Les sabots claquaient contre l'asphalte avec un rythme dépourvu de dynamique. Lucky ne cessait de bouger ses oreilles au point que Diego se pencha pour lui caresser le chanfrein, amusé par la nervosité de son ami équidé. Il retira ses pieds bottés de cuir des étriers et, tenant Lucky par les rênes, il marcha à ses côtés pour ne pas épuiser davantage le cheval. Ils étaient, de toute façon, tous les deux bien trop fatigués pour faire demi-tour. Une fatigue qui les poussait à avancer, un pas lourd après l'autre, dans cette poussière et une légère humidité qui promettait sans aucun doute de la pluie. Mais ce n'était pas la soif qui torturait le duo, plutôt la faim. Cependant, quand ils passèrent près d'un parc aux allures plus que verdoyantes, Diego n'eut pas le coeur de refuser l'entrée à Lucky. Ils pénétrèrent dans l'écrin de verdure, et à sa grande surprise s'envolèrent quelques oiseaux. Le regard noir s'embua un instant - tant de souvenirs, alors que Lily gazouillait et que Nina, les mains en l'air, tentait d'attraper les volatiles, hissée sur ses épaules. Il soupira comme pour expirer ses émotions, s'ébroua comme un animal, et retira l'équipement de Lucky - le cheval était devenu son meilleur ami, au point qu'il avait à plusieurs reprises tués quelques morts marchant d'un coup de sabot comme fait fuir un éventuel voleur en se cabrant. Plusieurs tonnes d'un animal aussi déterminé, cela ne faisait aucun bien sur un pied, ou pire, dans un coup au torse. Par réflexe, Diego camoufla ses affaires dans un buisson et laissa l'animal paître.

Bon, cher ami, je vais faire un brin de toilette. L'eau de ce parc ne me semble ni meilleure ni pire qu'ailleurs, et je ne dois guère fleurer la rose, s'amusa t-il à haute voix et de son accent chantant, rassurant, flattant l'encolure de Lucky avant de disparaître derrière une haie végétale. Il ne faisait pas très chaud, mais une rapide toilette lui permettrait d'examiner cette écorchure au mollet qu'il se promettait de soigner depuis une bonne semaine.

L'eau était extrêmement froide mais lui remit les idées en place. Il se débarassa de toute la poussière du voyage, en profita pour nettoyer un vêtement de rechange qui commençait à s'user aux aisselles. Un peu de sang, beaucoup de saleté, et une tentative quelque peu désespérée d'attraper un poisson. Il ne lui restait plus grand chose à manger - il s'était montré parcimonieux avec ses réserves, mais il y a des limites à celles que l'on s'impose. Ses joues s'étaient creusées, remarqua t-il dans le reflet de l'eau. Son corps avait encore perdu du poids - de la graisse, le peu qu'il lui restait, car il gardait cette musculature acquise depuis l'apocalypse. Il resta un peu de temps à nettoyer la blessure à son mollet, rien de plus qu'un égratignure qui aurait cependant pu être bien pire - un piège rouillé, qui lui laisserait une petite cicatrice. Il se rhabilla chaudement de ses affaires de cuir et de coton, ajoutant sa cape chaude de laine bleue aux boutons de laiton - aux armoires d'un quelconque noble. Le musée auquel il avait volé ces affaires avait été son héritage. Il se demandait comment allait Boston. Allons, fini, les souvenirs, grommela t-il, agacé par sa tendance nostlagique, ces derniers temps.

