Re: Quand tout fout le camp - Finan

L'irlandais se mordait la langue. Les réponses d'Erika le transperçait comme une flèche. Comme l'inverse devait être réciproque. Lui même se doutait bien que si la brune lui en envoyait tant dans la tête, c'est qu'elle même était blessée. Et elle avait plus de raison de l'être que lui. Elle n'avait rien choisi. Lui si. Même si il peinait à se l'avouer, qu'il jouait sur ces sentiments qu'il n'avait pas contrôlé, c'était vrai. Tout ce qu'elle disait était vrai, si ce n'était une chose. Il avait peut-être parlé trop vite et il comprenait franchement ce qu'elle pensait comprendre.... Mais non ! Il n'en avait pas parlé ! C'était juste... Trop dur à porter pour lui.

Elle le connaissait pourtant, il n'était pas du genre à en avoir quelque chose à foutre de l'avis du commun des mortels. Il les emmerdait. Tous autant qu'ils étaient ici ! Seul l'avis de quelques personnes lui importait ici. Et Erika était de ceux-ci. Pour cela qu'il s'emportait.

Il ne jouait pas la victime. Enfin. Pas vraiment. Il se sentait victime de ses propres sentiments. Victime de ce que ce road-trip avait éveillé entre lui et Ashley. Mais Erika avait raison. Il était une bel enflure. Il n'avait pas à toucher à ce médaillon. Surtout que oui, il connaissait la valeur qu'elle lui portait.

Alors, autant lui donner ce qu'elle voulait. Rendre cette séparation facile en lui hurlant dessus, même si ce n'était pas ce dont il avait rêvé.

- J'imprime, j'ai MERDE ! Espèce de conne de merde ! Je t'emmerde ! J'ai merdé parce que t'es qu'une conne !

Voilà, le ton était donné. Il ne pensait pas un broc de ce qu'il lui envoyait dans la face. Erika n'était pas conne, Erika n'était pas... Il ne fallait pas qu'il y réfléchisse, juste, qu'il l'insulte, qu'elle le déteste puisque essayer de s'expliquer calmement ne servait à rien.

- J'ai rien raconté à personne putain !

Et c'était la réalité. Il n'y avait que Summer et Valeria qui avait été témoin de ce baiser lorsqu'Ashley était revenu de cette expédition avec Cameron. Il n'y avait que ces deux là qui avaient pu se douter de ce qui se tramait dans son esprit en le voyant hurler sur la veuve avant de lui tomber dans les bras de nouveau. La fois de trop. Pour ça qu'il peinait vraiment à accepter la réaction de l'aide soignante. Il s'était fait violence pour finir par prendre ses responsabilités, assumer son erreur ? Non, ça n'en était pas une à ses yeux. Juste, quelque chose qui n'aurait jamais dû se passer mais qui avait fini par arriver malgré tout. Quelque chose qui brisait cette relation, là, maintenant, d'un an, d'un an de bonheur, d'un an de soutien... Il l'aimait sa Rika... Juste, Ashley était... C'était comme ça.

Tu sais quoi ! Si tu veux je me casse ! Tu leur expliqueras toi même aux petits pourquoi Oncle Finan ne rentre pas ! Espèce de pauvre courge ! MAIS ARRETE ! ARRETE DE DIRE QUE JE T'HUMILIE BORDEL ! TU SAIS RIEN ! TU COMPRENDS RIEN ! Au moins Ashley sait s'occuper de gamins ! C'est une mère ! Toi t'es qu'une musicienne à la con qui sert juste à recoudre des plaies !

Il n'en pensait pas un mot. Justement, Erika avait fait l'effort de s'occuper des jumeaux avec lui alors qu'elle, n'avait rien demandé. Et elle s'était demené dans ce rôle que lui même lui avait imposé. Cette fille avait un coeur en or, elle était... Rika. Seulement, il ne pouvait se permettre de lui avouer après tout ça. Les nerfs parlaient. Ou plutôt, les nerfs qu'ils essayaient de se donner. Mais l'irlandais avait été elevé par Packie. Et Packie lui avait toujours appris qu'il ne fallait jamais pleurer devant une femme. Même quand on l'aimait. Et là. Il savait qu'il l'aimait toujours, sa Rika. Seulement. Le choix était fait alors il allait continuer de l'invectiver, de l'insulter, de la rabaisser plus bas que terre s'il le fallait en n'en pensant pas un mot.... Ca serait juste plus facile si elle le détestait à jamais maintenant. Au vu de ces mots.

