Re: Game over

Pas besoin de ses conseils? C'était loin de n'être que des conseils, juste une façon de les avertir, sans toutefois les menacer. Ces deux là ne savaient absolument rien d'eux, après tout, et c'était peut-être mieux ainsi. Mais la brune ne se formalisa pas des mots plutôt durs de l'inconnu. Les deux hommes ne semblaient pas représenter une menace immédiate, et il y avait plus urgent, visiblement, qu'elle le veuille ou non. Des voix passablement paniquées parvenaient à ses oreilles, entremêlées à des airs de... Bob Marley? Putain, et puis quoi encore? La militaire resta donc surprise quand l'étranger attira son attention avant de faire glisser une corde en sa direction. Elle leva les cils sur lui, sérieuse, hochant simplement la tête après quelques secondes d'incrédulité, pour le remercier. Martinez avait tout de suite redirigé ce précieux don vers Ashley à nouveau, soupirant pour elle-même de faciliter son plan à la con.

On va essayer. Et bien merde, c'était la première fois depuis des lunes qu'elle entendait Fin dire un truc qui faisait au moins un peu de sens. Du moins, jusqu'à temps qu'il la « menace » à sa façon. Retour à la normale, de toute évidence. La miss fit taire les insultes dans son crâne, réfléchissant plutôt à cette situation de merde qui évoluait vers une merde encore plus épique. Elle ne faisait que rouler les yeux, apprenant qu'Ash allait bel et bien descendre. Sere lança un regard vers Cam. Il désapprouvait clairement les décisions de leur leader - elle aussi - mais la petite n'en faisait toujours qu'à sa tête, non? Reena et l'italien connaissaient parfaitement son tempérament. Aussi bien l'aider à ne pas crever, dans ce cas, et c'était précisément pourquoi elle lui avait envoyé de quoi s'engouffrer dans ce trou.

Elle fronça ensuite les sourcils à l'ordre du rital de rester là, se demandant sincèrement ce qu'il partait faire, tandis qu'elle continuait d'avancer, prudente, sans l'écouter. Aucun mouvement brusque devrait faire l'affaire, si? À peine croisa-t-elle le regard de brebis égaré de l'irlandais qu'elle posa les yeux au fond du trou béant, dont elle était dorénavant tout près. Un coup de feu attira son attention alors que Sere plissait les yeux sur le petit groupe, y découvrant un Jeff qui titubait, blessé à la jambe et au flanc, selon sa lecture de la situation. Mierda, il s'était fait mordre, pas vrai? Rien qu'à voir la gueule de Caroline, il n'y avait aucun doute. Ses billes se posèrent aléatoirement sur Good, puis sur Cameron. Il avait donc trouvé une façon de descendre, lui aussi, ce qui voulait dire qu'ils pourraient tous remonter. Excellent. Mais c'était terminé pour l'un d'eux, n'est-ce pas? À quel point serait-il capable de revenir avec eux sans les mettre davantage en danger? Elle ferma les yeux, un long moment, n'ayant rien à foutre de ce que l'autre alcoolique en penserait.

Fallait prévoir la suite des choses, n'empêche. Reena rouvrit les yeux, impassible. Fallait se rendre à l'évidence; tout ce bordel avait certainement attiré quelques desfigurados. Alors oui, en ce moment, l'état de Jeff coulait sur son dos comme de l'eau sur les plumes d'un canard. Bien entendu, elle en était affectée; qui le ne serait pas, après tout ce qu'ils avaient traversé, le rouquin en particulier. Mais il fallait faire face à la musique, et ce n'était pas du reggae, cette fois. Son regard noisette restait dur, malgré le trouble qui s'y lisait. La brune devait trouver une façon de sortir les siens de ce boucan. La mexicaine tourna la tête vers la fenêtre pour évaluer ce qui les attendait dehors, en partie, quand la petite engueulade de Reeves et de sa préférée parvint à ses oreilles. Nouveau soupir. Ce n'était pas le temps pour leurs querelles de gosses.

