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Je ne suis pas chez moi.

Dim 23 Juin 2019 - 22:23

Valentine! Valentine est tombée à l’eau !!

Peut être que l’information avait mise du temps à être analyser par certains. Mais Valentine, elle avait très vite compris que la situation était critique. Non seulement critique, mais la probabilité de chance qu’elle puisse survive à ce qui l’attendait était extrêmement fine. Quand, elle s’était sentie tomber en arrière, elle avait très vite compris, elle avait très vite compris que le temps n’était plus à compter fleurette mais bien à réussir à s’échouer quelque part, et surtout ne pas perdre connaissance. Quand elle était tombée à l’eau, elle avait comprit, non … elle avait entrevue ce que vivait tout ce qui était dehors subissait chaque jour, et que désormais elle y serait confrontée avec toute la difficulté d’un monde qui voulait se débarrasser d’elle, ou qui ne lui rendrait pas la vie facile. Elle avait mal calculé son geste … la terre s’était dérobé sous ses pieds, et elle avait vu son monde basculer en une fractionnée seconde. L’eau était froide, si bien qu’elle en avait eu le souffle coupé pendant plusieurs secondes. C’est la fin , s’était elle dit. Elle allait mourir noyée. Pas dévorée par la charogne, ni de faim ni de soif mais bien parce qu’elle était tombée dans l’eau. Sombre conne.

Il était facile et très cliché de raconter ses histoires en narrant des faits fumeux, un peu trop beau pour être vrai. Valentine aurait aimé pouvoir dire qu’elle avait bravé les courants, qu’elle avait avait nagé pendant plusieurs minutes, et qu’elle avait frôlé la mort mais que son instinct avait eu le meilleur de toutes les circonstances liguées contre elle. Faux, d’une fausseté sans pareil. Elle avait eu de la chance, une chance tellement incroyable que personne ne devait penser qu’elle était encore en vie. Comment pourrait-on le croire ? D’un point de vue pragmatique, elle n’était qu’une frêle créature, tombée dans l’eau froide des alentours de l’île, et qui, il ne fallait pas se mentir, n’était une experte en matière de survivialisme. Elle était déterminée, elle était franche, elle était douée dans son domaine, mais elle restait une bien frêle créature, de celle que l’on a envie de protéger coute que coute sans trop jamais savoir pourquoi.

Sa montre cassée sur son poignet, elle s’était échouée aux alentours de Manchester Park, comme si elle y connaissait quelque chose. Elle avait tout contre elle. Elle était arrivée à son point d’arrivée trempée, perdue, essoufflée, elle avait froid, et elle avait peur. Elle s’en était réellement rendue compte une fois qu’elle avait arrêté de se battre pour ne pas se perdre dans les méandres des courants.  Son sac était trempée, les allumettes inutilisables, son arme avait aussi subi les affres terribles de l’humidité, la carte qu’elle possédait demeurait plus ou moins lisible. Elle avait avec elle une boussole, une montre cassée, une entorse à la cheville et un couteau de chasse qui n’avait pas assez servi pour qu’elle se sente capable de subir de morbides assauts.

