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Back when we had nothing

Sam 4 Mai 2019 - 11:38






Figé devant cette grande bâtisse de Rainier Valley, le blond attendait les avis des siens, ses prunelles se posant tantôt sur eux, tantôt sur l'environnement autour d'eux afin de s'assurer qu'aucun danger ne les guettait pour l'instant. « Ici ? » leur avait-il simplement lancé en voyant un bout de la baraque. Elle était suffisamment planquée pour qu'ils puissent avoir un peu de paix, au moins pour quelques temps, et il ne faisait aucun doute qu'ils avaient, tous les sept, plus que besoin de s'arrêter un temps pour récupérer un peu. Leurs traits tirés et leurs corps fatigués témoignaient clairement de cette nécessité.

Deux semaines déjà qu'ils avaient quitté Fort Ward et étaient sur les routes, ne s'arrêtant pas longtemps au même endroit. Combien de temps encore ? Y avait-il seulement quelque part le bon endroit ? L'ancien homme d'affaires en doutait sérieusement mais il voulait essayer, pour eux. Ces quelques mois sur l'île n'avaient en finalité été bénéfiques pour aucun des siens, pas même pour lui. Pas chez eux. Pas leurs repères. Ça n'avait qu'accentué les foutues déviances de chacun et la situation avait réellement manqué de partir en vrille. Alors oui, partir avait été plus que nécessaire même si, comme il aurait pu le prévoir, se refaire à la vie dehors n'avait clairement pas été de tout repos. À croire qu'il était bien trop simple de se réhabituer aux petits conforts de la vie, entre électricité et eau chaude, nourriture plus ou moins abondante. Sans doute que c'était bien ce point là le plus compliqué à gérer. Recommencer à fouiner dans le moindre bâtiment pour trouver de quoi survivre un jour de plus, se chercher un coin sécurisé pour passer la nuit aussi. Les quelques vivres que leur avait planqué Floyd en dehors de l'île leur avait permis de tenir un peu en se rationnant mais, rapidement, la réalité des choses avait repris ses droits. Si tous ces inconvénients n'avaient absolument pas manqué au quarantenaire, il ne regrettait pour autant pas le moins du monde d'avoir quitté Bainbridge.

Leur avancée n'avait pourtant pas été sans accroc. Entre la nécessité de trouver un deuxième véhicule afin de les conduire tous, la Subaru de Lance ne pouvant contenir que cinq d'entre eux, la fatigue, les putréfiés, et tous ces autres facteurs qui faisaient que leur monde était loin d'être accueillant. Mais il s'y sentait mieux. Mieux que là-bas. Et au moins était-il toujours entouré de cette famille qui, il l'espérait, saurait se reconstruire et s'accorder maintenant qu'ils avaient la possibilité de reconstruire quelque chose ensemble.

Les véhicules avaient été parqués à l'embranchement de la 55ème et de Frontenac Street. Au vu de l'inclinaison du soleil, la fin d'après-midi devait être proche et mieux valait qu'ils se trouvent un coin pour la nuit, peut-être même pour plus. Alors pourquoi pas ici ? Le coin semblait relativement calme, plus que certains par lesquels ils étaient passés au cours de leur avancée. Qu'avaient-ils à perdre de toute façon ? Un sourcil arqué, Zack reprit tout de même. « On pourrait y rester un temps, reprendre quelques forces. » Un temps oui. Il leur faudrait de toute façon trouver une planque correcte pour l'accouchement de May, et mieux valait qu'ils aient cet endroit avant le jour J.



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Re: Back when we had nothing

Sam 4 Mai 2019 - 15:53

Back when we had nothing


tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man my boy. but for now it’s time to run...


Une grande bâtisse, du moins d'après ce qu'il en décrivait là. Les tuiles orangées reflétaient le soleil, les murs clairs les dernier rayons de l'astre avant une énième nuit en extérieur. Appuyé sur la taule sombre du toit de cet autre véhicule, Nate avait ouvert le coffre pour récupérer son sac, celui de May, ainsi que ses armes dont le couteau ne quittait pas ses doigts. C'était calme, entouré de verdure, suffisamment reclus, sans l'être totalement, pour éviter à quiconque ne s'approchait trop de visualiser l'immense baraque dans laquelle Zack proposait de s'arrêter. Fuller avait pas son mot à dire là, et à peu près tout lui convenait dès l'instant que Goldenberg, puis sa gamine à venir, pouvait profiter d'une poignée d'heures de repos. C'était éprouvant pour elle bien plus que pour eux tous, pour autant le journaliste n'était pas aveugle, et encore moins cons comme une chaise, l'usure n'avait épargné personne en deux semaines, pas même lui qui en plus se traînait le contre-coup, parfois pénible l'estomac vide, des comprimés qu'Ansel veillait à ce qu'il prenne.