Elle s'accroupit lentement au bord du trou, cherchant à capter le regard du condamné. Lui et elle avaient toujours eu une relation profondément respectueuse, et chacun avait appris de l'autre après la saga de Renton. Oh, il n'était pas parfait, tellement différent d'elle, mais ça n'avait rien empêché. Sous ses couches de protection, le mec avait des couilles. "Jeff." lança-t-elle, autoritaire, assez fort pour que les gamins se taisent et pour que le concerné entende son prénom. "Tu y vois quelque chose? Tu crois pouvoir remonter sans... Sans les ralentir?" dit-elle en demeurant calme, ravalant sa salive parce qu'il savait très bien ce qu'elle voulait dire par là. Ils savaient tous. Elle ne faisait que le dire tout haut, comme à l'habitude. Elle pourrait même parier que Jeff leur dirait de déguerpir d'ici illico. Son regard captant le sien un bref instant, la froideur qui l'habitait ne disparaissant que pour une toute petite seconde, avant de se relever pour reprendre la parole. "Parce qu'on sera pas seuls en sortant d'ici." ajouta-t-elle en pointant la fenêtre du menton, comme si elle avait besoin de préciser que là, dehors, un blessé incapacité serait une charge de plus face aux morts qui se pointaient. Et Sere ne savait pas encore si elle était capable d'accepter une telle charge sur le dos déjà fragile du groupe.

Les deux étrangers lui étaient déjà sortis de la tête. Avec tout ce merdier et le fait que l'irlandais n'avait toujours pas pu voir leurs faces, c'était tout comme s'ils n'existaient pas. Plus. Genoux calé contre le ciment pour éviter de glisser lui aussi dans le trou béant, l'irlandais noua le bout de corde qu'Ashley lui envoya à sa taille. Ne pas la laisser tomber. Ca coulait de source. Jamais. Déjà qu'il n'était pas jouasse de la laisser entreprendre cette mission périlleuse.

- Ferme ta gueule Cameron ! Rise up this morning, smiled with the rising sun.

Ce n'est pas lui qui allait descendre dans ce foutu trou mais bien la fille qu'il aimait alors l'italien pouvait bien se carrer ses conseils et ses ordres dans son endroit sombre. Lui comptait se la jouer cool. Parce qu'il ne fallait pas qu'il s'écoute. Il ne lui manquait que la cigarette calé entre les lèvres et on aurait pu croire que l'irlandais était réellement détendu. Pourtant, s'il avait pu, il aurait sommé à sa brune le même ordre que Cameron. Ne pas descendre.

- J'vise mal, j'vise mal...

Ashley entamait sa progression en rappel. L'irlandais tentait tant bien que mal de garder une main sur la corde, bien que les morts, là, au bas, l'obligeait à relâcher sa saisie par intermittence pour mieux tirer sur ceux qui s'approchaient un peu trop de leurs amis. Et une balle en plein dans le mur. Bravo Finan ! On est pas dans Grand Theft Auto mon pote, les balles sont pas illimités !

- Ashley !!! Putain de merde !!! cracha-t-il alors que le poids de la brune semblait avoir totalement disparu de la corde à ses hanches... Elle était tombé ? Non ! Un court instant de panique le tétanisa avant que sa voix ne se fasse entendre. J'te couvre jolie serveuse !

Un tir pour liquider l'un des cadavres qui s'approchait un peu trop de Caroline, un autre pour Jeff. L'irlandais ne comprenait pas réellement les enjeux, seuls les filets lumineux émanant de la torche de Cameron lui permettait de distinguer un brin de ce qui se jouait sous ses pieds. Ca et leurs cris à tous. Il avait réussi à descendre ce connard ? Bravo ! Pourquoi seulement ne l'avait-il pas fait avant que Good ne s'écrase en bas ? Et pourquoi s'hurlaient-ils tous dessus ? Lui avait arrêté de chanter, même d'hurler ses insultes. Puis le bruit de l'arme du grand brun. Un connard, encore une fois. Pas tirer sur les "mortos" qu'il disait ce grand benêt ?

- Sere...