_____________________________

Dans les alentours du Manchester State Park


Elle espérait. Elle espérait de toute ses forces que l’on vienne la chercher. Quatre jours avait passé. Elle avait décidé de survivre sans chercher à être un héros, elle avait décidé de survivre. L’horticultrice ne savait pas d’ou venait cette rage de vivre, cette envie de surpasser tous les obstacles, peut être qu’un jour, elle pourra dire avec une forme de sagesse te de fierté, qu’elle y avait survécu à l’apocalypse, peut être voulait-elle son badge d’honneur, sa gommette de survivante, elle voulait vivre. Valentine avait trouvé refuge dans une demeure abandonnée, après plusieurs heures de marche, perdue, dans les bois qu’elle ne connaissait pas, cherchant une route, un bout de bitume qui pourrait la relier à une once d’espoir. Son plan était simple, si elle ne voulait crever d’une pneumonie elle avait devoir trouver une manière de sécher ses vêtements, ou d’en trouver d’autre. Son cerveau s’était mis dans un monde automatique où toutes informations, qui ne lui servirait pas à s’en sortir, était méprisée et reléguée à un second degré. Elle s’était traînée non sans une grande difficulté vers la maison la plus proche, de celle que l’on voit dans les séries américaines des années 90 que personne n’avouait regarder vraiment. L’endroit comme on pouvait l’attendre vétuste et oublié, des tiroirs ouverts, des placards qui ne serait plus jamais fermé que par des gens de passages, la maison était abandonnée, vide de tout, vide de vie, sauf depuis quelques jours, alors qu’une nouvelle habitante avait décidé d’y élire domicile. Jamais ne s’était elle sentie aussi vulnérable, pas même lors de son arrivée au camp qui était désormais son foyer. Elle se demandait comment la nouvelle de sa chute avait été prise. La jeune n’arrivait pas à trouver la sérénité nécessaire pour le sommeil, le moindre craquement. Elle avait enveloppé et maintenue sa cheville comme elle pouvait, improvisant une attelle comme on voyait les gens faire à la télévision sachant parfaitement que sans aide médicale elle mettrait un temps monstre à rentrer chez elle. Valentine n’avait désormais que peu d’options. Seule, elle avait choisie la plus petite maison, ce qui chez les Américains restaient tout de même assez relatif. Sa seule option aujourd’hui était de trouver un moyen de se rendre sur le camp. Par la terre l’épreuve était insurmontable. En cherchant dans la maison, elle avait réussi à trouver des cartes et en fonction du nom de la nuit avait pu se situer … Si près et tellement loin … Les jours qui allaient suivre seraient décisifs. Une partie d'elle espérait qu'on vienne la sauver ... Mais qui pourrait parier sur sa survie ? Il fallait être pragmatique, elle l'aurait certainement été ... On avait du la déclarer morte.  
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Re: Je ne suis pas chez moi.

Lun 24 Juin 2019 - 13:26

Quatre jours. Quatre jours que Valentine avait disparu et elle venait de congédier la deuxième équipe de sauvetage. En vertu de l’importance de l’horticultrice sur leur île, l’avocate avait pu justifier le fait de mettre en œuvre des moyens pour tenter de la retrouver, mais les survivants missionnés n’avaient trouvé aucune trace viable. Comme on le lui avait très justement remonté, le courant du Pudget sound pouvait l’avoir fait dérivé jusqu’à des kilomètres. Ils dilapidaient des ressources et de l’énergie pour « rien » depuis presque quatre-vingt-seize heures ; ils risquaient probablement des vies pour un cadavre.

Personne n’avait pu voir ce qui était arrivé à la française une fois dans l’eau mais ils l’avaient perdue de vue si vite qu’ils supposaient qu’elle était blessée ou s’était fait attrapée par un rôdeur dérivant sous la surface. June aurait voulu se contenter de son pragmatisme glacé et se dire qu’il fallait désormais passer à autre chose. Des potentiels remplaçants pour la gestion des cultures, il y en avait, et leur progrès ne pouvait – ni ne devait – s’arrêter pour une personne. C’était ce qu’elle avait dit à l’équipe de sauvetage avant qu’elle ne quitte son bureau, mais… c’était Valentine.

Impassible, ses yeux d’émeraude s’étaient portés par la fenêtre. Les émotions étaient pour elle un venin vicieux qu’elle avait toujours pris soin de purger de son organisme. Malgré ça, cette jeune femme n’était pas comme les autres. La perdre, c’était perdre leur relation si particulière, faite de discussions intellectuelles, d’analyses critiques de leur existence et d’une volupté libérée. Elles n’avaient de compte à rendre à personne, pas même l’une à l’autre. L’insaisissabilité de l’horticultrice, c’était ce qui la rendait si énigmatique. La rouquine n’aimait pas qu’on lui échappe, alors elle ne voulait pas abandonner maintenant. Ou peut-être… peut-être qu’au fond, elle avait un cœur.

