« Regarde ! » Dit Ulysse. Alliant le geste à la parole, il pointa du doigt de petites traces dans la neige qui menaient ensuite à un vallon boisé. Là, sur les tous premiers arbres, dépassaient quelques poils : drus, bruns, rêches et groupés en une petite touffe, c’était le signe qu’ici – et les traces le prouvaient – une petite horde de sanglier avait trouvé refuge, au moins une nuit. Si la neige s’était tassée là où ils s’étaient endormis, les hautes herbes givrées étaient, par endroits, apparentes, comme libérées de la glace. A chaque observation, Ulysse pointait du doigt, apprenant donc à Connor comment reconnaître certaines choses.

Mais les hautes herbes étaient également un endroit parfois dangereux. Les sangliers les plus gros atteignaient parfois un mètre au garrot, rarement plus. Mais ces herbes, elles, pouvaient montrer bien plus haut ! Heureusement, la période hivernale était une aide : plus de petites herbes, plus de feuilles mortes, pas de bruits d’oiseaux, ce qui permettait une attention de tous les instants, de tous les moments. Malheureusement, s’ils avaient trouvé la zone de territoire de cette horde de sanglier, Ulysse avait perdu la trace de l’écureuil.

« Eh bien… Je crois qu’on y est. » Dit-il, avant de se stopper, et de basculer son fusil de son épaule. Doucement, il arma le levier de sa carabine de chasse, et se prépara. « De toute évidence, une petite horde a élue domicile dans cette zone. Les arbres en portent les traces, et les herbes hautes les protègent des prédateurs. Il y en a ici. » Les ours, les lions-des-montagnes – aussi appelés Pumas – et les Lynx, vivaient dans ces zones où le gibier regorgeaient, surtout depuis la disparition des êtres humains. « Mais, à part l’ours noir, ou le Grizzly, les autres prédateurs sont discrets, et fuient la présence des humains. Même… Après toutes ces années post-apocalyptiques. Alors… Il faut ouvrir les oreilles. Car les sangliers sont là, c’est certain ! »