Waban somnole plusieurs fois mais ne parvient pas à réellement dormir. Il entend quelques conversations des gardes qui le pensent endormi. Comme il devrait l'être. Pourtant, il sait très bien qu'ils n'en ont pas fini avec lui. Qu'il risque la torture à nouveau, des questions à nouveau. Qu'il aura besoin de ses forces. Mais Waban n'a jamais réussi à dormir dans un environnement compliqué. Alors à la place, il essaye d'entendre tout ce qu'il est possible d'entendre, d'enregistrer la moindre stupidité prononcé.
Il entend le prénom de Nihima durant la conversation. Il en est sûr.

Cette nuit est de courte durée. Quand Waban parvient enfin à s'endormir, ce sont des pas lourds et le bruit de la porte de sa cellule de fortune qui l'oblige à ouvrir les yeux. Un type avec un sourire plus amical que la situation ne le permet finalement. Waban n'a pas le temps de répondre, de réagir qu'un second homme débarque et le redresse d'une poigne complexe sur sa chevelure brune. Au commentaire de Dwayne, Waban se contente de le fusiller du regard, forcé de suivre.

Agenouillé de force, tout chez Waban lui indique une chose. L'homme est là pour lui faire du mal et est probablement doué pour le faire. Malheureusement. La pression sur son genou le fait grimacer sérieusement et Waban ne sait pas vraiment comment va se dérouler cet interrogatoire en plus. Par instinct, le natif relève la tête au surin présent sur sa pomme d'Adam, l'obligeant à déglutir bien rapidement.

- Je crois pas avoir le choix.

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La réponse de son geôlier vient confirmer ses inquiétudes vis-à-vis de Waban, mais la brune tente malgré tout de garder un visage impassible. Supplier ne servira à rien. Perdre son sang-froid non plus. Jusqu’ici, elle a été relativement bien traitée, et elle ne peut s’empêcher de se demander s’il ne s’agit que du calme avant la tempête. « Est-ce que je dois m’attendre à voir Dwayne débarquer dans ma cellule pour me faire son grand numéro de gestapo ? » Malgré son air un peu bravache, une note d’inquiétude transparait malgré tout dans sa voix. Peut-être que la relative gentillesse du brun à son égard n’est qu’une tactique dans le genre du bon et du méchant flic visant à la rendre plus docile, plus malléable. Encore que les bribes de conversations qui lui parviennent jusqu’aux oreilles de l’extérieur de sa cellule tendent à lui faire penser que Charlie ne joue pas la comédie. Il est question de les maintenir en vie, et de ne pas les malmener plus que de raison.

Les excuses un peu désinvoltes qu’il lui offre concernant la mort de Preston la force à détourner le regard, parce qu’elle n’a pas envie qu’il puisse y lire toute la culpabilité qu’elle ressent à ce sujet. C’est comme ça ici. Il balance ça comme une évidence, mais ses mots ne s’accordent pas avec ses gestes. « Pourtant, tu m’as laissé le soigner. Tu étais même prêt à l’emmener. » Elle l’avait vu esquisser un geste pour l’aider à le relever avant que son taré de pote ne décide de mettre un point final à son existence. Elle hausse les épaules à la question qui suit, venant replonger son regard dans le sien tout en se demandant s’il fait actuellement preuve d’empathie ou de curiosité malsaine. « On se connaissait à peine, mais c’était un homme bien. » Un homme ne méritait pas le sort qui lui avait été réservé. Un homme qui n’avait pas hésité à se sacrifier pour lui offrir une chance de s’en sortir, tout ça pour qu’elle finisse enfermée ici.

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Waban ferme quelques secondes les yeux, il aimerait retrouver le froid, retrouver les émotions cachés qu'il a l'habitude d'avoir. Mais avec le stress de la situation, il a l'impression d'être un livre ouvert, d'être faible face aux gens présents face à lui. Et il déteste ça. L'appuie sur son épaule presse son genou sur le sol et Waban ouvre violemment les yeux pour lâcher un gémissement de douleur. Les yeux rivés sur le visage de Dwayne, Waban ne peut que tenter d'observer, de faire confiance à son instinct dans une telle situation.

Le regard de son interlocuteur semble différent de la veille. La confiance semble avoir disparu au profit d'une.. peur ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Waban meurt d'envie de poser la question, de tenter d'en savoir plus. Mais peu sûr qu'il ne soit enclin à quoi que ce soit qu'à des questions. La question est surtout basé sur les combattants et Waban fronce légèrement les sourcils.

