Sutter Osborne ≈ Where's my mind ?
Dim 3 Jan 2021 - 19:33
Osborne
Prénom(s) : Sutter
Âge : 28 ans
Date de naissance : 12 avril 1992
Lieu de naissance : Seattle
Nationalité : Américain
Groupe : The Remnants
Ancien métier : Infirmier en service d'oncologie pédiatrique
Célébrité : Matthew Daddario
Sarcastique
Rancunier
Introverti
Méfiant
Bienveillant
Polyvalent
Altruiste
Honnête
Sutter est de nature introverti. Âme solitaire, le garçon n’a jamais été doué avec les interactions sociales. C’est surtout par peur d’être rejeté, qu’un jour, il a fait le choix de ne plus trop s’attacher. Les relations ont toujours eu tendance à lui coûter beaucoup trop d’énergie, parce qu’il est entier et qu’il ne fait jamais les choses à moitié. Et même s’il met tout en œuvre pour le cacher, c’est quelqu’un de sensible qui donnerait tout pour protéger les gens qu’il estime. Loyal jusqu’à la racine, c’est un homme de parole sur lequel vous pourrez toujours compter. Pas forcément à l’aise dans ses rangers - paradoxale pour un garçon dont le prénom est un dérivé de sutor qui signifie cordonnier- sa pudeur peut parfois lui donner l’image d’une personne hautaine. Il manie les mots comme il l’entend, entre sarcasme et répartie, ses paroles peuvent se montrer aussi tranchantes que rassurantes. Rancunier et impulsif, il a de plus en plus de mal à gérer les émotions négatives qu’il a accumulé tout au long de ces années. Sutter n’est pas parfait et n’aspire pas à l’être. Néanmoins, c’est quelqu’un de bienveillant qui mettra toujours un point d’honneur à prendre soin de son prochain. Méfiant -aujourd’hui plus que jamais- il a énormément de mal à accorder sa confiance et préfère se fier à son instinct qu’aux belles paroles d’un parfait inconnu. Altruiste, il a toujours fait passer le bien-être des autres avant le sien. Un trait de caractère que sa mère lui a d’ailleurs bien souvent reproché. En bon soignant, il reste toutefois partagé entre éthique et instinct de survie ayant encore énormément de mal à admettre qu’il lui faudra parfois ôter la vie de quelqu’un pour assurer la sécurité des membres du camp qu’il considère à présent comme sa deuxième famille. À côté de ça, c’est quelqu’un d’honnête et peu influençable. Il se bat pour défendre ses convictions et a beaucoup de mal avec toutes les choses qui peuvent se rapporter à l’injustice. Attentif aux moindres détails, il aime à croire que les actes valent parfois bien plus que les gens peuvent dire sans forcément les penser. Polyvalent, Sutter est à l’image de son arme de prédilection et possède ainsi plusieurs cordes à son arc. Au dispensaire comme en expédition, il trouvera toujours le moyen de se rendre utile que ce soit pour soigner, trouver des denrées, fédérer de parfaits étrangers ou inventer des jeux avec les moyens du bord pour permettre aux enfants de s’amuser.
Sutter mesure un mètre quatre-vingt-onze pour quatre-vingt kilos. Son corps est le résultat de ce qu’il reste de ces années passées à jouer au hockey. Bien moins costaud que ses anciens équipiers, il n’en reste pas moins musclé. C’est quelqu’un d’endurant qui, même après l’apocalypse, préférera toujours se déplacer en roller plutôt qu’à pieds. Le plus souvent rasé de près, il lui arrive tout de même de faire une entorse à son hygiène de soignant et de recouvrir sa mâchoire carrée d'une barbe de trois jours, jamais plus. Pour ce qui est de sa coupe de cheveux, elle laisse un peu à désirer. La plupart du temps en batailles, Sutter a abandonné l'idée d'arriver à dompter ses mèches brunes qui ont la fâcheuse tendance à friser lorsqu'il met trop de temps à les couper. Il lui arrive de troquer son ancienne tenue de boulot pour des vêtements moins professionnels qu’il finira probablement par cacher en dessous de ses protections de hockey. Il ne possède que deux tatouages qui ont énormément d’importance à ses yeux. La lettre Z sur son cou qui, lorsqu’il est habillé, peut faire penser à un 7. Un moyen pour lui de se souvenir d’une personne qu’il a perdu mais aussi de l'homme qu’elle n’aurait pas aimé qu’il devienne. Le deuxième est un renard qui recouvre une parcelle de son dos et qu’il s’est fait tatouer à l’âge de seize ans. Quant aux cicatrices, elles se résument qu'à celle qu’il s’est faite sur le sourcil droit en se coupant lorsqu’il était gamin et à celle qu’il possède sur le flanc gauche après s’être pris le patin d’un adversaire lors d’une mise en échec qui a mal tournée.
Sutter possède l’arc de son père, c’est la seule arme qu’il utilise réellement depuis bientôt plus de trois ans. Il a toujours détesté les armes à feu qu’il trouve beaucoup trop bruyantes et violentes. Lorsqu’il est en corps à corps avec des rôdeurs, il préfère se servir de sa crosse de hockey dont il a affuté le bout pour éviter d’avoir à ramasser ses flèches. Un cadeau qu’il a reçu en même temps que ses protections de la part d’un membre du camp après que celui-ci soit revenu d’expédition. Il possède aussi un couteau d’intervention toujours accroché à sa ceinture et qui lui a été donné lors de sa première expédition. En général, il l’utilise surtout pour aiguiser la pointe de ses flèches.