Il se dépêcha de retourner près de Lucky ; quelques bruits le firent s'abaisser, accroupi, écartant doucement les branches des haies des sapins pour observer : l'imposant cheval gris semblait s'amuser follement aux dépends d'une jeune femme brune qui tentait de l'attraper, mais l'équidé ne se laissait pas faire, avançant hors de portée et pourtant assez proche pour qu'elle fasse une nouvelle tentative. Tel cheval, tel cavalier ? Peut-être bien ... Diego se redressa après avoir observé la demoiselle, et c'est non armé mais l'air amusé, un demi-sourire aux lèvres, qu'il s'écarta des haies en demandant dans un rire étouffé : Je peux vous aider ? Lucky semble se divertir à vos dépends, j'en suis navré. Ses yeux d'obsidiennes se plongèrent sur la silhouette, sur le visage inconnu. Il n'avait jamais eu vraiment peur des gens, parce qu'il avait eu la chance de ne jamais tomber sur de profonds enfoirés ou des horreurs aussi ignobles que les morts. Il savait qu'il aurait dû être méfiant, mais comment l'être, quand on était comme lui ardent défenseur de la bonté humaine ? Bras croisés, dans sa vêture ancienne, il ressemblait à un de ces personnages de livres. Il continuait de sourire, alors que Lucky s'ébrouait - sa façon de rire, Diego le savait bien. Depuis combien de temps se moquait-il de la demoiselle, en la faisant tourner en bourrique ?

Diego n'avait pas pour habitude de voir une telle scène : une jolie jeune femme, tentant de dérober sa précieuse monture. C'était sans compter sur l'esprit vif du cheval qui s'amusait beaucoup, à entendre comment il s'ébrouait et hennissait doucement. Le geste vers une arme à feu ne lui avait pas échappé, mais il avait tranquillement croisé les bras, démontrant par là son envie non pas d'en découdre mais de simplement discuter. S'il n'avait rien contre un peu de violence de temps en temps - surtout contre les morts - il préférait toujours parler. Il manqua d'éclater de rire devant l'ahurissement de la brune, et frotta le bout de son nez avec l'index droit de sa main nue - ses gants se trouvant dans ses sacoches de selle. Le cavalier de ce chenapan d'équidé répondit-il avec amusement et affection. Il suffisait de voir le regard dont il couvait le cheval gris pour apprécier toute la relation qui était née et avait grandie entre eux.

Ses yeux d'obsidienne suivirent le mouvement de l'inconnue, et sans vraiment y réfléchir, il serra la main de la demoiselle avec un sourire qui allait s'aggrandissant. Elle se présenta, chose assez peu commune pour qu'il le note - habituellement, c'était lui qui tentait de faire ami ami avec tout ce qui semblait vaguement humain et vaguement vivant. Chose qui avait, sans aucun doute agacé Isabella et l'avait fait fuir. Mais Diego se refusait à voir en l'homme une menace ; ce n'était pas en se méfiant de tout et de tous que l'on pouvait continuer à vivre. Survivre, c'était bien beau, mais il s'accrochait aux minces espoirts qu'il lui restait. Il étouffa un nouveau rire. Décidémment, cette jeune femme, Dani, avait le don pour faire des remarques cocasses. Enchanté, Dani, je m'appelle Diego. Ne vous inquiétez pas : je ne l'avais pas attaché, pour qu'il puisse brouter, et je ne peux vous en vouloir de vous être approchée. Nouveau petit sourire qui fit frétiller les poils de sa barbiche et de sa moustache, alors que ses yeux pétillaient d'amusement. Quant à votre question sur ma tangibilité ... Ai-je l'air si insolite que cela ? Vous n'êtes pas la première à me demander si je suis réel. Peut-être devrais-je songer à me vexer s'écria t-il sans le penser vraiment, démontrant sa plaisanterie en riant cette fois haut et fort. Il se reprit finalement et relâcha la main qu'il tenait toujours par réflexe.