Silencieux, son regard brun darda vers le chemin qui menait à la villa. C'était pas chez eux, chez eux c'était Renton, ils étaient même passé pas loin pendant le trajet, les recherches et tout ce bordel auquel, par chance, May avait voulu participer. Décrivant la silhouette immense devant eux, Nathan passa la langue contre ses lèvres avant de dévier les mirettes vers elle. Même une cabane aurait convenue, et ce même si c'était clairement pas son truc les hangars du genre, bourré de miasmes et autres rebus d'une société carrément sur le déclin, mais ouais à voir ses traits tirés, les cernes qui contrastaient sur sa peau blème, même une putain de cabane aurait pu faire l'affaire alors là, c'était peut-être inespéré. 'Fin, fallait-il encore s'assurer que d'autres qu'eux avait pas élu domicile dans le coin.

- Done, Lâcha-t-il avant d'avancer d'avantage, remarquant les quelques buissons fournis derrière lesquels se dissimulait ce qui lui semblait être une dépendance. j'vais checker vu la taille d'la piaule, ça devait grouiller d'monde là d'dans et si tous ont pas décarré, you know what i mean. Manouches, peut-être même un groupe, autant être sûr que les lieux étaient sécurisés, vides de vie ou de non vie, pour que tout le monde puisse y poser son cul afin de souffler quelques jours. On peut faire l'tour avec Walker et Mayfield, on s'donne une p'tite vingtaine d'minutes avant d'vous faire signe ?

Holy shit man, t'vas carrément t'coltiner les deux mecs qu'on juste envie d't'encastrer la gueule, c'est pas un peu risqué connard ? Peut-être, néanmoins il pouvait plus agir comme si rien s'était passé, comme si tout allait parfaitement bien. Si y avait moyen de « parler » avec ces deux gars, alors autant s'y mettre directement.

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Re: Back when we had nothing

Dim 5 Mai 2019 - 11:41

Quand il avait été décidé de quitter Fort Ward, Will avait senti un poids quitter ses épaules, pourtant cela n’avait pas été de tout repos. Ils avaient eu de l’aide, inespérée, mais trop peu pour leur permettre de vraiment prendre leurs aises dans ce dehors qu’ils retrouvaient après des mois dans le confort abrutissant d’un camp qui tenait de l’utopie. Le californien avait suivi, parce qu’en dépit des griefs qu’il pouvait avoir envers certaines personnes, surtout une, ils étaient sa famille, et dans toute famille il y avait des problèmes, et les problèmes, ça se réglait de manière générale. C’était ce qu’il espérait, que tout se règlerait.

Deux longues semaines de voyage, fouiller, piller, trouver un second véhicule. Continuer leur route, fouiller, piller, se reposer. C’était un éternel recommencement, c’était ce que ce monde leur imposait et ce qu’ils s’imposaient à eux-mêmes. Et ce jour-là alors que le soleil déclinait lentement mais sûrement à l’horizon, Zack leur proposa de s’arrêter dans une maison du genre cossue. Son regard clair balaya les environs, ce n’était pas un quartier de prolétaires, pour sûr. Le genre d’endroit où les maisons étaient relativement bien sécurisées, des clôtures, des bois, et vu l’emplacement sans doute un accès au Lac Washington.

Nate proposa de faire un tour du propriétaire pour s’assurer qu’ils seraient vraiment au calme et pour leur éviter toute mauvaise surprise. Etonnamment il proposa de faire ce tour avec Lance et lui, Will haussa un sourcil avant de poser son regard sur Morgan. « Vu la taille du truc, même si on fait un tour du propriétaire, va sans doute falloir vérifier pièce par pièce pour éviter les surprises. Mais okay. » Il fallait tous faire un effort, le sien ça serait de tolérer la présence de Nate un peu plus malgré l’envie de lui coller un pain qui persistait et qui lui collait des fourmis dans les mains.