Je suis né à Seattle, le 12 avril 1992. La date n’est peut-être pas exacte, du moins c’est celle qu’il y a marqué sur le dossier transmis à mes parents lors de l’adoption. Il se peut que j’sois né un mois plus tôt ou un mois plus tard. Ils se sont toujours amusés à dire qu’il n’y avait pas de doute sur la date, que j’étais un bélier pure souche. Mon histoire avant de devenir un Osborne se résume à quelques pages jaunies par le temps. L’une d’elle raconte comment j’ai été retrouvé devant les portes du Seattle Children’s Hospital un soir de mai 1992, quant aux autres, elles content l’histoire d’un petit garçon qui a navigué de famille d’accueil en famille d’accueil.
À l’âge de 6 ans, les Osborne ont décidé de m’adopter. J’ai alors troqué mon identité d’accident de la vie contre celle d’un enfant désiré. Au départ, j’avais du mal à comprendre comment un couple aussi cool pouvait avoir envie d’avoir un fils comme moi. Alors je me suis fait petit, discret, j’avais pour habitude de feuilleter des livres enfermé dans ma chambre. Enfant modèle, je me pliais à toutes les demandes de ce couple qui tentait tant bien que mal d’apprivoiser le môme que j’étais. Au fond, j’avais juste peur qu’ils regrettent leur choix. Qu’ils me ramènent dans un orphelinat comme on ramène un objet dont on ne veut plus, qu’ils se fassent rembourser comme on se fait rembourser un achat qui ne nous convient plus. Après tout j’étais solitaire, je ne parlais pas beaucoup et j’avais dû mal avec les marques d’affections. C’est con, je sais, mais comment ce couple pouvait-il avoir envie de me garder quand ma propre mère n’avait pas eu envie de le faire ?
Le seul endroit où je ne faisais pas d’effort c’était à l’école, je n’étais pas mauvais élève, mais j’avais du mal à m’intégrer. Comme à la maison, j’étais discret, presque effacé sauf que la différence fait peur à l’être humain et quand on est enfant, on a cette faculté à parler sans mettre de filtre. J’me souviens encore de ces surnoms, des « pourquoi tu parles pas ? », « On t’a volé ta langue ? » puis plus rien parce qu’on ne veut pas forcément être ami avec un petit garçon qui n’a rien à raconter surtout quand on est môme. J’me rends compte à présent que, même à cette époque, l’idée de nouer des liens me terrorisait parce que j’avais déjà essayé et qu’au final quelqu’un décidait toujours de s’en détacher, de me laisser filer. Tout le monde sauf les Osborne.
Un soir, alors qu’on était en train de manger, mes parents m’ont annoncé que je n’y remettrais plus jamais les pieds. Et si ma mémoire est bonne, j’crois même que c’est la première fois que j’me suis laissé aller à les prendre dans mes bras.
Plus les années passèrent, plus je me complaisais dans ce cocon qui était devenu notre. Sans le vouloir, nous avions instauré un rituel qui me rassurait et dans lequel je m’épanouissais. Écrivaine de profession, ma mère avait décidé de me faire cours à la maison et lorsqu’elle devait bosser sur un projet, c‘est au boulot de mon père que je venais me réfugier. Ce même endroit qui m’avait accueilli huit ans auparavant. En effet, à l’époque mon paternel bossait encore en tant que neurochirurgien de renommé au Seattle Children’s hospital. Son boulot était d’enlever de « méchantes boules » de la tête d’enfants malades pour les soigner. Étrangement je m’y suis toujours senti à ma place, je mangeais avec lui lorsqu’il avait du temps à me consacrer entre deux opérations sinon j’allais m’assoir avec Greta, la secrétaire du service d’oncologie. Muni de mon badge de visiteur, il m’arrivait de me poser dans la chapelle pour lire un des derniers livres offerts par ma mère et parfois, lorsque j’étais un peu trop curieux, j’allais jeter un coup d’œil dans la salle de classe de l’hôpital. C’est comme ça que j’ai connu Lucy, la fille au bonnet multicolore. La première fois, elle m’avait fait un signe de la main auquel je n’avais pas répondu. J’étais revenu à de nombreuses reprises jusqu’au jour où je me suis enfin décidé à lui faire coucou en retour. Peut-être parce que j’avais l’impression d’avoir quelque chose en commun avec elle, elle s’asseyait toujours au fond de la salle, juste à côté de la fenêtre par laquelle il m’arrivait de les espionner. C’est la première fois que je rencontrais quelqu’un qui ne possédait pas de sourcils. Et le p’tit garçon que j’étais avait trouvé ça super cool et courageux, surtout courageux. Lucy s’en foutait pas mal que je parle pas des masses parce qu’elle ne parlait pas non plus. Elle me faisait des signes que j’imitais en retour et ça la faisait sourire. J’adorais ça la voir sourire, parce que lorsque ses parents m’ont donné l’autorisation de venir la voir plus souvent, je me suis rendu compte qu’il lui arrivait de ne plus sourire du tout. Alors un matin, après avoir vu mon père se raser, je me suis posé devant le miroir et j’ai imité son geste sur mes sourcils. La seule personne que ça a fait rire c’est Lucy, plus tard j’ai appris que c’était pour cela qu’elle avait choisi le mot sourcil pour signer mon prénom.
