Et en allant chercher le bébé ? Elle s'interdit de préciser comment. Liv n'a pas besoin d'un stress supplémentaire mais si ça peut lui éviter la césarienne ? Elle ne dit pas non. Quand aux antidouleurs ... Elle ne peut s'empêcher de grimacer, avant d'énoncer. Buprénorphine, fentanyl et oxicodone. Dépassés de date... Et pas forcément conseillé pour femmes enceintes, en prime. Et son attention est aussitôt reportée sur Liv, qui passe de sept à quinze sur l'échelle de la douleur, venant laisser la brune lui broyer la main sans broncher, l'avisant avec inquiétude.  Epongeant son front avec douceur de sa main libre. Ok, ok. Quinze. On va trouver un truc pour te soulager avant toute chose, c'est promis. Qu'elle lui assure, avant d'entendre la ... question de Nolan. Un silence de mort s'installant dans la pièce alors qu'elle relève un regard ahuri vers le pédiatre. Nolan...

Trop tard.

Non seulement, Liv à entendu, mais en prime ? Elle semble prête à arrêter l'accouchement juste pour mettre une tête au carré à la seule personne apte à l'accoucher dans l'immédiat. N'ayant pas le temps de faire comprendre à Nolan que sa remarque était la pire idée du siècle, réceptionnant la crise au passage pour s'éviter un potentiel meurtre subit. Ce que Nolan veut savoir, c'est  ... Si tes contractions sont suffisantes pour que le bébé sorte. Ca avait été rapide, pour Nicolas ? C'était légèrement mieux, et encore. L'urgence ne lui permet malheureusement pas de prendre d'avantages de pincettes... Laissant Nolan s'occuper de l'échographie pour constater que le bébé allait bien ou sa position, plissant néanmoins le regard. Le bassin restait relativement étroit, et ils ne possédaient rien qui puisse laisser à penser à des forceps, ou autre objet pour espérer récupérer l'enfant.

Nolan. Son regard croise le sien, sans oser le dire à voix haute. Sans doute qu'ils allaient se comprendre d'un coup d'oeil vu la situation, alors qu'elle vient serrer un peu plus fort la main de Liv. Ils pouvaient bien essayer la voie naturelle, dans tous les cas vu comme le bébé était déjà engagé, mais ... Elle doutait fort qu'il soit apte à se sortir de la tout seul.

Un bref hochement de tête en réponse à Quinn. Sauf que c’est un truc que j’ai genre jamais pratiqué. J’ai pu le voir faire plusieurs fois et je connais la théorie. Mais la pratique, c’est encore autre chose. Je me frotte la nuque alors qu’elle me liste ce qu’on a en stock, laissant filer une grimace pas convaincue. Et vu sa tête, je vois bien qu’elle pense tout comme moi. « Et niveau plantes, on a quelque chose ? » Je sais que Cass’ a commencé à cultiver quelques trucs, mais j’ai pas encore vraiment mis mon nez là-dedans.

Bon, forcément, fallait s’attendre à ce que je fasse une boulette. Je veux dire, deux ans sans causer à grand-monde, ça se ressent un peu dans les moments de stress. Non ? … ouais bon, je suis pas très adroit dans mon genre de base hein, je fais de mon mieux. Et visiblement, c’était un foirage total. J’ai une grimace de gamin penaud à la réaction d’Olivia, levant un index pour lui répondre avant de me raviser. Je vais ptet éviter de m’enfoncer totalement hein. Encore que, c’est ptet un peu tard. Hum. « Désolé ? » Ouais bon, heureusement que Quinn est là pour rattraper le coup hein. Je crois. « Ouais, voilà, c’est exactement ce que je voulais savoir.

Je m’assois, concentré sur l’échographie. « Le bébé est bien placé et il est prêt à venir. Mais ça va être… compliqué Olivia. » Je fronce les sourcils, me concentrant sur les battements de cœur du bébé été je finis par relever la tête, fixant Quinn quelques instants. « Il va bien. » Pour le moment. Mais ça, même moi j’ai pigé qu’il fallait pas le dire à voix haute. « On va essayer de faire ça naturellement, mais le problème Olivia, c’est que t’es déjà crevée. Et que plus ça prendra de temps, plus ce sera risqué pour toi et pour le bébé. Alors, si ton col se dilate pas plus, il faudra qu’on t’aide à le faire sortir. » D’une façon ou d’une autre.