Le blond vérifia son Glock, les munitions qui n’étaient pas légion et son couteau à sa ceinture. Le couteau serait plus sûr, plus économique aussi. Moins de risque d’attirer la patrouille des morts, et il conserverait ses munitions pour des cas d’urgence. Restait à voir l’avis des autres sur cette ébauche de plan avant qu’ils ne puissent poser leurs valises dans cette maison plutôt impressionnante. Scrutant la bâtisse, Will réfléchit aux mots Zack, y rester quelques temps, reprendre des forces. C’était plutôt un bon plan, ils en avaient tous besoin.
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Re: Back when we had nothing

Dim 5 Mai 2019 - 19:33

Lance mit la transmission de la Subaru au point mort et arrêta le moteur, le vrombissement familier et réconfortant du puissant moteur se terminant sans cérémonie. Le regard un peu fatigué du pilote se posa sur la maison pointé par le Boss, et il sortit du véhicule en silence. Ce n’était pas un mauvait endroit, même si c’était une grosse baraque et du coup, un endroit avec 1000 recoins où pouvait se cacher un cadavre à moitié décomposé, prêt à mettre trois ans de survie en charpies.

Lance était Lance, et Lance n’allait pas s’attarder à repenser à tout le chemin parcouru depuis leur départ de Bainbridge Island. Pour sa part, il était particulièrement satisfait au final de la performance de Wally, qui tenait le coup depuis les réparations. Le parechoc de la voiture avait été remplacé par un assemblage en métal, beaucoup plus lourd mais également bien plus durable. Le prochain infecté qui passerait sous les roues finirait pas mal plus amoché que la voiture cette fois. Même chose pour des putains de portails barricadés. En espérant que ni un ni l’autre ne soit nécessaire inutilement.

On pouvait pas nier que l’endroit avait un certain attrait, avec l’accès au lac juste à côté, la distance entre les maisons, et un relatif isolement. C’était un coin calme, sans causes de bruits irréguliers qui attirent l’attention non-désirée des contaminés. Lance avait appris depuis longtemps que les installations industrielles, par exemple, étaient loin d’être aussi fiables qu’on pouvait le croire vu le manque d’habitations. Suffisait d’un truc rouillé qui tombe pour rameuter tout Mathusalem.

Lance allait exprimer sa pensée mais Nate le devança, prenant apparemment une décision pour tout le monde. Grand bien lui fasse, alors le pilote garda le silence. Il sourcilla quand même devant sa proposition, jetant un regard à Will puis Zack.

« … Autant s’y mettre, alors. On aura pas la clarté du jour très longtemps. »

Un instant de réflexion, et il lança les clés de la Subaru à Zack gentiment. Son obsession pour Wally ne servirait personne si cet endroit lui servait de tombeau. Les choses qu’on fait pour sa « famille ». Lance fit le tour de sa voiture, ouvrant le coffre pour sortir sa hache, attrapant aussi son éternel fusil à pompe, le glissant en bandoulière.

« Si on est pas de retour dans vingt minutes, foutez le camp. »

Ce n’était pas un jeu. Ils étaient plus à Fort Ward. Son regard se porta sur le profil de Nate. Qui c’est ce qui allait se passer dans cette maison, de bien des manières… Il s’approcha du petit portal d’entrée en fer forgé. 5525. Ça ne sonnait pas trop mal. Ce genre de truc avait de l’importance.

Il souleva le loquet du portique, l’ouvrant lentement dans un léger grincement métallique. Lance se retourna vers les deux autres aventuriers, leur faisant signe.

Les femmes d’abord.
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Re: Back when we had nothing

