Re: Nice to meet you sweetheart

Solution de facilité, ça lui était égal, ça avait fonctionné, et peu importait la méthode tant qu’elle obtenait vengeance pour lui, tant qu’elle faisait en sorte que ce connard ne s’approche plus jamais d’elle ou de ceux qu’elle aimait. Mais le pire dans tout ça, c’était que ce type avait l’air de prendre son pied, comme s’il n’avait pas peur, comme si lui non plus ne la croyait pas capable de faire ça. Il aurait tort ? C’était sa voix dans son esprit, parce qu’elle savait que ce n’était pas ce qu’il aurait voulu sans doute, mais pourtant … Ashley n’avait que cette envie, que cette idée à l’esprit. Le faire souffrir, le tuer ou le laisser là, à mourir seul comme il le méritait. Seul, loin des siens, sans personne pour lui dire au revoir. Rien de plus, il ne méritait rien de plus. Mais toi tu vaux plus, tu vaux mieux.

Peut-être que c’était le destin finalement qui l’aidait à sa manière. Peut-être que ce n’était que le hasard. Ashley releva la tête en entendant les rôdeurs approcher, se hâtant de ramasser ses armes pour s’éloigner de la légion mort-vivante. Ils étaient nombreux, clairement trop nombreux pour qu’elle ne tente de se frayer un chemin à coup de machette. D’un regard, Ash’ remarqua une maison qui, bien que criblée d’impacts de balles, avait l’air capable de l’abriter le temps que la marée passe. Elle avança dans cette direction, sursautant lorsqu’elle sentit une main agripper son poignet. Merde ! Un mort avait avancé plus vite ? Non, l’abruti l’embarquait avec lui à l’intérieur d’une des maisons. « Lâche-moi putain ! » D’un geste vif, elle s’extirpa de sa prise pour le voir achever un rôdeur à l’intérieur.

Déjà d’autres approchaient à l’extérieur, et elle était là, avec lui, prise au piège. Merde, merde, merde ! Elle aurait mieux fait d’écouter tous ceux qui lui avaient conseillé d’éviter la vengeance, mais en même temps, ce n’était pas sa faute s’il avait débarqué là. Peut-être que le sort avait voulu qu’elle le croise. Peut-être qu’elle ferait mieux d’y penser après avoir refermé cette porte, claquée, clé tournée dans la serrure, une porte calée sous la poignée. Ashley souffla un instant, cette envie de hurler lui faisant presque mal, cette envie de le frapper, encore et encore, cette envie de juste le détester lui plutôt qu’elle pour son absence.

Son bras moins assuré se releva vers le brun, dans sa main droite le Beretta. La brunette tremblait légèrement plus, aucun mot ne fila ses lèvres, mais s’il l’approchait elle tirerait, quitte à les condamner tous les deux. D’un geste de son arme, elle indiqua le salon de la baraque d’où provenait du bruit. Ça lui faisait mal, mais cet enfoiré lui avait sans doute sauvé la vie, comme si cela pourrait pardonner ce qu’il lui avait pris. Ashley le laissa avancer en premier pour le suivre vers l’autre pièce, rangeant son arme à feu pour l’échanger contre la machette. La matraque, la sienne visiblement, à nouveau accrochée à sa taille. D’un coup d’œil, elle remarqua le rôdeur qui approchait et lui planta la lame de son arme dans le crâne. C’était encore calme à l’intérieur, même si les silhouettes des morts se dessinaient en ombres chinoises derrière les rideaux clos. « Là-haut ? » Ce serait plus sûr à l’étage. « Sous-sol ? » Peut-être plus sûr encore ? Il devait connaître les lieux, elle non. Et ça lui faisait mal de placer sa vie entre les mains pleines de sang de ce type.

Nice to meet you sweetheart

tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man my boy. but for now it’s time to run...

- As you wish, darling. Lâcha-t-il, comme un sifflement, à peine lui avait-elle sommé de retirer les doigts de son poignet.