Ca l'interpellait lui même de l'appeler autrement que par le sobriquet de "chicana" avec lequel il aimait l'alpaguer ou la désigner mais pour le coup, la situation était tellement merdique qu'il ne pouvait plus jouer au trou du cul. Serena était une alliée fiable. Une militaire, une force de la nature... Une sale mexicaine. Mais pour qu'Ashley s'en sorte, pour qu'ils s'en sortent tous, c'était les deux premiers traits dont il avait besoin. Rien ne servait donc de continuer à hurler des imbécillités. Le temps était à la clôture de sa grande bouche. Et à l'action.

- On est déjà pas tout seul, Faut qu'ils bougent... Faut... Protège l... La. Mais elle n'était pas seule. Les. Faut que j'éloigne les putrides ! Buena suerte !

Voilà même qu'il se souvenait de ces petits mots de son collègue Juan. Enfin, plutôt son supérieur hiérarchique sur les docks, à l'époque où son racisme n'était visible que par la supériorité qu'il se considérait avoir sur les migrants mexicains, quand son racisme n'était pas aussi ostentatoire qu'il l'était devenu aujourd'hui. Mais les morts arrivaient ouais, dans son dos, deux trois gueules béantes s'écrasaient déjà contre le grillage, attirés par les coups de feus, le bruit de leur doigt tentant vainement de l'agripper sans parvenir à passer les trous entre les tiges de fer accordés. Ceux là restaient inoffensif pour le moment. Mais la petite poignée qui débarquait sur sa gauche, eux, nettement moins.

- Allez venez par ici mes jolis ! Finan va vous servir un menu machette !

L'irlandais empoigna le manche de sa lame avant de se diriger vers le petit groupe, laissant s'enfoncer le fer dans le crâne ramolli par les années d'errance du premier, dégageant sa tête d'un mouvement du talon avant d'en achever un second. Les morts derrière la grille suivait son mouvement... Tant mieux. Si tout se passait bien, il le suivrait, il arriverait à être l'appât et les autres n'auraient qu'à stopper de... Tirer. Comme Cameron l'avait dit, il était pas si con finalement et que... Et un nouveau "BLAM"... Si, en fait, ils étaient tous cons !

- Merde... Hé ho ! Ici ! J'suis assaisonné aux poivrons ! Venez !

Wah … S'ils continuaient à foutre du bordel comme ça, ils allaient finir par rameuter tous les voraces du quartier.
Richie et son fils s'échangèrent un regard particulièrement agacé. Il aurait été simple pour eux de fuir, mais le père de famille ne comptait pas partir sans récupérer son bien. À leur époque, malgré que tout soit gratuit, c'était difficile de retrouver des denrées en bon état. Et cette corde l'était. Il aimerait qu'elle le reste.

En parlant du loup.

- Ooh, shit … !

Des gueules cassées venaient de faire leur apparition derrière la porte à la fenêtre éclatée par laquelle le petit groupe d'inconnus était rentré.
Comme un seul homme, Richie et Jim reculèrent. Le plus âgé se mit à genoux devant son fils qui s'ancrait sur ses appuis, et les deux se mirent à tirer. Un, deux, trois rôdeurs à terre. Au loin, ils en voyaient d'autres qui arrivaient. Ils allaient finir par réellement se retrouver coincés. Tous.

- Bordel … Tant pis pour la corde, on sort !

Les râles, coups de feu et autres cris et interpellations semblaient venir de partout à la fois, et cela ravivaient de sales souvenirs dans la tête de Richie. Ils n'étaient pas venus pour ça. Ils n'étaient pas venus pour vider leurs chargeurs.

- Avance !

Jim ouvrit la porte, et les deux hommes se positionnèrent juste à la sortie, un de chaque côté, arme toujours en main.

D'un regard en arrière, Richie tenta de se renseigner sur la situation.

- Il se passe quoi là ?! Bougez-vous !

Entre l'extérieur où les voraces s'entassaient et le sol qui se transformait en sables mouvants à l'intérieur, ils étaient servis.