- J'ai déjà répondu à la question. 600 Combattants. Peut-être 200 civils, j'en sais rien.

Waban essaye de rester cohérent. Mais il a l'impression que Dwayne sait certaines choses. Qu'est ce qui s'est passé récemment ? Pour que tout change de la sorte ? Le natif fronce lentement les sourcils et décident d'ouvrir la bouche.

- Qu'est ce qui vous fait peur ?

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Charlie n’a pas le temps de lui répondre, et il semble presque encore plus surpris qu’elle lorsque la porte de la cellule s’ouvre avec fracas pour laisser rentrer ses acolytes avec Waban, le poussant sans ménagement pour l’agenouiller devant elle. L’instant d’après, c’est l’obstétricienne qu’on force dans la même position. Ce petit rassemblement surprise n’augure rien de bon, et l’étincelle de folie qui brille comme une flamme de bougie vacillante dans le regard de Dwayne ne fait qu’accentuer la terreur qui gagne subitement la brune. L’ironie de sa dernière question ne lui échappe pas, et elle lève les yeux vers Waban dans l’espoir de capter son regard, cruellement consciente de ce qui va suivre. « Ne parle pas. » Le geste est signé du bout des doigts de manière maladroite mais discrète, comme pour lui faire comprendre que le jeu n’en vaut pas la chandelle. Elle se raccroche à l’idée que les hommes qui les détiennent ont reçu l’ordre explicite de ne pas les tuer, même si ça ne les empêchera en rien de la réduire en réduire en charpie pour tenter d’anéantir la volonté du natif. Quelque chose a dû se passer pour qu’ils soient tous dans un tel état de nerf, quelque chose de mauvais pour eux.

Le regard de Louve dévie en direction de Dwayne, emplit de tout le mépris qu’elle ressent pour lui à cet instant, mais elle n’a pas le temps de prononcer le moindre mot à son attention. Une douleur sourde lui vrille la mâchoire lorsqu’un coup de poing, qu’elle reçoit sans s’y attendre, l’envoie s’effondrer par terre dans un gémissement douloureux. Ce connard a dû y mettre toute sa force. Un goût métallique lui emplit la bouche, et, complètement sonnée par la violence du coup, elle a tout juste le temps de cracher au sol qu’on la relève sans douceur pour la remettre en position. A peine le temps d’enregistrer que Charlie est tenu en joue pour l’empêcher de tenter quoi que ce soit. Une pluie de coups tous plus sévères les uns que les autres s’abat sur elle, et les seules choses qui l’empêchent de s’écrouler, ce sont les mains de Bobby qui la retiennent. Le bruit de ses côtes qui se brisent sous le dernier impact semble résonner dans toute la cellule, et lorsque Dwayne lui démet finalement l’épaule pour faire bonne mesure, elle ne peut retenir un hurlement de douleur à fendre l’âme avant de s’effondrer à nouveau par terre, les joues striées de larmes.

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Waban se rend rapidement compte du fait qu'il aurait du se terre, qu'il aurait dû simplement répondre à la question et basta. La poigne sur sa nuque l'oblige à se redresser et à suivre le chemin jusqu'à une nouvelle cellule, celle de Louve. S'affalant à genou dans un gémissement douloureux, Waban regrette déjà sa décision. Lorsque les coups sont portés avec force contre Louve, quand bien même le natif a bien compris les mots signés par la jeune femme, il ne peut pas rester comme ça. Resté planter là.

- Arrête ! Arrête !

Que le brun hurle dans la direction de Dwayne. Waban aurait préféré souffrir bien plus que Louve. Louve qui subit finalement uniquement à cause de lui, à cause de son incapacité à parler. Il voulait protéger le camp mais est-ce qu'il fallait que Louve meurt pour autant ? Non, il refusait.

- Je sais pas combien on est ! Moins d'une cinquantaine ! On a pas le droit de voir les autres types de combattants ! Arrête de la frapper !

Qu'il hurle dans sa direction. Sa voix est rauque et presque douloureuse. A force de parler quand il n'en a finalement plus l'habitude. Mais le brun veut juste que la situation s'arrête, au moins pour la brune qui n'a finalement rien demandé.

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