Samuel Cortés
Mer 12 Jan 2022 - 23:29
astucieux déterminé impitoyable méfiant discret intéressé mesquin cruel sanguin concupiscent | lorem ipsum Physiquement, Samuel Cortés n’a rien que de très banal. C’est un homme approchant la quarantaine, qui fait son âge, de taille et de corpulence moyenne, avec les yeux et les cheveux bruns foncés, à la peau légèrement mate. Tout ce qu’il y a de plus typique chez les personnes latinos d’origine. Et s’il a la chance de n’être pas vilain garçon, sa façon d’arborer, au naturel, un air souvent sombre et renfrogné a tendance à le rendre un peu moins séduisant qu’il ne le serait autrement. Sur le plan vestimentaire, de la même manière, Samuel n’est pas le genre à faire dans l'extravagant. Comme la plupart des hommes de son âge, avec un tout petit peu de bouteille, du moment qu’ils n’ont pas quelque chose de précis en tête, il se soucie assez peu de son apparence, et se contente de s’habiller de manière pratique, plus qu’esthétique. Finalement, ce qu’il y a de plus distinctif chez lui, c’est peut-être l’habitude qu’il a pris de tailler sa barbe en bouc, depuis des années. Il trouve que cela lui donne un air plutôt menaçant, ce qui est une stratégie de survie comme une autre, quand il s’agit de faire face à une certaine adversité quotidienne. Comme on dit, si l’on ne peut pas inspirer l’amour, au moins, il faut bien essayer d'inspirer la crainte. |
Que peut-on raconter de très intéressant au sujet de sa première vie ? Sûrement pas grand-chose. Car, à vrai dire, Samuel Cortés n’était pas né pour connaître un destin hors du commun. Bien au contraire. Alors tenons-nous en aux faits.
Samuel est le cinquième et dernier enfant de Ramon et Blanche Cortés, un couple d’immigrés mexicains installés à Seattle en 1980. Il naît donc trois ans plus tard, le 13 juillet 1983, étant le seul de sa fratrie à naître sur le sol américain. La suite est une enfance tout à fait ordinaire, pratiquement sans histoire, à grandir vaille que vaille dans un quartier pauvre du centre de la ville, où son père et sa mère tenaient une petite épicerie spécialisée dans l'importation de produits d’Amérique latine.
Il va, comme chacun, à l’école, où il se distingue d’avantage par son côté turbulent que pour ses capacités d’apprentissage. Enfant agité et distrait, recevant peu de soutien à la maison, plus intéressé par le jeu et la vie que par les livres et les comptes, il ne brillera jamais dans ses études, malgré une réelle intelligence. Aussi, à l’adolescence, il trempe un moment dans la petite délinquance, afin d’abord de se constituer un peu d’argent de poche, et parce qu’il ne prévoit pas de faire fortune autrement, de devenir un jour quelqu’un d’important. Heureusement pour lui, il finit par s’en éloigner avant de connaître les vrais ennuis, notamment grâce à quelques bonnes rencontres. Bref.
À dix-huit ans, son diplôme d’étude acquis de justesse, mais sans les ressources nécessaires pour poursuivre en faculté, il se met, comme on dit, directement sur le marché du travail. Sans grand enthousiasme, ni véritable ambition. À cette époque, sa seule passion se résume à courir les jupons, de manière relativement maladroite, de soirées en soirées, dans les bars et les boîtes, avec quelques potes galériens comme lui. Pour l’aider à démarrer dans la vie, il est un temps employé par son propre père, à l’épicerie, pour y remplir à peu près toutes les tâches imaginables. Seulement, à cause d’une incompatibilité de caractère manifeste entre les deux hommes, l’expérience tourne court, et plutôt mal. Au point qu’ils resteront brouillés l’un et l’autre quelques années durant.
