Ils ne seraient pas prêts à oublier cette nuit, c'était la sensation qui s'était imposée dés le départ à chacun d'entre eux. Jeff essayait de ne pas penser à la mort des McLeod alors qu'il se précipitait vers leur réserve où il récupéra une bonbonne vide, la soulevant en sortant de la pièce, c'est alors qu'il remarqua que la grille avait fini par s'ouvrir... Pas le droit à l'erreur, si il avait bien remarqué Connor, Blake, Garrett, Ludwig et Skyler s'imposer pour venir à la confrontation des rôdeurs, lui avait alors commencé à frapper à plusieurs reprises dans la bonbonne à l'aide de sa clé à molette afin de faire du bruit. " Allez par ici suivez moi ! " hurlait-t-il à l'intention des morts, plus pour se donner du courage qu'autre chose.

Sa petite stratégie n'avait pas tardé à fonctionner et il avait été obligé de reculer rapidement pour ne pas finir bloqué contre un mur , ou les flammes qui n'avaient pas fini de se propager, il avait du finir par se séparer de la bonbonne qui le ralentissait considérablement, frappant d'un revers de son arme contondante un premier rôdeur qui s'approcha de lui, il se déroba alors à son attention pour prendre la fuite vers l'arrière, contournant l'une des maisons par le côté et passant par la cour de celle-ci en escaladant le muret, il finit par arriver à la suivante, alors que deux rôdeurs se dressaient face à lui dans le passage étroit qui menait entre les deux maisons. Jeff frappa le premier et se rua dans le passage qui avait été créé avant que l'autre ne puisse s'en prendre à lui. Il finit par revenir au centre du refuge, le souffle haletant. Et en réalité, les choses ne s'étaient pas améliorées.

Si le flux de rôdeur était un peu moins important qu'au début, il avait bien aperçu des personnes lutter avec hargne contre les envahisseurs. Mais il était désormais grand temps qu'ils partent... Il finit par apercevoir au loin Alan, mais il ne pouvait pas le rejoindre. En réalité, il n'allait pas tarder à se retrouver encerclé, et il commença à courir vers la seule issue possible... Une explosion retentit alors et finit par le jeter au sol. Se relevant péniblement, il sentit quelqu'un l'attraper à l'épaule, c'était Melvin. " Je te suis ! " et les deux avaient alors rejoint un des véhicules, celui qu'avait décidé de conduire Brooke, et alors qu'il jeta un dernier regard derrière lui, il finit par monter dans celui-ci. Garrett et Connor se trouvaient à l'arrière. " Suivons ce véhicule, les autres n'auront qu'à faire pareil ! "  c'est après s'être assuré que Melvin était aussi monté qu'ils avaient fini par démarrer, se dirigeant vers la grille, qui était tenue par Alan, pourquoi n'était-il pas encore monté avec quelqu'un d'autre ? Ils avaient fini par s'éloigner du refuge, et il espérait au fond de lui-même que l'homme avait fini par monter dans un autre véhicule et suivre le convoi ainsi que tous ceux qui étaient encore rester à lutter pour leur permettre de partir.

« Faites-nous des sacs » avait dit Alan. Et Christina, sous le choc, avait obéi. Elle s'était précipitée dans leur cuisine, pour récupérer des vivres, autant que possible, puis dans la chambre, et avaient empacté à la va-vite des vêtements pour elle et son époux. Elle avait marqué un temps d'arrêt devant le cadre qui réprésentait leur famille, avant de le briser pour prendre la photographie qu'elle avait glissée dans la poche arrière de son pantalon. Puis ellle s'était ruée au dehors, surchargée, s'attendant à y retrouver Alan et Ludwig. Mais il n'y avait plus personne. Bon sang, combien de temps tout cela lui avait pris ?

Encombrée par les deux sacs lourds et volumineux, le cœur tambourinant atrocement dans sa cage thoracique, Christy avait commencé à rejoindre l'agitation. Elle repéra au loin un regroupement autour des voitures qu'Elena avait commencé à préparer avec l'aide de Tam. Elle accélera le pas mais se retrouva à terre, soufflée par l'explosion de l'armurerie dans l'une des maisons en flamme. Déséquilibrée surtout par son bardage. Merde... Portée par l'adrénaline, elle se redressa pourtant, pour courir vers les véhicules.

- Christina ! S'exclama James en l'apercevant. Monte là-dedans ! On s'en va ! Il vint à sa rencontre pour attraper le sac d'Alan que la femme portait à bout de bras. Il le jeta dans le camion. La femme se défit de son second sac à dos qu'elle balança aussi à l'arrière du véhicule.
- Où est Alan ?! Demanda-t-elle à l'ancien professeur, en regardant autour d'elle. Elle ne pouvait savoir qui était entré dans quelle voiture. Mais l'homme n'en savait rien ! Au même moment, elle aperçut Ludwig et tout la clique se jeter dans une voiture, déjà en mouvement en avant. Il lui sembla voir les yeux bouffis du norvégien. Christina qui avait commencé à monter dans le camion se figea.
- Monte, Christy ! Répéta James.
- Je reviens.

C'était comme un pressentiment... Christina posa une main sur le bras de l'homme, et fit marche arrière. Elle fit quelques pas pour apostropher Caroline, qui n'était pas entrée dans la voiture d'Elena. Cette dernière avait d'ailleurs remis le moteur et commençait à quitter les lieux.

- Caroline ! Tu as vu Alan ?

Son regard partit en direction de la grille, sans pouvoir réellement distinguer quoi que ce soit. Elle ne partirait pas sans lui. Oh non, jamais.

Suivre la voiture, c’était tout ce que j’avais à faire, ne pas perdre son sang-froid, ne pas criser en voyant les gens monter dans la voiture d’Elena sans pour autant voir Kassandra ou Jefferson ou Plutarch. J’avais cru reconnaitre la silhouette de Ludwig et c’était vraiment un soulagement. J’avais le visage crispé, la sueur qui coulait sur mon front. Je continuais de fixer la voiture essayant de ne pas perdre mon sang froid.

Je continuais ma route, doucement au pas, mon cœur se sera en voyant Alan, mais qu’est-ce qu’il fouettait encore la putain ! Je n’avais malheureusement plus de place dans la voiture pour l’accueillir, alors je continue la route, il monterait sans doute dans la prochaine. Oui, c’est ça dans la prochaine tout comme mes amis ceux qui manquait toujours à l’appel. C’était vraiment dur, je devais rester forte être sans faille. Je ne sais pas si la mère d’Ethan avait fini par remarquer l’état dans lequel j’étais même si je tachais de rester forte et de fixer la route. Elle m'avait tendrement posé une main sur l'épaule et m'avais fait un petit sourire. C'était pas grand chose, mais suffisant pour me remonter un peu le moral. Hors de question de regarder le rétroviseur, c’était la meilleure façon que ma fille remarque ma détresse.

C’est au pas, juste derrière la voiture de Elena que je passais la grille du portail. Non ne pourrons pas nous éterniser ici. Les hordes arriveraient rapidement et c’était une certitude pour nous tous. Je n’arrivais pas à voir combien de voitures étaient dernières ni combien de personnes étaient restées, mais je devais continuer à croire que tout irait bien. Je devais rester en vie au moins parce que c’était ce qu’aurait voulu Dante, que je me sois forte et que je me batte jusqu’à mon dernier souffle.