Lun 6 Mai 2019 - 2:23

La route était longue, fastidieuse aussi. La sensation de revenir des années en arrière était bien présente, mais avec un peu plus de moyen. Et puis le chemin étrangement elle le connaissait... Les souvenirs furent abondant, elle se souvenait de sa route avec September, elle était peut-être morte depuis. Elle se souvenait de sa rencontre avec ce type vieux, semblant l'avoir prise sous son aile l'hiver où elle fut malade. C'était d'ailleurs cet hiver là qu'elle avait rencontré feu Neil. Même avant de revoir sa sale tronche de fils-à-maman, elle ne l'avait pas apprécié. Trop poule mouillée, elle avait plus de cran que le métisse, aujourd'hui cent pour cent mort. Et lors de son départ à l'anglaise, elle leur avait volé une poule, poule aussi morte, rôtie à Renton. Oui, le trajet avait éveillé chez la rousse des souvenirs de sa survie, et pas les plus simple, loin de là. Pour Morgan ce départ, cette sensation de liberté avait été de courte durée. Le trajet se dessinant elle n'avait pas réussit à échapper à sa survie seule, en duo, puis à nouveau seule. Aux souvenirs désagréables d'une rencontre qui aurait pu lui être fatale. Encore aujourd'hui elle se demandait, comment elle avait fait pour respirer encore.

Trouver une seconde voiture n'avait pas été simple et l'ancienne barmaid s'était tenue à carreaux, pas un mot plus haut  que l'autre. Comportement exemplaire même. Elle avait participé pour tout, fouiller, piller, tuer, trouver, surveiller. Comme avant, comme à cette période où elle était sur les routes. Et même si Morgan ne s'était pas prêtée "au jeu" de profiter de l'électricité et de l'eau chaude, un lit confortable lui manquait. Un toit sécurisé, un sommeil réellement reposant. C'était ça, cet élément lui manquant le plus. Mais l'habitude de dormir de façon légère était revenue avec les jours, la somnolence, rester aux aguets, les habitudes revenaient vite. Fort Ward avait été une parenthèse de repos désastreuse. Réellement désastreuse, une période peu glorieuse.
La suite du chemin, passant par le sud de Tacoma, oui énième souvenirs, et ils s'étaient posés là une nuit ou deux, histoire de se reposer un temps soit peu. Bordel, l'angoisse l'avait saisit et une fois encore elle avait refoulé tout ça. Reprenant la route elle avait été silencieuse, comme toujours, concentrée essentiellement sur la route, les alentours, la surveillance, la survie, faire en sorte que May ne se la joue pas Tomb Raider. Elle était enceinte et même si la rouquine avait beaucoup de mal avec elle, avec le fait d'avoir un gosse même, non désiré, il fallait éviter qu'il lui arrive un truc con. Certes elle y mettait une certaine mauvaise volonté, mais les choses au final était faite et elle aidait.

Le temps passant, les vivres s'amenuisant il fallait trouver un lieu stable, un peu expatrier des grandes artères. Il fallait un endroit reculé ou dissimulé, pour se poser un temps, avant de peut-être reprendre la route. Les visages étaient creusés, cernés, oui en clair ils avaient tous une tête à faire fuir les morts et pourtant même eux ne fuyaient pas et penser à leur bouffer la couenne. Somnolant légèrement dans l'une des voitures, elle ouvrit les yeux pour observer les lieux. Zone résidentielle. Mh intéressant. Elle sortie de la voiture, s'étira et observa autour d'eux, c'était calme, peut-être un peu trop. Puis rejoignant d'un pas las le blond elle se stoppa aux côtés du clerc et regarda Zack. Ici ? Mh c'était pas mal, calme. Puis voyant l'allée, elle hocha la tête, un portail, ça annonçait une possibilité de sécurité. De la verdure, un moyen de rester discret. Un lieu excentrer des boulevards, un bon point. Restant à regarder le secteur elle prêta oreille à Nathan, entrer, faire le tour, le vider des Adams si besoin, retour dans vingt minutes et Lance et Will allaient avec lui. Mh ok. Un brin sexiste comme expédition, mais elle ne dirait rien, même si elle n'en pensait pas moins. Croisant le regard de son voisin elle hocha la tête. Ça irait bien de son côté comme du sien. Puis elle se tourna vers l'aîné non loin de May.

"Je vais faire le tour du voisinage avec Ansel. Pareil, retour dans vingt minutes. Et on fera la visite immobilière ensemble."