Après cela, Samuel enchaîne les emplois précaires, pratique un million de métiers ingrats, entre deux périodes de chômage plus ou moins bien vécues. En même temps, il collectionne les relations, sans jamais réussir à s’attacher vraiment. Son caractère difficile, et ses lourdes tendances à l’infidélité empêchent un peu forcément toute forme d’épanouissement conjugal.
Il reste comme ça un genre de loup solitaire, d’ours mal léché, jusqu’à ses vingt-huit ans et la mort soudaine de sa mère, abattue un soir lors d’un braquage à l’épicerie. L’évènement, on le comprend bien, produit en lui une sorte d’électrochoc, et le pousse, après la peine, à chercher plus de stabilité, de pérennité dans son mode de vie. Il se décide alors à forcer le destin, en proposant à la jeune femme qu’il fréquentait à ce moment, nommée Sarah Keller, de l’épouser. S’ensuit, dans la foulée, un mariage aux fondations pour le moins branlantes, et surtout la naissance d’un petit garçon, Emilio, que Samuel ne verra pas grandir longtemps.
• 13 Octobre 2015 / Seattle :
Emilio, son fils, a trois ans, et Samuel trente-deux, lorsque l’Apocalypse survient.
À l’époque, Samuel travaille de nuit, depuis deux ans, en tant qu’agent de sécurité pour le compte d'une entreprise privée. Il dort le jour, et voit son enfant et sa femme en coup de vent le matin, et puis tard le soir, avant de filer dehors. Pas du tout intéressé par les informations, et ne discutant avec presque personne, dû à sa routine en décalage, son isolement social relatif, l'avancée progressive du virus et le pourrissement croissant de la situation globale lui échappent dans les grandes largeurs.
Ainsi, le jour où tout bascule définitivement, il est réveillé vers 16h par les sirènes incessantes des différents services d’urgences qui semblent, sous ses fenêtres comme au loin, sillonner la ville presque frénétiquement. Son fils à l’école et sa femme partie au travail, il reste seul à l’appartement, couché dans son lit, à moitié éveillé, luttant pour se rendormir, contre l’avis de la réalité, et des hurlements d’ambulances à répétition.
C’est seulement vers 18h qu’il finit par jeter l’éponge et se résigne à émerger pour de bon. Un café plus tard, puis un regard perplexe porté sur l’horloge du salon, et Samuel commence enfin à s’inquiéter un peu. Il tente d’appeler sa compagne pour comprendre pourquoi celle-ci n’est pas déjà rentrée avec Emilio, comme elle aurait dû l’être au moins une demi-heure plus tôt. Pas de réponse. Deuxième essai. Toujours rien. Alors il regarde dehors et s’interroge de plus en plus. Dans la rue, partout des gens se pressent avec des bagages, remplissent le coffre de leur voiture et démarrent en trombe pour rejoindre, plus loin dans l’avenue, un trafic de plus en plus dense.
« C’est quoi c’bordel… ? » seront ses premiers mots de la journée, qui décriront aussi "à merveille", sans qu’il s'en doute, les six prochaines années de sa vie.
La suite est aussi tragique que malheureusement banale. Samuel allume sa télévision et entre soudainement en contact avec le monde d’après. Sur toutes les chaînes, le même manège, la même incompréhension, le même effroi. Des rumeurs terribles, des reportages au poing, des informations non confirmées par les pouvoirs publics, etc, etc… Il essaye une fois encore de joindre sa femme, mais toujours sans succès. Il attrape alors sa veste, ses clés, son portefeuille, comme si cela pouvait encore avoir de l’importance, et se dirige vers la sortie. Il ne le sait pas, mais juste avant de quitter son appartement, en jetant un œil sur les photos encadrées près de l’entrée, c'est la dernière fois qu’il voit, de son vivant, les visages d’Emilio et de Sarah.