Et j’ajoute, sans vraiment savoir si c’est maladroit ou pas, vu que j’ai encore du mal à vraiment saisir les limites. « C’est des choses qui arrivent. Y a rien de grave et c’est juste la faute à pas de chance. D’accord ? On va gérer avec Quinn, ça va bien se passer. » Bon, je vais ptet me prendre un pain, mais on pourra pas dire que je fais pas preuve de bonne volonté. Ou un truc du genre.

Tant pis pour la bagarre avec Nolan, ça n'est visiblement pas pour aujourd'hui et j'ai presque envie de dire "malheureusement". Avec un peu de chance, ça aurait pu me distraire, me permettre de relativiser la situation, pourquoi pas de passer un bon moment à m'amuser sereinement sans penser à l'énorme truc que mon corps essaie d'expulser sans me ménager une seule seconde. Je suis épuisée, le problème, c'est que je dois faire un marathon sans avoir de force pour ça, mon endurance est déjà entamée, j'ai commencé la veille sans savoir la bonne direction à prendre.

Je ne sais pas, définis rapide ? Que je demande finalement, à l'écoute malgré tout. Parce que j'essaie vraiment d'être une patiente convenable, mais en l'état, je peux seulement essayer de parler et répondre aux questions parce que je n'arriverais à rien de mieux : Parce que j'avais commencé à accoucher la veille, j'ai pu le mettre au monde qu'au matin suivant grâce à Caroline, que j'explique : Alors oui, ça a duré un moment, mais je ne vois pas des accouchements tous les quatre jours, contrairement à... Eux ? J'imagine. Mes yeux reviennent vers Nolan, je serre toujours la main de Quinn, Ludwig a perdu des couleurs et éponge mon front et ma nuque pour me soulager.

Je vais crever ici à ce rythme : Vous comptez l'aider comment ? C'est ça, la question importante, non ? Mes yeux reviennent à l'homme : Pour ton enseignement, sache que dire que ça va bien se passer a une personne qui essaie d'expulser une pastèque de son utérus, ça a autant de sens que lui expliquer la physique quantique en chinois sous-titré swahili, autant dire que je n'y comprends rien, que ça ne change rien, et que je veux juste que la douleur s'arrête d'une manière ou d'une autre. Alors, ils s'y prennent comme ils veulent, mais je suis à deux doigts de les supplier : Tout ce que je veux savoir, c'est si je dois pousser ou p-aaaaaAAAH ! Ok, au moins, ça colle à la phrase...

Pas grand chose non, elles sont encore toutes en culture. Même si ça aurait été utile de les avoir, là tout de suite. Resserrant sa main dans celle de Liv, alors que Nolan annonce finalement la couleur après des excuses rapides et méritées, et que Liv évoque déjà un accouchement long pour Nicolas. S'interdisant de montrer son trouble à l'idée, alors que les faits sont pourtant présents et que son corps peine à encaisser chaque nouvelle contraction comme le lui confirme son nouveau cri de douleur, resserrant un peu plus sa main dans la sienne.

En allant le chercher. Au moins, l'annonce à l'avantage de laisser tout le monde muet. C'est ça, qu'il veut dire. On va le chercher manuellement, et on t'évite de trop souffrir en facilitant le travail que ton corps peine à exercer à cause de la fatigue. Tu comprends ? Surtout avec ce col qui semblait fermement décidé à ne pas se dilater comme il le fallait.
Et elle ne peut qu'étouffer un gémissement, quand une nouvelle contraction incite Liv à lui broyer la main malgré elle, grimaçant sans pour autant la lâcher. Relevant un regard soucieux vers Nolan, le laissant prendre le relais quand Ludwig s'occupe de continuer d'éponger la petite brune pour constater que rien ne change, outre la douleur qui semble grandir un peu plus à chaque nouvelle minute.

