Alors que Neela était en train de suggérer qu'il était temps de prendre la poudre d'escampette, le grand brun entendit derrière lui une voix : un villageois était en train de lui foncer dessus. N'ayant pas le temps de l'esquiver, il décida de lever son arme et de tirer dans la jambe de l'homme, qui chuta au sol ; un énième son déchirant l'atmosphère. Le grand brun s'approcha un peu de lui, baissa sa capuche pour que le type puisse bien l'observer, et ajouta :

- Tu nous remercieras plus tard, tu verras.

Il lui adressa un bref sourire, et, sans trop tarder à son tour, pris la direction opposée : direction le district 5.
Malgré sa blessure à la jambe qui le faisait grimacer à chaque pas, le grand brun commençait à s'éloigner du bidonville. Boitillant un peu à cause de la douleur il n'allait, malheureusement, pas aussi vite qu'il l'aurait espéré. Mais suffisamment pour entendre un peu moins le bruit du bidonville. Allie était également là, qui traînait un peu la patte. Fatigue ? Blessée ? Qu'importait.

- Allie !

Il arriva jusqu'à elle et lui tendit la main, lui adressant un sourire qui se voulait rassurant.

- On a fait ce qu'on a pu. Ne traînons pas, ça va bientôt péter.

Il attendit qu'elle vienne accepter la main du jeune homme, et se remirent en route tous les deux, en essayant de "courir" aussi vite qu'il leur était possible (surtout pour Kerwan le pas doué).

Spoiler:

J'ai la nausée, putain. L'odeur des bombes lacrymogènes n'aident pas ma cause, surtout que j'ai déjà de la difficulté à voir ce que je fais. Mon crâne est douloureux, sans parler de mon bras qui ne semble pas vouloir obéir à mon cerveau, là, tout de suite. Je suis toujours incapable de le bouger pour la peine - sauf que j'ai mieux à faire que de m'acharner là-dessus, pour l'instant. Si certains disgraciés décident enfin d'abandonner, d'autres n'ont pas la même révélation et décident de nous attaquer de plus belle. Je rage et je rumine dans mon coin, me jetant au sol pour éviter la colère d'un enfoiré qui tente de me défoncer la gueule. Je grimace pendant quelques secondes, la manoeuvre n'aidant ni ma tête, ni mon bras blessé. Mais j'ai pu l'éviter, c'est déjà ça.

On a plus le temps, de toute façon. Il faut se barrer d'ici avant que ça ne dégénère encore plus. J'attrape mon sac à l'arrache, prenant les jambes à mon cou pour rejoindre mes alliés, un peu plus loin. Sauf que je m'arrête brusquement en chemin, quand je vois un visage beaucoup trop familier, à travers la fumée. Elijah. Il est blessé, et incapable de continuer d'avancer, de toute évidence. Je retire ma capuche pour qu'il comprenne que c'est moi, avant de poser les yeux sur ce qui ressemble à une blessure par balle, à sa jambe. Bordel.

Si je me fige pendant une seconde, je ne me pose pourtant pas de questions. Je ne sais pas où je trouve la force de venir prendre son bras, mais je m'exécute rapidement pour le passer autour de mon épaule. Je râle un peu quand la douleur fait des siennes, quand son poids s'écrase sur mon épaule, mais j'arrive miraculeusement à le soutenir pour déguerpir. « Je te laisserai pas crever ici. » que je marmonne en reprenant le plus de vitesse possible. Que cet endroit explose, maintenant - ce sera un putain de feu de joie.

Spoiler:

Il faut qu'on te porte. Annonce sans détours la blonde à Victor, à l'évocation de sa jambe cassée.Mais à peine a t-elle le temps de l'aider à faire quoi que ce soit, que Neela annonce la sortie imminente. Appuie toi sur m-

Sa phrase ne se termine pas, alors qu'elle sent son haut attrapé par un nouveau disgracié. Mais à ce stade ? Elle ne cherche même plus à réfléchir. Pas avec Victor blessé, ou l'urgence de la situation.

