Voici le jour fatidique qui arrivait finalement. Leurs rôles avaient été attribués, tous savaient ce qui était attendu d’eux et ils seraient efficaces pour mener à terme ce châtiment mérité. Certains éléments inquiétaient la Britannique dans leurs rangs, mais on l’avait assuré du sérieux de ces personnes.

Elle avait laissé ses cheveux lâches pour venir encadrer son visage pâle, cherchant à avoir l’Air plus décontractée qu’à son habitude. Elle c’était vêtu dans cette optique également, pas de tailleur aujourd’hui, un simple jean foncé jumeler à un col roulé noir et d’une veste d’une espèce d’imitation de cuir pour la tenir au chaud seraient amplement suffisant. Également pour y dissimuler son couteau à cran attendant bien sagement, pour lorsque l’on aurait besoin de lui.

Miss Summer et elle-même s’étaient occupées d’accueillir le déploiement Skagit et de les menés jusqu’aux tables préparées expressément pour ce banquet funèbre. À peine leur leader voit-il June qu’il se permet une remarque déplacer avers la cadette et la Britannique. Horripilée au plus haut point, Jones cache néanmoins d’une main de maitre le dégoût que lui inspire cet homme, camouflant ses réelles émotions dans un sourire charmeur et un petit rire feignant la gêne. Tout pour endormir un quelconque soupçon, même si la nausée pouvait presque la prendre tant la jolie brune est écœurée.

Zelda vient rapidement vers eux et Layla ne peut s’empêcher de ressentir une certaine nervosité en voyant l’adolescente approchée. Son impulsivité si caractéristique pourrait vraiment faire en sorte que les choses ne se passent pas comme prévu. Layla se crispait d’ailleurs sur place au commentaire de l’Australienne, mais se détendit dès que le fameux Alistair éclata d’un rire bien gras. Quelle bête…

June entame la discussion pendant que Zelda propose un siège et du vin au leader de Skagit, toujours avec cet éternel sourire aux lèvres. Même lorsque la grande pièce d’homme se permet un certain sous-entendu pas si subtil au sujet de Miss James. Quel porc…

- Nous sommes en tout cas absolument ravies de pouvoir vous recevoir avant l’hiver. En espérant que celui-ci ne sera pas trop rude malgré tout, mais il était effectivement plus judicieux et plaisant de festoyer avant et non après. Malgré la menace des New Eden, notre alliance est fructueuse et nous permet de telles occasions. Fit-elle en désignant le banquet. Profitons donc des bonnes choses. Concluait l’Anglaise d’un signe de tête entendu envers leurs invités.

On venait d’ailleurs lui offrir de remplir son verre.

- Oh.,.. je me laisserais bien tenter par la liqueur de groseilles, je vous remercie. Il serait étrange de servir uniquement les Skagits et de ne rien accepter de leur côté bien évidemment. Un verre pour être crédible ne serait pas de trop.

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L’israélienne secondait Madisson et Layla du mieux qu’elle pouvait depuis qu’il avait été décidé de riposter à cet affront qui leur avait été fait il y a six jours maintenant. Un brin de nostalgie l’animait lors de ces préparatifs, lorsqu’elle oubliait les raisons de la préparation d’une telle réception. L’effort était de mise, que ce soit au niveau de l’accueil, de la décoration même des tables et l’apparence opulente de la nourriture. C’était fastueux – pour un après fin du monde – sombrement fastueux. L’occasion pour l’israélienne de retrouver une robe rescapée de son ancien monde, qui – comme quelques autres vêtements d’ailleurs – avaient survécu dans une malle, longtemps oublié à cause de leur inutilité dans ce mode. Amrani avait pourtant fait don de nombreuses étouffes et vêtements pour Fort Ward, afin qu’elles puissent être recyclées, utilisées pour un meilleur usage mais… Elle n’avait pas pu tout donner. Appelez ça de la nostalgie mal placée peut-être ? La robe était noire, longue, fendue sur le côté avec quelques dorures brodées attirant le regard sur un décolleté évocateur, sans être pour autant vulgaire – ça n’avait jamais été son genre. Elle avait dû être quelque peu rapiécée sur l’ourlet, mais elle lui effleurait les chevilles à chacun de ses pas. Autrefois cette robe s’accordait de bijoux hors de prix, ce soir, il n’y aurait qu’elle pour la sublimer. Elle avait détaché ses cheveux ébènes, les laissant retomber sur son épaule droite en un mouvement naturellement ondulé. Son visage était empreint de ce masque de douceur, mais le regard restait néanmoins plus éclairé qu’à l’accoutumé. Aujourd’hui, elle devait voir ces prétendus alliés, elle était là pour ça, après tout.