Un jour son frère est arrivé dans la chambre alors que je lui lisais une partie du Petit Prince et m’a dit que je perdais mon temps, qu’elle n’entendait rien de ce que je pouvais lui dire. Du haut de mes huit ans, j’me suis demandé si c’était à cause de la méchante boule dont mon père m’avait parlé mais Seth m’a dit que c’était à cause d’une infection qu’elle avait eu étant bébé. J’ai appris que les signes que j’imitais bêtement était sa façon de communiquer et j’ai voulu tous les connaitre pour pouvoir discuter avec elle. Je venais de trouver en elle, une amie qui ne me reprocherais jamais d’être trop silencieux. Croyez-le ou non, mais elle a su ôter au moins trois kilos de mal être des épaules de ce petit garçon qui, au fond, ne demandait qu’à être accepté tel qu’il était. Parce qu’après la pluie vient le beau temps.
Au final mon rituel a changé puisque je passais le plus clair de mes moments de libre avec les jumeaux. Quand je ne rendais pas visite à Lucy, c'était son frère qui venait passer du temps chez moi. À cet âge là, j'habitais encore qu'à quelques rues de l'hôpital, c'était un peu devenu son QG. Je ne sais pas s'l aimait passer du temps avec moi ou s’il se contentait simplement de m’apprendre la langue des signes pour faire plaisir à sa sœur mais ça m’aller parce que j’avais pas besoin de plus.
Le jour de ses neuf ans, Lucy a eu l’autorisation de sortir de l’hôpital pour fêter son anniversaire. On a passé la journée au parc, parce qu’elle avait toujours rêvé de pouvoir faire du cerf-volant. Ça aurait pu être l’une des meilleures journées de notre enfance si un groupe de morveux n’était pas venu tout gâcher. L’un d’eux s’est moqué de Lucy en la pointant du doigt, selon lui ses sourcils s’étaient envolés en même temps que son cerf-volant.
J’me souviens encore de l’impact de mon poing sur son nez, des pleurs de l’enfant et de mes phalanges qui m’ont fait un mal de chien. J’me souviens du sang, du regard accusateur de mes parents et du cerf-volant qui retombe au sol. C’était la première fois que je blessais quelqu’un, je n’avais que neuf ans et j’sais pas qui a été le plus traumatisé dans l’histoire. Le garçon que je venais de frapper, mes parents ou moi. Je sais juste que mes parents ont discuté avec les siens pendant que j’étais assis, terrorisé à l’idée de retourner là d’où je venais. Seth avait trouvé ça super cool, Lucy un peu moins. Au fond, il l’avait bien cherché, mais ce sentiment était nouveau. C’était la toute première fois que j’étais énervé, vraiment énervé. J’avais cette colère en moi que je n’arrivais pas à maitriser. Je ne concevais pas le fait qu’on puisse se moquer d’elle, la pointer du doigt, parce que je savais qu’au fond ça l’avait blessé et que c’était censé être sa journée. On est rentré chez nous et je me suis enfermé dans ma chambre bien trop honteux pour pouvoir affronter le regard de mes parents.
Ma mère est venue s’assoir à côté de moi sans dire un mot. Elle a seulement posé un sac de petits pois surgelés sur ma main et nous sommes resté là, à fixer le dessin du renard de Saint-Exupéry. C’était sa façon à elle de me dire que tout irait bien, parce que je sais que ce chapitre XXI du Petit Prince, que ce renard n’est pas anodin pour nous, qu’il signifie les fondements même de notre relation.
« - Je suis désolé. »
Elle a passé sa main dans mes cheveux et m’a serré contre elle en déposant un doux baiser sur mon front.
« - On en parlera plus tard, mais je veux juste que tu saches que quoique tu fasses, nous serons toujours là. On ne te lâchera pas Sutter, tu comprends ? C’est pas parce qu’on est énervé, pas en accord avec ce que tu as fait que ça veut dire qu’on va t’abandonner.»
De ses mains, elle a pris mon visage pour que je puisse plonger mon regard dans ses yeux bleus.
« - Sutter, je sais qu’à tes yeux les mots comptent et que c’est pour cela que tu n’as jamais été un grand bavard. Je sais que tu passes du temps à les trouver et que tu n’as pas envie de parler pour rien dire car ce serait les abîmer. Mais écoute-moi, je crois que tu as raison, que tu n’es peut-être pas un bélier après tout, peut-être que tu es un lion. Sutter, mon garçon, tu es juste, loyal et honnête. J’aimerais que tu te vois, comme nous te voyons ton père et moi. Tu ferais n’importe quoi pour faire plaisir aux gens que tu aimes mais tu n’as que neuf ans. Tu dois commencer à vivre pour toi, parce que c’est trop de pression pour un petit garçon que de devoir toujours répondre aux attentes des plus grands. Tu as le droit de faire des erreurs, tu as le droit de t’énerver, d’être de mauvaise humeur. Parce que si tu n’extériorises pas cette colère, si tu gardes toutes ces émotions au fond de toi, alors un jour tu finis par taper dans le nez d’un autre enfant. On ne résout pas la violence, par la violence, jamais, tu m’entends ? Tu es doué avec les mots, alors essaye de t’en servir. Tu sais qu’ils peuvent parfois faire plus mal qu’un coup de poing ? Exprime-toi, n’aie pas peur de dire ce que tu penses, bats-toi pour tes convictions mais t’es plus qu’un garçon qui frappe, parce que je sais que ça a dû te faire du mal. T’as tellement d’empathie pour les autres, que je suis persuadée que tu dois te faire du souci pour lui même s’il a été méchant avec Lucy. Parce que c’est toi, parce que tu préfèreras toujours voir le meilleur chez les gens. »
À 12 ans, je faisais ma rentrée des classes aux côtés de Seth et Lucy. Nous étions devenus le golden trio de notre génération. Lucy s’était battue et avait gagné le combat haut la main. 1 pour elle, 0 pour la tumeur. Ses sourcils avaient repoussé et les miens aussi sauf sur l’infime partie de la coupure que je m’étais faite en me rasant. J’ai fini par comprendre que Seth aimait ma compagnie, il était même devenu mon meilleur ami. Le truc c’est que la vie n’est pas faite pour vivre à trois, c’est vrai quand vous regardez bien toutes les choses sont faites pour être seul, à deux, ou à plus de trois personnes. Les places assises dans les bus, celles dans les métros ou dans le wagon d’une attraction. C’est pourquoi en classe, on avait pris l’habitude de se mettre tout au fond, parce que c’était le seul rang qui pouvait marcher par trois. Parfois il nous arrivait de signer pour elle, lorsqu’elle n’arrivait pas à lire sur les lèvres des professeurs. Nous étions devenus inséparables.