Erika sentait tout son monde s'effondrer non sous les coups mais sur le poids des paroles émises par Finan. La conversation tournait en rond et aucune issue positive ne pouvait en sortir. C'était une sorte de jeu dangereux sur quoi il était difficile d'en connaître la fin mais il dépassait les bornes. Il se cherchait des excuses qui n'avaient même pas lieu d'être. C'était surement ce qui lui paraissait encore plus dingue car elle avait l'impression d'être l'unique fautive de cette fichue situation alors qu'elle n'avait absolument rien demandé. Elle s'était rongée les sangs pendant qu'ils prenaient autant de bon temps qu'il ne voulait en dire. « J'imprime, j'ai MERDE ! Espèce de conne de merde ! Je t'emmerde ! J'ai merdé parce que t'es qu'une conne. » Il lui avait coupé la chique pour le coup. Ses sourcils se dressaient tellement haut sur son front et elle s'arrêta de respirer pendant quelques secondes.

A sa réflexion suivante, elle préféra détourner le regard pour essayer de reprendre ses esprits plutôt que de répondre. En réalité, elle commençait à se lasser. Il n'était plus question de garder son calme mais elle détestait sortir de ses gonds, rien n'en sortait de constructif dans ce genre de situation. « Tu sais quoi ! » Elle reporta son regard sur lui, l'interrogeant du regard. « Si tu veux je me casse ! - Oh oui, c'est ce que je veux ! » souffla t-elle sans attendre. « Tu leur expliqueras toi même aux petits pourquoi Oncle Finan ne rentre pas ! » Elle lâcha un rire grave en se frottant la nuque, la coupe allait bientôt déborder et il n'avait pas l'intention de baisser d'un ton : « Espèce de pauvre courge ! MAIS ARRETE ! ARRETE DE DIRE QUE JE T'HUMILIE BORDEL ! TU SAIS RIEN ! TU COMPRENDS RIEN ! » Il lui postillonnais dessus. « Au moins Ashley sait s'occuper de gamins ! » « Quel don formidable, c'est vrai. » lâcha t-elle en lui coupant la parole. « C'est une mère ! Toi, t'es qu'une pauvre musicienne à la con qui sert juste à recoudre des plaies. » Son poing se retrouva sur le nez de Finan en un millième de seconde, juste le temps pour le frapper : « Va te faire foutre, Connard ! »

Sa salive se bloqua dans sa gorge, ce qui étrangla le seul mot.

Erika laissa ce geste résonner dans le baraquement et prit une profonde respiration : « Tu sais quoi, Finan. » Les dents serrés, les mains aux jointures blanches écarlates. Rika bouillonnait de l'intérieur : «En pauvre courge que je suis, je préfère que les petits ne te voient pas aussi pathétique que tu ne l'es à l'heure actuelle. Et t'en fais pas pour eux. Tonton Finan les a déjà lâchement abandonné pour aller caracoler et badiner avec cette fabuleuse maman qui n'a pas non plus hésité à laisser sa pauvre fille derrière elle... Top comme mère, n'est-ce pas ? » Cherchant un point où s'accrocher, autre part que sur son ex-petit ami, elle tomba sur la guitare. Elle s'y dirigea et l'attrapa violemment : « Tu sais quoi ? Si tu dégages pas d'ici, c'est sur ta gueule de con que je vais l'abattre. » Elle avait des envies de meurtres, elle était folle de rage, elle voulait qu'il disparaisse.

