Re: Je ne suis pas chez moi.

Dim 21 Juil 2019 - 17:43

La direction est donnée par la militaire, l'encrée ne lui rend qu'un hochement de tête avant d'ouvrir la marche à pas pressés. Les deux femmes peuvent bien dire ce qu'elles veulent dans son dos, la slave s'en contrefiche, elle a tellement à voir et à observer derrière ses lunettes de soleil qu'elle n'essaie même pas de tendre de l'oreille.

Dans le zodiac, l'ambiance manque cruellement de gaieté, il n'y a que le sérieux des trois femmes perdues dans leurs songes qui y règne et aucune conversation ne vient troubler les ronronnements du moteur. D'un coup œil, l'ancienne machine à tuer détaille l'équipement de la militaire, le constat est sans appel, il y en a trop à son goût. Une bonne nouvelle finalement, une ouverture pourrait éventuellement lui permettre de s'armer en cas de coup dur. Elle sait très bien que ces deux là ne vont pas prioriser sa survie sur un terrain pleins de rôdeurs, elle sait qu'elle devra comme toujours ne compter que sur elle même pour cela et l'inverse l'aurait de toute façon fort étonné. Une arme aurait tout de même été de bienvenue.

Le bateau termine sa traversé et la rouquine est la première à mettre les pieds dans l'eau. La russe l'imite sans pour autant en faire plus que ce qu'on lui demande, elle n'est clairement pas un modèle en matière d'improvisation. Le regard que June lui porte à la suite suffit à lui arracher un soupir, c'est enfin à son tour d'y mettre un peu du sien. Elle enlève la capuche qui cache sa chevelure trop longue à son goût et survole les bois d'un regard circulaire, puis le sol. Sans rien dire et sans lever son museau, elle se rapproche des habitations abandonnés avant de rapidement faire demi-tour. Aucune trace fraîche ne lui indique une potentielle retraite dans ce coin-ci. Observée, elle désigne simplement le littoral du menton aux deux femmes et commence à le longer en prenant la direction du sud. Il faut qu'elle trouve un point de départ viable avant de s'enfoncer dans les terres, l'inverse serait stupide.

Parfois, elle s'arrête, se baisse, lève ses lunettes pour mieux observer, puis se redresse et repart pour suivre son cap sans un mot. Mais pas cette fois, cette fois, elle s'accroupie et y reste de bien longues secondes jusqu'à remonter le sol en suivant ce qui semblait être des empreintes de pas cohérentes et relativement "fraîches". Seul indice, ce pied traînant, il glisse plus qu'il ne soutient, quant au deuxième pied, lui, semble supporter le poids du corps. Un rôdeur ne prête pas attention à ce genre de détails, il marche bêtement sans répartir son poids. Remontant les traces, elle effectue quelques tests pour s'assurer de la viabilité de son raisonnement et compare ses empreintes aux restes à peine lisible de Valentine, conclusion : ça peut se tenir.

"Par là..." Pas d'explosion de joie, la russe reste stoïque et sans même attendre l'aval de ces nouvelles copines, elle se dirige vers le Manchester Stade Park. Un rôdeur se présente sur sa route, à plusieurs mètres, elle le dévisage l'espace de quelques secondes et s'en retourne à ses traces. Elle n'a pas spécialement confiance envers le duo de femmes qui l'accompagne et c'est justement l'occasion de les tester.
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Re: Je ne suis pas chez moi.

Jeu 8 Aoû 2019 - 13:48

Cela faisait combien de temps qu'elle n'avait pas pris le temps de dormir sur ses deux oreilles ? Combien de temps qu'elle n'avait pas pris le temps de regarder autour d'elle de manière innocente, sans voir le mal en chaque choses ou chaque personnes qu'elle pouvait rencontrer depuis ses quatre dernières années ? Arizona manquait ses moments où elle rentrait à la base pour retrouver son père et sa famille, maintenant, elle réalisait que même si elle n'appréciait pas cette « nouvelle vie », elle en ressentait une sorte de confort. Aujourd'hui, elle était orpheline et n'avait même pas eu l'occasion de dire au revoir à ces deux personnes qui comptaient le plus au monde sur cette Terre. Heureusement, il y avait Adrian. Adrian, son pilier et son mentor, la personne qui réussissait à lui garder la tête sur les épaules mais qui avait également un don pour la faire voyager loin de cette merde. Ce n'était pas une sortie de secours, c'était juste son petit havre de paix, ces moments de lumière entouré de ténèbres dont ils se fichaient complètement lorsqu'ils étaient tous les deux. Encore une fois, Adrian partait sans qu'elle n'avait eu l'occasion de lui dire au revoir.

