J'avance en mode automatique. Je suis nerveuse, évidemment. Je ne sais pas si ma rage va pouvoir me faire oublier à quel point je suis terrorisée. Mais j'avance quand même, un peu absente. J'observe partout autour de moi, tournant la tête comme une détraquée au moindre bruit suspect. Un peu de courage, putain. Je remonte la capuche de ma veste sur mon crâne, essayant de ne penser qu'à ce que j'ai à gagner - et non pas ce que j'ai à perdre.

Sauf que Ray annonce qu'on ne peut faire confiance à personne, finalement. Pourquoi est-ce que nos « frères et soeurs » seraient-ils contre ce qu'on tente de faire ici, enfin? Sont-ils aveugles? J'ai du mal à comprendre. Je suis le regard de mon ami, du coup, observant à mon tour les gens qui gravitent autour de nous. Hoani marmonne sa frustration, à côté. Je la fixe, un instant - aussi frustrée qu'elle même si je demeure silencieuse. Me battre à ses côtés est toujours d'une ironie sans nom. Mais je crois que j'ai fait mes preuves auprès d'elle. Et vice-versa. Je ne peux que hocher de la tête, de toute façon, quand elle propose d'éviter les potentiels problèmes et de faire dans la subtilité. « Restons calme, surtout. » que je précise tout bas, d'un ton presque froid, comme si je voulais montrer l'exemple.

Rester calme, oui. Rester calme jusqu'à ce que rester calme ne soit plus une option.

Spoiler:

Ils y étaient. Inspirant profondément pour calmer ses nerfs usés par la colère et la fatigue constante des derniers mois,alors qu'elle entend la remarque de Ray, avisant tour à tour chacun des membres de son équipe. Rester calme. Plus facile à dire qu'à faire, en l'état actuel des choses, mais c'était malheureusement leur seule option possible.

Hochant la tête à la remarque d'Hoani, puis Harper, reprenant à son tour.

Reste à espérer qu'ils se concentrent sur autre chose.. Un disgracié moins discret qu'eux, ou n'importe quoi qui pourrait les amener à aller voir ailleurs s'ils y étaient.

Ils n'avaient pas fait tout ça, pour se sentir mal au devant de quatre personnes. Foutus pour foutus, elle avait envie de croire qu'ils s'en sortiraient, sur ce coup. Aussi inconsidérément dangereux cela puisse t-il être..

Spoiler:

Elle hausse les épaules, avant de chercher des yeux une cachette viable. Un coin de rue où elle n'aura aucun mal à se fondre. L'idée étant de ne pas se faire prendre tous ensemble, sinon ils auront l'air suspect. Elle soupire, avise qu'il y a de la place pour elle et une autre personne dans un coin, c'est pour ça qu'elle entraine Louisa à sa suite pour venir se fondre dans la zone. Elles parviennent à se mettre à l'abri, le souffle suspendu.

De leur place, difficile de savoir ce qu'il se passe pour les autres, elle espère que ce grand dadais de Victor arrivera a un semblant de discrétion, mais elle a bizarrement comme un doute le concernant. Enfin, il n'est pas temps de penser au pire, au contraire : il faut absolument positiver pour s'éviter des déconvenues. C'est son nouveau mantra : la pensée crée, et ils vont réussir !

Spoiler:

La présence de ces inconnus me rend nerveux. La peur et l’ignorance mènent facilement à l’agressivité, et je n’ai aucune envie d’attirer l’attention sur nous. Je hoche la tête, crispé en suivant le mouvement derrière Hoani. Rester calme, effectivement, c’est probablement la meilleure approche.

Pourtant, il me démange de brandir mon arme pour les repousser, qu’on s’en défasse rapidement, sans perdre de temps. Mais mon attention est attirée au-delà des barricades, vers lesquelles je lève le nez. Un sifflement. Mélodie nonchalante et tristement connue des disgraciés. “Un garde arrive au point de passage.” Probablement pour prendre le poste de surveillance des quelques allers et venus autorisés pour le travail des esclaves et les nouveaux arrivants.

“N’attirons pas son attention sur nous.” En arrivant face au quatuor qui nous barre la route. Pas question de faire preuve de violence, donc.

“Nous avons eu vent des rumeurs à notre sujet, vous savez.” Fais-je en avançant vers ces regards acérés qui nous dévisagent. “Qu’avez-vous à gagner à vous opposer à ces idées, au juste ? A part la sécurité de rester dans ce trou à rats pendant qu’ils continuent de festoyer…” Mais la peur semble les abrutir. Difficile de s’extraire de sa zone de confort, même quand on y a été enfoncés à coup de bottes.

Dés:

Elijah hausse vaguement les épaules, aux propositions émises par chacun d’eux: pas certain que distraire leur attention sera fructueux. Les miliciens sont trop nombreux. C’est à se demander s’ils ne le font pas exprès, à se regrouper là à ne rien faire. Même les civils semblent un peu plus se bouger le cul, quelques uns se dirigeant enfin vers le festival.

Finalement les dix miliciens présents se séparent enfin, leur permettant peut-être d’enfin partir de là… Jusqu’à ce que ces derniers décident justement de se diriger près de l’endroit où ils se trouvent. D’un rapide coup d’œil, l’ancien agent du FBI avise une potentielle cachette non loin, s’y planquant aussitôt: il est suivi par Nader, qui parvient à le rejoindre discrètement.

De l’endroit où ils sont, il est compliqué pour eux de voir comment les autres s’en sortent, de leur coté: mais une chose est sûre, ils ont tous intérêt à passer inaperçu pour mener cette mission à bien.

Spoiler:

Les éviter ? Ah, quelle blague. Les disgraciés nous attendent, on ne peut même plus faire un pas de plus qu'ils nous prennent en traître, avec les yeux qui leur sortent de la tête tellement ils ont l'air prêt à tout pour nous bloquer. Et si l'idée de ne pas perdre de temps et de les embrocher directement me traverse l'esprit, l'alerte de Ray me fait rapidement reconsidérer la chose. Oh non, si on pouvait éviter de se faire remarquer par des gardes, ça m'arrangerait, merci bien. Alors je me compose un visage de façade, faussement serein, pas très sûre que ça fonctionne vu les éclairs que lancent mes propres yeux, mais on tente le coup malgré tout. « Il a raison, écoutez-nous, bon sang. On fait ça pour vous comme pour nous, vous ne voyez pas qu'on veut changer les choses ici, arrêter de vivre comme des rebuts de la société ? » Ils sont complètement cons, ou quoi ? S'ils se complaisent à subsister dans leur propre merde, grand bien leur fasse. Mais moi, je n'ai pas la moindre envie de passer plus de temps ici-bas. On vaut mieux que ça, on vaut tous mieux que ça !

Serrant les poings, raffermissant ma prise sur ce manche à balai que je cache dans mon dos, je n'ai pas le temps d'en rajouter une couche qu'Allie surenchérit, proposant innocemment : « Si vous ne voulez pas nous suivre, on comprend. Mais vous n'avez pas à nous arrêter, partez et prétendez n'avoir rien vu, et tout ira bien pour vous, on vous le promet. » L'argument est recevable, qu'ils se cachent à l'autre bout du Bidonville s'ils le veulent, on ne compte pas les assassiner plus que le reste de la ville ici. Pourtant, je crois qu'on ne fait que brasser du vent, et qu'on perd trop de temps. Quelle merde.

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