La créature, elle, terminait de retapisser à coup de cervelle, de fluide noirâtre et de cartilage poreux, le lambris blanc de la plus proche parois. C'était à un cheveu, une unique mèche, qu'elle sente les crocs putride de ce manouche lui transpercer le cuir. Pourtant Nathan n'attendait rien de sa part, pas même un merci. Au lieu de ça, elle l'invita à rouler des yeux, le nez redressé vers le plafond désormais bouffé par l'humidité, tandis qu'elle relevait le canon de son flingue vers lui, 'fin, en direction de l'ancien salon, là où ceux désireux de rencontrer Ansel – quand l'endroit était encore viable – patientaient sagement. Contrairement à elle, l'ex journaliste ne dégaina pas, se contentant d'hausser les épaules, puis les mains près de ses traits, en un sourire aussi « amusé » qu'il était blasé par la situation. Elle ne tirait pas, elle aurait déjà dû le faire pourtant, mais elle n'en avait pas la force, pas le courage, et ce qu'il lui avait suggéré plus tôt se vérifiait finalement. Elle voulait pas lui ressembler, du moins, elle voulait pas ressembler à l'image faussée qu'elle devait se faire de lui, de lui et de la manière, puis les raisons l'y ayant poussé, dont il avait achever son…...

Son gars ? Son frère ? Pensa-t-il, sourcil arqué, détournant à peine le regard des voilages en lambeaux pour la voir exécuter un rampant. Il savait pas, il était pas dans sa tête tout comme elle était pas dans la sienne, néanmoins fallait pas avoir fait math' supp pour caler que ce Jon, c'était pas un simple collègue pour aller glaner des putains de patates. Dehors, les paires de mimines squelettiques tambourinaient aux murs, fenêtres et portes, alors même si elle avait « barré » le chemin qu'ils venaient d'empreinter, dans quelques minutes, heures s'ils avaient du bol, les crevures finiraient par se frayer un passage. Elles péteraient les vitres, finiraient par dégonder un battant étant donné l'absence d'entretien, aussi l'observa-t-il, légèrement surpris par ce qu'elle proposait subitement. Un rictus se fit la malle. Elle avait pas conscience de ce qu'elle balançait, même dans ce genre de merde Fuller restait Fuller.

- Quoi, t'lâche pas l'affaire ? T'pense qu'j'ai envie d'tirer au but alors qu'les manouches tentent d'percer notre p'tin d'siège ? Il passa rapidement la pointe de langue contre l'une de ses canines. La cave c'était mieux, sérieux s'ils se mettaient à agir comme les crétins de film d'action, à rejoindre l'étage où y aurait aucune issus pour fuir, sinon le moyen de se péter une canne en tentant de se la jouer Dawson sans échelle, Nate donnait clairement pas cher de leur peau. Sans répondre, il avança jusqu'au hall, le regard allant rapidement se lover vers les vitres opaques, désormais cradingues et certainement moins rigides, qui ornaient la porte d'entrée. Il faisait sombre subitement, pas parce que le temps virait à la merde, seulement car ça grouillait à l'extérieur, partout autour de cette foutue bicoque et que les râles couvraient l'écho de leurs pas et gestes. Sans cérémonie, Fuller avisa une vieille armoire et s'y cala, épaule contre le bois, pour la faire choir contre le battant avant de poser les doigts, sur la clinche d'ouverture, juste derrière celle-ci. S'planquer sous un plumard c'bon quand on à l'âge d'ta gamine, les manouches sont putain d'cons mais leurs articulations fonctionnent toujours. Fouinant dans sa poche arrière, il dégaina une mini lampe, un gadget qui ferait certainement pas long feu, puis ouvrit en sourcillant. L'odeur était atroce là dedans. Ça schlinguait pas le cadavre mais plutôt les champignons. Lame de nouveau à l'air libre, il descendit prudemment les marches, la brune dans son dos, avant de se stopper un peu plus bas. La cave était inondée, les pluies battantes, l'hiver... Peu importait mais y avait de quoi s'immerger jusqu'aux rotules. J'suppose qu'on va d'voir visser nos culs aux marches, et …. Le filet de lumière s'invita aux lucarnes, trop étroites pour laisser passer les morts, derrière lesquelles s'amassaient nombre de paires de guibolles. attendre.

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