D’un bond, elle s’était levée et avait décroché le talkie de sa ceinture. En descendant quatre à quatre les marches de sa maison, elle délivra son message de façon succincte « Arizona pour June, rendez-vous à la maison de Roza. ». Les autres poseraient sans doute des questions, mais elle s’en occuperait plus tard : ils ne sortiraient pas discrètement dans tous les cas. Inutile de jouer sur le mystère. Toujours sur son coup de tête, l’avocate enfila un treillis militaire, un tee-shirt noir, et fila voir leur résidente en liberté surveillée. Elle frappa à la porte jusqu’à ce que la locataire daigne ouvrir.

C’était la première fois qu’elles se voyaient depuis leur dernière entrevue dans la cabane. En dépit de sa crinière de feu à peine nouée qui cascadait exceptionnellement sur ses épaules, preuve criante de son empressement, elle maintenait son masque impénétrable. Insensible face aux cicatrices de l’ancienne tatoueuse, la quarantenaire lui dit simplement :

- Préparez-vous, c’est votre chance de sortir d’ici. On part dans dix minutes.

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Re: Je ne suis pas chez moi.

Lun 24 Juin 2019 - 19:50

Toujours le même quotidien, les jours ont beau passer, ils se ressemblent tous. Il n'y a qu'une chose qui change réellement avec le temps, le corps de la russe qui regagne doucement en chair et en muscle. À juste titre, le planning est toujours aussi fiable, le matin, exercice physique dans cette maison aux équipements sportifs intéressant, l'après-midi, rééducation de sa vue jusqu'à ce que les migraines quotidienne ne refassent surface, perdre un œil n'est pas de tout repos. Zack aurait pu lui couper des doigts, au lieu de ça, le tortionnaire a préféré arracher quelques dents et un globe oculaire, pourquoi pas. Finalement, y a presque de quoi s'en estimer chanceuse, encore faut-il le vouloir, le mental n'est pas à son beau fixe dans la noirceur de cette maison aux volets fermés. Ses ongles se sont remis des tortures passées et les nombreuses coupures se sont définitivement refermées, ne délaissant que des traînés roses virant au blanc sur ce qui étaient autrefois des tatouages. Quant aux os meurtris, ils se sont ressoudés grâce au temps et à sa volonté de survivre, seul réel désir qui anime désormais ce pantin.

On frappe, Casey, Eve, Stanley ? La slave ne réfléchit pas vraiment et quitte lentement sa barre de traction pour retomber mollement au sol. Sans hâte, elle descend les escaliers, escalade la commode au milieu et dégage l'armoire qui bloque l'entrée. Pour cette fois, elle ne regarde pas dans le judas, c'est forcément un de ces trois habitués et ouvre directement la porte après avoir posé ses Ray-Ban coupe aviateur sur son nez. Qu'il s'agisse de la femme ballon, de la nonne ou du soldat, elle n'est pas prête de se présenter sans ces précieux verres noires, cet œil manquant n'est pas quelques chose qu'elle souhaite exposer, sans doute ne le pourra t-elle d'ailleurs jamais.

Surprise, c'est June qui repointe enfin le bout de son nez. Pas la même June qu'à l'accoutumé, ce treillis, ce t-shirt et cette tignasse tombante, ça lui donne un autre air, heureusement, la glace est toujours imprégné à son visage, c'est bien elle et s'en est presque rassurant.

