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Du vin ? En d’autres occasions, cela aurait été son breuvage de choix, mais pas aujourd’hui. Déjà les excuses fusaient de toutes parts dans son esprit, tandis qu’un joli sourire se dessinait sur ses lèvres. Il fallait être simple lorsque l’on mentait, trop gros et cela semblait inévitablement faux. Layla ouvrait la bouche pour prononcer quelques mots, mais au même instant, la jolie brune vit du coin de l’œil Miss Crawford s’approcher dangereusement avec son plateau. En un clignement de paupière, Jones se retrouvait détrempée, collante d’alcool. On venait bien définitivement de lui offrir une porte de sortie des plus simples. Il fallait donc maintenant jouer le jeu et cela, l’Anglaise était terriblement douée pour le faire.

Fronçant les sourcils et serrant les mâchoires, elle fit comme si elle retenait des paroles acerbes, se levant prestement et sèchement, elle suivait la serveuse maladroite, tout en faisant un signe de tête poli aux invités qu’elle quittait, bien entendu. Une fois à l’abri des regards indiscrets, cette fausse irritation s’effaça immédiatement, même qu’un léger sourire en coin faisait son apparition.

- Bien jouer Miss Crawford. Tout va bien, je vous remercie de votre rapidité d’exécution. Il faudra que nous soyons alertes pour s’entre-aider j’en ai bien peur. Trouver d’autres subterfuges pour ne pas attirer les soupçons bien entendu. Merci !

Il valait mieux aller se changer maintenant. Par inconfort, mais également par précaution. Octobre n’était pas des plus cléments et les températures plus fraîches, inutile de prendre le risque d’attraper quelque chose.

C’est donc après un certain temps que Layla revenait prendre place, habillée d’un nouveau jean propre et un verre à la main dans lequel elle y cachait rapidement son nez pour en avaler une grande gorgée.

Il était temps d’attaquer son poisson et c’est ce que fit joyeusement l’Anglaise en jetant un coup d’œil aux assiettes des invités.

- Vous constaterez rapidement que nous avons d’excellents chefs cuisiniers. Le potage aux potirons, la potée de chou ou même simple pain de viande deviennent un véritable repas gastronomique sous leur expertise. Je n’ai pas pu résister cette fois au poisson, mais je me garderai une petite place pour goûter à tout ce soir ! Pouffant d’un joli rire en feignant la gêne de sa gourmandise, Layla prenait une bouchée dudit poisson, savourant les effluves de vengeances qui dansaient autour d’eux.

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Bien ! Visiblement, être blessé et jouer l’estropié affaibli malgré une carrure solide, me vaut d’être ignoré, ou du moins, placé en retrait. Autour de moi, tout le monde mange, discute, bois… J’essaie de repérer qui prend quoi, histoire de voir si des gens de chez nous se mettent pas en danger sans le vouloir, ou par manque de chance. C’est qu’ils sont bruyants, et actifs ces salops ! Ils trinquent, ils goûtent les plats, ils en redemandent. Ouais, eux, il ne vaut mieux pas les inviter trop souvent, ils doivent piller un vrai garde-manger !

Je tourne mon regard vers Lisa. Je n’entends pas très bien ce que le Skagit lui dit, mais visiblement, cela l’affecte. Elle réussi à masquer le tout, mais j’ai appris à la connaître depuis le temps. J’ai remarqué ce très léger, vraiment très léger rictus au coin gauche de ses lèvres, qui à tendance à s’élever doucement et très rapidement, creusant une très légère pommette. Elle fait ça quand elle est stressée, ou carrément triste. Avec ses nuits mouvementées de ces derniers jours, je devine une profonde détresse chez elle et… Eh ! Mais comment j’sais tout ça moi ? Y m’arrive quoi putain ? C’est quoi c’truc d’ado, là, putain ?! Je traîne sans doute trop avec elle… Non ?

Eh ! Eh ! L’autre là ! Qui s’approche pas trop d’Lisa ! Non parce que… Heu… Avec ses sales doigts d’bouffeur cannibale ! Elle est pas faites pour c’gros con là !

Mais merde, il m’arrive quoi putain ? Vaut mieux que j’me concentre sur la sale besogne à faire ici. Banquet, poison, p’tit massacre, ça j’connais. Aller, concentrons nous.

Résumé:

L’invitation est lancée et elle accueille le couple qui se présente à elle avec un sourire si hypocrite, restait convainquant pour la plupart d’entre eux. Il fallait dire que cela faisait si longtemps qu’elle faisait semblant, même auprès de son entourage. Au final, qui faisait la différence ? Toujours est-il que l’israélienne les accueilli avec une fausse chaleur qui, se teinta à peine de surprise quand les verres s’entrechoquèrent et qu’un peu de leur vin vint souiller sa liqueur de groseille. « Quel entrain dites-moi ! » Dit-elle, spontanément. Si ses interlocuteurs ont déjà levé le coude, l’israélienne les observe, feignant l’amusement pour se donner contenance. Le temps de calculer ses risques – minime, n’est-ce pas. « Pardonnez-moi, loin de moi l’idée d’être impolie. » Tant pis, ce n’était que quelques gouttes, après tout.

Elle amenait – plus posément que ses invités – son verre à ses lèvres quand Casey débarqua comme une tornade pour leur proposer une boisson plus digne pour trinquer. L’ainée des Summer leur propose un verre de rhum, elle n’a pas vraiment besoin de tricher qu’elle pinçait déjà les lèvres, désapprobatrice. Mais heureusement, leurs invités se saisirent de leur shot avec entrain. « Soit. Mais reprend mon verre s’il te plait, les mélanges ne me réussissent pas très bien. » Il ne manquerait plus qu’elle finisse ivre – ou en l’occurrence, empoisonnée. L’intervention de Casey était salvatrice, mais ce n’était pas vraiment le moment de la remercier. A la place, elle se résout à faire quelque chose qu’elle n’avait plus fait depuis ce fameux soir à Renton.

« A cette nouvelle alliance. » Dit-elle, avant de lever son verre, trinquant à nouveau – en les regardant droit dans les yeux, sans crainte du poison cette fois – et de boire cul-sec le shot que la jeune femme lui avait servi. L’alcool lui brûla la langue et la gorge, mais c’est un sourire qu’elle arrive à afficher sur son visage, tandis que ses yeux papillonnent – plus pour donner l’illusion qu’une réelle souffrance – cela eu le don de faire rire ses interlocuteurs. Gagné. « On arrête de se moquer là, je veux vous voir goûter à nos plats en contrepartie, je compte sur vous pour faire honneur si merveilleuse terrine ! » Dit-elle, faussement sévère.

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