À pieds, ensuite, il tente de se rendre à l’école de son fils, à deux ou trois kilomètres de là. Mais celle-ci est fermée, et les enfants bien sûr absents. La panique monte. Il doit se jeter presque devant les roues d’une voiture de police qui passait par-là pour obtenir des réponses, quelques semblants d'instructions. Tout ce qu’il apprend, rapidement, c’est que les civils sont invités à évacuer le centre-ville le plus vite possible pour se diriger vers des camps de réfugiés en périphérie. Il obtient une adresse, qu’il peine à mémoriser, avant que les policiers ne le laissent planté au milieu de la rue, seul et en plein désarroi. Alors Samuel décide de rejoindre l’épicerie familiale, dans l’espoir d’y trouver son père, ou n’importe qui de sa connaissance, pour obtenir un minimum de soutien. Une fois sur place, après un autre quart d’heure de marche, il est encore une fois déçu. Le rideau de fer est tiré, le magasin clos pour toujours. Ou jusqu'à ce que quelques pillards viennent en défoncer la devanture.
Les deux mains posées à plat sur la paroi de métal glacé, il tente désespérément de faire le point. Tout se mélange dans sa tête, et dans ce qui lui sert aussi de cœur. Il se dit que sans doute, après tout, la meilleure chose à faire serait encore de suivre les indications reçues et de rejoindre le camp le plus proche. Là-bas, peut-être, il retrouvera la trace de quelqu’un pour qui il compte, voir même de quelqu’un qui compte pour lui.
Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?
• 18 Décembre 2015 / Seattle :
Sauve qui peut.
À l’entrée du camp de réfugiés bêta-13, qui n’est qu’un grand gymnase sommairement reconverti et barricadé, on entend d’un coup toute une série de tirs et des cris d’alerte. « Les morts arrivent ! » voilà le bruit qui se répand, comme un feu de brousse, à l’intérieur du campement, parmi les quelques centaines de survivants entassés, et désarmés. Avec eux, Samuel, confiné là depuis déjà deux mois, qui a bien du mal à réaliser la gravité réelle de sa situation, sans parler de celle du monde entier.
Au fond de lui, il se demande vraiment si tout ça ne serait pas en fait une espèce d’immense farce sinistre, ou bien juste un très long cauchemar. Il s’attend tous les jours encore à se réveiller enfin chez lui, à 19h, avec la sonnerie de son téléphone, pour ensuite se lever, trouver sa femme à la cuisine, en train de préparer le dîner – son petit-déjeuner à lui – et lui pincer gentiment les fesses, avant d’aller embrasser son fils qui doit sûrement jouer dans le salon à cette heure. Mais en vain. Depuis ce maudit 13 octobre, il reste sans nouvelles. Et le cauchemar persiste. Personne, où il se trouve, ne les connait, ni ne les a vu, de près ou de loin. Quant aux militaires censés les garder, ils ne savent rien, ou ne veulent rien divulguer, ne leur transmettent aucune information concernant la situation extérieure. Sûrement pour éviter d'avoir à contenir un insurmontable vent de panique. Et lui, il est seul, affreusement seul, et totalement désorienté. Comme à peu près tous les autres, d'ailleurs.
Ce qui va commencer à le différencier de la plupart des gens, cependant, c'est à ce moment-là, précisément, qu'il se met à le démontrer. Son astuce et sa détermination face au danger. Car le danger, plus que jamais, les étreint de près, rabat ses mâchoires tranchantes sur tout ce petit monde désemparé, en cet instant même. Les coups de feu reprennent de plus bel. Et les quelques soldats restés d'abord à l'intérieur pour les rassurer sont vite appelés à sortir pour prêter main forte à leurs camarades débordés. Simultanément, alors que le degré d'agitation frôlait déjà l'insoutenable, les portes vitrées d'une des sorties de secours se brisent pour laisser passer une poignée de rôdeurs décharnés, et passés par derrière. Cette fois-ci, la foule se déchaîne. La ruée qui s'ensuit est la plus meurtrière qui soit, et fait bien plus de dégâts que les morts eux-mêmes. Partout on se pousse, on se bouscule, on se piétine. Et Samuel a déjà la sagesse de ne surtout pas se joindre à la mêlée, de rester au contraire le plus excentré possible, en tentant par tous les moyens de garder la tête froide, et les yeux bien ouverts, malgré le spectacle aberrant, et horrible, qui se joue devant lui.