C'était dt de but en blanc, mais autant faire des équipes et Morgan n'était pas prête à juste attendre en se tournant les pouces que le trio d'explorateurs en herbe fassent tout le boulot. Elle savait qu'avec le toubib ça irait, il était fiable. Morgan avança en compagnie de l'afro-américain et se retourna pour fixer le quarantenaire, lui demandant par le regard de bien veiller sur "Barbie est enceinte". Ça serait con qu'elle veuille se la jouer Dora l'exploratrice et qu'il lui arrive une merde. Sortant son couteau elle finit par lui tourner le dos pour embarquer chez le voisin.
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Re: Back when we had nothing

Lun 6 Mai 2019 - 21:22

Ici? May avait levé les cils sur la baraque aux paroles de Zack, comme une enfant qui posait les yeux sur un manège à la foire; terrorisée et emballée à la fois. Ce n'était pas Renton - ce ne le serait jamais - mais c'était ce qui se rapprochait le plus de ce qu'ils avaient tous besoin, à l'instant. Non parce que les deux dernières semaines n'avaient été faciles pour personne. C'était comme ça qu'on voyait quand c'était la galère, dans cette famille, le seul putain de moment où chacun d'eux faisait la trêve, pour se serrer les coudes. Personne n'était assez stupide pour en parler, par contre. Peut-être n'avaient-ils simplement pas le choix de garder le silence pour mieux gérer, aussi.

Mais c'était leur choix de quitter Bainbridge. Et s'ils assumaient tous cette décision, le trajet était tout de même long, drainant, et le retour aux vieilles habitudes sensiblement plus difficile. Surtout pour la blonde, au final, avec la crevette qui commençait sérieusement à prendre plus de place. Et elle ne parlait pas seulement des pauses pipi plus fréquentes. Son dos la tuait, ses pieds aussi, pourtant elle ne pouvait pas se permettre de se plaindre. Dans tous les cas, elle n'avait pas pu s'empêcher de ressasser les souvenirs qui inondaient son crâne. La fameuse route 5, celle qui avait vu la miss faire tellement de kilomètres.

Des images persistaient devant ses yeux fatigués alors qu'elle se revoyait dormir perchée au sommet de la grande roue du parc d'attraction de Federal Way. Liv avait même trouvé marrant de se dire qu'elle n'avait certainement plus l'agilité de grimper n'importe où, aujourd'hui, avec ce bide. Et en passant SeaTac, Cendrillon se rappelait de la première fois qu'elle s'était sentie en sécurité pour dormir, à l'intérieur d'un avion de ligne, dans ce foutu aéroport. Cette maison allait leur assurer une relative paix d'esprit au même titre, si? Il le faudrait. Sauf que c'était plutôt flippant de se retrouver ici, tout près de Beacon Hill, où elle avait jadis retrouvée la seule rouquine qu'elle avait apprécié dans sa vie: la copine de Kaines - sa meilleure amie d'enfance. Merde, peut-être était-elle même encore dans le coin, si elle avait été capable de fuir les affamés qui les avaient séparé.

Bref, la princesse revenait doucement au présent quand Nate parla. Bien sûr qu'il faudrait inspecter les lieux avant d'y poser leurs valises, il ne faisait que citer l'évidence. Sauf que le brun proposait de s'engouffrer dans ce château avec Will et le pilote, et aussitôt May haussa les sourcils. Si le choix de son équipe l'étonnait, elle se disait surtout que trois hommes contre une petite horde surprise, ce n'était pas particulièrement sécuritaire. Elle allait donner son avis quand les deux autres concernés approuvèrent son plan, tout juste avant que Morgan n'ajoute qu'elle ferait le tour de l'extérieur, avec le doc. Putain, et puis quoi encore? Depuis quand tout le monde était du même avis? C'était le grand air qui avait cet effet sur eux? La maman à venir n'avait même pas pu placer un mot que tout le monde foutait déjà le camp pour se mettre au travail. L'expression de la petite devait être relativement drôle, là, à bouder de frustration comme une gamine. Un soupir quitta ses lèvres en se retournant vers Atkins derrière elle. Son regard clair se posa sur les clés de Wally à ses doigts, avant de relever les billes à ses traits. Oh, ils n'allaient certainement pas décamper si ces tarés ne revenaient pas avant les vingt prochaines minutes, et il le savait très bien.