Vous n'avez rien mangé ou bu qui vous soit néfaste - en tout cas, je ne suis pas le fruit de votre imagination, croyez-moi. Mais, j'y pense : vivez-vous par ici ? Avez-vous besoin que je vous conduise quelque part ? Je comprendrais que vous ayez besoin d'un taxi - à quatre pattes et assez revêche, mais je serai ravi de vous embarquer le temps d'un voyage, si le coeur vous en dit. Diego avait toujours réfléchi avec son coeur. Il était prêt à se détourner de sa route - qu'il soit honnête, il n'avait pas de réel but alors cela ne le gênait pas - pour aider la jeune femme. Elle ne lui semblait ni méfiante ni aggressive et il manquait de compagnie humaine ; elle en valait bien une autre, et lui semblait fort sympathique. D'un claquement de langue, il appella le cheval qui s'approcha et, moqueur mais pas féroce, approcha sa longue tête pour se frotter contre le bras de Dani. Je pense qu'il veut vous dire qu'il serait ravi, lui aussi, de vous servir après le tour de cochon - ou de cheval qu'il vient de vous jouer s'amusa t-il avec un sourire, en bouclant le reste de ses vêtements - gants de cuir, baudrier avec ses deux pistolets et tout le reste. Il songea qu'il serait plus que temps de changer quelques affaires, comme sa chemise de coton, ou de recoudre quelques trous ici et là. Mais la globalité de sa vêture était de cuir, assez épais pour permettre à une morsure humaine de ne pas traverser. Il sortit de sa sacoche un petit paquet de viande séchée, y prit une ration et en proposa à la demoiselle avec un air engageant. Il avait mille et une questions à lui poser, mais retenait sa curiosité comme on tire les rênes d'une monture impatiente. Il ne voulait pas effrayer la brune inconnue par des interrogations trop poussées ; paraître insistant ou lourd pouvait la faire fuir.

Lucky s'était assez diverti aux dépends de la pauvre Dani ; il s'ébroua comme pour s'excuser alors qu'elle faisait remarquer, boudeuse, qu'elle n'avait même pas pu le toucher. Diego hocha la tête - peut-être que sa monture s'était mise à être méfiante ? Mais il en doutait ; il avait juste voulu jouer. Qui déteignait sur qui ? Le cavalier sur le cheval, ou l'inverse ? Il n'aurait su le dire. Il haussa les épaules, néanmoins heureux du raisonnement de Dani. Mais il leva les mains pour la rassurer ; il n'était pas réellement vexé. Hormis le style indéniable, c'est surtout la sécurité qui m'est importante : le cuir est assez épais pour m'épargner une morsure, et même s'il peut se révéler incortable, il tient chaud et est solide si on le traite bien. Mais je ne suis pas sûr que j'aurai pu sortir d'un film : un peu trop de laisser aller au niveau de ma barbe. Et puis, les gens boudent les cinémas ces derniers temps blagua t-il sur son allure un peu délaissée et sur l'apocalypse, de son humour particulier, un peu cynique mais pas trop mordant, pour une fois.

Il fut un peu bêtement rassuré de la savoir avec un véhicule. A pieds, les routes semblaient longues, et au moins un véhicule permettait de fuir rapidement, qu'il soit à roues ou à pattes. Il n'insista pas sur le lieu de résidence de Dani, comprenant que révéler l'emplacement d'un possible camp était aussi stupide que de se mettre soi-même un couteau sous la gorge. Si elle semblait sympathique, il était normal qu'elle ne lui fasse nullement confiance. Ils se souriaient, mais ils ne savaient pas à quoi s'attendre de l'autre. Il préférait cependant l'imaginer humaine et aimable plutôt que manipulatrice à tenter de lui dérober son cheval pour de bon, une fois le dos tourné. Trop de confiance chez lui, qui allait le mener à sa perte ; il le savait, ne s'en souciait pas. Il fallait bien mourir de quelque chose. Je suis un voyageur, qui erre sur les routes. L'hiver a été dur, pour moi comme pour Lucky, mais la famine pour l'un de nous est au moins terminée sourit-il en voyant le cheval qui avait reprit du poids depuis peu, se régalant de la verdure qui éclosait à nouveau aux rayons timides du soleil. Lui-même ne mourrait plus de faim, avec le peu de vivres qu'il avait encore, mais son apparence était amaigrie, et il se sentait parfois faible. Mais hors de question de parler de cela ; question de fierté. Pas de groupe ; je m'installe parfois avec d'autres survivants, pour quelques mois, mais je reprend rapidement la route. Il n'alla pas plus loin ; il n'y avait nul besoin de s'étendre sur la recherche de sa femme - ex-femme en son coeur - et sa fille. Dani pouvait l'avoir vu, peut-être, mais il était secret et timide, là-dessus. Sur lui-même. Enclin à écouter, à parler, mais de rien qui ne toucha son passé ou ce qui lui faisait mal, ce qui lui plaisait.