Plutôt que de se précipiter comme le reste vers une issue cent fois trop étroite pour eux tous à la fois, il trouve moyen d'escalader un mur d'exercice pour atteindre une fenêtre en hauteur. Il est un des premiers dehors, rapidement suivi par quelques autres malins comme lui. Un petit groupe de rescapés se forme, alors que d'autres zombies affamés traînent aux alentours, la plupart pris dans les barbelés déployés pour la défense du site. Quelqu'un a repéré un passage, et tous ceux qui parviennent à l'entendre et courir assez vite, dont Samuel, le suivent, pour échapper ensemble de justesse au massacre. Et voilà comment, sur les 414 pensionnaires du camp de réfugiés bêta-13 du sud de Seattle, seuls 27 d'entre eux survivent à cette journée sanglante et tragique. 27 compagnons qui vont devoir très vite apprendre à se connaître, à vivre, et à mourir côte à côte, durant les quelques mois qui suivront...
• De Janvier à Mars 2015 / État de Washington :
Deux semaines plus tard, ils ne sont déjà plus que 21.
Plusieurs se sont tout de suite désolidarisés, dont un couple, décidés à partir à la recherche de leurs proches, d'un enfant, d'une famille à proprement parler. Aucun n'est allé bien loin. Seuls ceux avec un minimum de jugeote, suffisamment en tout cas pour comprendre l'intérêt du nombre, ont une chance réelle désormais de voir le soleil se lever demain. Samuel tente au fond de lui de faire une croix définitive sur ses sentiments et ses souvenirs. Sa femme et son enfant sont soit disparus, changés en monstres eux aussi, soit beaucoup trop loin pour espérer les retrouver. Il se convainc qu'il ne les reverra plus, et que rien ne servirait non plus de leur courir après, à part à se jeter tête la première dans la gueule du loup. Il étouffe sa souffrance, et le manque, l'envie déchirante de serrer le petit corps fragile de son garçon contre lui, de l'entendre rire encore, comme il faisait le matin en regardant les dessins animés à la télévision. Toutes ces petites choses merveilleuses et les bonheurs simples d'autrefois sont bel et bien révolus. Il a déjà compris tout ça. Il ne lui reste plus qu'à couler, pour de bon, les derniers lambeaux de son cœur dans l'acier.
Et donc, la première résolution de nos 21 larrons est de fuir au plus vite les grands centres, de s'éloigner le plus loin possible de la civilisation déchue, hantée par la mort, et des hordes de cadavres ambulants. Seulement, tous ne sont au début pas d'accord sur la direction, ou sur les moyens à employer. Il faut trouver un véhicule, un refuge, à manger. L'un d'entre eux, nommé Paul Harrison, et qui va peu à peu s'imposer en tant que meneur principal de la petite troupe, prétend posséder un voilier de presque 30 mètres, amarré au port d'Olympia, à une centaine de kilomètres au sud de Seattle, ainsi qu'un pavillon de chasse tout confort sur l'île de Kodiak, en Alaska. L'idée d'une retraite éloignée, dans un pays débordant de ressources devenues essentielles, parait la plus sensée, et finit par l'emporter. Le temps que chacun se fasse à l'idée du départ, parvienne à dire adieu au monde d'avant, à leurs espoirs de retrouver quelqu'un, soit en cherchant, soit par hasard, début février, tout le monde est enfin d'accord et prêt pour prendre la route vers le sud, et puis la mer vers le nord. Si tant est que ce voilier providentiel existe encore.