Dix minutes, c'est foutrement long, dix minutes, surtout pour elle, les journées sont longues ici. Alors, elle prend le temps de l'observer et penche même la tête sur le côté tant la stupeur est là. Y a pleins de questions qui viennent la titiller, à commencer par le pourquoi et enfin le comment. June est-elle tombée sur le Fort ? Sur Markus ? Riley ? Connor ? Yulia ? Où vont-elles ? Est-ce une sortie définitive ? Tant de questions et pourtant, aucun son ne quitte ses lèvres. Elle tourne simplement des talons sans refermer la porte et grimpe les escaliers sans hâte pour remplacer son jogging par un jean noir trop large pour elle, une ceinture et un sweat à capuche par dessus son débardeur blanc. Il fait chaud, mais le pull n'est pas là pour le plaisir de transpirer, il a son rôle, le même que les lunettes. Pour les chaussures, y a une paire de baskets montantes qui traîne, elles sont un poil trop grandes pour elle mais elles feront l'affaire. Son iris bleu file vers l'armoire où elle a caché un bon paquet de vivres, du surplus de nourriture qu'elle ne pouvait avaler à son arrivée dans cette maison, quand son estomac était bien trop rétréci. Du reste, elle s'est toujours forcée à manger tout ce qu'elle pouvait, bien consciente que c'était une étape indispensable à sa remise en forme maintenant que les épisodes torture étaient terminés. Devait-elle les prendre ? Non... une autre fois.

Trois minutes, pas plus et elle redescend avec cette même lenteur, elle ne se fait pas d'espoir, elle n'y croit tout simplement pas. Elle passe la porte et rejoint la rousse, non sans un coup d’œil vers le bracelet électronique à sa cheville. Sa capuche rejoint ensuite ses cheveux trop long à son goût et elle s'adosse contre la porte, sans un mot de plus, lunettes dressées vers l'iceberg. Et maintenant ?
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Re: Je ne suis pas chez moi.

Lun 24 Juin 2019 - 22:34

Arizona était debout devant la fenêtre, les mains derrière le dos, au repos. Elle ne comptait plus le nombre d'heure qu'elle avait pu passer ces deux premières années sous tout temps de saison en punition de groupe ou solitaire. C'en était devenue sa position, celle qui lui permettait de rester alerte et à l'affût du moindre petit problème. Ses rondes régulière sur le mur et dans le Fort passaient presque inaperçu mais elle était toujours là. Froide et autoritaire, il ne suffisait d'un petit faux pas pour qu'elle rappel à l'ordre autant civils que subordonnés, encore plus en colère chaque jours qui passait.

Sa routine matinale était terminée, elle avait fait sa toilette et avait enfilé treillis et t-shirt. Ses Rangers aux pieds, elle était toujours prête au combat, à l'affrontement, elle se tenait toujours prête. C'était son quotidien mais là encore plus surtout lorsqu'elle avait perdu son bras droit, celui qui surveillait son angle mort, celui qui réchauffait ce cœur dont il battait douloureusement dans sa poitrine depuis son assassinat. Sa mâchoire d'origine carré à la base se carra encore plus lorsqu'elle serra les dents au moment où ses yeux commençaient à picoter. L'appel de June fit faillir la trentenaire sans pour autant la perturber. La voix de la rousse lui permit de retrouver les pieds sur Terre. Assurée, elle attrapa le talkie qu'elle avait posé sur le rebord de la fenêtre et le porta à sa bouche.

-June pour Arizona. Reçu, j'arrive. Terminé. » Un petit bip signala la fin de la conversation et une petite seconde suffisait à la militaire pour crocheter l'appareil à sa ceinture et quitter la pièce.

C'était étrange de rejoindre cette infâme pic-assiette, elle n'était d'aucune utilité ou en tout cas, elle ne donnait pas vraiment l'air d'avoir la moindre petite chose d'utile. Arizona n'avait pas confiance en cette femme qui provenait de l'extérieur, qui n'avait pas l'âme de cohésion et qui plus est, avait tué quelques uns de ses bons soldats. Certes, l'entraînement n'était pas une magie qui opérait à chaque fois. Stanley faisait ce qu'il pouvait avec les recrues mais ce n'était pas un magicien. Etre un bon combattant ne tenait pas seulement aux coups ou aux parades mais il fallait surtout un instinct, être observateur et étudier son adversaire, sans attendre le coup fatal, non plus.