Et à entendre l’élégance des paroles de leur principal invité, l’architecte semblait avoir visé juste pour le côté distrayant de sa tenue. Pour autant, sous son apparente douceur et l’élégance de ses mouvements, se cachait une manipulation froide, une détermination farouche… et son couteau de survie logée en haut de sa cuisse. L’israélienne déambulait entre les tables, pour s’assurer que tout le monde trouvait place et avait un verre en main, avant d’attraper elle-même un verre une liqueur de groseille sur le plateau d’Indianna à qui elle adressa un sourire confiant. Elle se retourna ensuite vers leurs invités, dont certains encore debout observait les lieux avec attention. « Allons, il y en a bien un parmi vous qui voudra bien trinquer avec moi à cette nouvelle alliance ! » En parfaite et élégante hôte qu’elle était. Un peu à l’image d’autrefois, le faux-semblant en moins.

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Le jour était arrivé. J’avais fait des pieds et des mains pour dompter mes blessures, en vain. Les docteurs m’avaient prévenu : plusieurs côtes cassées, il faut plus qu’un mois pour les consolidées et permettre de reprendre mes activités de soldat. J’avais pesté, évidemment… Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre de toute manière ? Bordel, ce que je déteste ça… Toutes ces blessures pour une erreur de débutant.

Mais il me semble que cela pourrait être mon « personnage », ma couverture pour cette soirée. Lisa, la pauvre, semble déconfite. Ces derniers auront été difficiles pour elle. J’entendais, certaines nuits, ses cauchemars mouvementés et bruyants, ses râles et ses gémissements trahissant le combat intérieur auquel elle faisait face. Mais elle était restée digne, et cela m’impressionnait quelque peu. Elle devenait de moins en moins la libraire que j’avais connu voilà deux mois, et moi… J’avais l’impression de changer aussi… Mouais… Nan, j’suis juste crevé, c’est un discours de tafiote ça.

Je m’étais donc habillé comme d’habitude : chaussures tactiques, treillis militaire, t-shirt à manche longue réglementaire, et ma veste de combat. J’avais mon couteau planqué dans la poche intérieure de ma veste, et mon calibre 9mm dans un étui de poitrine, planqué sous ma veste, sous mon bras gauche. Une fois ma veste fermée, mes armes étaient invisibles.

J’étais arrivé avec Lisa, et j’accentuais mon air blessé : je boitille, je grimace, je me tien les côtes, bref, je joue le blessé inoffensif. Je vais même jusqu’à refuser l’alcool qu’on me propose, prétextant une interdiction médicale : « J’peux pas boire d’alcool, l’médecin m’l’interdit. Côtes cassées, mauvais accident sur un toit… Un jus d’pomme pour moi les gars ! »

Il fallait jouer le jeu. Espérons que ces salopards soient empoisonnés rapidement, jouer les mecs sociaux, ça m’énerve beaucoup trop.

Résumé:

Pour le moment, le service se déroulait bien. Souriant juste ce qu'il fallait, laissant les gens récupérer les verres qu'elle venait poser à table et récupérer les vides qu'elle ramenait à Casey.

Comment ça se passe de ton côté ? Avait-elle demandé à la jeune femme alors qu'elle s'apprêtait à repartir virevolter entre les convives, notant silencieusement ceux qui étaient déjà servis en poison. Plats, boissons. Notifiant chaque physique, chaque gorgée ingurgitée dans la bonne humeur, jusqu'à croiser le regard de Layla. Coincée avec une Skagit visiblement bien fêtarde qui lui exigeait de boire une coupe de vin, alors que la brune faisait mine de les dépasser pour récupérer des verres vides à table. Écoutant l'insistance de la femme qui craint une situation tendue, une idée derrière la tête.

Il avait suffit d'une impulsion légère, pour qu'elle simule une maladresse innocente. Venant faire tomber l'un des verres vides du plateau contre les vêtements de l'anglaise dans un espoir simulé de conserver l'équilibre tandis que les autres roulaient, déversant leurs restes de contenus.

Non, miss Jones, je suis désolée ! Tout y était. L'air gêné, la petite grimace horrifiée en constatant les dégâts sur le tissu impeccable qui serait irrécupérable sur l'instant. Veuillez me suivre, Casey devrait avoir de quoi rattraper cela au bar. ingénue petite serveuse qui baissait la tête d'un air honteux en venant récupérer le plateau tombé au sol en murmurant des excuses à la Skagit, et guidait Layla à travers les convives pour rejoindre Casey au bar.

Vous n'avez rien ? S'était-elle enquise d'un souffle alors qu'elle retrouvait son air neutre en relevant un instant les yeux sur la brune, faisant signe à Casey.

Petit... Accident collateral. expliqua t-elle à la jeune femme en se doutant qu'elle avait du entre apercevoir la scène du regard. Au moins maintenant vous pouvez prendre le temps de vous "nettoyer". souffla t-elle avec une ébauche de sourire à Layla, récupérant son plateau prête à retourner dans la foule.

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