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I am with you

Mer 23 Aoû 2023 - 13:49

Jacob, tu vas enfin avoir le soutien dont tu disais avoir besoin, il s'extirpe du boxe où il se trouve pour tomber nez à nez avec Elijah. L'afro-américain le fixe avec sérieux, se rapproche, ils ne se sont pas vu depuis deux jours avant ça, ça n'est pas pour rien. A ce moment-là, Jacob lui a fait part de sa fatigue. Avec son divorce en cours, et puis les enfants à la maison, c'est difficile de pouvoir accorder autant de temps qu'il le voudrait au haras. Mais ça fait déjà plusieurs années qu'il en demande, de toute façon. Vraiment ? Il a du mal à y croire, maintenant.

C'est pour ça qu'il hésite, qu'il a l'impression qu'on se moque de lui. Le pire, c'est qu'il ferait encore sans pour ce que ça change pour lui. Des mois qu'il fait déjà sans, alors, c'est du pareil au même. Mais ça, il se garde de le dire, lui d'être suffisamment affirmé pour se livrer, pour se plaindre, pour moufter. Faire des vagues, ça n'est pas dans sa nature, et ça ne peut pas commencer aujourd'hui. Tu fais un test avec lui, pour la journée, si ça se passe bien, tu pourras le garder, il a l'impression qu'ils parlent d'un outil. C'est un peu déplaisant. Et sois honnête, pas gentil, lui demande Elijah.

Il relève les yeux vers lui, l'interroge du regard : S'il est incompétent, il te fera perdre plus de temps qu'en gagner, tu devras bosser pour rattraper ses bourdes, alors procède avec pragmatisme, et à entendre Elijah, c'est peut-être déjà le cas. Un faux cadeau, donc. Qu'importe, Jacob est de ceux qui pensent qu'on peut apprendre, même en étant pas très dégourdi. Merci Elijah, lui souffle-t-il. Allez, il arrive dans l'heure, et l'afro-américain s'esquive rapidement, le laissant seul à nouveau.

L'heure passe vite, jusqu'à entendre des pas à l'entrée. A nouveau, Jacob sort, et rejoint un grand homme, mais toujours plus petit que lui : Vous devez être la personne qui doit m'aider aujourd'hui, j'ai bon ? Lui demande-t-il en se parrant de son meilleur sourire : Jacob, se présente-t-il en tendant la main. Sinon, il ne voit pas : personne ne vient jusqu'ici, pas sans qu'il soit averti avant. Ravi de vous voir, souffle-t-il, sincère. Avant de commencer, vous avez déjà une expérience avec les animaux ?


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Re: I am with you

Mer 23 Aoû 2023 - 16:57

Jebediah F. Krieger ∞ @Jacob E. Ross


Jebediah devrait être extatique, lui qui brûlait d'être au contact d'animaux et d'en prendre soin depuis qu'il avait dû quitter la ferme où il travaillait, des années auparavant. Et il était enchanté, oui, c'était certain. Mais c'était avant tout la nervosité qui l'habitait, aujourd'hui, alors qu'on lui avait proposé de le mettre à l'essai pour de nouvelles tâches, avec les chevaux de leur camp.

C'était une marque de confiance, et Jeb craignait de ne pas être à la hauteur, de les décevoir, ceux et celles qui croyaient en lui pour apporter une aide significative. De tous, Jebediah était le plus impitoyable envers lui-même : l'erreur n'était pas pardonnée, et elle devait être corrigée immédiatement, si elle était accomplie malgré tout.

Il s'était habitué à un système où le moindre "privilège", y compris le plus basique, pouvait être lui retiré s'il n'agissait pas de la manière qui était attendue, s'il prononçait le mot de trop, s'il s'exprimait d'une manière jugée appropriée. Cette journée d'essai lui donnait donc l'impression d'être Tantale s'apprêtant à refermer ses doigts sur la nourriture tant désirée, pour que celle-ci lui soit retirée sur le champ. S'il échouait, Jeb... Jeb n'était pas bien sûr de ce qui pourrait arriver. Et il n'était pas certain de vouloir savoir.

Au moins, il serait sous la supervision de quelqu'un, c'était déjà ça de gagné. Il n'aurait pas à se débrouiller seul, sans la moindre consigne. Quand il n'avait que lui ou son chien dont il avait à s'inquiéter, Jebediah pouvait se montrer autonome sans crainte. Mais maintenant qu'il faisait partie d'une communauté, Jeb retrouvait les réflexes d'autrefois, de cette vie passée à obéir des instructions constantes, pour ne pas perdre tous ses droits durement gagnés. Et se débrouiller seul devenait donc bien plus compliqué, maintenant qu'il participait à un effort collectif, que sa participation serait notée, positivement comme négativement.