C'était pourquoi elle vouait une colère démesurée pour cette brune qu'elle était pourtant sur le point de rejoindre. Heureusement, elle n'était pas seule puisque June était déjà arrivée. En parlant d'observer, Arizona remarqua la crinière de feu anormalement attachée. Elle connaissait depuis longtemps l'avocate pour l'avoir prit son sous son aile dans le but de la protéger et si elle avait l'habitude de la voir tirer à quatre épingle, même durant les entrainement, ce petit relâchement l'avait alerté. De même pour son accoutrement. Quelque chose se préparait mais il y avait un léger petit détail qui rendait Arizona perplexe. Pourquoi, Roza ?

D'un signe de tête, elle salua la rouquine en pointant son nez à la porte du domicile très généreusement accordée à cette meurtrière et croisa les bras pour démontrer son mécontentement. Néanmoins, elle n'en pipa mot pour autant. Le visage aussi lisse qu'à l'accoutumer, elle se ferma encore plus lorsque le cyclope fit son apparition. C'était plaisant de voir qu'elle semblait encore plus surprise et agacée que la militaire, au moins une petite victoire silencieuse. Encore une fois, elle n'en fit rien jusqu'à ce qu'elle entendit :

-Préparez-vous, c'est votre chance de sortir d'ici. On part dans dix minutes.

Alors une sortie était à prévoir. Ce dont elle avait observé n'était donc pas une mauvaise journée mais bien une sortie. Arizona fixa June et repartit au pas de course rejoindre son domicile au moment où Roza disparu à l'intérieur de chez elle. Très vite – Arizona savait pertinemment où se trouver ce dont elle aurait besoin – et revient huit minutes plus tard, machette croisées dans le dos avec leur fourreau, le Colt 45 à sa ceinture serré au couteau de survie qu'elle gardait toujours là. Un autre était planquée dans ses Rangers le reste du temps. Cyclope était déjà là.

Pas mal de question se bousculaient dans sa tête mais comme à son habitude, elle ne parlait pas. Elle agissait en bon soldat, en personne d'action et non en réflexion, notamment lorsqu'il était question de sortir. Elle en avait besoin puisqu'elle tournait comme un lion en cage dans sa « cellule » et le sac de frappe en prenait pour son grade depuis bien trop longtemps. Dans un regard plus qu'appuyer, Arizona questionna sérieusement la rouquine.

- Qu'est-ce qui est prévu, June ? demanda finalement la militaire en croisant les bras. Forcément, l'irritabilité dans sa voix n'était pas là à viser la rousse mais plutôt une intrus dont elle se serait bien passée. Zack avait définitivement été trop gentil avec cette junkie, à voir cette nonchalance excessive face au chef du clan.  

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Re: Je ne suis pas chez moi.

Ven 28 Juin 2019 - 17:35

Le premier jour, elle s’était échouée, fin d’après midi, et elle s’était vite rendue compte de la situation critique dans laquelle elle venait d’atterrir. Elle repensait alors à la conversation qu’elle avait eu avec Morgan, qui la raillerait bien de la voir dans ce genre d’impair. Il était évident que si l’on comparait les deux femmes dans la situation actuelle, même Valentine parierait sur la Rousse et certainement pas sur elle. L’ironie, et le retour de bâton n’arrivait pas à arracher un sourire à la jeune française, qui en se redressant s’était rendue compte avec un énervement sourd que sa cheville n’était pas en état de marche. Très vite, l’horticultrice eut cette terrible envie de pleurer, et de se laisser aller au désespoir, comment pourrait-elle survivre à tout cela ? Elle ne s’était jamais considérée comme les archétypes de femmes fortes, capables de soulever des montagnes avec leur détermination, elle laissait cela aux autres. Elle était plus forte de son intellect en bonne française. Mais plutôt que de finir dévorée par le premier infecté qui se serait perdu par ici, elle boîta jusqu’à une route, non sans grande difficulté. Mouillée, trempée, sans moyen de faire parvenir un message dans lequel elle assurait qu’elle était encore en vie, elle se traînait pendant près de deux heures, perdue et déboussolée, jusqu’à trouver une maison, qui ne payait pas de mine, mais qui actuellement lui semblait être le saint Graal. Pas âme qui vive, l’endroit déjà isolé, semblait n’abrité plus aucune vie et cela depuis quelques années.