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Et si elle avait eu espoir que les heures changent quelque chose au processus... Il n'en fût rien. Epuisée, angoissée par la situation alors que Liv semble ne plus tenir et Ludwig à deux secondes de la crise de panique, alors qu'elle avise Nolan. Appuyer sur le ventre ne servait à rien, et malgré tous les efforts de Liv pour faciliter l'accouchement... La situation commençait à devenir critique. Début d'hémorragie. Annonce t-elle rapidement à Nolan quand il s'inquiète de savoir ou en est l'avancée, pinçant brièvement les lèvres à l'idée. Qu'est-ce qu'on fait ? ... C'était à lui de décider, au même titre que Liv. S'ils avaient tenté la méthode naturelle, il était désormais clair qu'elle ne fonctionnait en rien.

Une grimace en réponse à Quinn qui me confirme que, pour le moment, tout est encore en culture. Je retiens un et merde mais je le pense tellement fort que je me demande si elle a pas entendu. « Okay, okay. On surveille les constantes du bébé et de la mère et… on essaie de voir si la nature est pas trop vache. » Avant de retourner vers Olivia qui semble pas trop me tenir rigueur de mon dérapage. Pas comme si elle avait de toute façon vraiment le choix et que me mettre KO était en option.

Bon, autant dire que mes tentatives d’apaiser un peu le truc tombe un peu… à côté. Le contraire aurait été surprenant, mais je me demande pas, alors qu’elle compare le bébé à une pastèque sortant de son utérus. Le comparatif étant hasardeux mais plutôt exact, je me retiens de lui rappeler que ma formation d’obstétrique, je l’ai plus apprise sur le tas ces dernières années. Moi les bébés, je m’en occupe une fois sortis, pas dedans. Mais j’ai comme un doute sur le fait que cette précision soit genre nécessaire là, de suite. Quinn prend les devants et explique ce qui va se passer si le bébé vient pas de lui-même donc.

Une longue inspiration, alors que je prends de nouveau sa tension. Maintenant, y a plus qu’à attendre. Et à croiser les doigts. En espérant que son corps suivra le mouvement.

… eeeet bien sûr, c’est pas le cas. Ce serait pas marrant sinon. Oui bon, c’est pas marrant, je sais. Et quand Quinn vient m’annoncer le début d’hémorragie, j’ai un froncement de sourcils, avisant Olivia qui est clairement au bout du rouleau. « Bon… » Je me pince l’arête du nez et je souffle, en direction de la rouquine, d’un ton bien plus assuré que je le suis réellement. « On va aller le chercher. » Est-ce que je suis en train de flipper comme pas permis ? A peine. Mais là, l’idée, c’est de justement pas le montrer, de faire croire que je maitrise totalement la situation. Sinon, Olivia va encore plus stresser et ça va être pire… je sais pas comment ça pourrait l’être, mais je suis sûr que ça pourrait. Okay, là je suis content qu’aucune des personnes présente soit à même de lire dans ma tête, alors que j’ai un sourire à l’attention de la future maman. « Bon, comme l’a dit Quinn tout à l’heure, vu que le bébé veut pas venir de lui-même, on va aller le chercher. » Je m’abstiens de lui dire que ça va pas être le moment le plus heureux de sa vie hein, je pense que ça, elle a déjà pigé toute seule comme une grande. Je me tourne vers Quinn, plus sérieux que je peux l’être en temps normal. « Tu surveilles son état à elle, d’accord ? Je m’occupe du bébé. » On peut plus attendre de toute façon.

Ludwig me tient la main à nouveau, si fermement que je ne sais plus si c'est moi qui serre ou lui. A chaque contraction, pire que la précédente, j'ai l'impression que je pourrais lui broyer les os sans chercher plus loin. Tout ça devient clairement insupportable et à la tête de Quinn et Nolan, j'ai l'intime conviction que ça ne va pas du tout en s'arrangeant. Je suis éreintée, depuis le temps où ça a commencé et que ça n'avance visiblement pas le moins du monde, j'ai déjà la sensation que toute mon énergie s'est fait la malle là-dedans. Un soupir épuisé m'échappe, les larmes aux yeux, je n'en peux plus, je le sais, je ne suis plus capable de rien.