Caroline ne savait plus si elle devait bouger, ralentir, se calmer, hurler encore. Elle ne voyait rien et voyait tout, bien au contraire. Les yeux vifs de Jeff commençaient à comprendre l'impossible. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Il était toujours en vie et c'est ça qui comptait à cette seconde même. De bien des manières elle pouvait le sauver. Mais de ça ? Elle redoublerait de force. A terre, il commençait à comprendre sa douleur physique et amère. Cette vie qui commençait à être comptée en minutes. Alors que les balles sifflaient tout autour d'eux, les voix jaillirent aussi tels des esprits qui venaient les réveiller de leur coma dramatique.

La vétérinaire ne sentait pas ses larmes se libérer et se jetta aussitôt aux pieds de son compagnon pour contrôler la bless ... la morsure. Comme une vérité qui lui éclatait une seconde fois au visage, elle était prête à le soigner maintenant et à le sortir de là. Elle entendit la voix douce d'Ashley aussi choquée qu'elle de ce qui venait de se produire. Pour ce qui est de Cam qui dirigeait le faisceau lumineux dans ses yeux, elle aurait pu lui cracher à la gueule. Mais elle libéra sa rage, Fermes-là je remonte avec lui !, la brune lui lançait un regard qui signifiait la mort de l'antipathique s'il disait une nouvelle fois ce genre de connerie.

Elle posa ses prunelles sur le regard dur de Jeff essayant de se redresser "Il ... il a raison, remontes". Elle ecarquilla les yeux avant de se reprendre et de planter à nouveau ses billes dans les siennes Pas question, arrête de dire des conneries. Elle l'aida à se lever mais lui saisit aussitôt la main "Remonte Caro c'est la grosse merde, c'est déjà trop tard remonte !!" Elle regarda autour d'elle, c'était un bordel sans nom. Elle essaya de faire abstraction du bruit et des voix. Son coeur se serra, de plus en plus fort. Comme si il se déchirait, son visage se tordait dans une douleur plus que réelle. Le déchirement de deux personnes et de ce lien qui les unis. Il était impossible de le perdre. Pas maintenant. Jamais.

A côté, le regard de Cam ne lui disait rien qui vaille. Après un Dit pas ça, on se casse tous ensemble t'as pas le choix elle s'écarta de lui pour faire face à Cam. Fais pas le con, aide-moi à le porter et on dégage.

C’était un sacré merdier, elle n’avait pas d’autre mot pour ça. Son cœur se brisait à revivre ce qu’elle avait vécu des mois auparavant et les cris des uns et des autres n’aidaient en rien. Caroline tentait de faire entendre raison à Cameron, à Jeff même qui ne voulait pas la suivre, se sachant déjà condamné. « Jeff on va te ramener avec nous, c’est … » Mais ni la vétérinaire ni elle n’avaient raison de sa détermination à mourir ici, ça faisait mal, et alors que Caroline tentait d’en appeler à la conscience de l’italien, la jeune mère elle tentait encore et encore de convaincre Jeff de les suivre. Il avait le droit de dire au revoir aux siens, de ne pas mourir seul ici.

Dans son dos, le ton montait entre Cameron et Caroline. La suite se déroula bien trop vite pour qu’elle comprenne ce qu’il s’était passé. Tout ce qu’Ashley entendit, ce fut une détonation, avant de voir le visage de Jeff disparaître devant ses yeux dans une gerbe de sang. Il lui sembla que même les râles des morts aux alentours ne parvenaient pas à emplir ce silence froid et douloureux qui faisait suite à son geste, ce geste. Le temps s’était comme figé, ne reprenant son cours que lorsque la voix de Finan se mêla à la mélopée de cris, de pleurs. Good ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre, elle voyait ce qu’il s’était passé, elle entendait ces discussions, cette dispute, mais elle ne voulait pas en être actrice, elle ne voulait plus, vivre et revivre tout ça, encore et encore.