Son couteau en main, il fallait découvrir la présence ou non d’infectés, elle n’était pas certaine de vouloir le découvrir plus tard. Elle fut vite confrontée à la violence de la vie en dehors des murs et de leurs confortable sécurité, l’injustice qui avait pris racine dans ce nouveau monde, un autre type d’injustice. Une femme, certainement beaucoup plus âgée qu’elle, à qui devait appartenir la maison, décharnée, les cheveux blancs éparses, dans une vieille robe de chambre qui semblait avoir été bleue, mais qui aujourd’hui n’était qu’un patchwork de fluide corporel, de sang coagulés, et de ce qu’elle supposa comme étant une mélange de nourriture et de crasse. Valentine eut un mouvement de recul, les larmes aux yeux à cause de l’odeur acre et terrible qui émanait du cadavre qui, à la vue de la jeune française, tenta de se relever sans succès, et qui traînait désormais ses restes en direction de Valentine. La jeune française était restée bête pendant l’espace de quelques secondes, regardant le spectacle terrible et pathétique de cette infectée qui cherchait à faire d’elle son premier repas à n’en pas douter.

Une fois le cadavre achevée, elle traîna la carcasse devant la porte, l’allongeant sans réelle délicatesse, le poids de la femme sur sa cheville qu’elle supposait foulée, si ce n’était pire, la rendant beaucoup moins cérémonieuse et patiente. Elle ferma la porte, et frappa sur le mur pour attirer un potentiel second résident, à en croire la photo de couple qui trainait à côté du vide poche dans l’entrée. Le mari, en la présence du second cadavre s’était traînée en haut des escaliers et tomba dans un triste roulé boulé au pied de Valentine qui planta son couteau dans l’oreille du monsieur, et vira le second propriétaire, le laissant à côté de sa femme, dans ce qui pouvait être le repos éternel, enfin. Elle soupira, et de laissa tomber le long de la porte d’entrée, réfléchissant au meilleur plan à suivre mais la peur qui lui tiraillait le ventre eut vite raison de la poussée d’adrénaline. Elle monta à l’étage, cherchant de quoi sauver sa cheville d’éternel séquelle. Elle se contenta de déchiré des draps propres qu’elle avait dépoussiéré en les agitant, et maintenant son articulation avec une cuillère et une spatule en bois de chaque côté. Elle regarda le résultat, soupira et se mit à pleurer doucement et silencieusement..

_______

Murée dans le silence depuis quatre jours, elle regardait par la fenêtre, si le groupe d’infectés qui avait trouvé son chemin par ici allait enfin finir par déguerpir. Sa cheville demeurait douloureuse et sous ses yeux, l’illustration de son manque de sommeil, quatre ou cinq heures, qu’elle avait passé dans le petit dressing à de la maison, ou elle avait traîné une chauffeuse. Combien était-il ? Une bonne petite dizaine et Valentine n’était pas, et n’avait jamais été capable de s’occuper d’autant d’infectés à la fois, il était bien plus prudent de ne pas attirer l’attention, et de les éviter. Comme les trains … un infecté peut en caché un autre. Ou même une horde… et là, c’était une autre histoire pour Valentine. L’horticultrice avait essayé, sans grand succès de trouver de quoi se nourrir, elle dut se contenter d’un conserve d’anchois ainsi que d’haricots rouges. Valentine avait gardé dans son sac le paquet de farine qu’elle avait trouvé, ainsi que le sucre, elle ne souhaitait pas attaqué les produits de base, au cas où elle devrait organiser son périple pour retrouver son foyer. Les journées n’avaient jamais été aussi longues et les nuits n’étaient synonyme que d’angoisse et d’insomnie. Elle était toujours réveillée par le râle d’un infecté qui passait dans le coin, parfois il n’en passait pas, mais l’écho continuait de tourner dans sa tête comme un terrifiant rappel.
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Re: Je ne suis pas chez moi.