C'était donc avec une certaine anxiété que Jebediah s'était présenté devant celui qui devrait le superviser pour la journée. Les mots lui échappèrent pour répondre à sa première question, hochant la tête avec un bref "Hmm.", regard fuyant. La poignée de main fut aussi rapide que furtive, Jeb s'empressant de frotter sa paume contre sa jambe, le contact léger toujours aussi inconfortable pour l'homme.

Jacob. C'était ainsi qu'il s'appelait. Jebediah dut s'y reprendre à deux fois pour articuler correctement son nom, coeur cognant violemment dans sa poitrine, tandis qu'il se présentait :

"J... Jebediah. Mais vous pouvez m'appeler Jeb."

Il esquissa un sourire maladroit, qui tenait plus de la grimace, lorsque Jacob lui fit savoir qu'il était ravi de le voir. Il espérait surtout ne pas le décevoir, pouvoir lui être utile, ne serait-ce qu'un peu. La dernière question de Jacob lui permit toutefois de s'ouvrir davantage, comme il tendait à le faire lorsqu'un sujet qui le passionnait était abordé. Tordant douloureusement ses doigts, se balançant lentement sur ses pieds, Jeb hocha la tête, avant de reprendre de cette voix légèrement atone, débit un peu trop rapide :

"J'ai travaillé dans une ferme pendant presque vingt ans. Si je travaillais bien, que j'étais assidu en thérapie, et que je ne faisais pas de bêtise, j'avais le droit de travailler avec les animaux. Il y avait des chevaux. Je pouvais les monter aussi, sous supervision."

Jamais sans surveillance. Et toujours au pas. Jebediah était donc un cavalier plus que basique, mais cela ne l'empêchait pas de savoir s'occuper des chevaux. Jeb n'oubliait pas les consignes et recommandations qui lui étaient données, surtout si cela concernait l'un de ses domaines de prédilection. Et les chevaux, comme toutes sortes d'animaux, en faisaient partie.

"Le box doit être nettoyé matin et soir, et faire l'objet d'un curage complet toutes les semaines. Le cheval doit être pansé tous les jours, crinière et queue démêlées, et les parties charnues doivent être étrillées de la souillure et de la boue. Il doit être alimenté à heures régulières, et bénéficier d'un complément de minéraux  pour entretenir son métabolisme. S'il a accès à un pré, il faut l'entretenir régulièrement pour retirer toute plante potentiellement nocive : rhododendron, feuille de chêne, ambroisie, feuille de..."

Jebediah reprit enfin son souffle, qu'il avait retenu tout le long de son monologue, suspendu dans son geste alors qu'il avait compté sur ses doigts pour se rappeler des plantes qu'il était en train d'énumérer. Il reconnut là le signe qu'il parlait trop, et surtout seul, et il s'interrompit donc, ses joues se teintant de rouge sous l'embarras. Il n'avait pas voulu partir dans un discours, il n'avait simplement pas eu l'occasion de parler de ce qui le passionnait depuis très longtemps.

Jeb s'excusa d'une petite voix, ajoutant en gardant le regard baissé :

"Je sais m'occuper des animaux. Et... Et je peux me taire, aussi, si on me demande de le faire."

Jebediah était gêné d'avoir parlé autant : à la ferme, cela lui aurait probablement valu une session spécifique, pour apprendre à laisser la parole à l'autre, à discerner les expressions, à savoir quand s'exprimer et quand garder le silence. Ici, il devait repérer ses faux-pas seul. Et les conséquences étaient encore incertaines à ses yeux. Est-ce que Jacob lui reprocherait son monologue égoïste ? L'en punirait-il ?

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Re: I am with you

Ven 25 Aoû 2023 - 11:13

Je vois que j'ai à faire à un connaisseur, constate-t-il. Il n'a pas besoin d'être très observateur pour constater la nervosité de son vis-à-vis, mais il est loin de se douter de la mesure du problème. Quoi que, quand l'homme lui signale qu'il peut se taire s'il lui demande, Jacob est le premier à froncer les sourcils. Je ne compte pas vous demander de vous taire, parlez autant que vous voulez, lui fait-il. Il n'est pas aussi bavard de son côté, mais sa patience est conséquente pour tout ça, même si Glenwood l'a entamé douloureusement. Tant que le travail est fait, vous pouvez bien vous en donnez à cœur joie, ajoute-t-il en lui faisant signe de le suivre.

Peut-être prendra-t-il le temps de mieux le connaitre au cours de la journée. En attendant, il entend surtout faire le travail qu'il demande. Jacob, avant tout, est un bosseur qui se complait dans sa profession, sans en rougir. S'occuper d'un ranch a été sa joie et son bonheur pendant longtemps, peut-être parce qu'il s'est souvent senti comme touchant à la réalité de l'existence. Les boxes du fond sont pour les jeunes étalons, il y en a deux actuellement dont je préfère m'occuper par moi-même, précise-t-il à Jebediah en les désignant de sa main : Ils sont fougueux et assez agressifs, dès qu'on s'approche de leur espace, ils ont tendance à le montrer : épargnez-vous ça, lui demande-t-il comme une faveur.

Parce qu'ils peuvent rapidement faire peur, ou qu'une blessure est vite arrivée aussi. Il n'entend pas envoyer à la clinique l'homme qui lui rend service aujourd'hui. Boxe un, deux, trois, six, sept, ils sont votre priorité pour aujourd'hui : un nettoyage de leur espace, ensuite des montures, brossages du crin, vérifiez les sabots aussi, tout en parlant, Jacob désigne, prenant le temps de bien le faire pour que son vis-à-vis note les indications : Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me le demander. Si vous craignez de faire quelque chose de mal, appelez-moi et je vous aiderais, ajoute-t-il.

Un soupir lui échappe, qu'oublie-t-il ? Vous trouverez aussi tout le matériel dont vous aurez besoin dans les placards du haras, la sellerie n'est pas accessible pour l'instant, mais si vous vous en sortez aujourd'hui, il faudra graisser et nourrir le cuir dans le courant de la semaine, fait-il. Une fois que vous avez fini leur toilette, vous pouvez les amener dans l'enclos ici, le portillon a un crochet un peu difficile à ouvrir, quelques pas pour sortir de la structure, il désigne l'enclos fermé mais spacieux : Est-ce que ça va aller, Jebediah ? Comment vous le sentez ?


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Re: I am with you

Dim 3 Sep 2023 - 14:05

Jebediah F. Krieger ∞ @Jacob E. Ross


Jebediah avait haussé les épaules lorsque Jacob lui avait fait savoir qu'il avait affaire à un connaisseur. Il n'avait pas l'impression de l'être plus que cela : il appliquait seulement ce qu'on lui avait appris à la ferme. Il n'était pas familier de toutes les subtilités de la culture hippique, des différentes races, et il n'avait que les termes techniques qu'on lui avait appris. En plus de cela, il savait à peine monter, et toujours sous surveillance. Il n'était pas certain que le terme "connaisseur" soit pleinement approprié. Il avait été formé pour s'occuper d'une ferme et de ses animaux, c'était tout.

"Je ne sais pas. C'est juste ce qu'on m'a appris. Si ça m'intéresse, je retiens vite. Et j'aime les animaux, alors..."

Alors, il avait retenu ce qu'on lui avait enseigné. Rapidement. Correctement. Il avait su s'occuper sommairement de bêtes avant de prononcer ses premiers mots articulés, avec de longues, longues années de retard dans ce domaine. Peut-être n'avait-il jamais vraiment vu l'intérêt de s'exprimer à voix haute. Pas avec des gens qui ne l'écoutaient pas, en tout cas. Et maintenant qu'il savait le faire, on lui reprochait souvent d'en faire trop. C'était si fatiguant, de tenter de se conformer à ce qu'on espérait de lui...

Son regard accrocha brièvement celui de Jacob lorsque celui-ci lui donna la permission de parler librement. Il ne s'était pas attendu à cela, lui qui était habitué à ce que l'on coupe ses bavardages, qu'on le réoriente constamment sur des sujets "intéressants", parce que personne ne voulait l'entendre monologuer au sujet de ses passions, de ce qui l'animait. Jebediah se mordilla la lèvre inférieure, confus, entre soulagement, joie et crainte, ne sachant comment appréhender ce nouveau paramètre. Est-ce que Jacob le pensait vraiment ? Ou sa patience avait-elle une limite que Jeb finirait par franchir sans le savoir ?

"Merci. C'est... C'est gentil. Mais, vraiment, si... si je vous agace ou, ou, ou quoi, vous pouvez me le dire. Parce que je ne le saurais pas, sinon."

C'était difficile, jauger l'intérêt des gens. Les émotions reflétées par leur expression. Ce langage corporel qui leur venait naturellement, mais qu'il devait lui-même forcer, pour le rendre "compréhensible" aux yeux des Neurotypiques. Eux ne comprenaient pas ses gestes d'auto-stimulation, ses bruitages, mais c'était à lui de faire l'effort. A lui de s'adapter à eux. C'était ce qu'on lui avait toujours appris. Ils étaient la norme. Pas lui.

Jebediah avait suivi Jacob, écoutant attentivement ses recommandations. Il hocha la tête lorsque l'homme lui signala d'éviter les boxes du fond, répétant ses consignes à voix haute, entre réflexe écholalique et désir de lui faire comprendre qu'il était bien attentif et qu'il ne lui désobéirait pas :

"Fougueux, agressifs, ne pas s'approcher. D'accord. Noté. Noté."

Jebediah avait glissé son index droit entre ses lèvres, le mordillant doucement, tandis que son autre main comptait chaque consigne qui lui était donnée, son regard focalisé sur les gestes qu'exécutait Jacob. Il ne voulait pas en rater une miette, risquer l'inattention et commettre une erreur qui pourrait tout lui coûter. Jeb hochait la tête dès lors que Jacob s'adressait plus directement à lui, trop focalisé pour s'exprimer à voix haute. Il dut pourtant le faire lorsque l'homme lui posa une question ouverte, à laquelle il n'était pas en mesure de simplement répondre par "oui" ou par "non".

Jebediah cessa de maltraiter son doigt, la peau marquée par la trace de ses dents, tandis qu'il réfléchissait à ses propos, et plus encore à la manière de les exprimer. C'était une question simple en apparence, mais la réponse était pourtant difficile à trouver, à formuler. Comment est-ce qu'il se sentait ? Vaste interrogation. Et on ne peut plus compliqué pour lui de retranscrire son flot d'émotions, un maelstrom de ressentis et d'idées indescriptible.

Un "Hmm." fut le premier bruit qui franchit le seuil de ses lèvres, avant qu'il ne parvienne à donner forme à ses pensées. Tordant douloureusement ses doigts, regard baissé vers le sol, Jebediah finit par articuler, d'une voix qui laissait clairement deviner sa nervosité :

"Je ne veux pas vous décevoir. Je... Je vais faire de mon mieux, je promets. Et, et, et si ce n'est pas assez, vous me le direz, hein ? J'aime m'occuper des animaux, mais si vous jugez que je ne peux pas le faire, et que je peux leur faire du mal par mégarde, ou, ou, ou, je ne sais pas, je... je préfère être écarté. Vous... Vous ne serez pas loin, hein ?"

Jeb savait comment faire. Ces gestes, il les avait exécutés des centaines et des centaines de fois depuis ses vingt ans, depuis son admission à la ferme. Malgré tout, son manque de confiance en lui et ses traumatismes le poussaient à se remettre constamment en doute, à se croire plus incapable qu'il ne l'était. A s'auto-saboter, en quelque sorte.

L'odeur des boxes commençait à affecter ses sens, un peu trop aiguisés pour son bien. Mais Jebediah avait prévu le coup : il sortit de sa poche un foulard, qu'il s'empressa d'enrouler autour du bas de son visage, protégeant son nez et sa bouche, atténuant les senteurs. Il avait l'habitude. Ca faisait partie du travail. Il pouvait gérer...
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Re: I am with you

Lun 4 Sep 2023 - 17:45

Il a un temps à considérer l'attitude de son vis-à-vis. Si l'homme est un candidat sérieux pour son expérience dans une ferme, il semble aussi particulièrement anxieux à l'idée de mal faire. Jacob ne s'en formalise pas, il peut mettre ça sur le compte de la proximité avec des animaux grands et impressionnants, mais se doute, d'instinct qu'il ne s'agit pas que de ça. Je vous en ferais part si c'est trop pour moi, mais vous n'avez pas à vous en faire, ajoute-t-elle.

Quand au reste, l'appréhension de plus en plus palpable de l'homme le laisse songeur : Les animaux aiment aussi ces conversations, ça les anime qu'on leur parle, ça les changera, je suis plutôt quelqu'un de silencieux en général, souffle-t-il en lui faisant signe de venir s'équiper : Je ne serais pas loin, promet-il. Gant, balai, râteau, seau d'eau, éponge, brosse, outil pour récurer, Jebediah n'a pas le temps de comprendre qu'il a déjà les bras plein. On s'y met ?

Ils ont du travail, énormément. Mais la curiosité l'emporte aussi, quitte à mettre une pièce dans la machine : Dans quelle ferme avez-vous travaillé ? Questionne-t-il sans cacher son intérêt. Ce n'est pas par politesse ou courtoisie, Jacob n'est pas familier avec les usages, en rustre, il a bon fond, mais n'est pas fait pour les conversations généralistes et sans intérêt. Il pourrait parler des heures de ses passions, un peu toqué sans doute.

J'étais à Kennewick avant, la plupart des montures que tu vois là appartenaient à mon ranch, précise-t-il. Je n'ai rejoint Walla Walla qu'il y a cinq ans, ça nous a laissé quelques années dehors mais on a été relativement épargné par les morts, une aubaine, ajoute-t-il en ouvrant l'un des boxes : Tenez, le cheval de mon fils, le présente-t-il. Ce dernier est jeune, encore joueur : Il a bon caractère, il est juste taquin parfois alors ne vous en étonnez pas, il arrive parfois qu'il renverse exprès les seaux, ou bouscule pour des caresses. Je passe dans le boxe d'à côté s'il y a un problème, d'accord ? Et aussitôt dit, aussitôt fait.


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Re: I am with you

Sam 9 Sep 2023 - 14:31

Jebediah F. Krieger ∞ @Jacob E. Ross


Jacob lui promit de lui faire savoir s'il causait des troubles, et c'était tout ce que Jebediah avait besoin d'entendre. Il voulait savoir s'il faisait potentiellement quelque chose de mal, et s'assurer de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Comprendre ses failles pour pouvoir les réparer, c'était l'essentiel. Trop souvent, pourtant, on se contentait de punir le comportement sans l'expliquer, comme si Jebediah était supposé saisir de lui-même ce qu'il avait pu commettre pour justifier ce traitement. Le plus important, pour eux, c'était de le maîtriser. De s'assurer qu'il ne gêne personne.

Jacob lui assure que les animaux apprécient les conversations, et Jebediah se laissa aller à un sourire timide, une expression maladroite, alors qu'il s'efforçait tant bien que mal de gagner en confiance. Il savait qu'il était plus qu'en mesure de s'occuper des bêtes de la ferme. Il avait été formé des années pour ce faire, même s'il avait rarement travaillé sans supervision. Mais cela ne l'empêchait pas pour autant d'être nerveux, de craindre de ne pas être assez. Ou d'être de trop, bien au contraire.

"Je peux parler beaucoup. Quand j'en ai envie. Mais on m'a dit que dialoguer, ce n'était pas monologuer. Et j'ai un peu de mal à faire la différence. Au moins, je ne risque pas d'ennuyer les animaux. Je crois ?"

Jacob suggérait de se mettre au travail, et c'était tout ce qu'attendait Jeb. Pouvoir prouver sa valeur, mettre la main à la pâte, faire tout ce qu'il pouvait pour prouver qu'il savait être utile. Qu'il pouvait leur servir. Ses bras se retrouvèrent remplis avant qu'il n'ait le temps d'y songer davantage, mais le poids des objets combinés ne semblait guère l'affecter. Jebediah ne manquait pas de force, qu'il avait acquis par un travail zélé au fil des ans, sans jamais s'épargner ni rechigner.

Suivant Jacob à la trace, il se retrouva muet un bref instant lorsque ce dernier lui demanda dans quelle ferme il avait pu travailler. Les souvenirs revinrent à la surface, les meilleurs comme les plus mauvais. Il avait dû tout quitter lorsque les ressources avaient commencé à manquer, lorsque le personnel de la ferme avait commencé à s'intéresser d'un peu trop près à son chien d'assistance. Jebediah ignorait ce qu'ils étaient devenus : est-ce que l'établissement existait toujours ? Persistaient-ils à garder les pensionnaires dans l'ignorance de l'apocalypse, comme ils l'avaient fait avec lui ? Y avait-il seulement encore des patients ? Des survivants ?

Le coeur serré, Jebediah écouta Jacob, tandis que ce dernier avait enchaîné sur sa propre expérience. Il marmonna "Kennewick." du bout des lèvres, dans un réflexe d'écholalie, répétant certains mots pour mieux les assimiler, les retenir. Jacob était donc là depuis tout ce temps... Et il avait un fils. Une famille. Jebediah n'était pas certain de savoir s'il devait le questionner à ce sujet : est-ce que ce serait déplacé ? Aurait-il seulement envie d'en parler ?

Au lieu de cela, Jebediah hocha la tête quand Jacob lui fit savoir qu'il se rendait dans le boxe d'à côté, et commença à se mettre au travail. Ce faisant, il réalisa qu'il n'avait jamais répondu à la question précédente de l'homme, concernant la ferme. Tandis qu'il s'était mis à l'ouvrage, les gestes experts lui revenant aussi facilement que s'il devait reprendre le vélo après plusieurs années, Jebediah se décida finalement à l'informer, haussant légèrement la voix pour se faire entendre, sans pour autant agiter le cheval dont il nettoyait le box :

"Haven. La ferme s'appelait Haven, dans l'Oregon. C'était fait pour les gens comme moi. Quand je ne travaillais pas, j'étais en thérapie ou sous la supervision du personnel médical. Mam' et Pap' m'ont envoyé là-bas quand j'avais vingt ans."

Jebediah se pausa brièvement pour caresser l'encolure du cheval, avant de retourner à son travail, concentré sur ses gestes, moins sur ce qu'il disait, peinant à faire les deux :

"J'aimais travailler. J'aimais les bêtes. Le reste, c'était juste... comme ça devait être. Je suppose."

L'établissement existait surtout pour les écarter. Pour leur donner l'illusion de contribuer à quelque chose, quand ils étaient simplement parqués à l'abri des regards de la société. Là où ils ne gênaient personne. Là où personne n'avait à prendre en compte leur existence, leurs souhaits, leurs désirs. Là où on pouvait simplement oublier leur présence.
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Re: I am with you

Sam 9 Sep 2023 - 14:58

Je ne sais pas plus ce que c'est que de discuter, admet-il avec un bref sourire amusé. Mauvais élève en la matière, trop facilement intimidé, c'est le temps qui lui a permis d'éviter de disparaitre sous le poids des conversations. Cela dit, il n'est pas plus habile avec les mots, loin de là. Le temps ne l'a pas changé non plus, il est un peu rustre, l'ours dans sa caverne qui n'aime pas vraiment en sortir. Pourtant, il ne regrette jamais les conversations qu'il a, étrangement. Et je ne suis pas du genre bavard, pour la précision.

Il entend qu'il répète le nom de la ville d'où il vient. Ce n'est pas loin d'ici. Aux dernières nouvelles, le ranch familial tient toujours mais je n'y ai plus remis les pieds depuis, ajoute-t-il. Et il écoute à nouveau, sans interrompre. Jebediah semble se mesurer, pour essayer en tout cas de ne pas accaparer la conversation. Mais les termes ne sont pas évidents pour lui, et la relation n'est pas encore naturelle, de toute évidence. Tu supposes ? Demande-t-il en fronçant les sourcils.

A travers ses propos, Jacob comprend d'où il vient, en réalité. Les problèmes qui l'ont amené dans cette ferme. S'il n'a jamais entendu parler de cet endroit, il comprend que ça a pour but de feindre une réalité si on peut le dire ainsi. J'aurais été incapable de faire autre chose de ma vie. Travailler avec les animaux, en plein air, ça a été une évidence pour moi depuis toujours, je ne me suis jamais vu exercer un métier différent, même s'il fait office de soldat lorsqu'il sort de temps à autre. Qu'il a fait Glenwood. Tout ça, ça n'est pas lui.

Jacob n'est jamais plus lui-même qu'ici. De ma fenêtre, tu aurais pu tomber sur pire, admet-il. Lui aurait pu vivre là-bas, mais il ne réalise pas tout à fait ce que ça implique concrètement. Et puis, il repense à sa femme. Ma première femme est tombée malade après la naissance de notre fils, il ne dit pas vraiment les termes. "Malade". Ce n'est pas vraiment ce qu'elle avait. Sa psychose, son post-partum. Pour Jacob, ça ne fait pas beaucoup de sens. Elle a été placé en institution, explique-t-il. C'était sévère et sinistre comme endroit alors, une ferme, ça semble mieux de ce point de vue, ajoute-t-il avec toute sa maladresse.


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Re: I am with you

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