Arizona n'arrivait pas à l'oublier et c'était cette solitude qui l'emmurait dans cette rage et ce besoin de venger sa mort puisqu'elle n'avait aucun coupable physique pour les deux précédentes disparitions. Sa mère emportée par la maladie et son père, emportait par la peur de l'inconnu. Adrian avait été assassiné et l'assassin courait toujours de bons jours depuis bien trop longtemps. La militaire vivait dans la partie la plus douloureuse du passé, seule et définitivement coupée par son passé. Voilà ce qui pourrrait peut-être pointé les raisons pour lesquelles elle réagissait avec aussi peu de tact et autant de mépris envers les étrangers qu'elle pouvait être ramenée à fréquenter. Elle ne voulait pas apprendre à connaître un étranger, elle ne voulait pas nouer de lien qui finirait, un jour ou l'autre, par être coupé pour x raisons : La trahison, qu'elle a connu très jeune, la maladie, un peu plus tard et à deux reprises, un assassinat.

Alors quand il était question de fréquenter cette paria dans le seul but qu'elle mette en pratique ses talents de pisteuses en faveur du Fort, Arizona doutait doublement des bonnes intentions de la borgne. Elle doutait aussi de cette mission mené par June, assurément aveuglé par les sentiments refoulés qu'elle avait pour la disparue. Avec Stan, c'était plus simple. La française n'avait aucune chance de survivre si elle avait largement dépassé la limite de la zone nettoyée. Arizona ne pouvait pas le contredire.  Même un militaire bien entrainée pouvait facilement se faire surprendre et finir en pâture. Le fait de l'imaginer en chanceuse était cruellement difficile et pourtant, elle voulait suivre June non seulement pour être là pour elle mais aussi pour la soutenir, sans un mot.

Arrivée de l'autre côté, scrutant les mouvements de la brune observant les traces laissées par des empruntes de pas, Arizona marqua une pause. Observant les alentours en se souvenant de l'information laisser par Stanley à son arrivée. Selon lui, la horde se dirigeait vers l'Est mais le moindre bruit pouvait activer leur neurones restantes attirées par l'envie de dévorer vers une nouvelle direction. La troupe envoyait n'avait pas eu l'occasion de confirmer l'alerte, ou pas avant son départ. Elle allait rester vigilante comme à son habitude : « Par là... » Le regard sombre de la cheffe de la sécurité se porta à nouveau sur Roza et suivit cette dernière à quelques pas derrière June. Et après un bref regard vers l'endroit où ils avaient mis à l’abri leur moyen de locomotion maritime, Arizona s'enfonça dans l'épaisse forêt, à la suite des deux femmes. A ses pieds, elle évita de marcher sur les empreintes montrant une personne éclopée. Elle n'était pas une pisteuse ou un formée pour retrouver des personnes disparues mais ce type d'indice pouvait toujours leur donner la direction du retour.

- Elle n'a pas du aller bien loin dans son état, June ! Lui indiqua la militaire puis à l'ensemble du convoi : « Ouvrez l'oeil, Stanley a repéré une horde se dirigeant vers l'Est ! » Même si elles n'étaient pas forcément sur leur chemin, le risque 0 n'existait pas, encore moins lorsque ces trois là se trouvaient au plus bas dans la chaîne alimentaire des plus fous prédateurs qui pouvaient exister sur Terre. « On sait jamais ce qu'on peut croiser à notre tour. » 
 

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Re: Je ne suis pas chez moi.

Sam 10 Aoû 2019 - 13:55

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Silencieuse, l’avocate observait la tatoueuse qui daignait se mettre au travail. Les premières recherches furent vaines mais ensuite, en suivant la plage vers le sud, des traces de pas étaient encore visibles dans la terre sableuse. Aucune émotion ne passa sur le visage de la rouquine : à première vue, il pourrait s’agir de l’horticultrice comme de n’importe qui d’autre, même d’un rôdeur. Son ancienne profession lui avait appris à ne pas s’emballer pour une personne disparue tant que cette dernière, ou son corps, n’avait été vu. Combien d’affaire passaient à un cheveu de retrouver une victime, pour ne finalement n’en découvrir que le cadavre des mois plus tard ? Voire jamais.

