Ivy hocha la tête à Jill, elle ne bougeait pas d'un pouce et conservait le silence. Elle était tendue. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas retrouvée dans une situation aussi stressante. Il faut dire qu'à Fort Ward, ils avaient tendance à se sentir un peu trop en sécurité. La médecin n'avait jamais fait partie d'une telle expédition mais elle comprenait mieux maintenant ce que son ex-mari militaire pouvait vivre il y a quelques années lorsqu'il partait dans d'autres pays.

Deux hommes se rapprochaient. Si le premier fut rapidement maitrisé par Stanley, le second mit à mal Roza et Jill dû lui venir en aide. La médecin sursauta quand une détonation déchira l'air et elle jeta un coup d’œil anxieux vers le fond du camps. Ils étaient sûrement repérés, impossible que personne n'est entendu le coup de feu. Les choses allaient mal tourner, elle le sentait.

Pourtant, dans l'immédiat, le danger était tout autre. Le chien, menaçant, chargeait maintenant dans leur direction. Vu la taille de ses crocs, nul doute qu'il causerait pas mal de dégâts s'il venait à croquer l'un d'entre eux. Ivy n'hésita pas et s'avança. La médecin savait utiliser son arme, c'était peut-être le moment ou jamais de se rendre enfin utile. Elle visa et.. la balle finit dans l'herbe à un bon mètre du chien. La brune était sûrement beaucoup trop tendue. Bordel. Elle pesta et voulut recharger mais quelqu'un fut plus rapide qu'elle.

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Tous les deux s’y étaient peut-être un peu trop donnés à cœur joie. La femme abattue en deux balles, une dans l’œil, l’autre dans la gorge, il ne restait finalement qu’à poursuivre… Apparemment. Sauf que la maison était accessible et visiblement, une autre personne se trouvait à l’intérieur. Cachés par la nuit, les deux hommes s’échangèrent un bref regard : Levi comptait y rentrer et faire un nettoyage. Il prévint Jason qu’il lui ferait signe quand il pourrait rentrer et que la voie serait finalement libre.

Furtif, ce fut finalement facile de s’y faire une place et de longer le couloir menant à la pièce où il était sûr de pouvoir trouver quelqu’un à l’intérieur. Rangeant son arme, il dégaina son couteau à la place, poussa la porte, s’infiltra à nouveau. Il entendit un soupir, une exclamation méfiante et la jeune femme se retourna finalement. Difficile de savoir lequel des deux se trouva le plus surpris sur le coup, mais ils n’eurent pas franchement le temps de dialoguer à ce sujet. Le fusil fut pointé sur lui, Levi se jeta vers l’avant et redressa l’arme.

Un coup de crosse plus tard dans la mâchoire, il fit basculer son adversaire en saisissant son poignet, manqua par ailleurs de lui disloquer l’épaule. L’instant d’après, sa lame s’enfonça à trois reprises, entre ses côtes. Elle ne retint qu’à peine un cri de douleur, un gargouillement, notamment quand il lui trancha sèchement la gorge pour empêcher d’autres bruits qui auraient pu annoncer sa présence. Relâchant le corps, Levi le laissa retomber au sol. Les mains couvertes de sang, il eut tout juste le bon sens de lui transpercer le crâne au niveau de la tempe pour l’empêcher de revenir.

De la fenêtre, il fit finalement un geste à Jason pour lui dire qu’il pouvait rentrer. Ils ne seraient jamais trop de deux pour la suite…

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Stanley enfonçait une nouvelle fois son poignard dans la boite crânienne du type – une habitude – quand le coup de feu retentit. Il roula instinctivement sur lui-même pour s'écarter du combat qui avait lieu non loin, entre l'autre homme, Roza et Jill. Son attention fut immédiatement happée par la maison, il s'attendait à voir d'autres personnes en sortir d'une minute à l'autre. Ce ne fut pas le cas, mais l'aboiement du chien se fit plus proche. Et pour cause ! L'animal venait de se défaire des liens qui le retenaient. Bordel ! Le jeune homme eut tout juste le temps de se remettre sur ses jambes, qu'Ivy puis Arizona tirèrent dans sa direction, coupant net sa furie. Ça n'était pas passé loin.

Le souffle un peu court, le militaire hocha la tête aux propos de leur responsable sécurité. Il était d'accord. Certes le camp entier était maintenant sur ses gardes, mais ils devaient faire avec. Rester planqués par la nuit, agir de manière furtive, c'était toujours leur meilleure chance. Ils devaient en profiter autant que possible.

- Oui, on reste sur cette ligne-là. La discrétion donc. Mais faut pas trainer. Jill, Aodhan et Sean, vérifiez la maison. Nous on avance. Il fit un mouvement vers le nord. Là où se trouvait une sorte de hangar et plus loin une bâtisse qui lui avait paru quelques jours plus tôt être la résidence principale du campement. Ça va ? Demanda-t-il au passage à Roza qui s'était relevée, après avoir été sonnée.

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