A l’âge de 13 ans j’ai commencé le hockey sur glace, parce qu’il me fallait un endroit, quelque chose qui me permettrait d’évacuer toute la pression que j’avais l’habitude d’accumuler. Mon père a essayé de me vendre le tir à l’arc comme le meilleur des hobbies, je crois qu’il avait juste envie que je partage une de ces passions. Ma mère a fini par avoir raison de lui lorsqu’elle a marqué un point en disant qu’il fallait impérativement que ce soit un sport collectif. J’ai toujours été doué au roller, c’est pourquoi j’ai rejoint l’équipe junior des thunderbirds de Seattle en compagnie de Seth. Il nous a fallu un temps d’adaptation, mais on a fini par quitter les bancs pour endosser le rôle d’ailiers. Je jouais à droite et il jouait à gauche, mais plus que tout, nous étions alliés envers et contre tous. J’ai tout de suite aimé ce poste, parce qu’il me donnait la possibilité de défendre mes coéquipiers tout en attaquant lorsque l’occasion se présentait à moi. Là où j’avais du mal, c’est lorsqu’un joueur adverse tentait une mise en échec sur Seth. Les seules pénalités que je me suis pris sur toutes les saisons confondues ont été lorsque quelqu’un s’en prenait à mon équipe ou que l’arbitre fermait les yeux sur une faute de l’équipe adverse.
Ma vie d’adolescent se résumait à notre trio, au hockey et au cours que je devais bosser pour rattraper le retard que j’avais accumulé en faisant l’école à la maison. Puis vers l’âge de 15 ans ce rituel a de nouveau changé, Seth a commencé à fréquenter une fille du collège et Lucy passait beaucoup plus de temps avec ses copines et moi j'ai dû suivre mes parents et déménager à Fort Ward.
Je me suis donc trouvé de nouvelles occupations pour passer le temps lorsqu’ils n’étaient pas disponibles. J’ai ressorti le vieux clavier de ma mère et j’ai appris à jouer du piano. Un jour, alors que Noël arrivait à grands pas, je me suis décidé à poser mon clavier sur l’un des trottoirs du Capitol Hill. Non pas parce que j’avais envie de percer dans la musique, seulement parce que c’était l’occasion de récolter des sous pour l’hôpital. Mon père a toujours mis un point d’honneur à ce que je sois présent lors des rituels de Noël qu’il avait pris pour habitude d’organiser. Lorsque j’étais môme, je devais choisir quatre de mes jouets pour les offrir aux enfants des différents services pédiatriques. Ma mère avait l’habitude de se mettre aux fourneaux pour qu’on puisse aller faire le tour des maisons du quartier afin d’échanger quelques cookies contre une somme d’argent ou des jouets qui n’étaient plus utilisés et qu’on aurait pu désinfecter. L’année d’avant, je m’étais rendu devant un magasin de jouets pour proposer aux passant de les prendre en photo avec mon vieux polaroïd contre un jouet qu’ils auraient décidé d’acheter. Au fil des années, je m’étais découvert un talent caché pour le marchandage alors que j’avais toujours été le premier à changer de trottoir lorsque qu’une personne vêtue d’un gilet à l’effigie d’une association était sur le point de m’accoster.