Il savait aussi qu'elle détestait qu'on veuille à ce point la protéger de tout. La demoiselle avait finalement vidé son sac, à Fort Ward, après tout. "J'suis la seule à avoir une furieuse envie de les suivre?" lança-t-elle, ironique, faisant deux ou trois pas pour regarder autour. En d'autres mots; elle avait besoin de faire quelque chose au lieu de rester plantée là. Elle baissa les yeux sur le couteau de son frère - qui n'avait pas quitté ses mains depuis le début de leur périple - avant de reprendre. "On a qu'à se séparer, j'vais rejoindre le trio et toi le duo, ou vice-versa, peu importe?" Elle tâtait le terrain, la pauvre idiote, comme si elle avait besoin de demander la permission. Peut-être que si, en fait. Mais ce n'était pas Seattle qui allait changer qui elle était, quand même.
May L. Goldenberg
May L. Goldenberg
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Re: Back when we had nothing

Lun 13 Mai 2019 - 0:49


Il n'avait pas fallu longtemps après avoir quitté l'île pour que tous reprennent conscience d'une chose : chaque nouvel endroit dans lequel ils se rendaient était à risques. Parfois ils avaient de la chance et trouver un lieu vide, la plupart du temps ils devaient se battre, encore et toujours, pour aspirer à ce repos et ces ressources dont ils avaient besoin. À dire vrai, le quarantenaire s'y était quasiment refait instantanément, ne regrettant en rien cette décision de repartir sur les routes. Tous cependant commençaient à ressentir une certaine lassitude, un besoin de se poser un peu plus que juste une nuit. Pour combien de temps ? Qu'importait au fond, lorsqu'ils trouveraient leur chez-eux, la question ne se poserait plus.

Ses prunelles claires se portant sur Nate qui suggérait que la bâtisse, au vu de sa taille imposante, ne devait pas être vide de putréfiés, voire même de vivants, mieux valait s'attendre à tout. Inspirant légèrement en avisant à nouveau la structure, puis Lance et Will qui ajoutaient à leur tour quelques mots, il hocha la tête, répondant un simple « faites un tour du terrain ». Inutile de leur dire d'être prudents, de ne pas jouer aux cons, ils savaient très bien comment les choses tournaient et nul doute qu'aucun d'eux ne voulait y passer aussi bêtement. Une seule inattention pourrait leur coûter la vie, à tous. Attrapant les clés de la Subaru, il les glissa dans sa poche, tirant à son tour son couteau de son étui avant que les nouveaux mots du pilote ne lui arrachent un bref soufflement qui pouvait sembler un brin amusé. Foutre le camp et risquer de les laisser dans une merde sans nom sans même s'assurer qu'ils étaient en vie ? Ce n'était pas dans les plans. « On se retrouve dans vingt minutes » rétorqua-t-il tout de même en lui adressant ce regard qui intimait clairement à la prudence.

Les trois concernés s'en allant entrant dans la propriété, l'ancien homme d'affaires avisa ses trois compagnons restants. Il était évident que rester plantés là le temps que les autres prenaient tous les risques n'était pas envisageable, sans compter le fait que les alentours aussi représentaient un risque. Morgan proposa alors de faire le tour du voisinage accompagné du doc. Avisant ce dernier, Zack écopa d'un regard entendu. Ansel avait les clés du second véhicule. Au moins aucun d'eux ne se retrouverait bloqué ici en cas de pépin. Il n'était pas question là d'envisager le pire, de voir le verre à moitié vide, simplement de prendre en compte tous les facteurs qui entraient en ligne de compte.

Évidemment, May avait quelque chose à dire. Arquant un sourcil en posant ses prunelles claires sur elle, il secoua la tête. « On ne sera pas de trop dans les environs. Suis-moi » rétorqua-t-il avant de se mettre à remonter la rue par laquelle ils étaient arrivés, s'assurant évidemment que la blonde suivait bien. Loin de lui l'envie de la préserver du monde entier, elle était encore apte à se défendre et assurer leurs arrières, mais mieux valait s'assurer avant de se jeter dans la gueule du loup que tout était clean au dehors. Ils étaient partis dans le sens opposé d'Ansel et Morgan, le blond jetant des coups d’œil attentifs à ce qui les entourait, bien décidé à s'assurer que le bruit des moteurs n'avait pas éveillé des putréfiés dans les rues environnantes. « Ils savent ce qu'ils font, May. Et on ne partira pas passé les vingt minutes » dit-il pour la calmer, bien décidé à lui laisser entendre qu'ils ne laisseraient aucun des leurs derrière, même si la situation devait dégénérer. « Dès qu'on aura fait ce tour on s'occupera de la baraque » ajouta-t-il en percevant déjà au loin une première silhouette chancelante.
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