Mais le chemin est semé des milles embuches, et bien plus long et compliqué que prévu. Les voies principales sont saturées de véhicules abandonnés, impraticables. Les routes secondaires ne sont pas beaucoup mieux, et puis trop exposées. Ils finiront par aller à pied, surtout, en faisant un immense détour par l'est, pour esquiver le gros de la métropole, infestée de monstres en maraude. Au final, de péripéties en péripéties, c'est plus d'un mois qu'il faudra au groupe de Samuel pour rejoindre Olympia, au cours duquel tous apprennent peu à peu les rudiments de la vie au grand air, alors que moins d'une semaine aurait suffit d'ordinaire, en ligne droite. Un mois, et cinq morts de plus. Aussi, même arrivés à destination, les tensions au sein de la communauté, toujours déclinante, sont extrêmement vives. Tout le monde est à bout de nerfs, et reproche quelque chose à quelqu'un. En particulier à Paul, dont la position de leader affirmé maintenant, en fait la cible naturelle des griefs de chacun.
Samuel, conscient à la fois du danger qu'il y a à se mouiller trop d'un côté, comme à rester seul à l'écart, marginalisé, pour ne pas finir en bouc-émissaire, tente de naviguer entre les différents sous-groupes, entre les trois principaux clans qui se sont formés, et parvient comme ça, habilement, à prendre toutes les informations possibles et nécessaires. Pour être dans le bon camp, si jamais un conflit survient. Dans le camp des vainqueurs, et des vivants.
• Mai 2015 / État de Washington :
La croisière s'étripe.
Après un mois de plus à repérer le terrain, à effectuer tous les préparatifs, à accumuler suffisamment de réserves pour le voyage, et après la mort de deux nouveaux compagnons, la fine équipe des rescapés du gymnase bêta-13 semble enfin parée à prendre le large. Le voilier en question, le Blue Horizon, ressemblait sans doute à une merveille autrefois, mais il a été pillé sûrement dès les premiers jours après l'apocalypse, ses voiles largement déchirées, peut-être pour fabriquer un abri à quelqu'un. Il aura fallu improviser pour réparer l'essentiel des dégâts matériels. Les dégâts psychologiques eux, en revanche, sont bien plus profonds, et sournois, invisibles à l’œil nu, et leurs conséquences impossibles à prévoir.
Quatorze adultes, dont Samuel, huit autres hommes et cinq femmes, sont présents à bord lorsque l'ancre est finalement levée, et les grandes voiles rapiécées tendues au vent, le 23 mai 2015 en soirée. Suite à cette incroyable réussite, et dans la perspective d'une traversée sereine, alors que chacun espère désormais filer droit vers une espèce de paradis perdu, la tension entre les différents membres du groupe semble retomber radicalement. Mais pas pour bien longtemps. Deux jours suffiront pour faire avorter un projet pourtant longuement mûri, et difficilement monté. Avec un moteur hors service, et une quasi absence de vent, le voilier se traîne horriblement, au point de se trouver le plus souvent à l'arrêt, et à cause d'un démarrage si laborieux, alors qu'on aperçoit seulement Bainbridge Island, les dissensions refont très bientôt surface.
Le point de bascule est atteint lorsque quelqu'un tombe par hasard sur une petite cache dissimulée dans un coin du navire, contenant des vivres et des munitions mises de côté, pour un usage semble-t-il uniquement personnel. Samuel, craignant que l'on découvre que cette manœuvre était la sienne, travaille aussitôt à faire accuser Paul, dont la personnalité de plus en plus autoritaire cristallise la plupart des rancœurs. Une sorte de mutinerie éclate alors, qui conduit Paul et ses deux plus fidèles alliés à s'enfermer dans une cabine, assiégée par le reste de la troupe, qui demande des aveux, ou bien quelque chose comme un procès. Des menaces sont échangées de part et d'autre, mais quand l'un des assiégeants tente d'enfoncer la porte, le "capitaine Harrison", ou l'un de ses sbires, tire au fusil à travers, blessant mortellement l'assaillant trop hardi.