Elle voulait qu'il se casse hein ? Bah il allait le faire ! Mais pas avant de lui en avoir envoyé plein la tête ! Bordel ! Qu'est-ce qu'elle croyait ? Que cette séparation lui faisait du bien ? Qu'elle le soulageait. Bordel... Oui, encore une fois. Il n'y avait pas d'autre mot. C'était un bordel ! Elle avait le droit de le penser. Ce n'était pas... Le cas. Oh ça non. Mais malgré son agressivité, l'irlandais en était bel et bien conscient. Tout ce qu'elle lui envoyait à travers la tête... C'était vrai ? Au moins un minimum ? Pour un peu oui. Parce qu'il n'avait pas menti, il l'aimait. Il l'aimerait toujours. Mais pas comme elle aurait voulu qu'il continue à l'aimer, pas comme elle aurait voulu que leur relation ne se poursuive alors... Ne lui restait que cette solution. La pousser à bout pour qu'elle l'oublie, pour qu'elle ne veuille plus le voir. Parce qu'à l'entendre, c'est ce dont il aurait besoin. Et ce dont elle, elle aurait besoin.

- Si c'est ce que tu veux alors... Ouais putain ! Ouais !

Mais avant, il n'avait pas fini, c'était sorti plus vite que lui, dans le feu de l'action, mais aussitôt cette parole, l'irlandais poursuivit ses invectives à l'encontre de l'aide-soignante. Des invectives dénués de tout sens. Au final, elle avait peut-être raison, il se cherchait des excuses mais... C'était trop douloureux pour lui de l'avouer. Tout du moins, jusqu'à ce coup de poing qu'il reçut en plein dans l'arrête, avec la chance que Rika soit probablement trop énervé pour bien le placer, empêchant son nez de déverser un torrent de sang certes, mais pas ses nerfs de craquer.

- T'es sérieuse espèce de pauvre conne de merde ?! Putain t'es sérieuse Rika ?

L'irlandais s'était prostré sous le choc, toujours debout, courbé, les coudes contre les genoux. Des larmes perlaient de ses cils. Pas des larmes de douleurs non, de tristesse. Mais ce bourre-pif était parfait pour les faire passer comme telle. Il s'était promis de continuer à être agressif, il s'était promis de faire en sorte de l'aider à le détester de tout son être pour que tout soit facile alors... A l'écoute de apostrophée de Rika. Une apostrophée aussi bien physique que verbale.

- Ouais, j'vais aller me faire foutre ! Enfin non, j'vais foutre quelque chose dans Ashley ! Ricana-t-il en en profitant pour passer sa manche sous ses narines et essayer d'y déceler, discrètement, que celle-ci ne soit pas tâchée d'hémoglobine en s'avançant doucement vers son ex-brune, provocateur. Allez ! Fais donc ! Fous moi ça sur la tronche !

Il la dévisageait avec un petit sourire narquois au visage. Pas qu'il souhaite qu'elle le fasse réellement. Ou peut-être que si. Si ça pouvait la soulager. Si ça pouvait... Juste lui faire oublier ce qu'il ressentait en cet instant rien qu'avec l'air groggy qu'il se paierait si elle lui explosait ce lourd instrument sur la face. Ou si ça pouvait juste la soulager, elle... C'était sa Rika. Plus maintenant, mais elle l'avait été. Allez Finan, continue, elle commence à te détester ! Continue !

- Tu vas faire quoi hein ? Péter ta putain de guitare sur ma face ? Haha, laisse moi rire !

L'hésitation de la jeune femme suffit à l'irlandais pour se permettre de lui saisir les bras avant que celle-ci ne lui fracasse l'instrument à cordes sur sa tête d'irlandais défraîchi. Le jeune homme se permit de lui saisir les bras, libérant une des siennes pour esquiver une gifle de sa part avant de poser la guitare consciemment au sol et lui ressaisir les bras. Il ne lui avait pas offerte pour ça... Il lui avait offerte parce que... Il l'avait aimé, il connaissait son penchant pour cet instrument... Et... Stop. Pousse la à bout Finan, avant de changer d'avis ! Ashley t'attend !

- Tu vas faire quoi débile ? Hein ? Maintenant ! Ouais t'es débile ! Tu sais même pas te dépatouiller de la pression de mes doigts. Et tu veux te la jouer Rambo comme ta tante ? Apprends à tuer au lieu de soigner !

Ses doigts toujours ancrés brutalement à ses poignets. L'irlandais rigolait, il riait à pleine bouche comme un connard. Comme une petite pédale ne sachant s'en prendre qu'aux femmes et aux hommes moins forts que lui... C'était peut-être légèrement le cas mais là... La vérité, c'est qu'il voulait juste offrir un dernier baiser à cette fille qui avait tant... Comptée pour lui, seulement, il avait fait ce choix.