Le refus de la demoiselle lui fit ranger sa ration ; il sortait sa gourde pleine qu'il avait remplie là où il s'était baigné - avant d'y étaler sa saleté, bien sûr - quand elle lui proposa la sienne propre ; il eut un nouveau sourire et secoua la tête. Il avala une gorgée pour faire passer le sel de la lamelle de viande sur ses lèvres, puis repoussa ses cheveux en arrière, se sentant un peu plus frais. Il écouta attentivement les propos de Dani, et il hocha la tête à nouveau devant sa prévoyance. Effecivement, l'essence est aussi rare que limitée. Une monture vivante, cheval, âne, qu'importe, peu être un vrai atout, mais il faut savoir qu'il lui faut manger et boire lui aussi ; il m'est souvent arrivé de partager mes pauvres rations avec Lucky, voire de ne nourrir que lui, car il fait le plus gros du travail en m'emmenant sur les routes. Mais nous sommes devenus assez proches pour qu'il me prévienne de l'arrivée de rôdeurs, ou qu'il apprenne même à en tuer certains d'un bon coup de sabot. Je ne l'échangerai pour rien au monde - et puis, il me tient chaud l'hiver rit-il en tapotant l'encolure de la bête, affectueusement.

Vous savez, personne ne naît avec l'assiette d'un cavalier. Je suis moi-même tombé maintes et maintes fois. C'est naturel - avec un cheval doux et patient, cela viendra avec le temps. Mais je ne peux que vous encourager à vous trouver une monture. Quant à votre crainte d'être incapable dans la situation de cavalier ... Voulez-vous essayer ? Je tiens les rênes, vous pourrez vous faire votre propre idée proposa t-il, faute de devoir jouer les taxis. Lucky piaffa, tapant des sabots sur le sol pour montrer son impatience - un claquement de langue le calma. Avec une cavalière débutante, nul galop ou acrobaties n'étaient à imaginer. Mais il comprenait le besoin de l'équidé de se défouler ; il l'emmènerait cavaler plus tard, un bon galop rapide, qui leur permettrait à tous les deux de se vider l'esprit.

Diego passa une main fébrile dans sa barbiche où quelques poils blancs et gris étaient apparus - la vieillesse, mais également l'angoisse, les privations avaient altérées son physique. Il était plus sec, plus musclé, plus agile qu'auparavant ; des cicatrices étaient apparues sur sa peau halée comme signes de sa combattivité, et il commençait à avoir poils et cheveux blancs. Mais il ne s'en formalisait pas - il n'avait jamais été quelqu'un qui se souciait réellement du physique, ce que son ex-femme avait toujours trouvé ironique, étant donné qu'il était bel homme. Il accepta cependant le compliment, touché et un brin gêné qu'une parfaite inconnue lui en fasse.