Alors voilà, j’ai occupé mon mois de décembre comme ça. Entre Fort Ward et Seattle, à jouer des morceaux que j’avais fini par connaitre sur le bout de mes dix doigts. Il m’arrivait de descendre Broadway avenue en roller lorsqu’il faisait beaucoup trop froid pour aller me réchauffer autour d’une boisson chaude et d’un bon livre déniché dans l’une des meilleures librairies de la ville. Je ne me suis pas éloigné du trio pour autant, nous passions même la plupart de notre temps ensemble à aller voir des films sous-titré en plein air, à organiser des soirées jeux de sociétés ou à aller se manger un bon burger après un match de hockey. C’est juste qu’ils avaient élargi leur groupe d’amis tandis que moi j’en étais toujours au même point. Je n’ai jamais été doué avec les interactions sociales, sauf avec les enfants. Ils ont tendances à parler pour deux et quand ce n’est pas le cas, quand ils deviennent trop curieux alors il suffit de faire preuve d’un peu de créativité pour changer de sujet. Avec les gens de mon âge c’est différent, d’abord parce qu’ils jugent un peu trop facilement puis parce qu’ils ont toujours les mêmes sujets de discussions. À cette époque c’était les filles, l’alcool et les voitures parce qu’on avait tous dépassé l’âge légal pour débuter la conduite accompagnée. Les filles ne m’ont jamais vraiment intéressé, je n’ai jamais été fan de l’alcool même si j’ai toujours aimé l’effet que ça procurait. Cette impression d’être une tout autre version de moi-même lorsque j’ai un peu trop bu, je suis beaucoup plus joviale et je réfléchis moins, beaucoup moins. Je comprends pourquoi certaines personnes ne peuvent plus s’en passer, c’est un produit qui peut se montrer dangereux lorsqu’on arrive pas à se contenter d’une version sobre de nous-même. Quant aux voitures, j’ai toujours préféré me balader en roller, si j’ai commencé la conduite c’est uniquement pour pouvoir m’en servir en cas d’extrême urgence. Parce qu’on sait jamais de quoi demain est fait, peut-être qu’un jour j’en aurais besoin pour venir en aide à quelqu’un ou peut-être même que j’passerais le début de l’âge adulte à n’être qu’un Sam, le mec qui ne boit pas et qui ramène ses potes complètement amochés de soirée.
« Allo… non je déconne vous êtes bien sur le répondeur de Seth, je suis pas là pour le moment mais vous pouvez laisser un message après le bip. »
Bip
Seth, je crois qu’ils sont tous morts. C’est la merde, répond-moi putain ! Je panique grave, j’sais pas ce qu’il se passe. On a entendu des coups de feu et on s’est tous réfugié dans une des chambres du service puis on a attendu. Longtemps, trop longtemps. Les petits n’arrêtaient pas de pleurer, on a essayé tant bien que mal de les rassurer. Et puis lorsque ça s’est calmé, lorsque les bruits de verres cassés ont cessé, Simon et moi on est sorti pour se rendre compte qu’ils avaient tout saccagé. On n’avait plus rien Seth, ils ont pris tous les médicaments et les solutés. J’ai essayé d’appeler la police pendant qu’on était caché mais la ligne était saturée alors j’ai envoyé un message à mon père auquel je n’ai jamais eu de réponse. J’ai aucune nouvelle de ma mère, j’sais même pas si elle est en sécurité à New York. Ils sont tous morts, je crois qu’ils sont tous mort. J’savais pas quoi faire, tu comprends ? On a tous pris nos affaires et on a descendu les escaliers pour sortir de l’hôpital. Je les ai vu, Seth c’est vrai, c’est pas une blague. Greta, c’était plus elle. C’est comme si un démon avait pris possession de son corps et j’te jure que je délire pas. Elle a essayé de nous attaquer, c’était comme si elle était affamée tu vois ? Non bien sûr que tu vois pas putain. Et le bruit qu’elle faisait… ce bruit bordel. Tu te souviens quand on s’amusait à imiter les détraqueurs ? C’était presque ça mais en beaucoup plus fort. C’était bien son corps mais c’était plus elle. Je saurais pas te l’expliquer, c’est comme si son corps s’était mis en marche automatique. Elle avait l’air éteinte et ses yeux… tu te souviens de son regard qui avait le don de nous rassurer lorsqu’on était môme et que Lucy n’avait pas l’air d’aller bien ? Y’avait plus rien de rassurant. Ils étaient remplis de sang. Suzanne a essayé de la raisonner et c’est là que c’est arrivé. Elle lui a bouffé le bras Seth, Greta, elle lui a bouffé le bras. J’ai essayé de cacher les yeux de Zoé, tu te souviens ? Je t’ai souvent parlé d’elle, la petite fille qui me faisait un peu penser à Lucy lorsqu’elle était petite, celle qui ne voulait jamais me lâcher. Avec Simon, on a aidé Suzanne à grimper les marches qui nous séparaient du toit et puis on a attendu là avec les enfants. Simon et Joseph se sont assis contre la porte pour la barricader et je me suis occupé du bras de Suz mais c’était pas beau à voir. Elle pissait tellement le sang, je pouvais voir dans son regard qu’elle savait que c’était grave et qu’il y avait peu de chance qu’elle s’en sorte. J’ai fait un garrot et j’ai posé le reste du morceau de tissu sur sa plaie. Je la voyais déjà partir Seth, alors je lui ai parlé et tu sais à quel point j’suis pas un grand parleur mais j’crois que je n’ai jamais autant parlé avec elle qu’à ce moment précis. Il fallait qu’elle reste éveillée, il le fallait. On a attendu tellement longtemps, les petits ont fini par tomber de fatigue et moi, je demandais à Suzanne de compter le nombre de sirènes qu’on pouvait entendre à la minute jusqu’à ce que je ne sois plus que le seul à compter. Des gens nous ont rejoint, puis un hélicoptère a fini par arriver. C'était la panique, ils se sont tous empressés de sauter dans l'hélicoptère alors j’ai pris Zoé dans mes bras et nous sommes monté dedans à notre tour. Puis c’est là qu’ils se sont mis à tirer. Au départ j’ai pas compris, puis je me suis retourné et je l’ai vu. Suzanne, elle s’était réveillée. Je leur ai gueulé d’arrêter, mais l’hélicoptère s’est mis à quitter la zone d'atterrissage. Ils sont tous morts, je crois qu’ils sont tous morts.