- ALORS TU VAS FAIRE QUOI ERIKA ?

Pas le temps qu'elle lui réponde que le front d'Erika, dans l'agitation, à force de se débattre de la pression qu'il exerçait, lui envoyait son front en plein pif de nouveau. Et là, quelques gouttelettes avaient fini par perler après ce second coup.

- Connasse de merde ! Je vais te tuer !

Tout commençait à dégénérer et Erika se sentait de plus en plus hors d'elle et impuissante face à cette situation. Elle voulait qu'il s'en aille, il avait sûrement mieux à faire. « Si c'est ce que tu veux... Ouais putain ! Ouais. - Alors dégage, Finan ! On tourne en rond là ! » A nouveau, elle prit tout ce qu'il lui envoyait en pleine figure mais la dernière chose lui fit beaucoup trop de mal. C'était plus fort qu'elle, le coup de poing sortit tout droit de nul part. Il n'y avait pas vraiment de quoi alerter tout le clan, elle l'avait loupé mais l'acte avait surprit l'irlandais : « T'es sérieuse espèce de pauvre conne de merde ?! Putain t'es sérieuse Rika ? » Erika fut aussi en état de choc. Elle n'avait pas l'impression d'être une personne qui réagissait de cette manière mais c'était plus fort qu'elle. Elle avait été prise de court, comment osait-il lui parler de cette manière.

Mais voilà, elle n'était pas non plus de celle qui se fermait sa bouche lorsqu'on l'attaquait et c'était bien ce qu'il avait fait. Non seulement il l'avait trompé mais en plus, il s'acharnait sur elle. « Ouais j'vais aller me faire foutre ! Enfin non, j'vais foutre quelque chose dans Ashley ! » Il ricanait. Il s'était redressé comme un coq, faisant autant le fière devant sa basse-court. Pour s'en débarrasser, elle le menaçait à l'aide de sa guitare mais uniquement pour qu'il s'en aille, qu'il batte en retraite. « Allez ! Fais donc ! Fous moi ça sur la tronche. » « Finan, ne me force... » Elle tremblait de peur et de rage. Elle ne s'était jamais aussi sentit démunie face à quelqu'un... d'humain. « Tu vas faire quoi hein ? Péter ta putain de guitare sur ma face ? Haha, laisse-moi rire ! »

Il profita de son hésitation pour lui retirer la guitare des mains et la poser. « Tu vas faire quoi débile ? Hein ? Maintenant ! Ouais t'es débile ! Tu sais même pas te dépatouiller de la pression de mes doigts. Et tu veux te la jouer Rambo comme ta tante ? Apprends à tuer au lieu de soigner ! »

« Lâche moi ! » Elle ne comprenait plus ce qui se passait, pourquoi il était si violent avec elle. Pourquoi il la secouait comme un prunier alors elle se débattait comme une lionne ? Elle faisait de plus en plus d'effort, le repoussant et pendant qu'il hurlait sur elle, elle essayait de crier plus fort que lui : « FI.. Lâche moi ! T'es complètement fou ! » Et tout d'un coup, un flash, un éclair blanc. Une violente douleur sur son crâne lui arracha un cri de douleur. Elle fut sonnée et des tâches noirs avaient mis du temps à s'évaporer de sa vision.

« Connasse de merde ! Je vais te tuer ! » « Quoi ? » Quand elle plissa les yeux pour s'aider à y voir plus claire, elle remarqua qu'il saignait du nez : « Mais qu'est-ce qui te prend, t'es ivre encore ? » Elle se recula en mettant le plus de distance possible entre lui et elle : « Quoi tu veux me tuer maintenant ? Ta manière de tourner la page, c'est de me tuer c'est ça ? » Elle prit une profonde respiration : « T'es un étranger pour moi, je ne te reconnais plus alors s'il te plait, va t-en. J'ai compris, t'es heureux, t'attends mon aval pour pouvoir t'envoyer en l'air avec Ashley.. Si tu veux tout savoir, je m'en fous mais casse toi. Prends tes affaires et casse toi ! » Elle n'en pensait pas un mot mais il était plus que temps pour eux deux de se séparer.