Elle hocha simplement la tête quand la russe désigna la forêt. Logique. Avec des gestes mécaniques, June mit fin aux râles d’agonie du mordeur qui se dressait sur leur route afin qu’elles puissent toutes les trois s’aventurer à l’ombre des arbres. Attentive aux moindres bruits, la quarantenaire gardait les doigts serrées sur son couteau ensanglanté, encore plus après qu’Arizona les ait prévenues qu’une horde se serait formée dans le coin. Ça ne jouait pas en leur faveur – ou en tout cas, pas en celle de la française.

***

Au beau milieu de la masse arborée qui laissait difficilement passer la lumière du soleil, June comprit pourquoi Roza s’était arrêtée avant même que celle-ci ne l’exprime. La terre humide devant elles étaient martelées de centaines de pas désordonnés. C’était une foule irrégulièrement qui avait créé des similis d’ornières sur une surface énorme. Aux yeux non-experts de l’avocate, il était impossible de distinguer les empreintes de Valentine au milieu de ce chaos. Au moins, il ne semblait pas y avoir de marques de lutte – les indices laissés par les morts étaient brouillons mais ne changeaient pas de pattern.

- Vous entendez ? Demanda-t-elle soudainement.

Des râles, comme une toile de fond. Il n’y avait pour l’instant aucun danger de visible mais les charognes n’étaient pas si loin, c’était certain. Stanley avait donc vu juste. Fermée, la rouquine n’avait pas cessé de réfléchir et, enfin, elle tenait l’ébauche de quelque chose de réaliste.

- Si c’est elle, elle est blessée, c’est ça ? Elle n’aurait pas tenté de rentrer à pieds, c’était beaucoup trop loin et avec une jambe en vrac, c’était suicidaire, elle doit avoir essayé de se cacher quelque part le temps de se remettre ; et si elles les a entendu aussi, alors…

Alors peut-être qu'elle était toujours dans le coin. Tout cela supposant bien sûr qu’elle ne se soit pas encore faite dévorer. Pour le reste, l’Homme pouvait survivre bien plus que quatre jours sans manger et s’il ne s’agissait que de boire, l’horticultrice aurait assez de ressource pour trouver de quoi tenir quatre-vingt-seize heures. C’était de maigres indices mais c’était déjà plus que ce que les équipes de repérage avaient découvert jusque-là.

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Re: Je ne suis pas chez moi.

Sam 7 Sep 2019 - 11:00

Arizona suivait les deux jeunes femmes, tout ses sens en alerte. Il n'était pas question de se retrouver en plein milieu d'une horde. Ce serait vraiment dommage de devenir l'équipe à secourir plutôt que de rester l'ultime équipe de secours pour une éventuelle morte-vivante. Roza leur avait indiqué une direction et il n'était pas utile de dire qu'Arizona n'avait rien d'une pisteuse qui plus est, quand elle remarqua les traces de pas enfoncé dans la terre humide, il était évident que la jeune femme avait été blessée en sortant de l'eau.

En tout cas, l'objectivité de Roza avait été bon. Les équipes de secours envoyés de plus en plus bas sur la rivière n'avaient pas eu l'ordre d'aller de l'autre côté de la rive. Pour plusieurs raisons, déjà parce qu'elle n'avait pas été nettoyé depuis longtemps que la survie, seule et non-armée, était pratiquement impossible pour une civile peu entraînée ou incapable de tenir une arme tout court. C'était quand même dingue, quand elle y repensait, de se dire que ce type d'accident pouvait entraîner plus de perte alors parce que cette français n'avait pas eu le type d'entraînement qui était prédestiné à tout le monde. Peut-être qu'après ça, Valentine allait changer d'avis et suivre les entraînements.

La militaire prit sur elle pour ne pas exposer son indignation. Cette sortie n'était pas prévue et même si elle ne l'admettrait peut-être pas un jour, cela lui faisait du bien de sortir de ses murs et de vivre un peu plus l'extérieur. « Vous entendez ? » Arizona sortit de ses songes. Son couteau de survie en main, elle fit un signe affirmatif à June pour lui indiquer qu'elle entendait et avait même identifié l'origine des râles encore lointain.