Promets-moi de faire attention à toi et Lucy, mais ne quitte pas Seattle. On se retrouvera Seth, j’le jure. Ne restez pas chez vous, il faut absolument que vous trouviez un endroit plus sûr. Tu t’souviens de ce jour où t’as rajouté la première lettre de ton prénom entre parenthèses après mes initiales pour que cela fasse un S.O.(S). Ça nous avait fait rire, souviens-toi de ça Seth, souviens-toi de ça et de tous les moments qu’on a partagés ensemble parce que je crois que si y’a bien un truc qui me rassure encore, c’est de savoir que vous faites toujours partie de ce monde. Ça voudrait dire qu’il n’est pas si pourri que ça finalement et qu’après la pluie vient le beau temps.
Cher Seth,
Cela fait un mois que nous sommes arrivés à Fort Ward. J’ai retrouvé mon père, c’est lui qui a averti les personnes qui nous sont venu en aide. Il va bien, du moins je crois. Je ne le vois que très rarement. Il passe ses journées à faire des recherches sur le nouveau virus. J’ai essayé d’en savoir plus, de lui poser des questions mais il trouve toujours le moyen de ne pas y répondre. J’ai aucun moyen de te contacter, on m’a confisqué mon portable lorsque je suis arrivé. J’suis même pas certain que le camp soit munis d’une connexion Wifi. J’trouve plus le sommeil, à chaque fois que je tente de fermer les yeux c’est ceux de Greta que je vois. J’repense aux enfants, à Sam, Joseph et Suzanne. J’aurais dû écouter Lucy lorsqu’elle nous disait que c’était pire que ce qu’on pensait. Je les vois tous ici, tellement naïfs pour la plupart. Parce qu’on est bien protégé et qu’on est isolé, à l’abris du monde extérieur. J’me fais du soucis pour Zoé, elle ne survivra pas Seth. Je sais pas combien de temps il me reste à passer en sa compagnie mais l’un des médecins m’a dit qu’il lui donnait trois mois tout au plus sans les cures de chimiothérapie. Trois mois, alors qu’elle aurait pu s’en sortir si ce putain de virus n’était pas venu foutre la merde. Pour le moment ça va, je crois même qu’elle va beaucoup mieux que moi. Je savais qu’elle était courageuse, mais elle trouve toujours le moyen de m’impressionner du haut de ses cinq ans. Elle représente l’insouciance que le monde d’aujourd’hui ne connait plus. Je sais pas d’où elle puise cette force, mais malgré tout, malgré cette nuit qu’on a vécu, elle arrive à garder le sourire. J’essaye de m’occuper d’elle du mieux que je peux même si mes soins ne se réduisent plus qu’à soulager ses douleurs. J’aurais jamais pensé qu’elle se retrouverait en soins palliatif, parce que c’est ça que je lui prodigue, de foutus soins palliatif. J’essaye de ne pas penser au pire, mais tu me connais, je réfléchis trop, tout le temps.
J’ai entendu dire qu’ils avaient commencé à mettre en place des expéditions de ravitaillement, j’espère qu’ils reviendront avec des caisses de médicaments. Je dois te laisser, tu ne tomberas jamais sur cette lettre parce que je compte la brûler. J’avais juste besoin de te parler, de tout mettre sur papier.
S.O(S)
Cher Seth,
Mon père n’a pas survécu. Il est mort parce que quelqu’un a décidé de s’ôter la vie. Il est revenu des morts et a dévoré sa propre famille puis sans qu’on ait eu le temps de se rendre compte de ce qu’il se passait, des rôdeurs se sont mis à errer au sein même du camp. Tout ce qu’il me reste de lui à présent c’est son arc et ses flèches. Je compte plus les personnes que j’ai perdu en une année, tu me manques, vous me manquez. J’essaye de garder espoir, d’me dire que vous avez réussi à vous en tirer. Tu sais, plus les jours passent et plus j’me dis qu’au final c’est nous les morts-vivants dans cette putain d’histoire. C’est vrai, j’ai bien plus peur des humains que des rôdeurs. J’ai vu ce qu’ils étaient capables de faire. Piller, tuer pour récolter la moindre denrée. J’ai honte de l’admettre mais une infime partie de moi est soulagé. Soulagé parce que Zoé n’aura pas eu à grandir dans un monde comme celui-ci, parce que mon père l’aura quitté avant d’être obligé de faire des choix, des choses qui auraient probablement fini par le hanter. Tu sais, parfois il m’arrive d’oublier ? De me réveiller et d’oublier que tout a changé. De croire qu’on va se retrouver pour un match de hockey. Et puis j’ai cette rage en moi, cette colère que je peux sentir grandir au creux de mon estomac. Je suis en colère contre moi-même, je suis en colère contre les autres. On est devenu tellement individualiste Seth, je le vois bien. Je passe mes journées à soigner des gens au dispensaire, ça va de la bobologie aux petites épidémies saisonnières, mais c’est plus pareil, je suis plus le même. Je soigne pour soigner, parce que j’ai plus envie de m’attacher alors que j’étais le premier à dire qu’un infirmier qui ne créait aucun lien avec ses patients ne méritait pas d’exercer. Et regarde-moi ? C’est à peine si je connais le prénom du tiers de la population. J’ai toujours été introverti mais là ça va plus loin que ça. Je me renferme, j’observe sans vraiment m’investir dans la vie du camp pourtant ça va faire un an que j’y vis, survis. Les seuls moments où j’me laisse aller c’est lorsque j’organise un match de hockey de rue pour les enfants. J’triche parce que moi j’ai toujours ma paire de roller alors qu’ils sont en basket mais ça a le don de les faire rire. On a remplacé les crosses par de vieux balais et bizarrement ça fait l’affaire ! J’suis persuadé que t’adorerais y jouer. J’crois qu’on puise tous notre force dans celle des enfants et si on continue de se battre c’est en grande partie pour eux.