La suite n'est pas trop dure à imaginer. Anticipant la fin définitive et tragique de cette misérable aventure, à l'insu du reste du groupe, Samuel charge un canot de sauvetage avec autant de nourriture et d'armes qu'il peut ramasser vite et sans être vu, pour quitter le navire, comme un rat avant le naufrage, pendant que les deux camps s'entretuent, et avant que son rôle fatidique, à l'origine de ce carnage, ne soit possiblement mis à jour. Lui bascule une fois pour toutes du côté obscur de l'existence quand une des femmes de l'expédition le surprend malheureusement dans son entreprise, et qu'il ne met que quelques secondes à se résoudre à utiliser son pistolet pour liquider instantanément ce terrible problème. Son bras ne tremble qu'à peine. Et il tire sur cette jeune femme innocente, comme on chasse un moucheron qui nous gêne, la touchant en pleine poitrine, et sacrifiant du même coup les derniers pans de son humanité au profit d'une solution expéditive aux pires ennuis qu'il ait pu rencontrer.
Mais il n'a même pas le temps de s'en rendre compte. Pas le temps pour lui de lire l'inscription sinistre sur la borne qu'il vient de franchir. Même plus le temps de sauter dans un canot et ramer. Il doit fuir le plus vite et le plus loin possible, tout de suite, avant que le reste de ses petits camarades moussaillons ne rappliquent pour exiger de lui quelques explications salées. On entend déjà des cris et des pas rapides provenant de l'intérieur du vaisseau. Alors il attrape un sac à dos plein de conserves, coince son arme dans sa ceinture, et se jette sans demander son reste dans la baie, tête la première. Le plongeon le plus important de sa vie, dans une eau glacée. Il parvient à refaire surface une petite dizaine de mètres plus loin, et cherche la rive du regard, alors que la nuit tombe. Une lumière au loin suffit à le décider, et il se met à nager de toutes ses forces par-là. Derrière lui, une clameur retentit, et puis un coup de feu, puis un second, et encore un autre. Il plonge encore une fois sa tête sous l'eau, en espérant disparaître, mais une balle le frappe à la jambe. Transi de froid et de douleur, terrassé par l'effort et la peur, sa conscience vacille, son esprit sombre, et son corps est englouti tout entier, finalement, par les flots...
• 28 Mai 2015 / Bainbridge Island :
Un nouveau monde.
Quand Samuel se réveille trois jours plus tard, allongé à moitié nu sur un véritable lit d'infirmerie, sa surprise est énorme. Celle des médecins aussi. Il apprendra plus tard que le jour même on s'apprêtait à le "débrancher". D'abord par soucis d'économie des ressources, et puis parce que rien n'indiquait qu'il pourrait sortir si rapidement de son coma. Une chance, donc.
Racontez ici a quoi ressemble une journée de votre personnage aujourd'hui. S'il est dans un camp, comment participe-t-il a la vie commune ? Quelle est sa relation avec l'autorité ? S'il est traveler, quelles sont ses habitudes au jour le jour ? Etc...
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Re: Samuel Cortés
Jeu 13 Jan 2022 - 9:47
Te voilà fraîchement inscrit(e) sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
Bonne rédaction !
N'hésite pas si tu as une question
Moi j'en ai une d'ailleurs : quand tu dis que tu veux "reprendre", tu parles du RP en général ou de ce forum en particulier ? Comme tu dis que tu l'as connu il y a longtemps, je me demande...
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- Neela J. Yeo-Jeong
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She-Hulk | Neenja
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Re: Samuel Cortés
Jeu 13 Jan 2022 - 12:59
- Cole Quinto
The Guardians
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Re: Samuel Cortés
Jeu 13 Jan 2022 - 14:18
- Camila Moore
The Sentinels
Administratrice
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Re: Samuel Cortés
Jeu 13 Jan 2022 - 14:19
Pour courage pour la suite
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