Et la décision est prise. A côté de moi, Ludwig est raide comme un i, moi je ne suis pas mieux. La déclaration de Nolan n'augure rien de bon, et je sais très bien que lorsqu'il dit qu'il va aller chercher le bébé, ça n'annonce pas une partie de plaisir pour moi. C'est pour ça que je perds soudainement des couleurs, je ne suis pas sûre de pouvoir supporter ça encore plus longtemps, je suis à deux doigts de pleurer de fatigue, de nerfs, je ne sais plus vraiment à ce point ce qui va lâcher en premier chez moi. Je crois aussi que mourir serait une issue plus douce pour tout le monde.

Q-Quoi ? Je lâche ça avec appréhension en me redressant péniblement : C'est vraiment nécessaire ? A priori, oui, mais le regard de supplique que je lance à Quinn en dit long sur la situation. L'idée est la même : je vais décéder ici, aujourd'hui, en donnant naissance à un enfant dont je ne veux même pas, tout ça pour quoi ? Vous ne pouvez pas... Je ne sais pas... M'assommer ou m'injecter de la morphine en énorme quantité avant ? Quitte à y rester, autant que ça soit en planant un maximum. Nolan se rapproche, comme un bourreau qui doit faire son office. Et je déteste ça... Je déteste vraiment ça : Tu n'es pas sérieux... que j'articule. Je me réinstalle, en fixant le plafond, en étouffant un sanglot. Non, ça n'est pas possible, je ne sais même pas quel karma j'éponge pour endurer autant...

Aller le chercher. L'idée la tend un peu plus en prévision de ce qui va arriver, alors que Liv commence d'office à paniquer. Venant tenir sa main pour lui témoigner de sa présence. Si on ne le fait pas, on te perd. Ne cherchant pas à évoquer le bébé, concentrée sur son amie plus que tout le reste, alors qu'elle retire avec douceur les mèches trempées de son front. Je ne te lâcherai pas. Tu vas t'en sortir, d'accord ? Il le fallait de toute manière. Ludwig, demande à Valeria de préparer de quoi faire une transfusion d'urgence. L'hémorragie ne ferait qu'empirer, sitôt que Nolan aurait terminé son office.

Et le hurlement de Liv lui confirme qu'il à déjà commencé, alors qu'elle vient resserrer sa main dans la sienne avec force, s'interdisant de la lâcher maintenant. Nolan fais vite. Qu'elle implore néanmoins le pédiatre, alors que Ludwig revient accompagné de la petit brune dont le teint à blêmit au vu de la situation qui semble perdurer dans le temps. Elle devine au regard de son mentor que la situation est délicate, et n'ose imaginer les dégâts alors qu'il continue d'essayer de sortir le bébé de force quand elle vient appuyer sur le ventre de la brune pour faciliter la progression. Se confondant en excuses pour chaque douleur qu'elle impose à son amie, avec l'espoir un peu fou qu'à ce stade avancé, elle ne ressente plus tellement la douleur.

Mais enfin, elle voit Nolan se relever, avec une petite forme ensanglantée dans les bras. Et si le monde semble s'arrêter une courte seconde, le gémissement du bébé résonne aussitôt dans l'habitacle, lui arrachant un soupir de soulagement.

C'est fini Liv, c'est fini ! Pour la souffrance, du moins. Pas pour le reste. Laissant Nolan s'occuper du nouveau né en invitant Ludwig à le suivre pour se concentrer uniquement sur Liv, revenant éponger son front. Depuis combien d'heures étaient-ils en train de batailler, avant qu'enfin la délivrance n'arrive ? Tu as assuré, tu as vraiment assuré. qu'elle promet à la petite brune, venant chercher une veine à son bras. Ca sera pas aussi agréable que la morphine, mais ça aura le mérite de te requinquer. D'une certaine manière, pour combler le sang qui n'a cessé de couler depuis la délivrance, alors qu'elle vient appliquer la seconde aiguille dans sa propre veine, laissant Valeria lancer la transfusion.

Tu vas pouvoir souffler, promis...