Aujourd’hui j’ai eu ma première leçon de tire à l’arc. Après t’avoir écrit en octobre, j’ai un peu déjanté. Du moins j’me suis laissé bouffer par cette colère, celle dont je t’avais parlé. À vrai dire je ne sais plus très bien si c’était de la colère ou de la rancune. De la rancune contre ces gens qui sont venus nous sauver parce qu’ils ont laissé de superbes personnes derrière nous. De la rancune contre le sénateur de notre camp qui, au lieu de se montrer transparent, nous a laissé croire que tout était sous contrôle. Je n’aurais jamais pensé que cela se verrait, je pensais que j’étais devenu doué pour faire semblant mais un vieil ami de mon père l’a remarqué. Il m’a dit que c’était dangereux et qu’ici, il ne fallait pas montrer une once de rébellion sous peine de se retrouver en prison. Ça m’a fait doucement rire, à croire que nous n’étions pas déjà prisonniers d’un monde qui avait fini par nous échapper. Alors il m’a proposé de m’apprendre à tirer, au début mon ratio était d’une flèche sur six. Aujourd’hui j’crois que je suis plutôt doué et c’est devenu la seule chose que j’arrive à contrôler. J’dois encore bosser sur la rapidité de mon geste afin qu’il devienne plus fluide, que ce soit comme un automatisme. Une chose est sûre c’est que Legolas n’a qu’à bien se tenir, d’ailleurs en parlant d’lui ça m’fait penser que je dois impérativement me couper les cheveux, ça devient urgent. Tu sais parfois j’pense à toi en me rasant et j’me demande si t’es toujours aussi imberbe ou si l’apocalypse a eu pitié de toi.
Cher Seth,
Ça fait maintenant presque trois ans que je suis ici et les choses ont beaucoup changé de mon côté. Parfois j’me dis que plus le temps passe et plus il m’éloigne de la personne que t’as connue.
J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs versions de moi-même, c’est assez étrange à décrire.
En 2017, l’ancien sénateur nous a demandé d’aller fédérer les survivants alors j’me suis transformé en un de ces missionnaires mormont version post-apocalyptique. Parce qu’au fond nous n’étions pas bien différent de ce genre de secte. Nous avions pour ordre de tuer chaque personne qui refuserait de rejoindre nos rangs. Alors au fond de moi j’espérais toujours qu’ils diraient oui jusqu’au jour où un homme a dit non et j’ai pas pu eu les couilles de le tuer, Seth. Un mec l’a fait pour moi, j’ai cru qu’une fois rentré il allait s’empresser de me balancer mais il ne l’a pas fait.
J’ai jamais voulu ôter la vie d’une personne. J’ai tué des rôdeurs, plus que je ne pourrais les compter mais jamais d’être humain. Y’a plus de limite si on commence à s’entre tuer pourtant c’est devenu monnaie courante ici. J’ai vu des gens bien tirer sur de parfaits inconnus. Notre camp a éradiqué plus d’un groupe, le truc c’est qu’on peut plus faire confiance à personne.
C’est un cercle vicieux, le serpent qui s’mord la queue. Parce qu’aujourd’hui chaque action a son importance. Ma mère avait l’habitude de dire qu’on ne résout jamais rien par la violence, mais maintenant c’est différent. Tout est différent. J’compte plus le nombre de plaies que j’ai dû soigner, du nombre de personnes qui sont revenu au camp complètement amochés. Et même si j’ai encore du mal à l’admettre, ils sont devenus ce qui se rapproche le plus d’une famille à mes yeux.
Le problème c’est qu’à présent, épargner quelqu’un c’est surtout prendre le risque de le voir s’en prendre à notre camp. On a tous tellement bossé dur pour construire quelque chose de solide, de sûr. On a surmonté tellement d’épreuves, perdu trop de gens. On a eu des hauts, mais surtout beaucoup de bas et malgré tout on arrive encore à se réjouir pour la moindre petite chose. On est loin d’être à plaindre, on s’en sort plutôt bien et même quand c’est pas le cas on trouve toujours le moyens de rebondir. Mais tout ça a un prix, parce que le camp commence à attirer la convoitise et que l’humain veut toujours plus que ce qu’il n’a déjà. Tu m’connais, j’ai toujours préféré assurer les arrières plutôt que d’attaquer alors j’me suis juré de ne tuer que pour défendre quelqu’un qui serait en danger. J’ai plus envie de miser sur des probabilités, parce que c’est quitte ou double. Peut-être que la vie que j’aurais décidé d’épargner sauvera un jour celle de quelqu’un d’autre ou peut-être qu’elle fera partie des personnes qui voudront s’en prendre à notre camp. Comment j’peux savoir ? J’veux pas décider de qui doit vivre ou mourir.