Ven 28 Juin 2019 - 18:48

June ne s’aventura pas à l’intérieur de la demeure. La pénombre lui donnait une bonne idée de l’environnement dans lequel la russe avait choisi de vivre. De son côté, elle avait tenu parole : sa cadette était nourrie, logée et protégée. Si cette dernière décidait alors de bouder les privilèges qui lui étaient accordés ; c’était son problème. En patientant, la rouquine usa de nouveau du talkie pour demander à ce qu’on lui prépare une jeep avec un peu d’équipement dedans. Beretta, munitions, gourdes pleine, petite trousse de soin, carte, boussole, corde, torche. La base. Roza fut la première à revenir, sous le regard glacé de la quarantenaire qui ne prit aucun risque :

- Tournez-vous, mains contre le mur.

La main sur le manche de son long couteau – geste dissuasif et incitatif – elle attendit que la « libérée sous surveillance » obtempère pour pouvoir s’agenouiller et lui retirer son bracelet électronique. C’était le moment de flottement. En tête-à-tête, débarrassée du capteur que l’avocate avait fait glisser dans sa maison, la russe pouvait sauter sur l’occasion pour tenter quelque chose de stupide. June s’était relevée et ses doigts demeurèrent crispés sur son arme blanche jusqu’à ce qu’Arizona revienne. Parée elle aussi.

- On va chercher Valentine, répondit-elle immédiatement, l’équipe de sauvetage ne l’a pas trouvée mais j’estime qu’il est trop tôt pour abandonner. Je ne risquerai pas plus la vie de nos équipes pour ça, je vais m’en occuper moi-même.

Son regard dur ne laissa fugacement passer qu’un battement de cil de vulnérabilité. Une fraction de seconde. Son amie n’aurait de toute façon pas besoin d’explication à haute-voix pour deviner que l’intérêt de l’avocate dans cette histoire n’était pas uniquement pragmatique ; toute comme elle comprendrait que si elle lui demandait de prendre ce risque, c’était parce qu’elle était certaine qu’elle reviendrait en vie. Tout guidant la marche vers le grand parking où la voiture qu’elle avait demandé serait stationnée, elle s’adressait à l’invité forcée sans la regarder.

- Tu sais pister, n’est-ce pas ? Sans lui laisser le temps de mentir, elle précisa, je n’ai pas oublié la carte qu’on a trouvé sur toi, celle de toute la région, minutieusement annotée, signe que la quasi-trentenaire avait passé des mois à rechercher des indices sur Fort Ward, tu nous accompagnes pour trouver les traces qui nous auraient échappées, en guise d’encouragement, la rouquine lui glissa sur un coup d’œil froid, aide-nous à retrouver Valentine et j’envisagerai de voir les conditions de ta vie parmi nous.

Sans bracelet de surveillance par exemple ; voire avec de meilleurs vivres dans ses rations. Pour l’instant, June ne s’engagerait pas plus. Cette déclaration serait influencée par les résultats, à commencer par le fait qu’une horticultrice vivant jouerait largement plus en sa faveur qu’une horticultrice morte. Aussi, la raison inavouée de la présence de Roza parmi elles, c’était qu’elle était dispensable. Sacrifiable même. Une paire de bras supplémentaire qu’il n’était pas déraisonnable de perdre en cours de route.
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Re: Je ne suis pas chez moi.

