneries. Il en était pas fier, mais il s'en apitoyait pas non plus. Gary savait qu'il était pas un type bien, qu'il pouvait faire des choses très mauvaises, sauf qu'à dire vrai, la morale, il s'en cognait très fort.

Il serait jamais un type comme Rose, à se prendre pour un assassin et à repenser à tout ça avec des regrets. Les choses arrivaient parce qu'elles devaient arriver, le battement d'aile d'un papillon qui déclenche un ouragan à l'autre bout du monde. Lui était qu'un outil d'un plan plus large, et il s'en contentait parce qu'il avait fermé le robinet des émotions y'avait bien des années. C'était pas plus mal, sauf que ça, elle le comprendrait jamais.

L'homme ne lui parla pas de la seule chose qui avait de l'importance. La fois où il avait tué, lors d'une fusillade qui lui avait presque coûté la vie. Il ne dit rien, à Rose, esquissa ça rapidement en lui expliquant qu'il pouvait pas lui en parler, que c'était pas une question de volonté, et termina ainsi :

C'est bon maintenant ?


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Re: From the Stalls

Dim 3 Avr 2016 - 17:13


La vérité lui fit un drôle d'effet, alors qu'elle se félicitait d'avoir écouté Gary et de s'être assise, en apprenant nettement plus que ce qu'elle avait supposé à la base. Elle s'était toujours doutée, qu'il traînait dans des affaires louches mais là, à ce stade ? Elle resta parfaitement muette, encaissant le choc comme elle put, réalisant que l'homme envers qui elle s'était sincèrement attachée en si peu de temps, était en fait beaucoup plus sombre qu'elle ne l'aurait imaginé. La drogue, les délits, les allées venues au commissariat. Ca faisait beaucoup pour une seule et même personne. Par instant elle crispa les poings, ne releva pas quand il annonça ne pas vouloir parler de la fusillade, se contentant de pincer les lèvres.
Et finalement, est-ce que c'était bon maintenant qu'il avait tout balancé ? Est-ce qu'il se rendait seulement compte de tout ce qu'il venait de lui sortir ? Il s'attendait peut-être à ce qu'elle saute de joie ? Peut-être que c'était comme ça que ça se passait à Phoenix après tout. Plus on était bad boy, plus on était célèbre ?
Lentement, elle avait inspiré avant de reprendre la parole à voix basse.

Et ... Tu trouve que ton mode de vie, c'est une bonne chose pour une vie de famille ?

Non parce que, il était bien mignon à lui raconter tout ça, mais manquerait plus qu'en prime elle se tape la moitié de sa mafia à la maison quoi. La bonne blague. Manquerait plus qu'elle apprenne à leur enfant les composants de la cocaïne en même temps qu'il apprendrait à compter en fait, histoire de faire les choses bien. Doucement, elle passa une main contre son front, chassant comme elle put la migraine qui commençait à envahir son front à force de trop de vérité et de manque de sommeil.

J'en sais rien... Ca veut dire quoi en fait ? Que tu vas faire ta vie dans ton coin, et que je serai juste là pour élever ce bébé ? Ou qu'tu compte faire un peu de changements dans ta vie, comme je m'apprête à en faire ?

Sans doute qu'ils n'avaient pas eu le même mode de vie dans leur enfance. Si elle avait passé des nuits entière à attendre que son père termine de clore une enquête, elle avait toujours été couvée et choyée par ses grands parents. Ils avaient pris soin d'elle, lui avaient enseigné les bonnes manières, proposer de payer les meilleures écoles pour se études, et ainsi jusqu'à leur décès. Mais peut-être que Gary n'avait pas eu cette chance là, et sans doute reçu une enfance merdique. Et si c'était le cas, peut-être que ça pouvait expliquer cette espèce d'insouciance complète à l'idée de gérer son boulot et un bébé à pleins temps.

J'veux bien essayer, je suppose. Souffla t-elle en sortant son portable, envoyant un sms à Lara pour l'informer de la situation. Et puis, ça voulait dire quoi pour eux deux ? Qu'ils se retrouvaient en tant qu'amis, ou amant ? Au vu du nombre de choc qu'elle venait de recevoir, elle ne voulut même pas poser la question. Rien ne l'empêchait pas la suite de changer de ville si elle ne supportait pas ce mode de vie. Et en même temps, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir confiance en lui. Sans doute parce qu'au fond, elle ne pouvait s'empêcher de le voir comme la première fois qu'elle l'avait rencontré. Froid, distant, mais capable d'éprouver des émotions et même de la tendresse si l'on creusait un peu.
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Re: From the Stalls

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