Il fut un peu touché par l'hésitation, puis la détermination de Dani. Diego ne lâcha pas les rênes, et sentenant derrière elle, il essaya de l'aider en lui indiquant de mettre un pied dans l'étrier, de se hisser. Mais il avait oublié combien un cheval paraît haut, la première fois qu'on essaye d'en monter un. Le dos de Dani lui heurta le torse, mais il la rattrapa et l'aida en la soulevant à moitié pour qu'elle puisse se glisser tout contre la selle, les deux jambes de chaque côté des flancs de Lucky. Voilà, calez bien vos pieds dans les étriers lui intima t-il en réglant la longueur desdits étriers pour qu'elle puisse être à son aise. Lucky s'ébroua gentimment, surpris du poids de la demoiselle - elle était bien plus légère que lui, sans aucun doute.

La proposition de Dani fit réfléchir Diego. Il se sentait un peu honteux qu'elle songe à le nourrir - il n'aurait jamais dû parler de cela tout à l'heure, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Mais le mal était fait. Il songea qu'ils pèseraient lourd à deux sur le dos de Lucky, mais qu'il pourrait tenir quelques kilomètres le temps de s'éloigner et de trouver un endroit plus calme. Une fois installés, il pourrait tenir Lucky par la bride et travailler l'assiette de Dani. Il attrapa le poignet de la demoiselle pour sceller leur accord, mais il savait qu'il pesait lourd ; il la lâcha pour faire ce qu'elle avait tenté peu de temps auparavant : deux mains sur l'arrière-train de Lucky et une poussée, et il fut en selle, en arrière pour laisser la place à Dani. Il lui paraissait étrange de se tenir tout contre la jeune femme, sur sa monture. C'était inhabituel ; il sentait la chaleur et le parfum de la brune. Il inspira et rectifia la position des bras de la jeune femme, en lui donnant les rênes et en la conseillant. Je vous tiens, vous ne tomberez pas ; si vous vous sentez vaciller, attrapez le pommeau de la selle pour vous aggriper. Je m'occupe de diriger Lucky, vous pouvez vous familiariser avec les rênes, il sait répondre aux talons souffla t-il contre les cheveux de Dani, en se raclant la gorge.

Ils démarrèrent alors qu'il talonnait doucement la monture ; peu familière avec le poids de deux humains, il avança cependant, doucement, au pas tranquille qui les faisait osciller de droite à gauche à un rythme presque hypnotique et reposant. Ils s'éloignèrent de la ville tranquillement, Diego continuant de conseiller Dani et s'en tenant aux talents de la cavalière, pour ne pas être trop distrait, l'oeil vigilant sur le monde extérieur. Ils s'arrêtèrent en dehors de la ville, dans ce qui semblait un ancien pré. Diego descendit d'un mouvement agile du bassin. Souhaitez-vous directement passer à la leçon d'équitation ?  Le soleil donnait de ses rayons agréablement chaud ; Diego retira cape et pourpoint de cuir pour ne garder que sa chemise de coton aux manches retroussées. Il dépassa la plupart de ses affaires, notamment ses sacoches de selles, sous un arbre avant de revenir à Dani, souriant paisiblement. Il appréciait ces moments simples, cet échange qui se créait. Il n'aurait jamais cru tomber sur quelqu'un d'aussi gentil - la plupart des survivants étaient méfiants, ronchons, presque animaux dans leurs façons d'être. Il ne pouvait le leur reprocher. Mais pouvoir rire et apporter son aide, c'était différent. C'était humain. Et précieux. Il le devait à la bonté et à la nature aimable de Dani ; il ne regrettait pas de l'avoir rencontré, sans même savoir à quoi tout cela allait les mener. A une leçon d'équitation, dans un premier temps, en tout cas. Ne craignez rien. Si vous vous sentez tomber, accrochez vous ou allez-y franchement. Lucky n'ira pas vite, il vous suffit de tomber de façon convenable. Tout le monde tombe - que ce soit de cheval, de moto, et l'on apprend tous à se relever. Il ne faut pas avoir peur de la chute. Il continua de sourire, bras croisés, nonchalamment appuyé sur son pied droit, grand échalas à la peau halée qui semblait prendre plaisir à la situation.