Sam 29 Juin 2019 - 11:56

Dos tourné et mains contre le mur, c'est demandé si joyeusement que la slave se passe de commentaire et s'exécute simplement tout en lenteur et en silence. Sa caboche se tourne légèrement sur le côté, son œil caché sous son verre espionne la main posée sur le manche du couteau. Une envie soudaine de faire une connerie ? Nullement, elle constate simplement la prudence de la rousse, une petite victoire que de la voir ainsi tendue en sa présence et une défaite à la fois, pas de quoi s'en réjouir, finalement.

Le bracelet enlevé, elle s'en retourne sans attendre qu'on le lui demande et avise au loin l'inconnue revenir. Ce visage lui dit quelque chose, c'est une de ses anciennes geôlières, elle n'a que peu de doute là dessus. Sa démarche, sa silhouette, son arsenal, son air de coincé et ses pauses lui mettent rapidement la puce à l'oreille, c'est une militaire. Ironiquement, elle en a côtoyé plus d'un, de loin mais surtout de près, qu'il s'agisse de son époque d'avant apocalypse, de pendant ou d'après, elle connait plutôt bien ce genre de personnalité. Passé l'observation, son ton suffit à l'éclairer sur la suite : la brune sur-équipée n'est pas contente d'être là, juste à ses côtés, c'est très certainement à juste titre.

On passe enfin aux explications et d'un coup, la rousse s'adonne aux tutoiements, c'est une première, les minutes d'avant, ce n'était pas le cas, à croire que la présence de la militaire change bien des choses. Pour ce qu'elle en a à faire de toute façon, ça lui passe bien au-dessus....

Il n'y aura donc pas de confrontation avec les siens, ni de sorties définitives tant souhaitées, juste une tentative de sauvetage pour une jeune femme sans doute déjà morte. Valentine, ce nom ne lui est pas inconnu, pour cause la jeune s'était présentée du temps où la tatouée était bloquée dans cette cabane. Si ses souvenirs sont bons, la concerné n'est pas une adepte de la survie, elle a donc déjà un pied dans la tombe. Dans ces conditions, pourquoi June s'y rend en personne ? Pourquoi la cheffe prend t-elle de tels risques pour une simple horticultrice ? Ça n'a pas de sens, enfin, inutile de chercher plus loin, elle ne va de toute façon pas chercher des réponses qu'elle n'aura pas.

La marche est lancée, la russe a encore du mal à comprendre ce qu'elle fait là mais la rouquine ne tarde pas à éclairer sa lanterne : elle a besoin de ses talents de pisteuses. Détaillant sous sa capuche l'organisation du camp, cachée derrière ses lunettes, elle ne prend pas la peine de répondre. June surenchérit d'elle même et termine en agitant la carotte, une proposition vague sur ces conditions de survie parmi eux. Un lourd soupir la quitte aussitôt, elle laisse planer un court silence et finit par répondre avec une lassitude non dissimulée : "Ça ne m'intéresse pas." C'est loin d'eux qu'elle sera comblée, et non l'inverse. Quant à tout ce luxe, elle ne le boude pas, elle ne le souhaite tout simplement pas, ce qu'on lui offre, c'est déjà bien assez pour une ancienne vagabonde de son gabarit.

Pas besoin d'en dire plus et elle n'arrête pas sa marche pour autant, signe qu'elle ne refuse pas de sortir et pourquoi pas d'aider. Un geste qu'elle ne fait pas vraiment pour June, mais bien pour cette jeune femme qui a daigné braver les règles pour lui apporter un repas des plus convenable et lui accorder quelques minutes de son temps par le passé. Peut-être le fait-elle aussi simplement pour sortir un peu et se dégourdir les jambes ou pourquoi pas pour éclater ces deux là à mains nues une fois dehors... Qui sait ce qui se passe dans sa tête.

Dans tous cas, c'est le moment de servir à quelque chose.
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Re: Je ne suis pas chez moi.

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