Cher Seth,
J’crois qu’on a fait une connerie. J’crois que j’ai fait une connerie. Les scientifiques pensaient avoir trouvé un vaccin, on voyait enfin la lumière au bout du tunnel. J’y ai cru, tu me connais pourtant j’suis plutôt du genre pessimiste, mais j’y ai vraiment cru. Parce que le vaccin a été synthétisé à partir du sang d’un immunisé, tous les critères étaient présents. Alors avec l’équipe du dispensaire, on a accepté de vacciner les membres ayant été tiré au sort. Au début tout semblait normal, il n’y avait pas l’ombre d’un effet secondaire à signaler puis des membres ont commencé à devenir agressifs. Ils ne supportaient plus la lumière, ils se plaignaient de migraines et tout laissait à penser qu’ils étaient anémiés. Des effets qu’en somme, nous pouvions soigner à l’aide d’antalgiques, de protéines animales sauf pour ces excès de colère que nous n’arrivions pas à maitriser. On leur a dédié une partie du dispensaire parce qu’on avait peur que ce soit le début d’une épidémie, le nombre de cas augmentait jour après jour mais on s’est vite rendu compte après avoir recenser tous les cas que cela ne concernait que les vaccinés. J’ai vu des gens changer Seth, des excès de violence chez des personnes qui, en temps normal, n’auraient pas fait de mal à une mouche. Et c’est en partie à cause de moi, il n’y apparemment aucune corrélation entre le traitement et la contamination mais j’peux pas m’empêcher de penser que l’injection y est pour quelque chose. J’ai fait confiance aux scientifiques, j’me suis laissé aveugler par l’infime espoir de retrouver une vie presque normale maintenant certains se retrouvent menotter à un lit alors que tout ce qu’ils voulaient c’était être soignés.
Cher Seth,
Les journées passent et ne se ressemblent pas. Il y a des jours où il m’arrive de ne pas quitter le dispensaire parce qu’il y a bien trop de gens à soigner. On doit être aux alentours de quatre cent personnes ici, un paradis pour les virus qui selon les saisons n’hésitent à venir se joindre à nous. Alors voilà, on essaye de les soigner comme on peut, avec les moyens qu’on a et qui commencent dangereusement à manquer. J’me souviens d’un temps où j’détestais faire l’inventaire des médicaments, parce que ça m’prenait un temps fou, qu’il m’arrivait de perdre le compte et de devoir tout recommencer. J’étais con, con de ne pas me réjouir de la chance qu’on avait. Aujourd’hui le compte est vite et ça m’fait flipper parce qu’il y a des mois où on consomme bien plus que ce qu’on arrive à ravitailler.
Il m’arrive bien plus souvent qu’avant de partir en expédition parfois même pendant plusieurs jours. J’ai toujours espoir de te retrouver et si j’commence à aimer parler avec les gens qu’ils nous arrivent de croiser c’est parce que je sais qu’on est en position de pouvoir les aider, mais aussi un peu parce que ça m’permet de savoir d’où ils viennent et de faire des croix sur les endroits où tu n’es probablement pas. J'ai pris pour habitude de ne jamais revenir les mains vides,
Et puis il y a ces moments de vide que j’tente de combler comme je le peux. La plupart du temps j’en profite pour organiser une activité pour les enfants, lire un livre que j’aurais déniché à la bibliothèque ou boire un verre au Summer’s. Ouais, j’me suis mis à boire de temps en temps mais j’ai plus besoin d’être ton Sam alors ça n’a pas beaucoup d’importance et puis ça m’aide à trouver le sommeil.
On essaye de survivre comme on peut, j'me suis même mis à collectionner des vinyles et des pin's. Au début c'était surtout un challenge que j'avais pour habitude de me donner avant de partir en expédition. Une petite quête personnelle, mais j'ai vite compris qu'en plus des denrées essentielles à la survie du camp, il était même devenu difficile de dénicher un bon vieux cd. Les pin's n'ont jamais été facile à trouver, que ce soit avant l'arrivée de ce fichu virus ou maintenant mais c'est ce qui m'plait justement. Parce que ça rend le challenge plus compliqué et que j'ai jamais vraiment aimé la facilité.
Parfois j'me demande ce que tu peux bien faire de tes journées, un peu comme lorsqu'on avait l'habitude de se poser sur ton balcon pour passer nos soirées à imaginer la vie de parfaits inconnus. J'suis sûr que vous vous plairiez ici avec Lucy. J'dis pas ça parce qu'il y a un bar, mais Seth, ce camp c'est ce qui se rapproche le plus de la vie qu'on a eu. On a même une école pour les enfants, une église - même si j'pige toujours pas comment les gens peuvent encore croire en Dieu après ce qu'il nous est arrivé- et d'autres structures qui nous rappellent chaque jour le monde dans lequel on a, un jour, vécu et celui dans lequel nous devons nous efforcer de (sur)vivre.
J'dois reprendre du service, mais on s'retrouvera.
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Re: Sutter Osborne ≈ Where's my mind ?
Dim 3 Jan 2021 - 19:43
Bon courage pour ta fiche !
- Tori H. Watanabe-Hayworth
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Re: Sutter Osborne ≈ Where's my mind ?
Dim 3 Jan 2021 - 20:59
Ce n'est pas ça le code du règlement malheureusement, mais... il est possible qu'il soit écrit à l'encre invisible
Bonne rédaction !
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Re: Sutter Osborne ≈ Where's my mind ?
Dim 3 Jan 2021 - 21:20
- Spoiler:
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Re: Sutter Osborne ≈ Where's my mind ?
Dim 3 Jan 2021 - 22:05
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