Elle se maudit, à cet instant. De trop penser, de trop anticiper quand son corps entier ne souhaite que perdurer l'instant, et transformer chaque seconde en une bulle d'éternité qui ne concernait qu'eux deux. Son coeur battant à tout rompre de ce simple contact qui lui donne pourtant la sensation de brûler de l'intérieur, esquissant un sourire au murmure de Tucker, front posé contre le sien. Je sais. souffle t-elle en retour, frissonnant sous ce froid subit que leur absence d'étreinte apporte. J'ai confiance. qu'elle admet dans un murmure, tant pour elle que pour lui, fermant les yeux au contact de sa main contre sa joue, laissant ses lèvres s'y attarder une seconde alors qu'elle hoche la tête à sa nouvelle remarque. Et si elle n'en dit rien ? Elle sait pourtant déjà que sa décision est prise. En son coeur et son âme, alors que ce baiser bref l'enivre un peu plus, l'intimant à oublier sa conscience pour se sentir vivre. Sur le point de le prolonger alors qu'il offre une nouvelle proposition qui lui arrache sourire, secouant doucement la tête.

Y répondant en revenant joindre ses lèvres aux siennes, quand le contact incite ses pensées à s'étouffer avec force, un frisson parcourant son dos quand elle vient joindre ses mains à sa nuque, l'incitant à échanger leurs places respectives pour lui témoigner de son assurance, quand à cette réponse qui ne faisait plus aucun doute. Là, dans ses bras, elle se sentait vivre. Pour la première depuis une éternité comme si le reste du monde, et toute les horreurs des derniers mois n'étaient plus présentes en son coeur et son âme.  

Tucker refuse de reculer pour le moment, préférant garder cette proximité avec la rousse, cette proximité tant désirée et tant attendue. Le souffle encore rapide, Tucker dépose une myriade de baiser le long de sa mâchoire et de son cou tout en attirant la rousse vers lui lorsque son dos retrouve la douceur du matelas.

Le sommeil le gagne trop rapidement. L’alcool, la soirée, sitôt que la rousse se trouve dans ses bras, Tucker s’enfonce dans un sommeil reposant. Rarement obtenu ces derniers temps. Le mouvement à l’extérieur de la caravane, les voix et autres discussions le font froncer les sourcils, pas bien content d’être déjà réveillé. Sa main gauche glisse finalement sur son visage fatigué alors qu’il refuse d’ouvrir les yeux.

Lorsqu’il les ouvre enfin pour les poser sur la rousse, Tucker affiche un sourire fatigué dans sa direction alors que le sien est teinté d’une timidité qui avait disparu la veille au soir. Frottant son visage de sa main, Tucker fait une légère moue, glissant les bras autour d’elle pour ne plus qu’elle s’enfuit.

- Reste avec moi..

Qu’il murmure, pas bien content de voir que le temps est passé trop vite. Pas bien contact que savoir que Nash allait être de retour, que la bulle présente autour d’eux allait bientôt éclater. Tucker savait bien qu’ils allaient devoir parler. De ce qu’il s’est passé, de tout ce que cette nuit entrainait. Et la peur dans son estomac est repoussé pour l’instant. Ses doigts glissent finalement sur son cou, traçant une marque qu’il avait bien pu faire la veille avant d’appuyer sur ce baiser timide qu’il peut bien lui offrir.

- Moi aussi, beaucoup. T’es obligé de repartir ? On peut se planquer là.

Mais toujours pas sûr de vouloir la laisser partir. Tucker l’attire finalement, roulant dans le lit pour se retrouver au-dessus, ricanant de cette tentative pour avoir encore un peu d’intimité à deux. S’installant sur ses avant-bras, Tucker se contente de glisser les doigts sur la joue de la rousse, son regard communiquant trop d’information, certaines dont il n’a pas encore conscience. De tous ses sentiments qui l’effraient pourtant.

A peine éveillée, que les images de la veille se ramènent à elle. A ces baisers échangés jusqu'à s'endormir, alors qu'un frisson glisse contre son dos quand il la ramène contre lui. Venant par instinct se blottir contre lui, posant ses lèvres contre son cou en souriant de ces marques qu'ils se sont laissés mutuellement. J'adorerai... Plus que n'importe quoi d'autre, à dire vrai. Tendant l'oreille encore un peu, abandonnant l'idée d'être ferme pour venir poser sa tête contre son torse. Encore dix minutes...

Ou dix heures, parti comme elle le voudrait. Etouffant un soupir d'aise avant de relever la tête vers lui, toute crainte et appréhension chassée de son esprit sitôt qu'il vient lui rendre son baiser. S'accrochant à lui avec la même passion que la veille, s'autorisant encore à s'oublier dans ses bras en lâchant un rire presque enfantin quand il vient finalement la surplomber. Ne se relevant sur un coude que pour venir joindre à nouveau ses lèvres aux siennes comme si chaque contact entre eux lui procurait un oxygène rare. S'autorisant même à revenir marquer son cou une dernière fois, avant de lui offrir un sourire espiègle.

Peut-être que si on fait le moins de bruit possible, personne ne nous trouvera ? C'est faux, ils le savent tous les deux. Mais ça à le mérite de leur arracher un sourire commun, avant qu'elle ne reprenne. Il va me chercher... Et si elle omet son nom le plus possible, il n'empêche. Son ombre plane, bien plus encore maintenant qu'elle sait qu'il est rentré pour avoir entendu les éclats de voix. Devinant son regard s'assombrir à l'idée,  s'excusant au travers de ses yeux quoi qu'elle ne vienne un peu plus contre lui.

Je vais devoir lui parler, de toute manière. Elle n'avait pas pour vocation de jouer sur deux tableaux. Je ne dirai pas ton nom, si ça t'inquiètes. Je ne veux pas te créer d'ennuis. Il était tout bonnement hors de question qu'il n'ait le moindre problème par sa faute. Glissant sa main contre la sienne pour l'étreindre avec douceur, reprenant à son attention.  Et ... Je ne te force à rien, bien sûr. Soucieuse, de lui préciser d'une esquisse de sourire. Mais si tu veux qu'on en reparle plus en détail - Quinn ? La voix tonne en extérieur, la fait sursauter brièvement. Comprenant sans mal qu'il était bel et bien décidé à la retrouver, revenant ancrer son regard dans celui de Tucker. Parfois, un simple regard se suffisait à une longue tirade, après tout.

Kidnappe moi cet après midi ? Autant tenter le tout pour le tout, à ce stade.