L'adrénaline coulant dans ses veines au même titre qu'une drogue alors qu'elle vient entailler plusieurs fois la peau de son adversaire avec son arme de fortune, ne se relevant que pour soutenir son neveu. Tais toi. Réplique t-elle fermement quand il lui demande à rester là. Tu restes pas ici, c'est hors de question ! Ils n'avaient pas fait tout ça, pour le voir mourir dans l'explosion. Et alors qu'elle sent Hoani la happer au passage, prête à se débattre, au moins Victor semble à son tour aidé par quelqu'un.

Hoani, attends attends ! Mais la blonde la tire sans autre forme de procès, alors que la mêlée vers leur survie lui fait fondre le décor dans un mélange de couleurs qu'elle peine à distinguer dans la course.

Spoiler:

Elle se planque, s'accroche comme elle peut. Le bras autour des épaules de Phoebe qui est parvenue aussi "à l'abri", Louisa qui lâche une injure entre ses dents serrées alors que le souffle balaie tout sur son passage. Peut-être qu'ils ont un peu exagéré sur la charge, non ? Quand enfin le calme revient, Neela a l'impression d'être totalement sonnée par les évènements. Elle papillonne des yeux et s'oblige à se reprendre au plus vite. Saisissant la main de la blonde, elle la force à se relever avant d'aviser qu'elle n'est pas la seule avec les jambes tremblantes.

Allez, il ne faut pas rester dans le coin ! Lance-t-elle aux autres qui peuvent l'entendre. Elle ne sait pas à quel point ça a été le chaos au festival. Mais elle n'a pas envie de le comprendre : Je vais contacter l'hôpital, ils enverront des unités pour les blessés sur place mais si on nous prend ici, on est foutus ! Aucune envie de finir à un endroit pire que le bidonville si ça a foiré ailleurs et qu'Adonai est toujours aux commandes : Phoebe, Hoani, allez chez Victor ! Vu que chez elle, malgré tout le confort, ça ne sera pas envisageable tant que les castes se maintiennent.

Spoiler:

D’un coup, les flammes et le silence.
La chaleur me lèche le visage, embrase mes cheveux, mes cils, désintègre le pull noir en dévorant les fibres de laine à toute vitesse, repousse les hanches, me plaque au sol.

Ma carcasse glisse sur les graviers, se retourne encore et encore, sur plusieurs mètres, impossible à compter. Vision brouillée, repères perdus, je suis sourd et aveugle. La douleur fulgurante s’éteint rapidement, du moins à la surface de la peau dont les nerfs sont calcinés.

Les tremblements du sol contre mon corps finissent par se calmer, même si l’impact des pans de murs qui s’écroulent dans mon dos résonne encore régulièrement jusque dans mes os.

Je souffle, nuage de poussière noire qui décolle devant mes yeux, ma main gauche se plaque contre le pavé brûlant pour tenter de m’en détacher, mes doigts sont noirs, la chair arrachée, risque d’infection critique, possible amputation, la paume a fondu, accroche la pierre et, autour de l’annulaire, la bague promise à Jake brille d’un dernier éclat dans l’obscurité grandissante.

J'espère que tout cela n'aura pas été vain.

Raysumé:

Harper… ? Elijah n’a pas de réactions supplémentaires, hormis une vague surprise lorsqu’il reconnait la jeune femme qui l’aide à s’échapper d’ici. Dans un tout autre contexte, il lui aurait sûrement fait remarquer qu’ils sont désormais quittes, mais son esprit est loin d’y penser. L’esprit du milicien ne se focalise que sur une chose: fuir aussi loin que possible d’ici, avant qu’il ne soit trop tard.

Mais ils ne sont pas assez rapides, malgré les limites du bidonville franchies d’un certain nombre de pas. BOOOOOM. Ils ne s’en sont pas assez éloignés, pour éviter les effets néfastes de l’explosion: et c’est une douleur aigüe qui traverse les tympans d’Elijah, venant amplifier celle déjà bien présente au sein son oreille gauche. Tête entre ses mains, il lui faut un instant pour se rendre compte que… Harper est non loin, par terre, sa jambe dans un angle peu naturel.

Merde, Harper ! Sans hésitations, il vient l’aider à se relever, cette fois-ci en servant d’appui. Il faut qu’on se barre d’ici, et vite... Il n’est pas sûr d’entendre sa réponse, ni quoique ce soit en fait, mis à part cette douleur insupportable: qu’importe, leur destination est évidente. Chez lui, loin de ce chaos auquel il fait à peine attention.

Spoiler: