Elles se lèvent. Maxine prend les devants pour montrer à Regina où elle vit. Ca n'est pas au Store même, mais ça n'est pas plus cosy pour autant. Enfin, si on veut. Y'a quand même sa patte, une manière de montrer que le lieu est habité par une personne extra. Et la rouquine est persuadée que sa présence suffit largement a illuminer une pièce de toute façon, alors autant de ne pas s'en priver, n'est-ce pas ? Cependant, la blonde semble plutôt motivée à faire déjà son office de médecin.

Elle hausse les épaules et s'assoie sur le muré désigné pour la laisser manipuler son genou, après lui avoir montré lequel lui cause tant de problèmes : Ouais ça doit faire quatre ou cinq ans, et c'est pire encore quand il pleut, ou qu'il neige, ou des trucs du genre, explique-t-elle en haussant les épaules : Dans une région comme celle-ci, c'est un peu la constante alors ça vend pas trop du rêve, mais bon, elle survivra à ça. Si faut parler d'endométriose en revanche, la conversation sera plus longue vu sa situation.

Il arrive que mon genou se disloque encore, notamment avec une mauvaise chute... Depuis, ça s'est déjà passé trois fois, et à chaque fois, elle l'a remis en place toute seule, en pleurant à chaudes larmes évidemment. Je sais comment le remettre en place hein... Mais c'est vraiment pénible, et elle préfèrerait ne plus avoir à vivre ça. Alors, est-ce qu'il y a un moyen ? Un peu d'espoir ? Ou est-ce qu'il vaut mieux carrément amputer ? Avoir une prothèse, ça serait pas si gênant.

Est-ce que je vais juste avoir mal pour toujours ? Il faudrait que je porte une... Une minerve pour le genou ? Une genouillère quoi ! Elle esquisse une grimace en regardant Regina. Ok, les termes ne sont pas les bons. Mais il ne faut pas la juger pour ça, c'est mieux. Ouais désolée, je ne suis pas vraiment médecin moi, ajoute-t-elle comme justification, avant de soupirer. Y'a mieux en effet. Mais y'a pire qu'elle !

Quoi ? Tu es en train de me dire que mon genou est encore déboité ? Elle la regarde, l'écoute, et ne comprend pas grand chose. La grimace est univoque : elle est plus que dubitative devant les affirmations de la blonde. Parce que ça ne fait pas de sens. Max peut se souvenir, comme si ça datait de la veille, de la douleur qu'implique une luxation. Ou un déboitement. Très honnêtement, elle ne voit pas dans quel monde elle pourrait seulement boitiller si sa rotule était encore sortie de son axe. Comment je ferais pour marcher si c'était le cas ? Fait-elle.

Ses yeux se plissent, elle affiche très clairement son scepticisme. Elle n'est peut-être pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise, mais il y a quand même un monde où elle n'est pas non plus une furieuse idiote dans l'histoire ! Il faudrait voir à relativiser un peu, et à ne pas croire qu'elle ne comprend rien à rien. Tu es sûre que tu es médecin ? Parce que j'ai comme un doute, là, admet-elle franchement et sans détour. Effectivement, j'ai quelques talents heureusement, mais ça n'est pas vraiment le sujet.

Ah ouais, tu es tombée loin de ton domaine d'expertise, analyse-t-elle sans avoir besoin de se donner trop de mal. Il faut dire que de légiste à généraliste par défaut, il y a quand même un monde. Enfin, elle ne s'en formalise pas, ça n'est pas contre elle. Elle se rassure d'ailleurs comme elle peut : il vaut mieux une légiste qu'un charlatan, non ? Ou une médium, ça serait pire ! Mais je préfère que tu t'occupes de moi parce que je suis vivante, désolée pour toi, qu'elle ajoute.

L'occasion pour elle de faire signe à Regina : Viens, bougeons-nous ! tranche-t-elle. Pas besoin de déballer son expertise au milieu de la rue, elles peuvent en parler en étant en sécurité par exemple, et ça sera bien plus judicieux pour tout le monde. Max n'en est plus à se formaliser du reste, elles avancent et si son genou lui fait un peu mal, elle n'en dit rien, se contentant de serrer les dents : C'est par là, explique-t-elle en contournant une rue, puis s'engageant dans une ruelle en cul de sac. Là, du bout de sa crosse, elle vient tirer sur une échelle de secours en faisant signe à Regina d'y aller. C'est au dernier étage !