« Fermez-la ! » hurla-t-elle sur Cameron et Finan, en larmes, avant de saisir le bras de Caroline fermement. « Caro faut qu’on remonte, faut qu’on y aille, on doit … tu dois rentrer pour Nicholas, okay ? Tu m’entends ? » A quoi bon ? Après tout, tout le monde finissait par mourir, et pour ceux qui vivaient encore, ils ne faisaient qu’enchainer les erreurs. Son regard clair se posa tour à tour sur Cameron et Finan, elle leur en voulait, pour différentes raisons, à différentes échelles, mais ça n’avait aucune importance à cet instant-là.

D’un pas décidé, résigné, Ashley prit la direction de cette sortie que Cameron indiquait plus tôt, elle trainerait Caroline à sa suite s’il le fallait. Puisque l’italien venait de lui enlever toute opportunité de dire au revoir, ça ne servait plus à rien de s’éterniser ici. Elle règlerait ses comptes au camp, le plus important désormais était de ramener Caroline vivante, de la ramener près de cet enfant dont elle avait juré de s’occuper. Dans ce groupe qui saurait la soutenir. Comme si c’était suffisant …, lui soufflait sa conscience, comme si cela pouvait effacer la douleur, le chagrin, le vide laissé par l’absence de celui qui ne se réveillerait plus jamais à ses côtés. « Ça va aller Caroline, ça va aller … » souffla-t-elle à son amie, peu certaine d’y croire elle-même pourtant.

Sere. Elle était restée surprise, sur le coup. Fin n'avait littéralement jamais utilisé son prénom depuis qu'elle était avec le groupe, alors putain, son regard noisette ne pouvait que traduire son étonnement, dans tout ce boucan. Elle ne tarda pas à recommencer à bouger, pourtant, devant l'ampleur de la situation. La brune tirait sur les infectés qui s'approchaient trop des siens dans ce trou de merde, elle n'avait plus le choix. C'était les tirs bruyants ou bien la fin de quelqu'un d'autre. L'irlandais faisait pareil, tandis que Cameron et Caroline ne pouvaient que se prendre la tête entre eux, au sujet de Jeff, devant une Ashley qui tentait d'agiter une baguette magique quelconque pour régler le malentendu.

Mais le copain de la vétérinaire savait bien ce qui l'attendait, on le voyait dans ses yeux. Il insistait même auprès de celle qu'il aimait, exactement comme elle l'avait prévu, par rapport à ce qui était la meilleure chose à faire. Reena ne voyait pas réellement d'issues à ce conflit, d'ailleurs, jusqu'à ce que le rital prenne finalement une décision fatale. L'écho du flingue avait eu le mérite de les faire tous se taire - sauf les décomposés, bien sûr - tandis que leurs billes demeuraient rivées au crâne de leur ami qui venait de s'éteindre, le projectile s'étant logé dans sa cervelle.

Et tout le monde avait perdu la carte, après la fraction de seconde où tous étaient sous le choc. Le pire dans tout ça? Reena était persuadée que c'était la chose à faire, que c'était ce que le principal concerné souhaitait aussi. Le visage de Caroline lui brisait le coeur, un peu comme lors de cette fameuse visite des connards au Ranch, mais en cent fois pire. Son souffle s'accélérait, la chaleur qui faisait bouillir son sang semblait se dissiper par chacun des pores de sa peau, mais la réalité était qu'il fallait mettre tout ça de côté pour foutre le camp. Les deux étrangers étaient déjà dehors, d'ailleurs, non?

Ashley avait su comment réagir. Tout de suite, elle avait agrippé le bras de Caro pour la sortir de là. Son regard croisa celui de la maman de Hope, un bref instant. Serena ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle revivait de bien mauvais souvenirs, en ce moment. Elle retournait au véhicule avec elle, maintenant. Bien assez vite, l'autre idiot d'alcoolique avait emboîté le pas, non sans donner l'impression de vouloir tuer l'italien. Lui aussi suivait le groupe d'ailleurs, et en tirant pour faire diversion avec celui-ci, la militaire avait sécurité le passage des siens jusqu'aux bagnoles. Restait plus qu'à nettoyer un brin avant de pouvoir les suivre. Et c'était plus facile d'affronter les morts que de les affronter eux, là, toute de suite, de toute façon.