Peut-être la Horde que Stanley avait entrevu au cours de sa traversée jusqu'au Fort ? Quelque chose aurait détourné le chemin des macchabées au point de leur faire demi tour. Impossible, même peu entraînée, Valentine n'était pas non plus suicidaire au point de hurler ou de faire quelque chose d’insensée et attirer des zombis sur son chemin. Surveillant ses enjambées pour retrouver les deux jeunes femmes, il allait être temps de s'approcher de manière silencieuse pour observer. « Si c'est elle, elle est blessée, c'est ça. » Encore une fois, elle acquiesça. C'était plus qu'évident et Arizona réfléchissait : « June, il y a des habitations abandonnées de mémoire. Blessée, elle a très bien s'y planquer en attendant qu'on vienne la chercher. »

Elle ignorait sa petite voix qui lui disait que c'était une hypothèse lorsqu'il n'y avait rien d'autre que le bois et les animaux de la forêt. Par les temps qui couraient, avec le risque de croiser un zombi, cela pouvait être gérable, l'instinct de survis se mettait toujours en marche mais surpris par une horde ? C'était impossible, la faim les poussaient à presque courir jusqu'à leur faim et Valentine était une victime facile. Un peu comme une brebis esseulée prise en chasse par un loup.

- On avance, lâcha Arizona. On essaie de voir où se trouve la horde exactement et si on peut la contourner en silence.

Elle scruta la rousse : « Si on peut tous en éliminer quelques uns au passage... » D'une poche arrière de son sac à dos, elle sortit un autre poignard, aiguisé. Elle devait faire un choix radicale concernant leur prisonnière. Une paire de main supplémentaire n'allait pas être de trop si elles arrivaient à se faire surprendre par la horde. « Hé ! » Elle héla la borgne sans ménagement. D'un geste, elle lança le couteau dans sa direction en repensant aux paroles de Stanley : « Un pas de travers et tu serviras de déjeuner à ces pourritures, okay ? »
 

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Re: Je ne suis pas chez moi.

Jeu 12 Sep 2019 - 17:08

La russe était tellement occupée à loucher - de son seul œil valide - sur le sol qu'elle finit par s'arrêter d'une traite à la réflexion de la rousse. L'écho des râles des affamés au loin n'annonçait rien de bon, la prudence se devait d'être de mise mais finalement, pour la slave, un simple haussement d'épaules fut apporté en guise de réponse. Vivre puis mourir, si son heure était venue, elle l'accepterait, cela faisait déjà bien trop longtemps qu'elle n'était plus maîtresse de son destin pour repousser cette vérité.

La militaire redonna le ton et invita à reprendre la marche, ce que la russe fit dans un léger soupir tout juste audible, retournant ainsi museau baissé à la recherche de la boiteuse. Elle ne comptait pas comme indiqué chercher d'où venait la horde et préférait largement se concentrer sur les traces, de peur de les perdre. Interpellée rapidement, elle s'en retourna vers le couteau qu'on lui donna et l'attrapa après une courte hésitation. Quant à la menace formulée, elle exaspéra à nouveau la tatouée qui marmonna en retour : "Lâche-moi donc un peu...." Lançant un regard furtif à la cheffe, elle fit rouler l'arme entre ses doigts et reprit finalement sa tâche pour s'enfoncer rapidement dans les bois.

Les râles semblaient grimper vers le nord, grand bien, la brune suivait les pas qui les menèrent à un petit quartier aussi abandonné que le reste de la ville. Un bon lieu de repli comme le soulignait l'ancienne instructrice, Valentine n'avait pas vraiment d'autre choix dans son état, encore fallait-il qu'elle soit toujours dans le secteur. La présence d'un cadavre devant une maison attira son attention et de là, le flou total, les empreintes partaient dans plusieurs directions, la blessé avait du effectuer plusieurs aller et retour depuis cette maison. Soudain, un mal de crâne soudain força la russe à se pincer l'arrête du nez entre son pouce et son index alors qu'elle forçait sur ses paupières. Elle avait trop usé de son unique œil pour ne pas en subir les conséquences. 

"Elle a pas mal tourné ici, elle est peut-être encore à l'intérieur." Elle ramena sa main encrée dans sa chevelure trop longue pour rabattre y ses mèches rebelles en arrière et se redressa lentement. Unique paupière close, elle s'adossa contre le mur de la fameuse maison, le temps d'une courte pause et dans l'espoir de taire ce maudit mal de crâne.
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